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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
Parmi les patients pour lesquels on dispose de données ; 14 % ont un IMC < 18,5 ou < 21 pour les sujets âgés et 55 % des patients ont une albuminémie < 30 g/l. Sur le critère de l’IMC ou sur celui de l’albuminémie, respectivement 50 % et 68 % des patients bénéficient d’une prise en charge. Conclusion. – Même si l’évaluation nutritionnelle à l’admission en hospitalisation est effectuée dans la majorité des cas, l’évaluation des ingesta et la réévaluation des paramètres nutritionnels restent insuffisantes. Les mesures correctives suivantes ont été mises en place : – Élaboration d’un BN systématique : les résultats figurent sur un compte rendu biologique comportant : EPA (réglettes distribuées et le personnel formé), poids, % de perte de poids, taille, IMC, albuminémie, transthyrétinémie, CRP et Nutritional Risk Index ou Geriatric Nutritional Risk Index. Ce BN doit être fait dans les 24 heures de l’admission. – Information aux personnels soignants sur l’intérêt d’une pesée hebdomadaire, – Demande de consultation diététique pour tous les patients dénutris ou à risque de dénutrition Ce travail a permis de développer une collaboration plus étroite entre les professionnels concernés par la nutrition : médecins, pharmaciens, biologistes et diététiciens. L’évaluation des mesures à 3 mois sera communiquée durant le congrès. Référencesþ: 1. Nutrition Clinique et Métabolisme 2012;26(4):149-164.
P158 Estimer l’importance de la pesée : quelles pratiques ? M.-F. Vaillant1,*, H. Roth1, B. Formaux2, S. Janssen2, V. Guerroumi2, L. Joly1, D. Paillet1, E. Fontaine1 1 CLAN, 2 Équipe Mobile de Pesage, CHU, Grenoble, France Introduction et but de l’étude. – Malgré les sensibilisations et formations régulières au dépistage conduites par les équipes de nutrition auprès des soignants comme des patients, force est de constater que le poids n’est pas un paramètre bien pris en compte. Aussi nous sommes nous demandé quelles étaient les pratiques de dépistage spontanées afin de proposer des pistes d’amélioration. Matériel et méthodes. – Deux populations ont été interrogées : des étudiants masseurs-kinésithérapeutes (MK), population non sensibilisée particulièrement à la dénutrition, et des patients hospitalisés dépistés par l’Équipe Mobile de Pesage. Le recueil des données a été fait par questionnaire, comportant des questions à choix multiples ainsi qu’une question ouverte. Résultats. – Population : Étudiants MK : n = 49, 61% de femmes, âge = 25,5 ± 5,6 ans, répartis en : 4,1 % IMC < 18,5, 77,5 % IMC normal et 18,4 % IMC > 25. Patients hospitalisés : n = 205, 38% de femmes, âge = 67,9 ± 19,7 ans, dont 14 % dénutris sévères (E43), 23,5 % dénutris (E46), 0,5 % obèses avec IMC ≥ 50 (E66,92). Pèse-personne : 61 % des étudiants MK possédaient un pèsepersonne, contre 82 % des patients. Le taux de pèse-personne moins élevé chez les étudiants MK peut s’expliquer par le fait que certains étaient en logement étudiant.
Habitudes de pesées : Fréquence de pesées (%)
jamais
rare, 12 fois/an
tous les 1 à 3 mois
toutes les 1à2 semaines
2 à 7 fois par semaine
non réponse
Étudiants (n = 49)
2
33
41
22
2
0
Tous patients (n = 205)
18
19
21
26
8
8
Patients non dénutris (n = 128)
19
19
17
27
9
9
Patients dénutris (n = 77)
17
17
26
24
8
8
18% des patients déclarent ne jamais se peser contre 2 % seulement des étudiants MK. Ce sont ces patients, et ceux qui se pèsent rarement, à qui il faut donner accès à la pesée, notamment chez leur médecin ou un professionnel de santé. La dénutrition ne semble pas avoir une grande incidence sur l’attention des patients à leur variation de poids. 34 % des dénutris ne se pèsent jamais ou rarement. À la question « Est-ce important pour vous de se peser ? », 47% des dénutris répondent oui (tous patients : 50 %). Les raisons invoquées de pesée sont (par ordre décroissant) : la surveillance de l’évolution du poids (surtout augmentation), le lien avec maladie et traitements, les notions de santé, bien-être et hygiène de vie. Si les étudiants MK évoquent aussi la surveillance de l’évolution du poids, ils apportent en plus de l’attention entre leur type d’alimentation et l’effet sur le poids. Conclusion. – Si la plupart des patients ont la possibilité de se peser, seulement la moitié y accorde de l’importance. La sensibilisation à la surveillance de ce paramètre clinique est d’autant plus importante que les patients peuvent être le moteur de la surveillance, incitant les équipes à les peser. Les étudiants MK ont en effet constaté que le poids était rarement mesuré, ni discuté entre professionnels de santé. Étudiants comme professionnels restent une population à motiver pour un partenariat avec les équipes de nutrition (le poids pouvant être obtenu avec les matériels de rééducation utilisés).
