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est d’étudier la structure de l’Ivelip® 20þ%, une émulsion lipidique commerciale. Matériel et méthodes. – L’Ivelip® a été traitée par ultracentrifugation afin de séparer les différents types de particules. 3 phases ont été isoléesþ: le gâteau lipidique, la phase intermédiaire et la mésophase. Un aliquot de la mésophase subira une 2eþultracentrifugation avec un gradient de densité KBr. Des dosages de phospholipides (PL) et triglycérides (TG) totaux sont réalisés sur toutes les fractions avant d’être analysés par RMN (spectromètre Varian® Unity Inova de champ magnétique 11,7þT). Les spectres de RMN Proton (1H), du Phosphore-31 en 1 dimension et en 2 dimensions 1H-1H (COSY) sont acquis en statique puis en rotation afin d’augmenter la sensibilité pour les échantillons organisés. Les données sont enregistrées et traitées par les logiciels Vnmr® et Mestrec®. Résultats. – Les concentrations en PL de l’ivelip®, la phase intermédiaire et la mésophase sont respectivement égales à 30, 8 et 3þmM. Un anneau opalescent et 24 fractions sont issus de la 2eþultracentrifugation avec des concentrations en PL de 12mM pour l’anneau et qui de décroissent de 1,2þmM pour atteindre 0,02mM à partir de la fraction 20. Les concentrations en TG de l’ivelip®, la phase intermédiaire, la mésophase et l’anneau sont respectivement de 239, 11, 0,03 et 3þmM. A partir de la fraction 5, il n’y a plus de TG. Les spectres RMN-1H et COSY ont permis d’attribuer les signaux RMN aux protons des lipides présents. Leur quantification a permis de révéler 2 types de populations lipidiquesþ: l’ivelip®, la phase intermédiaire, le gâteau lipidique et l’anneau d’un côté et la mésophase et les fractions de l’autre. Le premier groupe semble être majoritairement composé de molécules non organisées (TG) et le second composé de molécules organisées (PL en liposomes). Conclusions. – Cette étape a permis de connaître la composition chimique de nos échantillons. Cette organisation des lipides peut être modifiée lors de l’ajout de calcium. Nous allons ajouter des concentrations de calcium (0-20mM) à l’Ivelip pur et ses fractions. Cette nouvelle approche va permettre d’étudier à l’échelle moléculaire la déstabilisation des émulsions lipidiques par le calcium.
O024 Fabrication des mélanges de nutrition parentéraleþ: un audit de pratiques pour évaluer les pratiques professionnelles L.þGrasset, F.þMounsef, C.þCao, G.þThirion, M.þVeyre Pharmacie Nord, CHU de Saint-Étienne, Saint-Etienne, France Introduction et but de l’étude. – L’unité de fabrication des Mélanges de Nutrition Parentérale (MNP) réalise environ 4þ600 préparations par an («þà la carteþ» et standards) destinées aux services de pédiatrie et néonatologie du CHU. Les MNP sont réalisés en Zone à Atmosphère Contrôlée (ZAC) sous hotte à flux laminaire. En prévision du déménagement de la ZAC et dans un souci d’amélioration continue de la qualité, un audit de pratiques a été réalisé. Matériel et méthodes. – Nous avons utilisé les recommandations de la SFNEP (8 références correspondant à 126 critères) publiées en 2005 par le «þclub des pharmaciensþ» pour constituer notre propre référentiel d’audit. 7 références (correspondant à 97þcritères) ont été retenues. Elles concernentþ: le système documentaire, le personnel, les locaux, les matières premières, les préparations, les contrôles et la gestion des anomalies. Ainsi, nous avons élaboré une grille d’audit et son guide d’utilisation, un système de notation, un plan de communication (en interne et au niveau institutionnel). Les critères
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étaient notés ainsiþ: Aþ=þconforme, B =þpartiellement conforme (> ou <þ50%), Cþ=þnon-conforme. Résultats. - La phase de recueil des données a duré 15 jours. Sur la totalité des critères retenus, 58/97 ont été notés A, 20/97 notés B>50%, 6/97 notés B<50%, et 13/97 notés C.þIl en ressort que 80.4þ% des critères sont conformes ou conformes à plus de 50þ% et que 19.6þ% sont non-conformes ou conformes à moins de 50þ%. Les critères non-conformes ou peu conformes concernent essentiellement les locaux, les préparations et les contrôles. Conclusions. - Globalement, les résultats sont satisfaisants. Un plan d’action et d’amélioration constitué de fiches d’action «þréalisables à court, moyen et long termeþ» ainsi qu’un calendrier prévisionnel ont été élaborés afin d’améliorer les critères peu ou pas conformes. Le déménagement vers une nouvelle ZAC permettra d’achever ce plan d’action et de se mettre en conformité en particulier au niveau des locaux. Ce projet a été retenu comme Evaluation des Pratiques professionnelles dans le cadre de la V2 Certification HAS.
