Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
type alimentaire, sa motivation et son aptitude au suivi ainsi qu’un feu tricolore correspondant à l’avis du médecin quant au projet chirurgical. Cette fiche a été envoyée au médecin traitant de tous les patients majeurs ayant consulté un endocrinologue ou un chirurgien digestif du CHU de Nîmes pour demande de chirurgie bariatrique et pour lesquels un bilan pré-chirurgical a été demandé. Le critère de jugement principal était le taux de retour de la fiche avant et après relance téléphonique des médecins. Les critères secondaires étaient le délai de retour de la fiche, la réception ou non de la fiche avant la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), le taux de remplissage de la fiche, le taux de réponse par question, de lisibilité et de respect des modalités de réponse. Résultats. – Entre septembre 2012 et avril 2013, cinquante-et-un patients ont été inclus. Le taux de retour a été de 52 % dont 13 % après relance. Le délai moyen de retour a été de quinze jours selon le cachet de poste et dix-neuf jours selon la date d’ouverture du courrier. 100 % des fiches ont été reçues avant la RCP. Le taux de remplissage a été de 97 %. La question 8 relative à la présence de troubles du comportement alimentaire n’a pas été complétée dans 25 % des cas. Le taux de lisibilité a été de 100 % et le taux de respect des modalités de réponse de 93 %. Conclusion. – L’étude a permis de valider la faisabilité de l’utilisation de la fiche de liaison entre médecin généraliste et équipe pluridisciplinaire. Le taux de retour encourageant souligne la généralisation potentielle de cette fiche, dans une forme améliorée, pour une meilleure communication entre les différents professionnels de santé prenant en charge les patients candidats à une chirurgie bariatrique.
P129 L’obésité interfère avec la détection oro-sensorielle des acides gras à longue chaîne chez l’homme M. Chevrot1, P. Passilly-Degrace1, D. Ancel1, A. Bernard1, G. Enderli2, M. Gomes2, I. Robin2, S. Issanchou2, B. Vergès2, S. Nicklaus2, P. Besnard1,* 1 Laboratoire NUTox, UMR U866 INSERM/Université de Bourgogne/AgroSup Dijon, 2 CSGA, CSGA UMR6265 /INRA UMR1324/ Université de Bourgogne, Dijon, France Introduction et but de l’étude. – L’existence d’une association entre la détection oro-sensorielle des lipides, la préférence pour les aliments gras et l’Indice de Masse Corporelle (IMC) chez l’Homme est source de controverse. Pour étudier cette question, des approches psychophysiques et physiologiques ont été utilisées. Matériel et méthodes. – Le système de détection oral des lipides a été exploré chez des hommes minces (1930, n = 29) de même âge. Le seuil de détection oral de l’acide linoléique (LA) a été déterminé grâce à une procédure de tests triangulaires à concentration croissante. L’effet d’une stimulation orale de lipides sans ingestion (solution de LA à 1 % ou solution contrôle pendant 5 min) sur le niveau de triglycérides plasmatique ([TG]pl) a été analysé chez les individus minces et obèses à jeun depuis 12 h. Les habitudes alimentaires ont été établies à l’aide de carnets de consommation alimentaires sur 24 h. Résultats. – Il existe une large distribution de la détection du LA dans les deux groupes. Les seuils de détection moyens sont
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de 0,053 % (m/v) et 0,071 % (m/v) chez les sujets minces et obèse, respectivement. Aucune relation entre le seuil de détection du LA et l’IMC n’a été observé. De manière intéressante, les sujets dont le seuil de détection du LA n’a pas pu être obtenu ou qui ont détecté uniquement la plus grande concentration de LA (5 %) sont obèses. L’analyse des carnets de consommation montre que ces sujets consomment plus de lipides et d’énergie que les autres. Pour explorer si l’obésité affecte également le système réflexe autonome (axe langue/cerveau/périphérie) induit de manière oro-sensorielle, les changements de paramètres sanguins induits par une stimulation orale de lipides (1 % LA) ont été étudiés. Une augmentation du [TG]pl a été trouvée chez les sujets minces à jeun depuis 12 h soumis à une stimulation orale avec l’émulsion contenant du LA. L’origine de cette augmentation semble être hépatique (i.e. relargage de VLDL). Cette régulation n’a pas été retrouvée chez les sujets obèses, suggérant que l’obésité provoque une altération de la boucle oral/tronc cérébral/périphérie. Conclusion. – L’ensemble de ces résultats suggère fortement que l’obésité interfère avec le système oro-sensoriel responsable de la détection des acides gras libres à longue chaine chez l’Homme.
P130 Évolution de la sensibilité centrale à la leptine chez le miniporc rendu obèse après diète hyperlipidique A. Chmielewski1,2,3,*, L. Quintane3, D. Ana Luiza Gomes3, T. Hubert3, M. Romon1, F. Pattou3, V. Prévot2, M. Pigeyre1,3 1 Service de nutrition, Hôpital Huriez, 2 Inserm U837 Équipe 2 Développement et plasticité du cerveau post-natal, 3 Inserm U859, CHRU Lille, Lille, France Introduction et but de l’étude. – La leptine, sécrétée par le tissu adipeux, de manière proportionnelle à la masse grasse, agit au niveau de l’hypothalamus pour réduire la prise alimentaire. Il est connu que les sujets obèses sont caractérisés par un état de leptinorésistance centrale, qui ne leur permet plus d’adapter leurs apports à leurs dépenses. Toutefois les mécanismes de l’installation de cette résistance à la leptine ne sont pas complètement élucidés. Après une première phase de mise au point de notre étude sur 6 mini-porcs de poids normal, soumis à une alimentation standard, retrouvant une activation de pSTAT3 après injection de leptine murine au niveau du noyau arqué, nous avons souhaité étudier l’évolution de la sensibilité centrale à la leptine chez le miniporc rendu obèse après diète hyperlipidique. Matériel et méthodes. – 6 mini-porcs mâles, âgés de 1 an, pesant 35 kg ± 5 kg, ont été soumis à une diète hyperlipidique pendant 12 semaines, ont subi des prélèvements hebdomadaires pour dosage de la leptine dans le plasma et dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) ; puis ont été sacrifiés. Les prélèvements de cerveaux ont ensuite été réalisées après une exsanguino-perfusion de paraformaldéhyde, 3 après une injection de leptine murine, 3 après une injection contrôle. Après prélèvement des cerveaux, l’étude de la voie de signalisation de la leptine a été réalisée par les immunohistochimies pSTAT3, couplées aux marquages CRH, β-endorphine, NPY, HuC/D, sur coupes hypothalamiques.