P159 Bilan de 4 années de sensibilisation des soignants à la pesée du patient N. Danel Buhl1,2,*, B. Seignez-Dartois1,2,3, M. Leclercq2, M.-R. Parisis1,3, D. Séguy1,2,3, S. Neuville1,4 1 CLAN, 2 UMSN, 3 UNAD, 4 Pharmacie, CHRU de Lille, Lille, France Introduction et but de l’étude. – Le relevé des IPAQSS instauré depuis 2008 à l’échelle nationale évalue la notification dans les 48 premières heures du séjour à l’hôpital : du poids, de la variation de poids et de l’IMC dans le dossier patient. Afin d’y répondre et sous l’égide du CLAN local, l’Unité Mobile de Soutien Nutritionnel (UMSN) réalise depuis 2009 un contrôle continu prospectif de la pesée effective des patients et depuis 2010 une journée annuelle de sensibilisation des soignants à la pesée, le « Balance Day » (BD). L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact de ces deux actions sur la pesée effective des patients. Matériel et méthodes. – La notification des données anthropométriques dans le dossier de soins de chaque patient pris en charge par l’UMSN a été prospectivement relevée et classée conformément
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aux 3 niveaux définis par les IPAQSS : 1° poids, 2° poids + variation de poids ou IMC et 3° présence des trois critères. Il était systématiquement demandé au patient si le poids noté était déclaratif ou effectivement mesuré et la possibilité d’être pesé debout était évaluée. Les poids déclarés et ceux mesurés après la 48e heure étaient déclassés car considérés comme non conformes. Un retour semestriel des résultats obtenus était envoyé aux services cliniques afin qu’ils puissent se situer les uns par rapport aux autres. La promotion du BD était réalisée par démarchage direct des équipes, par affichage et via le site intranet de l’institution. Le jour « J », les soignants étaient invités à se présenter munis de leurs pèse-personnes (PP) en un lieu donné de leur hôpital afin d’en vérifier le bon fonctionnement. Tout PP non calibré ou endommagé était remplacé par un PP neuf de classe médicale. Simultanément, des ateliers ludiques étaient organisés afin de sensibiliser les soignants au problème de la dénutrition. Résultats. – Nombre de dossiers étudiés
Patients pouvant être pesés debout
2009
2 333
2010
2 893
2011
3 166
2012
3 318
1er semestre 2013
1 594
Contrôle continu niveau 1
Contrôle continu niveau 2
Contrôle continu niveau 3
74,6 %
45 %
1,5 %
0,4 %
29,3 %
74,1%
43,1%α
2,1 %
0,3 %
31,7 %γ
77,4%β
53,6%α
7,2 %α
2,1 %α
26,2 %α
74,0 %β
57,1 %β
6%
0,9 %α
24,2 %γ
5,4%
1,1%
22,6 %
β
71,8%
61,5% α
β
Poids déclarés
γ
Test du Khi 2 comparant l’année n à l’année n-1 : p < 0,0001, p < 0,01, p < 0,05
Sur la période 2009-13, la proportion annuelle de patients réellement pesés s’est amélioré de +16,5 % (p < 0,0001), alors que celle des patients pouvant d’être pesés debout a baissé (– 2,8 % ; p < 0,03). Parallèlement, la proportion de poids déclarés à diminué (– 6,7 % ; P < 0,0001). Le calcul de la variation de poids et de l’IMC est resté faible. Conclusion. – Cette stratégie de sensibilisation permet une augmentation de la valeur absolue du nombre de patients effectivement pesés à l’admission, qui n’est expliquée qu’à hauteur de 40 % (6,7 %/ 16,5%) par la réduction de la notification des poids déclarés. Notre CLAN va désormais demander à l’UMSN d’intégrer à son contrôle continu la notification du poids de forme et organiser un atelier sur le calcul de la variation de poids et de l’IMC lors du prochain BD.
