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70e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Paris (La Villette), 10–12 décembre 2014 / La Revue de médecine interne 35S (2014) A96–A200
Introduction Les infections sont une des principales causes de mortalité et de morbidité au cours du lupus systémique (LS). Le chikungunya (CHIK) est une arbovirose transmise par les moustiques qui se caractérise par une polyarthrite aiguë fébrile, souvent persistante et invalidante, volontiers accompagnée d’une éruption cutanée. Des formes graves avec atteintes neurologiques, cardiaques ou hépatiques sont décrites, avec un groupe très à risque que sont les nouveau-nés. Les Antilles franc¸aises étant une région de forte prévalence du LS et, depuis 2013, une zone émergente de CHIK, nous rapportons le tableau initial de 15 patients ayant contracté le virus chikungunya. Aucune donnée n’existe dans la littérature sur ce sujet. Patients et méthodes Une étude rétrospective a été menée de janvier à août 2014 au CHU de Martinique. Les patients inclus présentaient un LS selon les critères ACR 1997 et ont été vus avec un CHIK symptomatique et une confirmation biologique (détection initiale de l’ARN viral du CHIK par PCR-RT ou présence d’anticorps de type IgM ou IgG spécifiques antiCHIK par méthode Elisa). Nous avons recueilli le tableau clinique et biologique à la consultation précédente et au moment du CHIK. Résultats Quinze patients dont 12 femmes, avec un âge moyen de 50 ans (± 10,9 ans) ont été inclus. Vingt pour cent (n = 3) avaient une PCR CHIK positive et 80 % (n = 12) une sérologie CHIK positive. Au diagnostic, tous les patients présentaient de la fièvre et des arthralgies dont 33 % (n = 5) d’arthrites, principalement au niveau des poignets et des chevilles. Une éruption cutanée était présente % (n = 8), de type éruption morbilliforme (33 %, n = 5), dermatose bulleuse (20 %, n = 3) et œdèmes des extrémités (26 %, n = 4). La CRP initiale était en moyenne > 150 mg/L. On observait une thrombopénie et une leucopénie dans 26 % des cas (n = 4). Le score moyen de SLEDAI avant infection était de 2,1 et au moment de l’infection de 4,5. Deux biopsies rénales réalisées devant un syndrome néphrotique de novo montraient une néphropathie lupique de classe III, des lésions de nécrose tubulaire aiguë et une hyalinose segmentaire et focale. Dans les 6 mois précédant le CHIK, 73 % (n = 11) recevaient plus de 5 mg de prednisone, 60 % (n = 9) étaient sous immunosuppresseur, tous recevaient de l’hydroxychloroquine. Des signes de gravité survenaient chez 3 patients (20 %) sans traitement immunosuppresseur, avec 1 syndrome d’activation macrophagique (PCR CHIK + dans la moelle à 18 jours), 1 encéphalite avec purpura bulleux et 1 tableau de défaillance multiviscérale avec hypotension sévère, troubles de conscience, thrombopénie grave et syndrome de fuite capillaire avec éruption cutanée de type érythème nécrolytique toxique (PCR Chik + dans le liquide de bulles à 2 semaines), aboutissant au décès. Discussion L’infection CHIK et le LS présentent des manifestations communes avec fièvre, atteintes articulaires, leucopénie et thrombopénie rendant difficile le diagnostic différentiel. De plus, une poussée de lupus systémique peut être déclenchée par le CHIK. Quelques aspects du CHIK permettent toutefois de tenter de lui attribuer certaines manifestations : œdèmes et douleurs acraux majeurs, localisation, forme et extension des lésions cutanées, douleurs articulaires d’horaire inflammatoire mais avec une raideur de durée courte. Conclusion En conclusion, les quelques tableaux très graves de CHIK que nous rapportons, proches de ce qu’on voit chez le nouveau-né, font du LS un facteur de risque important. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Pour en savoir plus Euro Surveill Bull Eur Sur Mal Transm Eur Commun Dis Bull 2014;19(13). http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.160
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Complications infectieuses fatales au cours du lupus érythémateux systémique : étude de 96 patients lupiques
F. Jaziri ∗ , M. Khedher , M. Khadhar , B.A. Khaoula , S. Turki , A. Khedher Médecine interne, faculté de médecine de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Jaziri) Introduction L’infection constitue l’une des principales causes de mortalité et de morbidité au cours du lupus érythémateux systémique (LES). Ainsi, il est primordial de la dépister et la traiter rapidement chez tout patient atteint d’un LES. Nous nous proposons dans ce travail d’étudier les complications infectieuses qui ont été fatales chez nos patients lupiques. