Abstracts / Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S51–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 (2011) S52–S153
Dans ce présent travail, nous nous sommes intéressées à l’étude des bétalaines de deux produits alimentaires populaire ; la betterave (Beta vulgaris) et la figue de barbarie (Opuntia ficus-indica) procurés des wilayas de Sétif et de Béjaia (ALGERIE) respectivement afin d’évaluer leur teneur et leur activité antioxydante pour une éventuelle exploitation industrielle ou pharmaceutique. Matériel et Méthodes. – L’étude a été initiée par une détermination des caractéristiques physico-chimiques des deux produits (pH, humidité, acidité et brix), une extraction de bétalaïnes suivie de leur dosage. L’évaluation des activités antioxydante (pouvoir réducteur) et anti-radicalaire (effets scavenger sur le DPPH. et sur le peroxyde d’hydrogène) a été réalisée à différentes concentrations des extraits méthanoliques de bétalaïnes des deux échantillons. Résultats. – Les résultats des analyses physico-chimiques marquent des différences significatives à P 0,001. La figue de barbarie est caractérisée par un pH plus faible comparée à la betterave. En revanche, elle possède un brix, un taux d’humidité et une acidité plus élevés. La teneur en bétalaïnes varie selon l’espèce étudiée, elle est significativement plus importante dans la betterave avec une teneur de 186,31 mg/100 ml. Les bétalaïnes sont composées de bétanines et d’indicaxanthines responsables des couleurs violette et jaune respectivement et qui sont, aussi, plus abondantes dans l’extrait de betterave dont les rapports sont d’environ 14/1 et 413/1 respectivement. L’extrait méthanolique de betterave présentent un pouvoir réducteur plus important comparé à celui de la figue de barbarie, qui sont en moyenne de 2 324,86 mg d’EAA/100 g pour la plus forte concentration. La même espèce a montré, également, un effet inhibiteur sur le DPPH plus important avec en moyenne de 73,23 % pour la plus forte concentration et un effet scavenger élevé sur le peroxyde d’hydrogène (73,26 %). Conclusion. – En raison de leur richesse en antioxydants les deux espèces étudiées présentent des activités antioxydante et antiradicalaire élevées, néanmoins avec des variations selon l’espèce et la concentration de l’extrait. La betterave présente donc des activités significativement plus importantes comparée à la figue de barbarie, grâce à sa richesse en bétalaïnes. D’autres analyses plus fines seraient nécessaires pour déterminer la composition exacte des extraits et leurs performances.
P097 La spectroscopie proche infrarouge : un outil fiable et rapide pour déterminer précocement le profil en acides gras de la viande de porc Mairesse G*1, Douzenel P2, Mourot J3, Vautier A4, Le Page R5, Goujon J-M5, Poffo L5, Sire O2, Chesneau G1 1R&D, Valorex, Combourtillé, 2 Limatb, université de Bretagne-Sud, Vannes, 3 UMR 1079 Senah, Inra, Saint-Gilles, 4 Ifip, Le Rheu, 5 Enssat, université européenne de Bretagne – UMR 6082 Foton, CNRS, Lannion, France Introduction et but de l’étude. – La qualité nutritionnelle de la viande de porc, notamment au travers de sa composition en acides gras, est un axe majeur de développement de la filière porcine. Pour accélérer l’essor et la pérennité de telles démarches nutritionnelles et pour mettre en place, suivre et contrôler ces filières de façon rapide, fiable et à moindre coût, l’utilisation de la spectroscopie
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proche infrarouge (SPIR) pour déterminer le profil en acides gras des viandes de porc a été étudiée. Contrairement aux méthodes conventionnelles, la SPIR a l’avantage d’être rapide, précise et ne nécessite pas ou peu de préparations des échantillons et pourrait être utilisée comme un mode de tri des carcasses. Matériel et Méthodes. – Les mesures infrarouges ont été réalisées sur 282 porcs charcutiers dont 50 % provenait de la filière Bleu-Blanc-Cœur (porcs riches en acides gras polyinsaturés n-3 (AGPI)) et 50 % de la filière conventionnelle. Elles ont été effectuées à chaud sur la chaîne d’abattage, au niveau du gras de bardière, à l’aide d’un spectromètre proche infrarouge portatif (LabSpec 5000, ASD). Les échantillons ont été prélevés et leurs profils en acides gras (exprimés en % des acides gras totaux) ont été déterminés par chromatographie en phase gazeuse. L’évaluation de la qualité des prédictions est effectuée à partir du coefficient de détermination de la régression (R²), du RMSE (erreur quadratique moyenne de la prédiction) et du RPD (rapport de performance ; rapport entre l’écart-type des valeurs d’acides gras obtenus par chromatographie et le RMSE ; cette valeur devant être supérieure ou égale à 2 ; Prieto et al., 2009). Résultats. – Les modèles de prédictions les meilleurs sont obtenus pour l’ALA (C18 : 3 n-3), les AGPI n-3 et les AGPI totaux. Les coefficients de corrélations sont respectivement de 0,87 ; 0,86 et 0,86 avec des incertitudes associées à la prédiction de 1,2 ; 1,5 et 2,8 points. Pour tous les autres acides gras, les coefficients de détermination sont inférieurs à 0,75 et les valeurs du RPD inférieures à 2, mais ces modèles pourraient être améliorés avec une base de données plus large. Critères de qualité des modèles de prédiction des acides gras (en % des acides gras totaux) : AGS
