Médecine et maladies infectieuses 46 (2016) 88-91
17es Journées Nationales d’Infectiologie
Posters PADS 1 PADS 1-01 « Les antibios, juste ce qu’il faut » : une campagne nationale hospitalière P. Fascia (1), C. Dumartin (2), M. Giard (1), R. Gauzit (3), M. Cauterman (4), S. Yvars (1), A. Savez (1) (1) CHU Lyon, Lyon, France, (2) GH Pellegrin, Bordeaux, France, (3) AP-HP, Paris, France, (4) FHF, Paris, France. Introduction Suite au plan national d’alerte sur les antibiotiques (ATB) 20112016, à l’instruction du 19 juin 2015, au Programme de prévention des infections associées aux soins et au rapport du groupe de travail spécial pour la préservation des antibiotiques, une société savante de maladies infectieuses, une fédération hospitalière et une association d’usagers ont initié une campagne sur le juste usage des ATB en établissement de santé (ES). Son objectif était d’engager les ES et leurs prescripteurs dans le juste usage des ATB. Matériels et méthodes Soutenue par une alliance nationale et l’ensemble des fédérations hospitalières, la campagne a été relayée auprès des ES le 10 novembre 2015 dans le cadre de la semaine mondiale de sensibilisation au bon usage des ATB. Les outils proposés étaient deux chartes d’engagement au juste usage des ATB (une pour les ES et l’autre pour les prescripteurs), un logo (« les antibios, juste ce qu’il faut »), une signature email, un en-tête pour courrier, des bannières défilantes pour sites internet. La charte établissement définissait cinq axes et la charte prescripteur engageait le praticien à mettre en œuvre sept actions. Résultats Deux mois après le lancement de la campagne, on dénombrait 24 institutions partenaires et 258 ES engagés. Les SSR représentaient 31,0 % d’entre eux, suivis des CH (28,3 %) et des MCO (19,4 %). Seuls 8 CHU étaient engagés. La région la plus représentée était PACA (15,5 %), suivie des régions Auvergne Rhône-Alpes (15,1 %), Ile-de-France (14,0 %), Aquitaine Limousin Poitou-Charentes (12,0 %) et Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées (11,6 %). En termes de consultations du site Internet, on dénombrait au total 5 399 connexions à la page d’accueil de la campagne et 620 connexions à la page listant les établissements engagés. Les connexions à la page d’accueil atteignaient 929 à J0, puis chutaient à moins de 400 par jour à partir de J4 et moins de 30 après J45. Conclusion Cette campagne est la première au niveau national engageant directement les établissements de santé et les praticiens au juste usage des ATB. Des relances viseront à augmenter le nombre d’ES et de praticiens engagés. Une évaluation des actions mises en place sera conduite au printemps 2016. A terme, les chartes seront déclinées aux établissements médico-sociaux et à la ville. Aucun lien d’intérêt
spectre étendu (E-BLSE), autorisant la prescription d’une céphalosporine de 3e génération ou de l’association d’une bétalactamine et d’un inhibiteur de bétalactamase comme alternatives aux carbapénèmes. L’objectif de cette étude est d’évaluer la fréquence et les facteurs associés à la prescription d’une alternative aux carbapénèmes pour le traitement des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique (PAVM) à E-BLSE. Matériels et méthodes Entre 2010 et 2015, 56 patients traités pour une PAVM à E-BLSE ont été inclus dans une étude de cohorte observationnelle, rétrospective, monocentrique. Résultats Nos patients étaient majoritairement des hommes avec un âge médian de 63 ans. Au diagnostic de la PAVM, le score IGS II médian était à 39. Les isolats d’E-BLSE étaient sensibles à une alternative dans 29 % des cas. Vingt trois patients (41 %) ont reçu un traitement probabiliste par une alternative. Une guérison clinique était obtenue chez 50 patients (89 %), 21 (91 %) traités en probabiliste par une alternative et 29 (88 %) par un carbapénème (p = 0,99). Le traitement initial était approprié chez 13 patients (57 %) traités par une alternative et 33 (100 %) traités par un carbapénème (p < 0,001). Un traitement documenté était prescrit chez 52 patients, par une alternative chez 15 patients (29 %). Quatre patients traités initialement par un carbapénème ont reçu une alternative après documentation. Le taux de désescalade d’un carbapénème vers une alternative était de 36 % en cas de souche d’E-BLSE sensible à au moins une alternative. En analyse multivariée, les facteurs associés à la prescription de carbapénèmes après documentation était l’absence de bactériémie (OR : 13,7 ; IC95 % : 1,42-13,9 ; p = 0,02), une infection monomicrobienne (OR : 23,7 ; IC95 % : 2,51-223,7 ; p = 0,05), un isolat résistant aux alternatives (OR : 17,2 ; IC95 % : 1,95-151,8 ; p = 0,01), alors que la prescription d’une alternative en probabiliste était significativement associée à l’absence de prescription de carbapénèmes après documentation (OR : 0,03 ; IC95 % : 0,00-0,31 ; p = 0,002). Conclusion La prescription d’une alternative aux carbapénèmes pour le traitement probabiliste d’une PAVM à E-BLSE exposait à un risque élevé d’antibiothérapie inappropriée. Après documentation, la désescalade vers une alternative apparaissait réalisable, puisqu’elle concernait plus d’un tiers des patients infectés par une souche d’E-BLSE sensible à au moins une alternative. Aucun lien d’intérêt
PADS 1-03 Infections urinaires à entérobactéries productrices de béta-lactamase à spectre étendu : prise en charge et sentiment des médecins généralistes W. Boutfol (1) (1) CHRU Lille.
PADS 1-02 Alternatives aux carbapénèmes pour le traitement des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique à entérobactéries productrices de bêta-lactamase à spectre étendu. A. Boucher (1), A. Meybeck (1), P. Patoz (1), P. Delannoy (1), A. Chiche (1), N. Boussekey (1), H. Georges (1), O. Leroy (1) (1) CH Dron, Tourcoing, France. Introduction En 2010, l’EUCAST a changé les recommendations pour l’interprétation de l’antibiogramme des entérobactéries productrices de bêta-lactamase à
Introduction Le médecin généraliste est un acteur essentiel de la lutte contre l’émergence des entérobactéries productrices de béta-lactamase à spectre étendu (EBLSE). Les recommandations de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) 2014 encadrent pour la première fois la prise en charge des infections urinaires à EBLSE. L’objectif de cette étude était de décrire la prise en charge des infections urinaires à EBLSE en médecine générale, et d’évaluer l’intérêt des médecins pour cette problématique. Matériels et méthodes Une étude épidémiologique observationnelle descriptive a été menée entre le 20 mars et le 30 mai 2015 auprès de 350 médecins généralistes tirés au sort. Un questionnaire basé sur un cas clinique a été envoyé à chaque médecin. Quatre cas cliniques différents ont été créés : cystite aiguë simple, cystite
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