Posters : dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 11 (2015) 287–337
PMD. 59
C-SURFER : grazoprevir plus elbasvir chez des patients infectés par le VHC de génotype 1 et une insuffisance rénale chronique naïfs de traitement et pré-traités S. Pol 1,∗ , D. Roth 2 , W. Greaves 3 , C-Surfer Study Group 1 Unité d’hépatologie, hôpital Cochin-Port Royal, Paris, France 2 Division of nephrology and hypertension, University of Miami, Miller School of Medicine, Miami, États-Unis 3 Merck & co, inc., Merck & Co, Inc., Kenilworth, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Pol) Introduction L’infection par le VHC chez les patients présentant une insuffisance rénale chronique de stades 4 et 5 (IRC 4/5, définie par une ClCr < 30 mL/min avec ou sans dialyse) est associée à un risque accru de décès et d’échec de la transplantation rénale et les options thérapeutiques restent limitées. Dans une étude de phase II, le grazoprévir (GZR ; inhibiteur de la protéase NS3/4A) et l’elbasvir (EBR ; inhibiteur de NS5A), tous deux éliminés par voie hépatique, ont été très efficaces dans le traitement de l’infection par le VHC de génotype 1 (G1). Nous les avons évalués dans une étude de phase III chez des patients G1 ayant une IRC 4/5. Patients et méthodes Deux cent vingt-quatre patients G1 IRC 4/ 5 ont été randomisés pour recevoir un traitement immédiat par GZR 100 mg/EBR 50 mg une fois par jour pendant 12 semaines ou différé (placebo puis traitement actif). Le critère d’évaluation principal était la réponse virologique soutenue à la semaine 12 de suivi (RVS12 ; système COBAS TaqMan v2.0 [LIQ 15 UI/mL]). Résultats Deux cent trente-cinq patients ont rec¸u au moins une dose de médicament expérimental (bras traitement immédiat, n = 111 ; bras PK, n = 11 ; bras traitement différé, n = 113) : 52 % infectés par le G1a, 80 % naïfs de traitement anti-VHC, 6 % avaient une cirrhose, 34 % étaient diabétiques, 19 % présentaient une IRC 4, 81 % une IRC 5 et 76 % étaient sous hémodialyse. Une RVS12 était obtenue chez 115 des 116 patients (99 %, IC à 95 % : 95,3–100,0) recevant le GZR/EBR (1 rechute à S12 chez un G1b sans cirrhose IRC 5). Des EI graves sont survenus chez respectivement 16 (13 %) et 18 (16 %) patients des bras GZR/EBR et placebo et les arrêts de traitement en raison d’un EI étaient de 0 % et 4 %, respectivement. Discussion Excellente efficacité et bonne tolérance de la combinaison GZR 100 mg/EBR 50 mg chez les insuffisants rénaux. Conclusion L’association GZR/EBR une fois par jour pendant 12 semaines est très efficace et généralement bien tolérée chez les patients présentant une infection par le VHC de génotype 1 et une IRC de stade avancé. Déclaration d’intérêts Orateur : GSK ; BMS ; Boehringer Ingelheim ; Janssen ; Gilead ; Roche ; MSD Bourses : BMS ; Gilead ; Roche ; MSD Membre de board : GSK ; BMS ; Boehringer Ingelheim ; Janssen ; Gilead ; Roche ; MSD ; Abbott ; Novartis ; Sanofi. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.185 PMD.60
Troubles cognitifs chez les patients en hémodialyse chronique : prévalence et facteurs de risque
A. Jalal Eddine ∗ , H. Azar , D. Chelala Néphrologie, Hôtel-Dieu de France, Beyrouth, Liban ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : arwa
[email protected] (A.J. Eddine) Introduction Le déclin cognitif est un problème de santé publique majeur vu le vieillissement de la population et il est relié à une augmentation du risque de mortalité, d’hospitalisation et de dépendance dans les activités de la vie quotidienne. Les patients en insuffisance rénale chronique semblent avoir un risque accru.