AGM
AGPI
AGPIn-3
ALA
AGPIn-6
RMSE
1,5
1,8
1,4
0,8
0,62
1,5
R²
0,61
0,67
0,86
0,86
0,87
0,54
RPD
1,6
1,8
2,7
2,7
2,8
1,5
Conclusion. – Les résultats de cette étude montrent que la SPIR peut être utilisée comme méthode de mesure rapide, fiable et simple à mettre en œuvre pour la détermination des acides gras d’intérêt, notamment oméga-3 des tissus adipeux du porc. À terme, la filière porcine devrait pouvoir se doter d’une telle technologie pour une mesure d’acides gras in situ et en temps réel et ainsi orienter les carcasses au sein de différentes filières qualité sur la base de leur profil lipidique.
P098 Étude de l’effet ihnibiteur de la lipase et la glucosidase pancreatique par les extraits de graine de Nigella sativa Khettal B*1, Sobhi W1, Tacherfiout M1, Bouguezza Y1 1 Faculté de Science de la Nature et de la Vie, université A. Mira de Bejaia, Bejaia, Algérie Introduction et but de l’étude. – En raison des complications métaboliques qui lui sont associées (diabète, maladies cardiovasculaires…), l’obésité est considérée comme une pathologie. Ces complications résultent d’un dérèglement de la balance énergétique au niveau du tissu adipeux. La masse graisseuse en s’y installant conduit à un déficit de capacité de stockage du surplus énergétique et le tissu adipeux devient inflammatoire libérant des facteurs méta-
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Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S52–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 2011(2011) S52–S153
boliques et des facteurs inflammatoires qui vont s’infiltrer, agir sur différents tissus et conduire au développement de pathologies métaboliques et cardiovasculaires. Le traitement pharmacologique de l’obésité apparaît aujourd’hui comme un besoin médical non satisfait, à développer. En effet, le traitement médical actuel par des médicaments synthétiques amaigrissants est insuffisant et présente beaucoup d’effets secondaires. La recherche de moyens naturels, telle la phytothérapie constitue donc un axe d’étude des plus prometteurs. Les études scientifiques ont montré récemment que les extraits des plantes pouvaient aider à maigrir et à lutter contre les complications de l’obésité et du surpoids. Soit par effet anorexique, par augmentation de la thermogénèse, par inhibition de l’absorption intestinale, par inhibition des enzymes digestives de dégradation des nutriments énergitiques. Dans cet objectif, nous cherchons à déterminer si les petites graines largement utilisées comme épices dans les cuisines traditionnelles des pays du Magreb et du Moyen-Orient peuvent avoir un effet anti-obésité. Le but de la présente étude est de déterminer, in vitro, l’effet des extraits de graine de la nigelle ou cumin noire (Nigella sativa) sur l’activité de la lipase et de la glucosidase pancréatiques et évaluer leurs possibles applications comme traitement de l’obésité. Matériel et Méthodes. – Les extraits organiques et aqueux ont été obtenus à partir de la poudre de graine de nigelle. La poudre de graine de nigelle a été extraite à l’éthanol 95 %. L’extrait brut obtenu, une fois évaporé, a subi un partage entre l’hexane et l’eau. Les extraits organique et aqueux ainsi obtenus ont été ensuite testés pour leurs effets inhibiteurs sur la lipase et sur la glucosidase pancréatiques. Résultats. – Les extraits des graines de nigelles riches en substances bioactives (alcaloïdes, polyphénols, flavonoïdes) présentent un effet inhibiteur sur les deux enzymes digestives du métabolisme des lipides (lipase) et des glucides (glucosidase), ce qui suggère que ces extraits peuvent être utilisés comme traitement pour limiter l’absorption des lipides et des glucides alimentaires et par conséquent l’accumulation des graisses dans le tissu adipeux. Conclusion. – Les extraits des graines de Nigella sativa riches en composés bioactifs peuvent représenter un moyen sain, naturel et peu onéreux dans le traitement et le contrôle du surpoids.