P160 Évolution de l’état nutritionnel des patients suivi par une unité transversale de nutrition en 2012 P. Fayemendy 1,*, P. Jesus1, H. Sourisseau1, S. Bonhommo1, J. C. Desport1 1 Unité de nutrition, CHU de Limoges, Limoges, France Introduction et but de l’étude. – Plusieurs études ont démontré le bénéfice apporté par les unités transversales de nutrition (UTN) en termes d’amélioration des pratiques ou d’économies de santé. On dispose de peu de données sur l’activité de consultation (CS) des UTN. Le CHU de Limoges dispose d’une UTN depuis 1995, dont l’activité est en hausse constante. Une base de données a été constituée concernant les patients reçus en consultations externes (CE) par l’UTN de Limoges en 2012. Les objectifs de l’étude étaient de pré-
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ciser le niveau et le type d’activité de l’UTN, et d’évaluer l’évolution du statut nutritionnel des patients suivis durant cette année. Matériel et méthodes. – Les relevés prospectifs systématiques de données concernant les patients reçus en CE notaient la date de CS, l’âge, le sexe, le poids, la taille, les pathologies intercurrentes, le délai entre 2 CS, la présence d’une nutrition artificielle (NA). Le statut nutritionnel des patients était déterminé par calcul de l’IMC et/ou analyse de la variation pondérale. Les comparaisons statistiques étaient effectuées grâce aux tests de normalité de ShapiroWilk, tets t de Student, de Wilcoxon, de Mann Whitney, de Mac Nemar. Le seuil de significativité était fixé à p < 0,05. Résultats. – 1 157 CE ont été réalisées (669 patients différents, dont 110 reçus pour la première fois). La dénutrition concernait 28,1 % des CS, l’excès pondéral 48,2 %. La NA concernait 15,9 % des CS, dont 90,3 % de nutritions entérales (NE) et 9,7 % de nutritions parentérales. Les patients reçus pour la première fois étaient de poids plus élevé que les autres (respectivement 82,5 +/– 28,1 vs 70,9 +/– 25,4 kg, p < 0,0001), étaient plus corpulents (IMC respectifs à 31,4 +/– 10,0 vs 26,3 +/– 9,1, p < 0,0001) et plus souvent obèses (40 % vs 30 %, p < 0,001). Il y avait beaucoup plus de pathologies chirurgicales digestives (p < 0,0001) et de NE (p < 0,0001) parmi les CS de suivi. Les patients sous NA étaient plus âgés que les autres (respectivement 56,8 +/– 17,7 et 52,5 +/– 17,3 ans, p = 0,0004), étaient plus souvent des hommes (57,0 %, vs 63,0 % p < 0,0001), étaient moins corpulents (IMC à 21,2 +/– 4,3 vs 27,9 +/– 9,6, p < 0,0001), et moins souvent en excès pondéral (p < 0,001). 314 patients différents ont bénéficié d’au moins 2 CS en 2012. L’évolution des paramètres IMC et poids (ΔP) était significative entre la première et la dernière CS, négative pour les obèses (IMC : – 1,2 +/– 2,8, p < 0,0001 ; ΔP : – 3,1 +/– 7,4 kg, p < 0,0001) et positive pour les dénutris (IMC : +0,7 +/– 1,6, p < 0,0001 ; ΔP : +1,8 +/– 3,9 kg, p < 0,0001). Conclusion. – L’UTN de Limoges assure un nombre important de CE concernant surtout les excès pondéraux. Moins d’un tiers des CE concerne la dénutrition. Les patients reçus pour la première fois sont plus corpulents et moins souvent vus pour les suites d’une chirurgie digestive ou pour une NA. Ceux bénéficiant d’une NA sont plus âgés, plus souvent des hommes, moins corpulents, et moins souvent en excès pondéral. Les patients dénutris et obèses reçus plusieurs fois en 2012 ont eu une évolution favorable, ce qui démontre l’intérêt d’un suivi rapproché.
P161 Évaluation de l’état nutritionnel du diabétique âgé en milieu hospitalier à l’aide du MNA® C. Amrouche1,*, E. Fennira1, D. Ben salah1, H. Mhalla1, S. Hamdi1, A. Mankai1, H. Jamoussi1, F. Mahjoub1, O. Berriche1, S. Blouza1 1service A de nutrition, diabétologie et maladies métaboliques, institut national de nutrition, Tunis, Tunisie Introduction et but de l’étude. – La dénutrion en milieu hospitalier est fréquente, particulièrement chez la personne âgée. Sa présence conditionne l’efficacité thérapeutique et le pronostic de la maladie causale.Ainsi, sa recherche systématique par un moyen clinique (MNA-test) s’impose. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’état nutritionnel d’un groupe de sujets âgés diabétiques hospitalisés par le moyen du MiniNutritional-Assessement Test (MNA Test) complet et de déterminer les facteurs de risque de dénutrition dans ce groupe.