4þ: NUTRITION CLINIQUE SESSION 2 O025 Incidence des greffes tumorales sur l’orifice de sonde de gastrostomie en cas de cancer ORL ou oesophagien C.þJouberta, M.-P. Galaisb, E.þBabinc, K.þBouhiera, T.þDaoa, M.-A. Piqueta a Hépato-Gastroentérologie et Nutrition, CHU de Caen, Caen, France bComité Appareil digestif, Centre François Baclesse, Caen, France cOto-rhino-laryngologie, CHU de Caen, Caen, France Introduction et but de l’étude. – La gastrostomie percutanée endoscopique (GPE) est de plus en plus utilisée chez les patients atteints de cancer ORL ou oesophagien. Quelques cas de greffes métastatiques ont été rapportés mais leur incidence reste méconnue. Le but de cette étude était de préciser l’incidence de cette complication chez les patients ayant une tumeur ORL ou oesophagienne. Matériel et méthodes. – Tous les patients ayant eu une GPE entre janvierþ2001 et juinþ2007 pour un cancer ORL ou oesophagien au CHU et au CLCC de Caen ont été inclus. La GPE était positionnée selon la méthode «þpullþ» dans tous les cas. Les patients ayant bénéficié de la GPE pour cancer ORL hors sphère oro-pharyngo-laryngée (cavum, thyroide, adénopathies cervicales sans primitif retrouvé) ou pour dysphagie liée aux séquelles post radiques ont été exclus de l’étude. Les cas de greffe tumorale sur le site de GPE ont été recueillis prospectivement, identifiés par examen morphologique et/ou endoscopique et confirmés histologiquement. Résultats. – Entre janvierþ2001 et juinþ2007, 389 patients ont bénéficié d’une pose de GPE, 316 pour un cancer ORL et 73 pour un cancer de l’oesophage. La majorité des patients avaient un cancer évolué classé T3-T4 dans la classification TNM. Dix patients ont développé une greffe métastatique au niveau de l’orifice de gastrostomie (2,57þ%). Chez 6 patients la tumeur primitive était ORL (oropharynx, n=3; hypoharynx, n=2; larynx, n=1;), dans les 4 autres cas elle était oesophagienne. L’incidence de cette complication tendait à être plus importante dans la population oesophage (5,4þ%) que dans la
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population ORL (1,9þ%) sans cependant atteindre le seuil significatif (p=0,08). Dans tous ces cas, la lésion primitive était en place lors de la pose de GPE. Le délai médian entre la pose de GPE et la survenue de la greffe tumorale était de 7 mois (3-40). Dans la moitié des cas la GPE avait été retirée avant l’apparition de la greffe avec un délai médian de 4 mois (1-14). Une évolution locorégionale ou métastatique à distance était contemporaine de la greffe tumorale chez la majorité des patients (8/10). Les traitements oncologiques prodigués sur les greffes étaient variablesþ: chimiothérapie exclusive (n=5), radiothérapie exclusive (n=2), ou abstention thérapeutique (n=3). La survie médiane après la survenue de la greffe tumorale était de 3 mois (1-12) avec une qualité de vie souvent altérée (fuites péristomiales, douleurs). Conclusions. – Reposant sur une large population, cette étude est la première à déterminer l’incidence des greffes métastatiques après pose de GPE pour cancer ORL ou oesophagien. Compte tenu de cette incidence (2,57þ%) et de ses conséquences sur la qualité de vie des patients, une adaptation à la technique classique doit être recommandée chez les patients à risque (notamment pour les cancers oesophagiens), soit en protégeant la lésion avec un diverticuloscope pour éviter le contact direct de la sonde avec la tumeur ORL, soit en utilisant la technnique «þpushþ» (par guidage fluoroscopique ou endoscopique).
