Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
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Matériel et méthodes. – Étude d’observation de type cohorte, prospective, menée sur une période de trois mois et incluant 50 patients âgés de plus de 60 ans, hospitalisés dans le service A de diabétologie, Nutrition et maladies métaboliques. Tous les patients ont bénéficié d’une évaluation de l’état nutritionnel à l’aide du MNA-Test. Résultats. – L’âge moyen de nos patients est de 69,67 ans ± 6,48 ans, le sex-Ratio H/F est de 0,79. L’évolution moyenne du diabète est de 11,39 ± 10,9 ans. L’HbA1c moyenne est de 11,94 ± 2,2 %. La fréquence des comorbidités est de 72 %.Le score MNA moyen est de 20,9 ± 4,9. La fréquence de dénutrition dans notre population est de 10 %. Seuls 32 % avaient un état nutritionnel satisfaisant. On a constaté une corrélation positive et statistiquement significative entre le score MNA et l’âge, la durée d’évolution du diabète, la fréquence des comorbidités et l’hyponatrémie (respectivement P = 0,01,P = 0,04,P = 0,04 et P = 0,04). Conclusion. – La dénutrition peut aggraver le pronostic vital des patients diabétiques hospitalisés. Ainsi, tout patient diabétique âgé doit bénéficier d’une évaluation de son état nutritionnel afin de mieux cibler sa prise en charge thérapeutique globale.
P162 Dépistage de la dénutrition en unité de post-urgence gériatrique. Intérêt d’une collaboration diététicien/aides soignants H. Rossignol-Dalat1,*, O. Boibieux2, P. Blanc1, C. Pereira1, C. Roux2, B. Comte1 1 pavillon K, service de gériatrie, 2 service de diététique, Hôpital E.Herriot, Lyon, France Introduction et but de l’étude. – Le statut nutritionnel chez la personne âgée (PA) est un facteur prépondérant de morbi-mortalité : la dénutrition protéino-énergétique (DPE) augmente la fragilité et la probabilité de présenter des décompensations en cascade. En unité de post urgence gériatrique, au cours d’une pathologie aigue, la DPE est omniprésente, incitant un dépistage précoce. Le relevé alimentaire (RA), sur 3 repas consécutifs, constitue une première mesure simple de dépistage. Les aides soignants (ASD) jouent un rôle nutritionnel central notamment dans le dépistage de la DPE. Objectifs. – Analyser l’intérêt d’une collaboration ASD/diététicien dans ce dépistage en unité de post urgence gériatrique, en favorisant la formation de tous les ASD au RA, en binôme avec le diététicien. Matériel et méthodes. – Étude rétrospective comparative sur deux audits de pratique clinique réalisés les 19/12/2012 et 19/03/ 2013, concernant le RA réalisé par ASD. Entre les deux audits, tous les ASD, ont été formés par le diététicien. Nous avons analysé 15 dossiers de soins infirmiers, choisis de manière aléatoire. Résultats. – Audit
Décembre 2012
Mars 2013
RA mis en place dès l’admission
6
13
RA remplis pour 3 repas consécutifs
6
13
RA analysables
1
15
RA poursuivis si prise alimentaire incorrecte
0
15
Transmissions ciblées dans dossier de soins
0
15
Conclusion. – Notre travail objective l’intérêt d’une collaboration ASD/diététicien car nous améliorons nos pratiques et le dépis-
tage de la DPE. Cela permet de valoriser le travail et la place des ASD en service de gériatrie dans la problématique nutritionnelle des PA. Après formation, les fiches de RA sont quasiment toutes ouvertes à l’admission, mieux remplies, incluant 3 repas consécutifs, optimisant l’analyse diététique. Ces relevés objectivent des conduites alimentaires anormales chez certains patients, justifiant la poursuite de la surveillance pluriquotidienne. Malgré ces résultats encourageants, nous remarquons qu’il reste des dossiers sans RA, certains incomplets, nous incitant à maintenir cette collaboration et notre vigilance pour le repérage du risque de DPE. Parallèlement, le diététicien analyse quotidiennement ces relevés, en réunion pluri disciplinaire ce qui renforce le lien ASD/diététicien et replace l’ASD au centre de la prise en charge nutritionnelle. Conclusion. – La DPE est un problème majeur chez les PA, notamment dans un contexte de décompensation aigue et les ASD jouent un rôle central dans la renutrition des PA. Une des mesures simples du dépistage est le RA sur 3 repas consécutifs. Ce dernier n’est pas toujours bien renseigné par les équipes soignantes, ni de façon systématique à l’admission. La collaboration ASD/diététicien montre une réelle amélioration des pratiques, mieux remplis, davantage analysables et utiles au diététicien. La présence quotidienne du diététicien dans le service renforce la sensibilisation et le repérage de la DPE par les équipes médicales et para médicales, favorisant une prise en charge précoce, même en unité de post urgence gériatrique.