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Patients et méthodes Cette étude porte sur 81 patients, âgés de plus de 30 ans en hémodialyse chronique dans notre centre depuis plus de 6 mois, sans diagnostic de démence. Les dossiers des patients ont été revus pour recueillir les données démographiques, antécédents médicaux et néphrologiques, paramètres d’hémodialyse, profil hémodynamique, bilans sanguins et médicaments. Ils ont répondu au Mini Mental State Examination (MMSE), ainsi qu’au questionnaire SF-36 traitant de la qualité de vie. Résultats Les troubles cognitifs dans notre population ont une prévalence de 27,6 %. La prévalence du trouble cognitif augmente avec l’âge (p = 0,004). Le risque chez les femmes d’avoir un MMSE < 24 est 5,14 fois celui des hommes. Un niveau d’éducation plus bas et l’absence d’activité physique sont associés à un déclin cognitif. Une valeur du KT/v plus élevée est associée à un MMSE bas. Un meilleur fonctionnement cognitif se traduit par une meilleure qualité de vie physique des patients (p = 0,01), mais la qualité de vie mentale n’est pas affectée. Après analyse multivariée, ces associations persistent sauf celle liée au sexe. Discussion L’association entre l’âge le niveau éducationnel, le sexe, l’activité physique et le score MMSE vient confirmer ce qui a été décrit dans des travaux précédents. Les troubles cognitifs chez les patients ayant un KT/V élevé a également été soulevé avec des hypothèses d’explication allant des hypotensions perdialytiques fréquentes au facteur confondant de la malnutrition. Les agents psychotropes et les différents traitements antihypertenseurs n’affectent pas le MMSE dans notre étude. Nous avons trouvé une relation positive entre troubles cognitifs et la qualité de vie physique et non pas mentale. Conclusion Les troubles cognitifs sont fréquents chez les patients en hémodialyse. Un âge avancé, un niveau éducationnel bas, un KT/V élevé et une sédentarité sont associés au déclin cognitif. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2015.07.186 PMD.61
Rhabdomyolyse sévère sous association atorvastatine–acide fusidique chez un patient dialysé chronique M. Lemerle 1 , M. Planchais 1 , A. Nadaj-Pakleza 2 , J. Demiselle 1 , J.F. Subra 1,∗ , V. Besson 1 1 Néphrologie-dialyse transplantation, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, Angers, France 2 Neurologie, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J.F. Subra) Introduction Plusieurs cas de rhabdomyolyse secondaire à l’association statine–acide fusidique ont été rapportés, parfois mortels. Nous rapportons une observation chez un patient hémodialysé. Observation Mr T, 72 ans, diabétique de type 2, compliqué de neuropathie, d’artériopathie, de mal perforant plantaire est hémodialysé depuis juillet 2010. En novembre 2012, la récidive d’une infection de prothèse de hanche à Staphylococus aureus est traitée chirurgicalement et par bi-antibiothérapie associant orbénine et acide fucidique 500 mg × 3 à partir du 27/12/2012. Le 12/4/2013, il présente au lever un déficit moteur proximal pur avec force musculaire à 2/5. La biologie montre une cytolyse : ASAT : 750 UI/L, ALAT : 220 UI/L, un syndrome inflammatoire avec CRP : 104 mg/L avec myoglobinémie à 49 000 g/L et CPK à 11 000 puis 27 000 UI/L. L’IRM élimine une compression médullaire. La prescription d’atorvastatine 20 mg/J et d’acide fusidique est arrêtée. L’EMG objective une atteinte myogène. L’hypothèse d’une myosite toxique est confirmée devant l’amélioration neurologique et normalisation des CPK à J7 de l’arrêt des médicaments. La biopsie musculaire élimine une étiologie inflammatoire. La rééducation