Ann Dermatol Venereol 2005;132:9S71-9S279
JDP 2005 – Posters
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Dermographisme : cause méconnue de vulvodynie
MATHELIER-FUSADE P, LEYNADIER F, AMSLER E Centre d’Allergologie,Hôpital Tenon, Paris, France.
Observations : Mlle F., 22 ans, présente depuis 3 ans des douleurs, un œdème vulvaire et un prurit après chaque rapport sexuel et ce pendant environ 30 minutes. Ces symptômes seraient moins importants avec l’utilisation de préservatifs. Une recherche infectieuse a été pratiquée et de nombreux traitements mycologiques et antibiotiques n’ont pas permis de la soulager. Les symptômes sont toujours restés localisés à la zone vulvaire. La recherche d’une allergie au liquide séminal s’est avérée infructueuse (IgE spécifiques négatives et tests cutanés en prick-tests ininterprétables en raison d’un dermographisme). La découverte de cette urticaire physique, par ailleurs peu symptomatique sur le reste du corps, a permis de poser le diagnostic. Un traitement par anti-histaminiques et localement l’utilisation de lubrifiant a permis une diminution importante des symptômes. Mlle L., 25 ans, présente depuis ses premiers rapports sexuels des symptômes quasi similaires toujours dans les 5 minutes suivant la fin du rapport. Elle présente par ailleurs un dermographisme connu depuis des années mais peu invalidant car peu prurigineux. Les différentes recherches infectieuses ont toujours été négatives. L’absence de réaction urticarienne lors du contact de liquide séminal sur la peau éliminait l’hypothèse d’une allergie au liquide séminal. La prise d’anti-histaminique permit une diminution de la douleur et des sensation de prurit. Mme S., 24 ans, présente depuis un an un prurit vulvaire avec œdème dans les minutes suivant chaque rapport sexuel protégé. La recherche d’IgE contre le latex est négative et l’absence d’utilisation de préservatif ne modifie ni son œdème ni ses symptômes subjectifs. Les différents prélèvements infectieux sont négatifs. La patiente présente par ailleurs parallèlement depuis également un an un dermo-
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graphisme qui a conduit la patiente à prendre épisodiquement des anti-histaminiques. La prescription d’anti-H1 en continu associée à l’utilisation de lubrifiants permit une amélioration significative des symptômes. Discussion : Le dermographisme est l’urticaire physique la plus fréquente. Il affecte préférentiellement les adultes jeunes et évolue sur de nombreuses années (en moyenne 5 à 10 ans). Dans certaines femmes, au même titre qu’il existe des dermographismes localisés, le dermographisme peut affecter les muqueuses en particulier génitales aboutissant à des vulvodynies. Ces dernières apparaissent dans les minutes suivant le rapport sexuel, s’accompagnent d’un œdème important de la région vulvaire qui perdure 20 à 30 minutes associé à un prurit le plus souvent modéré. Les diagnostics évoqués sont souvent d’ordre gynécologiques voire psychogènes. L’allergie au liquide séminal doit également être évoquée et dans le moindre doute un dosage d’IgE spécifique (rarement positif dans ces formes localisées) et surtout un test cutané à lecture immédiate avec le liquide séminal du partenaire doivent être effectués. Le traitement symptomatique repose sur les anti-histaminiques et l’utilisation de lubrifiant lors des rapports sexuels. Conclusion : Les vulvodynies, prurit et oedèmes vulvaires sont autant de manifestations cliniques liées au dermographisme. C’est une pathologie largement sous-estimée car non évoquée directement avec le dermatologue ce d’autant que ces patientes ont généralement une forme modérée de dermographisme sur le reste du tégument. Références 1. Lambiris A, Greaves MW. Dyspareunia and vulvodynia: unrecognised manifestations of symptomatic dermographism. Lancet 1997;349:28. 2. Thomson KF, Wilkinson SM. Localized dermographism: a differential diagnosis of latex glove allergy. Contact Dermatitis 1999;41:103-4. Mot-clé : Dermographisme (vulvodynie).
Peau intolérante : effet à long terme de l’isotrétinoïne ?
MATHELIER-FUSADE P, AMSLER E, LEYNADIER F Centre d’Allergologie,Hôpital Tenon, Paris, France.
Introduction : L’isotrétinoïne per os est proposé depuis de nombreuses années dans le traitement de l’acné sévère et résistante aux traitements classiques locaux et généraux. Les effets secondaires en particulier cutanés et muqueux en cours de traitement sont fréquents, peu graves et rapportés comme réversibles à l’arrêt. La réversibilité de l’inconfort et de la sécheresse cutanée ne semblent cependant pas être acquises comme le montre ces 11 observations. Observations : Onze patients (6 femmes et 5 hommes, moyenne d’âge 30 ans) ont été adressé entre 2002 et 2004 pour l’exploration allergologique d’une peau irritable avec sensations de brûlures, picotements, rougeurs et sécheresse. Dans un cas, la plainte se portait surtout sur une chéilite invalidante résistant aux traitements classiques (nombreux prélèvements mycologiques et bactériologiques négatifs). Les symptômes évoluaient depuis en moyenne 8 ans (extrêmes : 2-15 ans) et étaient tous apparus lors d’un traitement par isotrétinoïne (Roaccutane). Chez tous ces patients une sécheresse
cutanée et une chéilite « classiques » étaient apparues en cours de traitement qui avaient été jugées par le patient et le médecin prescripteur comme normal puisque n’ayant pas aboutit à la diminution de la posologie. Cependant, après 6 mois de traitement, lors de l’arrêt de l’isotrétinoïne, si le résultat sur les lésions d’acné était probant, aucune amélioration concernant les effets indésirables n’était notée, la sécheresse initiale de la peau évoluant peu à peu vers des sensations de brûlure et d’inconfort persistants faisant poser le diagnostic de peau intolérante. L’exploration allergologique avec réalisation de tests épicutanés avec batteries standard, cosmétique et les différents produits personnels a été négative dans tous les cas. Discussion : L’isotrétinoïne possède une action anti-acnéique majeure qui repose en grande partie sur ses propriétés inhibitrices sur la croissance et sur l’activité de la glande sébacée. Les effets secondaires cutanéo-muqueux sont fréquents tels la chéilite, la xérose cutanée, ou
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Introduction : Les vulvodynies sont des causes fréquentes de consultation en gynécologie. L’association à un œdème vulvaire souvent important dans les minutes suivant un rapport sexuel doit faire évoquer une pathologie connue mais rarement symptomatique au niveau génital comme le montrent ces 3 observations.