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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175
agrégomètre, déclenchée par 0,5 mg/ml d’acide arachidonique. L’efficacité biologique de l’aspirine a également été évaluée par PFA-100 et des dosages sériques de thromboxane B2 (TXB2). Résultats. – 1 h après l’administration d’aspirine, tous les patients ont une intensité maximale d’agrégation (IMA) inférieure à 20 %, en faveur d’une absorption suffisante pour une anti-agréation à une heure. Des résultats concordants ont été observés via le test du PFA-100 et via les dosages sériques de TXB2. En revanche, à 24 h de la prise, 3 patients ont une IMA supérieure à 20 % et une absence de réponse à l’aspirine a été observée chez 3 patients avec le test PFA-100. Seul un patient sur trois avait le test PFA-100 compatible avec le test d’agrégation plaquettaire, ce dernier étant considéré comme le plus fiable pour déterminer l’efficacité de l’aspirine. Conclusion. – Nous montrons pour la première fois qu’une longueur d’intestin grêle d’au moins 30 centimètres est compatible avec l’absorption de l’aspirine. À 24 h de la prise, l’aspirine n’a pas d’effet antiplaquettaire suffisant chez 30 % des patients atteints du SGC. Cette même proportion est retrouvée chez les patients non SGC mais avec un antécédent de thrombose artérielle.
P236 Absorption du citalopram et de l’escitalopram chez les sujets souffrant d’un syndrome de grêle court E. Faye1, O. Corcos2, F. Lancelin3, X. Declèves4, J.-F. Bergmann1, F. Joly2, C. Lloret-Linares1,* 1 Médecine interne, Pr Bergmann, Hôpital Lariboisière, Paris, Unité de recherche therapeutique, Paris, 2 Service de nutrition, Hôpital Beaujon, 3 Service de pharmacologie-Toxicologie, Hopital Saint Anne, Paris, 4 Service de pharmacologie-Toxicologie, Hôpital Cochin, Paris, Paris, France Introduction et but de l’étude. – Le syndrome du grêle court (SGC) est la conséquence d’une résection de l’intestin grêle, susceptible de modifier l’absorption et l’effet de premier passage des médicaments. Nous avons choisi de nous intéresser aux concentrations plasmatiques de citalopram (CIT) et d’escitalopram (S-CIT) pris par voie orale chez des patients souffrant de SGC, afin de discuter leur absorption. Matériel et méthodes. – Nous avons inclus dans notre étude 8 patients atteints de SGC et actuellement traités par CIT ou S-CIT. Un échantillon de sérum a été prélevé 24 heures après la dernière administration, le matin, afin de déterminer la concentration à l’équilibre (Css ou résiduelle). Le CIT (chez tous les patients) et ses métabolites déméthylés (chez les patients traités par S-CIT) ont ensuite été dosés par chromatographie liquide haute performante (CLHP) en phase inverse combinée à la spectrométrie de masse. Résultats. – Trois patients avaient des Css en dessous des valeurs normales et les plus faibles Css ont été observées chez les patients ayant la plus courte longueur d’intestin grêle. Des valeurs normales de Css ont été observées chez les patients ayant plus de 180 cm d’intestin grêle sans colon, ou chez des patients avec plus de 80 cm d’intestin grêle et 50 % de colon restant. La très faible valeur des concentrations de métabolites confirme que la diminution des Css de S-CIT n’est pas le fait d’un métabolisme hépatique important, mais plutôt le fait d’une exposition réduite de l’antidépresseur à la muqueuse intestinale et donc de son absorption.
Conclusion. – Une longueur de 20 cm d’intestin grêle n’est pas suffisante pour garantir une bonne absorption de l’antidépresseur, tandis qu’une longueur de 180 cm semble être suffisant. Les différentes Css retrouvées illustrent la grande variabilité de métabolisme des médicaments qui, combinée avec la variabilité d’absorption des médicaments le long de l’intestin, rend la prescription difficile à appréhender chez ces patients.
P237 Audit des prescriptions de nutrition parentérale : sommes-nous sur la bonne voie ? M. Rannou1,*, M. Pinturaud1, C. Georgel1, M. Mutombo1, E. Desaintfucien1, C. Bonenfant1 1 Pharmacie, Centre Hospitalier d’Armentières, Armentières, France Introduction et but de l’étude. – Suite à une erreur de voie d’administration de nutrition parentérale (NP), découlant d’une erreur de prescription, un audit a été réalisé afin de vérifier la conformité des voies d’abord prescrites pour la NP. Matériel et méthodes. – L’audit a porté sur l’ensemble des prescriptions de NP, pendant 2 mois, au sein de l’établissement, excepté le service de Réanimation. Lors de l’analyse pharmaceutique, les informations suivantes ont été relevées : le service, le nom du patient, la solution de NP, le volume administré, la durée et le moment de la perfusion, et la voie d’administration. Les prescriptions auditées comportaient comme solution de NP : AMINOPLASMAL 8®, PERIOLIMEL N4®, OLIMEL N7® et OLIMEL N9®. Les informations ont été obtenues soit par téléphone auprès de l’infirmière soit directement dans le dossier informatique du patient ou dans le logiciel de validation des prescriptions. Nous avons vérifié la conformité des prescriptions au regard des RCP de ces solutions. Résultats. – 77 prescriptions ont été analysées. Les services les plus prescripteurs sont les Soins de Suite et de Réadaptation (25 %), la Viscérale-Gastro-entérologie (16 %), et la Médecine Interne (16 %). 91 % des prescriptions d’AMINOPLASMAL 8® étaient administrées sur 12 h pendant la nuit. La voie majoritairement utilisée était la voie sous-cutanée (94 %) dont 84 % dans les services de gériatrie. 85 % des administrations de PERIOLIMEL N4® était par voie périphérique. Pour 4 patients (15 %), le PERIOLIMEL N4® était prescrit par voie centrale ; pour 2 de ces patients la prescription a été modifiée pour l’OLIMEL N7® suite à notre appel au prescripteur. Pour l’OLIMEL N7® 11 % des administrations étaient faites sur 12 h au cours de la journée et 89 % sur 24 h. Pour celui-ci, nous avons retrouvé l’utilisation de la voie centrale à 60 % et de la voie périphérique à 40 %. Suite à notre appel au prescripteur, 50 % des voies périphériques ont été changées pour une voie centrale, et les 50 % restantes ont été changées en PERIOLIMEL N4®. Pour l’OLIMEL N9® la voie centrale était utilisée pour l’ensemble des prescriptions. Conclusion. – Nous avons constaté que les volumes administrés étaient adaptés à la solution de NP prescrite. La durée et le moment de perfusion sont conformes au regard des RCP des produits. Par contre, nous avons pu remarquer de nombreuses non-conformités (NC) dans les voies d’abord utilisées. L’administration d’AMINOPLASMAL 8® en sous-cutanée n’est pas conforme à l’AMM, il s’agit d’une pratique retrouvée dans la littérature largement répan-