P163 Évaluation de l’efficacité de la prise en charge de la dénutrition à l’aide d’une fiche de suivi personnalisée chez le patient cancéreux en unité de jour (UdJ) A. Spitz1, E. Pont1, G. Dendleux2,* 1 Pharmacie à Usage Intérieur, 2 Unité de Jour, Centre Hospitalier Pierre Oudot, Bourgoin-Jallieu, France Introduction et but de l’étude. – Dans le cadre de la politique nutritionnelle de l’établissement, une attention particulière est portée à la prise en charge de la dénutrition chez les patients traités par chimiothérapie anticancéreuse. Chez ces patients, la dénutrition est due à une réduction des apports nutritionnels ainsi qu’à des perturbations métaboliques. La dénutrition entraine une altération de la qualité de vie et une augmentation de la morbi-motalité. Une fiche de surveillance nutritionnelle a été mise en place en 2011 chez les patients recevant une première cure de chimiothérapie anticancéreuse en UdJ. L’objectif était d’améliorer le repérage et la prise en charge du patient dénutri ou à risque de dénutrition afin de mettre en œuvre une démarche thérapeutique précoce et adaptée. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’efficacité de la prise en charge de la dénutrition à l’aide de cette fiche de suivi personnalisée. Matériel et méthodes. – L’étude a été réalisée par l’analyse des fiches de surveillance nutritionnelle complétées par la diététicienne lors de la première cure de chimiothérapie et par les infirmiers à chaque séjour en UdJ. Pour cela, une grille de recueil a été élaborée. L’IMC ainsi que les pourcentages de diminution et d’augmentation de l’IMC ont été calculés pour chaque patient.
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L’étude statistique a été réalisée grâce au logiciel SPSS (méthode des corrélations [r : coefficient de corrélation] et des régressions [β : coefficient de régression]). Résultats. – 55 patients hospitalisés en UdJ entre le 28/01/13 et le 07/02/13 ont été inclus. La fiche était présente dans l’intégralité des dossiers. Il s’agissait de 31 hommes et 24 femmes âgés de 41 à 88 ans répartis dans 4 spécialités : 7 en gastro-entérologie, 26 en hématologie, 12 en pneumologie et 10 patients classés dans « autres ». Les % de diminution de l’IMC les plus importants s’observent dans les spécialités de gastro-entérologie et de pneumologie. Plus le % de diminution de l’IMC est important, plus la fiche contient de commentaires des soignants ou de la diététicienne (r = – 0,356**). Plus la fiche contient de commentaires, plus le % d’augmentation de l’IMC est important (r = 0,430***). Le sexe, l’âge et le type de cancer ne sont pas prédicteurs du nombre de visites de la diététicienne retrouvées sur la fiche. En revanche, le % de diminution de l’IMC (β = – 0,311**) est un prédicteur du nombre de visites de la diététicienne. Le sexe (β = 0,338**), l’âge (β = – 0,311**) et le nombre de visites de la diététicienne (β = 0,356**) sont prédicteurs du % d’augmentation de l’IMC. Conclusion. – Les patients cancéreux suivis en gastro-entérologie subissent une dénutrition importante mais elle peut être corrigée par une prise en charge nutritionnelle adaptée. Les patients cancéreux suivis en pneumologie subissent une dénutrition importante et la prise en charge nutritionnelle ne permet pas de pallier cette dénutrition. Les facteurs favorisant la reprise de poids sont : être une femme, être jeune et avoir eu un nombre élevé de visites de la diététicienne. L’utilisation de cette fiche a démontré un intérêt certain dans le suivi de la dénutrition chez le sujet cancéreux en UdJ en permettant une prise en charge précoce qui s’avère efficace dans plusieurs spécialités.
