La revue de médecine légale (2012) 3, 165—169
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
REVUE DE LA LITTE´RATURE
Troubles cognitifs et comportements violents chez les sujets souffrant de schizophrénie : revue de la littérature Cognitive impairments and violent behaviours in schizophrenia: Review of literature R. Padovani *, M. Adida, R. Richieri, C. Lançon ˆ le universitaire de psychiatrie, ho ˆ pital Sainte-Marguerite, 270, boulevard Sainte-Marguerite, 13274 Marseille cedex 09, France Po
MOTS CLÉS Revue de la littérature ; Schizophrénie ; Comportements violents ; Trouble cognitif ; Prise de décision
KEYWORDS Review of literature; Schizophrenia; Violent behaviour; Cognitive impairment; Decision making
Résumé Chez les volontaires sains, ne souffrant pas de maladie mentale, il existe une association entre l’existence de troubles cognitifs et la survenue de comportements violents. Les patients schizophrènes présentent souvent des troubles cognitifs et peuvent montrer des comportements violents. L’objectif de ce travail de recherche est de conduire une revue de la littérature scientifique sur le sujet de l’association entre troubles cognitifs et comportements violents dans la schizophrénie. Dans la schizophrénie, la littérature scientifique rapporte l’atteinte de diverses fonctions neurocognitives : attention, mémoire, fonctions exécutives et capacités de prise de décision. Chez les sujets « violents » ou déinis comme ayant des traits de personnalité psychopathique, il a été mis en évidence des troubles de l’attention, de la mémoire de travail et des capacités de prise de décision. Les sujets souffrant de schizophrénie, avec des antécédents de comportements violents, présenteraient des altérations cognitives caractéristiques (troubles de la reconnaissance faciale des émotions et des fonctions exécutives). Le développement de programmes de remédiation des fonctions cognitives altérées chez les sujets souffrant de schizophrénie permettrait, en outre, d’améliorer leur état de santé, mais aussi de diminuer l’occurrence de comportements violents. # 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Summary Objective. — In healthy volunteers, without mental disorder, an association was shown between cognitive impairment and violent behaviour. It is now accepted that schizophrenia is associated with substantial alterations in cognitive function, and suggested that patients might exhibit violent behaviour. Thus, it seems relevant to test for an association between cognitive impairment and violent behaviour in schizophrenia. Method. — Articles relating evidence of an association between cognitive impairment and violence in schizophrenia were collected through a Medline search using the keyword
* Auteur correspodant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Padovani). 1878-6529/$ — see front matter # 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.medleg.2012.07.002
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R. Padovani et al. ‘‘schizophrenia’’ combined with the terms ‘‘violence’’, ‘‘cognition disorder’’ or ‘‘cognition’’. Reference lists were then searched for additional articles. Results. — Violent behaviour in schizophrenia could be considered as a factor that worsen the evolution of the disorder, and should be always detected by physicians. In schizophrenia, literature reported impairment of neurocognitive functions including vigilance, sustained, selective and divided attention, working, procedural, semantic and episodic memory, perceptual representation, inhibition, the executive system and decision-making ability. ‘‘Violent’’ subjects or deined as having psychopathic personality traits showed defects in attention, working memory and decision-making. Schizophrenia patients with a history of violent behaviour showed, in comparison with schizophrenia patients without a history of violent behaviour, impairment of recognition of facial emotions and executive functions. Discussion. — Remediation programs focused on impaired cognitive functions would, first, improve the health of patients with violent behaviour, and second, reduce the risk of violent acting out. To our knowledge, no study assessed whether impaired decision-making impact on schizophrenia patients with violent behaviour. # 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction La schizophrénie est une maladie fréquente. Elle touche un pour cent de la population générale [1]. Les passages à l’acte hétéro-agressifs sont des motifs fréquents d’hospitalisation et compromettent l’insertion socioprofessionnelle des patients [1]. La médiatisation de ces passages à l’acte renforce la croyance populaire selon laquelle les patients schizophrènes seraient des individus violents. Une meilleure connaissance des passages à l’acte hétéro-agressifs et une prise en charge adaptée pourraient améliorer le traitement de la schizophrénie. La cognition regroupe l’ensemble des processus par lesquels une personne acquiert des informations sur l’environnement et les élabore pour régler son comportement. Nous verrons qu’il existe une association entre l’existence de troubles cognitifs et la survenue de comportements violents. Nous verrons également que les patients schizophrènes présentent souvent des troubles cognitifs, et qu’ils peuvent montrer des comportements violents. Il semble donc nécessaire de rechercher une éventuelle association entre troubles cognitifs et comportements violents dans la schizophrénie. L’objectif de ce travail de recherche est de conduire une revue de la littérature scientifique sur le sujet de l’association entre troubles cognitifs et comportements violents dans la schizophrénie. Premièrement, nous rapporterons les résultats publiés dans de récentes études épidémiologiques mesurant la prévalence des comportements violents dans la population des patients souffrant de schizophrénie. Ensuite, nous préciserons les troubles cognitifs décrits dans la littérature, d’une part, chez les sujets souffrant de schizophrénie et, d’autre part, chez les sujets souffrant de schizophrénie, mais avec des antécédents de comportements violents. Enfin, nous déterminerons les atteintes cognitives, éventuellement associées aux comportements violents de sujets souffrant de schizophrénie.
Méthodologie Nous avons conduit en mars 2011 une revue de la littérature scientifique contenue dans la base de données électronique Medline, en utilisant, sur la page du portail d’accès PubMed
(http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed), hébergé par la librairie Nationale de Médecine des États-Unis, les mots clés Cognition disorder OR Cognition AND Violence AND Schizophrenia. Cette recherche électronique a permis de sélectionner 34 études de recherche originale [2,4—11,12— 38,40—42]. Elle a été complétée par une recherche manuelle, d’une part, des références citées dans les 34 articles sélectionnés et, d’autre part, d’articles sur le sujet, publiés dans les manuels de psychiatrie.
Résultats Schizophrénie et comportements violents Les résultats des études évaluant la prévalence des comportements violents dans la population des patients schizophrènes sont contradictoires. On remarque que parmi les études recensées dans toutes les sujets inclus sont masculins et féminins. Seuls Lindqvist et Allebeck [32] étudient disctinctement les hommes et les femmes. Swanson et al. (1990) ont montré que, dans la population générale, le risque de survenue de comportements violents est multiplié par six pour un individu avec un diagnostic de schizophrénie, par dix pour un individu avec un diagnostic de schizophrénie et d’une comorbidité, et par 17 pour un individu avec un diagnostic de schizophrénie et un usage de toxiques [37]. Au contraire, Lachaux (2004), émettant un avis personnel sur la base d’une revue de la littérature, évalue ce risque comme étant faible (inférieur à deux par rapport à la population générale) : il serait nettement inférieur au risque de survenue de comportements violents pour un individu présentant un trouble de la personnalité ou un abus de substances [39]. Lindqvist et Allebeck (1990) ont évalué le risque relatif de commettre une infraction criminelle à 1,2 pour les hommes et 2,2 pour les femmes souffrant de schizophrénie, en comparaison à la population générale de Suède [32]. Link et al. (1992) ont suivi une cohorte de plus de 400 sujets adultes pendant cinq années et ont montré que les taux d’arrestations et de violences mesurés dans le groupe de sujets souffrant de schizophrénie étaient significativement supérieurs à ceux mesurés dans le groupe de sujets sains [33]. Cependant, cette différence n’était plus significative quand les auteurs ont
Troubles cognitifs et comportements violents chez les sujets schizophrénes Tableau 1
Résultats des études évaluant la prévalence des comportements violents dans la population des patients schizophrènes.