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective incluant 96 patients atteints d’un LES, dont le diagnostic a été retenu selon les critères de l’ACR qui hospitalisés dans notre service entre janvier 2000 et janvier 2013. Nous nous sommes par la suite intéressés à ceux ayant présenté des complications infectieuses et plus précisément ceux qui en étaient décédés. Résultats Soixante-cinq femmes et 21 hommes étaient inclus. Soixante patients (62 %) avaient présenté des complications infectieuses au cours de leur suivi. Les infections bactériennes étaient les plus fréquemment observées (54 %) et se sont compliquées d’une septicémie dans 15 % des cas. Une tuberculose a été diagnostiquée dans 5 cas dont un cas de tuberculose extra-pulmonaire. Les infections mycosiques ont été retrouvées dans 15 % des cas, virales dans 9 % et parasitaires dans 2 % des cas. Quatre patients (4 %) étaient décédés dans les suites d’une infection. Dans un premier cas, il s’agissait d’une patiente âgée de 18 ans atteinte d’un LES avec manifestation rénale traitée par corticoïdes et azathioprine et ayant présenté une gastro-entérite fébrile. Le germe en cause n’a pas été isolé. Dans un deuxième cas, il s’agissait d’un patient âgé de 46 ans hospitalisé pour prise en charge d’un LES avec atteinte cutanéo-articulaire et hématologique à type de lymphopénie et qui est décédé au cours de son hospitalisation d’une septicémie à staphylocoque aureus, alors qu’il n’était pas encore sous traitement. Dans un autre cas, il s’agissait d’une patiente âgée de 36 ans suivie pour un LES traitée par corticoïdes et azathioprine devant l’atteinte rénale et qui a présenté une endocardite infectieuse tricuspidienne à Candida albicans et à Klebsiella. Dans le quatrième cas, il s’agissait d’une patiente âgée de 18 ans hospitalisée pour prise en charge d’un LES avec manifestation rénale et neurologique centrale qui est décédée d’une septicémie à entérocoque alors qu’elle n’était pas encore sous traitement. Conclusion Dans la littérature, les infections graves au cours du LES sont dominées par les septicémies. En effet, deux parmi les quatre patients décédés dans notre étude avaient présenté une septicémie. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.161
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Pancréatite aiguë lupique : à propos de huit cas H. Bachir 1 , L. Bouatba 1 , M. Alaoui 2 , W. Ammouri 2 , M. Maamar 1 , H. Harmouche 1 , Z. Tazi Mezalek 2,∗ , M. Adnaoui 1 1 Service de médecine interne, hôpital Ibn Sina, Rabat, Maroc 2 Service de médecine interne, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Z. Tazi Mezalek)
70e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Paris (La Villette), 10–12 décembre 2014 / La Revue de médecine interne 35S (2014) A96–A200
Introduction La pancréatite est une complication rare, potentiellement grave au cours du lupus systémique et exceptionnellement révélatrice. Sa pathogénie est multifactorielle, la vascularite du tractus gastro-intestinal représente le mécanisme le plus communément évoqué. Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective descriptive portant sur les patients atteints de lupus érythémateux systémique au sein du service de médecine interne du CHU de Rabat entre janvier 1990 et janvier 2014. Les patients répondent aux critères de l’ACR. Le diagnostic de pancréatite lupique a été retenu en l’absence d’autre cause de pancréatite : lithiase biliaire, toxique (médicaments ou intoxication éthylique), traumatique et néoplasique. Patients et méthodes L’étude a répertorié 8 cas de pancréatite lupique dont 1 homme et 7 femmes. L’âge moyen était de 27,2 ans avec des extrêmes allant de 16 à 39 ans. L’atteinte pancréatique était révélatrice chez un cas, concomitante au diagnostic de lupus dans 5 cas et observée au cours de l’évolution chez les 2 autres après un délai d’évolution de la maladie lupique de 15 mois (extrêmes : 6–24 mois). Dans tous les cas, les patients se plaignaient de douleurs abdominales et de vomissements. Les enzymes pancréatiques étaient augmentées avec des valeurs variant entre 6 et 20 fois la normale. La tomodensitométrie abdominale a montré une pancréatite stade A dans 1 cas, stade B dans 2 cas, stade D dans 1 cas et stade E dans 3 cas. L’épisode de pancréatite était, dans tous les cas, associé à d’autres manifestations viscérales. Les principales manifestations cliniques associées étaient de la fièvre chez trois patients, des signes articulaires chez tous les cas, une atteinte cutanée chez 7 patientes, une atteinte rénale chez deux patients (glomérulonéphrite classe IV chez une patiente et une insuffisance rénale chez un patient), une atteinte pleuropulmonaire chez 3 patients, une atteinte cardiaque chez deux cas, des manifestations neuropsychiatriques chez 5 patientes (myélite dans 1 cas, vascularite cérébrale dans 2 cas et des troubles psychotiques dans 2 cas). L’atteinte hématologique était présente chez tous les cas avec une anémie hémolytique auto-immune chez 2 patientes, une leucopénie chez 2 autres, une lymphopénie chez 4 patients et une thrombopénie chez 1 patient. Résultats Tous les patients ont été traités avec des bolus de méthyl-prédnisolone 15 mg/kg/j relayé par prednisone 1 mg/kg/j, cures d’immunoglobulines polyvalentes chez une patiente et du cyclophosphamides IV chez 5 patientes. L’évolution était favorable dans six cas, aucune rechute n’a été notée. Un patient est décédé du fait de la gravité de l’atteinte pancréatite et une autre patiente est décédée par un choc septique surajouté. Dans notre étude, tous nos patients avaient un lupus actif et le SLEDAI variait de 21 à 37. Conclusion Ces observations illustrent la gravité de la pancréatite au cours du lupus systémique. Il s’agit d’une manifestation rare qui mérite d’être diagnostiqué précocement par le clinicien afin d’en améliorer le pronostic. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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l’ACR (arthrite, vespertilio, leuco-lymphopénie, des anticorps antinucléaires, anti-ADN, anti-Sm et anticardiolipines positifs avec une néphropathie lupique stade 4). La patiente a bénéficié d’un traitement immunosupresseur (corticothérapie, cyclophosphamide) avec une bonne amélioration. Elle consultait les urgences pour fièvre associée à des douleurs abdominales, diarrhée et vomissement. Elle était sous 10 mg de prednisone et 400 mg/j d’hydroxychloroquine. L’examen notait une patiente fébrile, un abdomen sensible dans sa totalité sans contracture. Les examens biologiques montraient une anémie inflammatoire Hb : 8,2 g/dL, une thrombopénie à 123 000/mL, une leucopénie à 1200/mL. Un syndrome inflammatoire biologique (CRP à 107 mg/L, VS à 135 mm à H1), l’amylasémie à 281 UI/L, la lipasémie à 747 UI/L. Le bilan hépatique était normal. Le scanner abdomino-pelvien notait un pancréas de taille augmenté avec une infiltration de la graisse péripancréatique. Il n’y avait pas de nécrose ni de collection et le canal de Wirsung n’était pas dilaté. Les hémocultures revenaient en faveur d’une septicémie à Salmonella paratyphi traitée par ciprofloxacine et ceftazidime. Devant l’amélioration de l’état clinique et biologique, la patiente n’a pas bénéficié d’une majoration de la corticothérapie. Deux semaines après, la patiente présente une altération de l’état général avec une poussée de sa maladie lupique. À la biologie, une pancytopénie sévère, un syndrome inflammatoire biologique (CRP à 67 mg/L et VS à 110 mm à H1), triglycéride à 4 mmol/L, une hyperferritinémie à 1200 g/L. La ponction sternale confirmait le diagnostic de syndrome d’activation macrophagique (SAM). L’évolution était rapidement défavorable avec le décès de la patiente. Discussion Le LES est une cause rare de pancréatite. Dans ce cas, la co-existence d’une pancréatite dans un contexte septicémique a posé le problème d’une étiologie infectieuse. L’amélioration de l’état clinique de la patiente nous a initialement rassurés. L’évolution rapide d’une poussée lupique et l’association à un SAM plaide en faveur d’une étiologie auto-immune de la pancréatite. Conclusion La pancréatite est une complication rare mais potentiellement grave. Elle pose un problème de diagnostic étiologique (médicamenteuse, lithiasique, infectieuse, lupique. . .). Un diagnostic précoce et un traitement adapté permettent d’améliorer le pronostic. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.163
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Syndrome d’activation macrophagique : une urgence hématologique en médecine interne
Pancréatite aiguë et syndrome hémophagocytaire au cours d’une poussée lupique
I. Boukhris 1 , I. Kechaou 2 , Y. Fekih 3,∗ , E. Cherif 4 , Z. Kaouech 1 , S. Azzabi 4 , A. Hariz 1 , C. Kooli 4 , L. Ben Hassine 4 , N. Khalfallah 1 1 Médecine interne B, CHU Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 2 Médecine interne B, Bab Souika, Tunis, Tunisie 3 Médecine interne, hôpital des FSI la Marsa, Tunis, Tunisie 4 Médecine interne B, hôpital Charle-Nicolle, 9 Avril, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (Y. Fekih)
Introduction La pancréatite aiguë et le syndrome hèmophagocytaire sont rares au cours du lupus érythémateux systémique (LES). Nous rapportons une observation. Observation Une jeune femme âgée de 26 ans suivie pour LES depuis 5 ans. Le diagnostic était retenu selon les critères de
Introduction Le syndrome d’activation macrophagique (SAM) constitue une urgence pouvant engager le pronostic vital. Le pronostic est essentiellement dominé par la rapidité du traitement étiologique. Devant tout SAM, une enquête étiologique à la recherche d’une pathologie infectieuse, néoplasique, inflammatoire ou auto-immune sous-jacente s’impose. À ce propos, nous rapportons une nouvelle série. Le but de ce travail est de préciser les caractéristiques cliniques, biologiques, étiologiques et évolutives des cas de SAM présentés par les patients hospitalisés dans un service de médecine interne tunisien.
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.10.162
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A. Jebali ∗ , G. Gharsallah , R. Klii , S. Arfa , M. Kechida , S. Hammami Médecine interne, CHU Fatouma Bourguiba, Monastir, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Jebali)