P099 L’amélioration de la qualité nutritionnelle des laits profite-telle à la santé et à la fertilité des vaches ? Weill P*1, Cousin O2, Chatellier V3, Teyssier R2, Lanoë Y2, Milier E4, Chesneau G3, Mairesse G3 1 Association Bleu-Blanc-Cœur, Combourtillé, 2 SODIAAL, Paris, 3 VALOREX, Combourtillé, 4 SODIAAL, Le Coteau, France Introduction et but de l’étude. – Depuis trois ans, la laiterie Sodiaal a institué un paiement du lait en fonction de son profil en acides gras. La baisse du taux de C16:0, la hausse du taux de C18:3 n-3 et du ratio C18:1/C16:0 donnent lieu à des primes revalorisant le prix du lait. Les pratiques choisies par les éleveurs pour atteindre les normes demandées (C16:0 < 28 %, C18:3 n-3 > 0,7 % des acides gras totaux, C18:1/C16:0 > 0,9) sont le plus souvent une augmentation de la période de pâturage et un apport de lin et de luzerne en période hivernale. La coopérative a souhaité mesurer les effets de
ces pratiques sur des critères de production, de fertilité et de santé des troupeaux. Matériel et Méthodes. – Un échantillon de 43 élevages représentatif de l’ensemble de la collecte a été constitué. Les éleveurs ont fourni des données de production, de reproduction et de frais vétérinaires issus des documents du contrôle laitier, du centre d’insémination et du centre de gestion. Ces données sur trois ans ont été comparées aux valeurs nationales moyennes. En parallèle, une enquête qualitative a été conduite sur la perception par les éleveurs des effets sanitaires de ces changements de ration. Résultats. – En trois ans, l’intervalle vêlage/vêlage est passé de 423 à 411 jours alors qu’il s’est détérioré en moyenne nationale de 413 à 421 jours, traduisant une amélioration significative des critères de fertilité. Ceci est corroboré par d’autres critères tels que le taux de réussite à l’insémination, le nombre d’IA (insémination artificielle) par vache (Tableau). Ces résultats sont confirmés par des données acquises en station expérimentale sur le lien entre fertilité des vaches et baisse du ratio n-6/n-3 des rations (Zachut et al., 2010). Dans l’étude qualitative, les éleveurs perçoivent nettement une amélioration de la santé du troupeau (aspect du poil, état général notamment). Cette perception est confirmée par la baisse des frais vétérinaires qui passent en 3 ans de 121 à 110 ?/vache. En outre, en trois ans, la production laitière des élevages enquêtés a augmenté de 375 L/vache/an contre 32 L en moyenne nationale. Évolution des critères de fertilité des vaches avant (J0, moyenne des 2 années précédentes) et après 3 ans (J+3 ans) d’alimentation spécifique. (IA = insémination artificielle ; n = 10 élevages). Taux de réussite à la 1re IA (Primipare) %
Taux de réussite à la 1re IA (Mulitpare) %
J0
41,6
36,1
2,08
2,23
31,01
J+3 ans
53,1
42,2
1,75
2,10
15,40
29,4
P > 0,05
P > 0,05
P > 0,05
P > 0,05
P = 0,02
P > 0,05
Effet
Nombre Vache Vache à 3IA Nombre à 3IA et + d’IA/vache d’IA/vache et + (Primipare) (Multipare) (Primipare) (Multipare ) (%) (%) 32,7
Conclusion. – La recherche d’une amélioration de la qualité nutritionnelle des laits s’accompagne dans ce travail préliminaire d’une amélioration de critères objectifs de fertilité et de santé du troupeau. Ces résultats suggèrent que la recherche d’un lait de meilleure qualité nutritionnelle, mais aussi environnementale (existence d’un lien entre teneur en C16:0 des laits et émissions de méthane (Weill et al., 2008 ; Chilliard et al., 2009)) peut avoir pour corollaire une amélioration de paramètres de santé et de bien-être animal répondant ainsi à une large demande sociétale.
P100 Effet de l’apport d’acides gras n-3 et d’antioxydants végétaux dans l’aliment sur les qualités nutritionnelles et sensorielles de la viande de lapin Mourot J*1, Meteau K2, Arturo-Schaan M3, Bebin K3, Briens C3 1 Inra, Saint-Gilles, 2 Inra, Saint-Pierre-d’Amilly, 3 CCPA, Janze, France Introduction et but de l’étude. – La supplémentation en acides gras (AG) insaturés des régimes, en particulier ceux de la famille des n-3, permet d’améliorer la qualité nutritionnelle de la viande de la plupart des espèces animales. Ces AG insaturés peuvent présenter