O026 Étude de faisabilité d’un régime alimentaire déplété en méthionine chez le patient cancéreux traité par chimiothérapie H.þLaroyea, E.þThivatb, X.þDurandob, P Cholletb, M.þVassonc, M.þFargesd a Unité de Nutrition, Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand, France bUMR 484 Inserm, Unité de Recherche Clinique, Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand, France cEA2416, Laboratoire de Biochimie, Biologie Moléculaire et Nutrition, Unité de Nutrition, UFR de Pharmacie, Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand, France d EA2416, Laboratoire de Biochimie, Biologie Moléculaire et Nutrition, UFR de Pharmacie, Clermont-Ferrand, France Introduction et but de l’étude. – Restreindre l’apport en acides aminés (AA) essentiels, tel que la méthionine (Met), pourrait être une stratégie efficace de potentialisation de la chimiothérapie chez le patient cancéreux. En effet, plusieurs cellules tumorales sont dépendantes, pour leur croissance, d’un apport exogène en cet AA et la carence en Met améliore l’efficacité de certains agents cytolytiques. Dans le cadre d’un essai clinique de phase I, chez des patients cancéreux, la faisabilité d’un régime alimentaire carencé en Met a été évaluée au regard de la durée optimale du régime et de son incidence sur le statut nutritionnel. Matériel et méthodes. – Onze sujets porteurs de mélanomes et de gliomes ont reçu 4 cures de chimiothérapie espacées de 15 jours. Lors de chaque cure, un régime oral déplété en Met (Xmet +þMaxamum+Duocal SHS, 2þ510 kcal/j) est proposé par randomisation sur une durée variable de 1, 2, 3 ou 4 jours (J). Quelle que soit la cure, la chimiothérapie (Cystémustine, 60þmg/m2), est administrée le dernier jour de régime. Les AA plasmatiques et urinaires ont été quantifiés à jeun (8h) et à l’état nourri (12h). Les variations de l’aminoacidémie (n=4) ont été évaluées en cinétique sur 24h. L’état
nutritionnel a été apprécié via l’Indice de Masse Corporelle (IMC), le Nutritional Risk Index (NRI) et le bilan azoté. Résultatsþ: moyenne ±þSEM, Test H de Kruskal-Wallis, test U de Mann Whitney. Résultats. – Les apports calorico-azotés étaient respectivement de 32,3±1,6 kcal/kg/j et de 0,15±0,01þg N/kg/j. La méthioninémie (μM) chute de 50þ% (22±2 vs 11± 2, p<0,05) dès 4þheures après le début du régime. Cette baisse reste significative jusqu’à 4h du matin. En revanche, à 8h du matin la concentration plasmatique moyenne en Met redevient normale. À 12h, quelle que soit la durée du régime et la cure et dès le premier jour de régime, les teneurs circulantes en Met décroissent de 50þ% en moyenne (vs 8h, p<0,05) et reste constante. Aucune variation n’est observée pour les acides aminés (homocystéine, cystéine, glycine, sérine) métaboliquement reliés à la Met. L’excrétion urinaire (μmoles/24h) de Met est réduite en réponse au régime (J1þ: 22±2 ; J2þ: 22±3þ; J4þ: 24±8 vs J0þ: 34±4, p<0.05). Au cours des 2 mois de traitement, l’état nutritionnel des patients reste stableþ: poids (63,7±4,0 vs 65,9±4,0þkg, p=0.07), IMC (25,3±1,0 vs 24,8±1,0þkg/m2, p=0.06), NRI (103±3 vs 101±4, p=0,186). Le bilan azoté légèrement négatif, n’est pas majoré par le régime et sa durée. Conclusions. – Une déplétion en Met circulante est obtenue dès le premier jour de régime. L’absence d’effet cumulatif entre 2 et 4 jours de régime est à relier à un moindre catabolisme de la Met et à la production endogène de Met associée à la protéolyse au cours des phases de jeûne comme l’atteste la normalisation des teneurs circulantes en cet AA. Un jour de régime semble suffisant pour abaisser de 50þ% la méthioninémie. Un tel régime associé à la chimiothérapie n’a pas d’effet délétère sur l’état clinique et nutritionnel des patients. Dans une étude de phase II, l’efficacité thérapeutique de l’association «þchimiothérapie et régimeþ» sera testée.
O027 Apports calciques chez les patients en bilan pré-transplantation hépatique P.þCoti Bertranda, J.þRoduitb, E.þGuexa, M.þRouleta a Unité de Nutrition Clinique, Lausanne, Suisse b Service de Médecine Interne, CHUV, Lausanne, Suisse Introduction et but de l’étude. – Ostéopénie et ostéoporose sont fréquemment rencontrées chez les patients cirrhotiques. Une estimation des apports calciques n’est pas systématiquement proposée. Cette étude vise à évaluer les apports calciques spontanés des patients cirrhotiques afin de justifier une éventuelle intervention diététique. Cette étude cherche aussi à identifier les facteurs de risques d’insuffisance d’apports calciques liés à la pathologie hépatique et au traitement. Matériel et méthodes. – 161 patients hospitalisés pour un bilan pré-transplantation hépatique sont évalués par une diététicienne clinicienne. Les apports énergétiques, protéiques et calciques sont mesurés à partir d’un rappel alimentaire des 24h. Des apports calciques sont définis comme insuffisants si inférieurs à 900þmg/j (groupe I), suffisants si supérieurs à 900þmg/j (groupe S). Les trous énergétique et protéique sont calculés à partir de la différence entre les apports recommandés lors de cirrhose (ESPEN 2006) et les apports spontanés. La prescription et l’observance d’un régime alimentaire sont identifiées. Le degré de sévérité de la cirrhose est estimé selon les stades de Child-Pugh. Les patients sont classés en dénutri modéré ou sévère selon des critères cliniques (% de perte de poids) et anthropo-