Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
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la peau par un clamp ; les fils en U (GFU) où un dispositif fait de deux aiguilles parallèles permet d’injecter un fil de nylon dans l’estomac par l’une, de le capturer par l’autre à l’aide d’un lasso métallique à mémoire de forme et de le ressortir un centimètre plus loin pour le nouer à la peau. Le but de l’étude est une comparaison des deux méthodes dans une série observationnelle prospective non randomisée monocentrique. Matériel et méthodes. – Depuis 2005, trois praticiens (LD, FT, DP) posent les GPR à tour de rôle, un jour par semaine. À partir de 2008, DP a utilisé le kit de GFU (Pexact®, Create Medic Co Ltd commercialisé par Fresenius Kabi) avec introducteur pelable mis en place par trocard ; LD et FT ont continué à utiliser les kits de GAT (Kimberley-Clark et Bard) avec introducteur pelable mis en place par dilatateurs. De mars 2008 à juin 2013, 381 GPR ont été posées avec GAT et 201 avec GFU. Les patients ont été revus à J12 par un médecin et une infirmière stomathérapeute (IST) qui coupe les fils de gastropexie et refait le pansement de la GPR. Elle évalue par EVA les douleurs ressenties depuis la pose, celles dues aux fixations et celles dues à la sonde, note l’état de la peau en 3 stades (cicatricielle, inflammatoire, fibrineuse) et l’aspect du pansement (propre ou suintant). Les résultats sont colligés dans une base de données spécifique sur Access. Les différences sont analysées par le test de X². Résultats. – Les deux groupes sont comparables (GAT : 293 H/ 88 F, 63,2 ± 19,0 ans ; GFU 149 H/52 F, 64,9 ± 19,0 ans) et la répartition des pathologies est identique : cancer ORL 228 (60 %) – 120 (60 %), cancer d’oesophage 49 (13 %) – 21 (10 %), maladies neuromusculaires 92 (24 %) – 50 (25 %), autres 12 (3 %) – 10 (5 %), respectivement pour les groupes GAT et GFU. Les échecs de pose (7 GAT, 4 GFU, aucun depuis deux ans), les hémorragies locales (4 dans chaque groupe) et le besoin de transfuser (2 dans chaque groupe) ont une incidence identique. A J12, 527 (90,5 %) patients ont été revus, 340 (89,2 %) GAT et 187 (93 %) GFU. Respectivement, dans les groupes GAT et GFU, la douleur était absente (60 % – 80 %), présente au niveau des fixations (31 % – 16 %), au niveau de l’orifice de GPR (9 % – 4 %), (X² = 14,5 p < 0,001) ; la peau était cicatricielle (81 % – 93 %), inflammatoire (16 % – 6 %), fibrineuse (3 % – 1 %), (X² = 15,0 p < 0,001) ; l’état du pansement était propre (82 % – 95 %), suintant (18 % – 5 %), (X² = 15,8 p < 0,0005). Aucune greffe tumorale n’a été observée à l’orifice de la GPR. Conclusion. – La GFU est utilisable pour la mise en place des GPR avec un faible taux d’échec et un même risque de complications hémorragiques immédiates que les GAT. Dans les 12 jours qui suivent la pose, les douleurs sont moindres, la cicatrisation plus souvent obtenue et le pansement est plus propre. Les GFU évitent les complications tardives (douleurs, infections) liées à la migration dans la paroi musculaire d’agrafes restées en place.
Introduction et but de l’étude. – La nutrition parentérale à domicile (NPAD) est aujourd’hui le traitement de référence dans le syndrome du grêle court et ses indications se diversifient de plus en plus dans les pathologies digestives et en cancérologie. Son retentissement sur la qualité de vie est souvent négligé. L’objectif de cette étude est de déterminer si le type de cathéter central choisi pour cette nutrition a un impact sur la qualité de vie des patients à domicile. Matériel et méthodes. – Tous les patients adultes bénéficiant d’une nutrition parentérale à domicile au 1er janvier 2013 de notre centre agréé ont été contactés. Ils ont répondu au questionnaire de qualité de vie spécifique aux patients en nutrition parentérale à domicile validé en 2010 par Janet Baxter auquel a été associé un item spécifique aux cathéters. Les différents items de qualité de vie ont été évalués en fonction du type de cathéter central (broviac, picc line, chambre implantable (PAC)) par analyse de la variance. Résultats. – Au total, 113 patients (60 femmes, âge moyen de 55,4 ans, IMC moyen de 21,2, 55 stomies, perfusés 4,2 jours par semaine en moyenne, 85,5 mois de durée moyenne de nutrition) sur 122 ont répondu au questionnaire : 63 étaient porteurs d’un broviac, 26 d’un pic-line et 24 d’un PAC. Les 3 groupes sont comparables pour l’âge, le sex ratio, l’IMC, la présence d’une stomie, le nombre de jours perfusés et les pathologies mais pas pour l’autonomie (plus dans le groupe broviac, 41 % versus 0 % picc line et 21 % PAC). L’évaluation globale de la qualité de vie est de 6,24 sur 10 (+/– 1,8). Sur l’ensemble des items de qualité de vie évalués, il n’y a pas de différence significative entre les différentes voies d’abord parentérales, que ce soit sur le plan des échelles d’évaluation de qualité de vie, sur les items fonctionnels ou symptomatiques. Par contre, les patients porteurs d’un PAC ressentent moins de gêne pour la toilette (bain ou douche) et les sports nautiques : PAC = 3,52 sur 4 (+/– 0,7) broviac = 2,72 (+/– 1) picc line = 2,64 (+/– 0,9) p = 0,00026. Conclusion. – La qualité de vie des patients en nutrition parentérale à domicile est faiblement influencée par le type de cathéter de perfusion. Le choix de ce dernier doit surtout être influencé par l’indication et la durée de la nutrition parentérale mais il faut savoir tenir compte du mode de vie du patient.
P176 Influence du type de cathéter de nutrition parentérale à domicile sur la qualité de vie S. Baubet1,*, C. Chambrier1, M. Lauverjat1, P. Gelas1, D. Barnoud1, C. Peraldi1 1 Nutrition Clinique Intensive, Hôpital Croix Rousse, Lyon, France
Introduction et but de l’étude. – La prévalence de la dénutrition est élevée chez les patients cancéreux au cours de l’évolution de la maladie. Il importe de détecter rapidement un processus de cachexie. Les objectifs de cette étude prospective est d’évaluer l’état nutritionnel de patients cancéreux au moment du diagnostic, de classer
NUTRITION EN PHYSIOPATHOLOGIE ET PATHOLOGIE : CANCER P177 Prévalence de la dénutrition ou cachexie chez des patients cancéreux au moment du diagnostic A. Van Gossum1,*, A. Demols1, S. Leseine2, S. Vereecken2, J.-L. Van Laethem1, T. Pepersack3, S. De Breucker3 1 Gastroentérologie, 2 Diététique, 3 Gériatrie, Hôpital ERASME, Bruxelles, Belgique