Fonction
Sous-fonction
Attention
Alerte/Éveil
Mémoire
Capacités de prise de décision [31]
167
Tests
Description
Schizophrénie
État d’éveil du SNC Réponse aux stimulations de l’environnement
Déficit de la réaction d’habituation État d’alerte permanent [3]
Attention soutenue
D2
Maintien de la vigilance et des capacités de détections des stimuli Résistance à la distraction
Déficit [3]
Attention sélective
Test de Stroop D2 TMT
Concentration des mécanismes de perception sur un stimulus particulier Traitement actif de l’information en négligeant les stimuli non pertinents
Déficit [3]
Attention partagée
TMT
Traitement simultané de plusieurs informations pertinentes
Déficit[3]
Mémoire de travail
Empan mnésique WAIS III
Maintien temporaire et manipulation de l’information
Empan mnésique altéré [3] Excès d’attribution d’éléments autogénérés à une source extérieure [26]
Mémoire procédurale
Tour de Toronto
Apprentissage des opérations complexes
Apprentissage préservé [28]
Représentation perceptive
Test des portes
Connaissance sur la forme et la structure des objets
Raisonnement
WCST Tour de Londres
Raisonnement hypothéticodéductif. Planification
Altération [31]
Stratégies de prise de décision d’un sujet, en situation d’incertitude, quand son intérêt est virtuellement représenté par le gain ou la perte d’une somme d’argent Sensibilité à la fréquence des punitions
IGT [20]
Marqueurs somatiques guideraient implicitement les choix d’un sujet [20,24]. Système intuitif [38]
Contradictoire En fonction des études absence d’apprentissage [5] ou apprentissage lent mais possible [4]. Meilleur effet d’apprentissage si forme paranoïde [6,15,18,23] par rapport à catatonique [18] Sélection des piles de cartes avec des punitions moins fréquentes mais plus importantes [6] La prise d’antipsychotique atypique pourrait altérer la performance [7], ou non [5]
SNC : système nerveux central ; TMT : Trail Making Test ; CVLT : California Verbal Learning Test ; WCST : Wisconsin Card Sorting Test ; CPF : cortex préfrontal ; CPFDL : cortex préfrontal dorsolatéral ; IGT : Iowa Gambling Task.
comparé les sujets sains, non pas aux sujets souffrant de schizophrénie, mais aux sujets souffrant de schizophrénie stabilisés (c’est-à-dire en rémission symptomatique). Les auteurs interprètent le risque d’arrestations et de violences, plus important dans la population de patients schizophrènes non stabilisés que dans la population générale, comme une conséquence de la symptomatologie psychotique de ces patients.
Lovell et al. (2008) ont montré que le nombre d’agressions et de comportements violents subis par les individus souffrant de schizophrénie est significativement supérieur à celui subi dans la population générale [34]. Selon ces auteurs, le nombre d’agressions et de comportements violents subis par les patients schizophrènes serait supérieur au nombre d’agressions et comportements violents qu’ils commettent. Pour Nolan et al. (1999), le risque de comportements violents
168 serait associé à la cooccurrence d’une psychopathie, dont l’apparition est le plus souvent antérieure à celle du trouble schizophrénique [35]. Ces auteurs rapportent une association significative entre l’absence de comportements violents et l’absence d’un diagnostic de psychopathie comme comorbidité chez les sujets souffrant de schizophrénie. Ainsi, les résultats des études évaluant la prévalence des comportements violents dans la population des patients schizophrènes sont contradictoires (Tableau 1). Certaines études mettent en évidence un risque de survenue de comportements violents dans la population de patients schizophrènes supérieur à celui dans la population générale. D’autres ne mettent pas en évidence de différence significative. Cette différence peut s’expliquer tout d’abord par l’hétérogénéité dans la façon de définir les comportements violents (questionnaire standardisé, acte médico-légal, taux d’arrestation. . .). Aussi, il semble admis que l’existence d’une comorbidité psychiatrique augmente le risque de comportements violents chez les sujets schizophrènes, les études excluant les sujets présentant des comorbidités concluent en effet en un risque non augmenté par rapport à la population générale.
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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