P164 Évaluation de l’état nutritionnel et de la prise en charge nutritionnelle des patients hémodialysés du centre hospitalier de Douai P. Camard1,*, N. Danel Buhl2, G. Cardon3, J.-P. Hammelin3, S. Caron3, S. Dennetière1 1Nutrition, centre hospitalier de Douai, Douai, 2Nutrition, CHRU de Lille, Lille, 3Néphrologie, centre hospitalier de Douai, Douai, France Introduction et but de l’étude. – Le nombre de malades hémodialysés augmente en France chaque année. La dénutrition protéinoénergétique touche 20 à 70 % d’entre eux. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’état nutritionnel et la prise en charge nutritionnelle des patients hémodialysés au centre hospitalier de Douai sur l’année 2012. Matériel et méthodes. – Tous les patients ayant débuté une prise en charge en hémodialyse en 2012 au centre hospitalier de Douai ont été inclus rétrospectivement. Le recueil des données cliniques (poids, IMC, variation de poids) et biologiques (albuminémie) ainsi que la prise en charge nutritionnelle effectuée (compléments nutritionnels oraux (CNO), nutrition parentérale per-dialytique (NPPD) et nutrition entérale (NE)) ont été recueillis au début (M0), à 3 mois (M3) et à 6 mois (M6) de dialyse.
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Résultats. – Les données de ces 31 patients ont été analysées. Sur le plan clinique, le poids ainsi que l’IMC diminuaient entre M0 et M3 (86,1 vs 83,5 kg ; p = 0,01) (30,3 vs 28,3 kg/m2 ; p = 0,006) mais semblaient réaugmenter entre M3 et M6 (83,5 vs 84,5 kg ; p = NS) (28,3 vs 29,4 kg/m2 ; p = NS). Sur le plan biologique, l’albuminémie à M3 et M6 était supérieure à celle de M0 (36,4 vs 28,2 g/l ; p = 0,002) (39 vs 28,2 g/l ; p = 0,002). La prescription de CNO ne cessait d’augmenter passant de 20 % à 28,5 % puis 32 % des patients respectivement à M0, M3 et M6. La NPPD et la NE restaient peu utilisées, ne concernant pas plus de 8 % des patients chacune quelque soit la période. Chez les patients sous CNO, la perte de poids entre M0 et M6 était plus importante (– 4 vs – 0,5 kg ; p = 0,03). Par contre, l’albuminémie avait tendance à augmenter de façon plus importante chez les patients sous CNO sur la même période (+12,6 vs +7,6 g/l ; p = NS). Conclusion. – Le poids et l’IMC des patients diminuent au cours des 3 premiers mois de dialyse, probablement à la fois par perte hydrosodée et perte de la masse musculaire. Toutefois, ces paramètres ont tendance à augmenter entre 3 et 6 mois. Le taux d’albumine s’améliore tout au long du suivi et de manière plus importante chez les patients sous CNO. Cela montre l’importance d’un suivi diététique régulier dans le cadre de la prise en charge nutritionnelle des patients et notamment pour la prescription des CNO.
P165 Effet du choix des repas sur la prise alimentaire et la satisfaction des patients hospitalisés en service de médecine interne I. Jarrin1, F. Poiroux2, D. Muhlen1, N. Debellis3, P. Alric2, E. Augizeau2, L. Sauban2, M. Andrianmanantenasoa2, S. Drymon2, L. Berreby2, M. Farout2, L. Climberte2, J.-F. Bergmann1, C. LloretLinares1,* 1 Médecine interne, Pr Bergmann, Hôpital Lariboisière, Paris, Unité de Recherche Therapeutique, 2 École de diététique, Lycée des Métiers de la Santé et du Social Rabelais, 3 Service de diététique, Hopital Lariboisière, Paris, France Introduction et but de l’étude. – Un état de dénutrition augmente de façon significative la morbidité et la mortalité, en particulier parce qu’il majore le risque infectieux, accroît la charge en soins, la durée de séjour, la dépendance des malades et les prescriptions médicamenteuses, réduit leur qualité de vie. Au cours de cette étude, nous avons voulu savoir si la démarche de choix de menus auprès du patient améliore la prise alimentaire et la satisfaction des patients hospitalisés dans un service de médecine interne. Matériel et méthodes. – Il s’agissait d’une étude monocentrique comparative randomisée en cross over comparant l’effet d’une intervention (choix des menus pour les déjeuners et dîners) versus une non intervention (absence de choix des menus mais respect du choix par aversion), réalisée dans le département de médecine interne de l’hôpital Lariboisière. Tous les nouveaux patients capables d’effectuer un choix de façon autonome adressés en médecine interne sur deux périodes de 5 semaines ont été inclus. L’évaluation des ingesta quotidien était réalisée par un membre de l’équipe de diététique, à l’issue de chaque repas afin de déterminer l’apport énergétique du repas. Le questionnaire de satisfaction com-