Paralysie périodique hypokaliémique thyréotoxique à propos d’un cas

Paralysie périodique hypokaliémique thyréotoxique à propos d’un cas

SFE Angers 2015 / Annales d’Endocrinologie (2015) 412–453 une complication rare, survenant dans les suites opératoires d’une maladie de basedow. Obser...

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SFE Angers 2015 / Annales d’Endocrinologie (2015) 412–453 une complication rare, survenant dans les suites opératoires d’une maladie de basedow. Observation Il s’agit d’un patient âgée de 47 ans, ayant une maladie de basedow depuis quelques années, traité par les antithyroïdiens de synthèse ensuite une thyroïdectomie a été réalisé puis le malade était mis sous levothyrox. Peu après l’intervention le patient a commencé à avoir une dyspnée d’effort avec douleurs angineuses motivant sa consultation en cardiologie ou une échocardiographie faite objectivant une cardiomyopathie dilatée avec fraction d’éjection inférieur à 40 %. Malade mis sous inhibiteur de l’enzyme de conversion, diurétique digoxine et dérivé nitré. Conclusion La dystrophie peut se compliquer de cardiomyopathie dilatée avec dysfonction systolique (celle rapportée dans notre observation), cette dernière est moins fréquente. Notre observation rappelle, d’une part, la nécessité du dépistage d’une dysthyroïdie devant toute myocardiopathie, et d’autre part, l’intérêt de la recherche d’une complication cardiaque de la dysthymie. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.427 P181

Le syndrome de Means à propos d’un cas S. Sellay a,∗ , Z. El Mazouni b , K. Rifai b , A. Labied b , A. Chraibi b Service d’endocrinologie diabétologie et nutrition, CHU Ibn sina, Rabat, Maroc b Service d’endocrinologie diabétologie, Hôpital militaire d’instruction Mohamed V, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Sellay)

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Le syndrome de Means se définit comme une forme d’ophtalmopathie thyroïdienne ne comportant aucun signe clinique ou biologique de dysthyroïdie. Ce syndrome rend compte de la dissociation évolutive entre orbitopathie et thyropathie. Le retard diagnostique est fréquent. Cette observation illustre les particularités de ce syndrome. Observation Une femme de 48 ans, sans ATCD particulier, qui consulte pour une exophtalmie unilatérale gauche avec photophobie sans rétraction palpébrale. La patiente est en euthyroïdie clinique et il n’y a pas de goitre à l’examen clinique. Le bilan thyroïdien initial était normal. Les anticorps anti-thyropéroxydase et les anticorps anti-récepteurs de la TSH étaient positifs. La TDM encéphalique centrée sur l’orbite confirme l’exophtalmie qui est de grade 1. La patiente a été mise sous surveillance avec des mesures hygiéniques et un suivi régulier clinique et biologique. Le bilan thyroïdien restait normal. Discussion et conclusion Le syndrome de Means se présente cliniquement comme l’ophtalmopathie basedowienne ou ophtalmopathie associée aux maladies thyroïdiennes(OAMT) et représentait 8 % à 21 % des cas d’OAMT [1]. Il est associé à des anomalies auto-immunes sans maladie thyroïdienne clinique ou biologique. Les examens d’imagerie, scanner ou IRM sont une aide au diagnostic. Ils permettent surtout d’éliminer les diagnostics différentiels (pathologie tumorale). Le traitement ne se justifie qu’en cas d’atteinte sévère et se discute au cas par cas en raison de l’existence de cas de régression spontanée. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Defuentes G, Mayaudon H, Bordier L, Fabre R, Dupuy O, Sarret D, et al. Syndrome de Means. Presse Med 2001;30:527–30. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.428 P182

Paralysie périodique hypokaliémique thyréotoxique à propos d’un cas

S. Leghlimi (Dr) ∗ , F.Z. Benbouchta (Dr) , K. Hakkou (Dr) , A. Chraibi (Pr) Service d’endocrinologie-diabétologie et Nutrition, CHU Rabat, université Med V, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Leghlimi)

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Introduction La paralysie périodique thyréotoxique hypokaliémique (PPHT) est une complication neuromusculaire de l’hyperthyroïdie, rare (2 %). Elle touche le sujet jeune de 20 à 40 ans, le plus souvent de sexe masculin. Nous rapportons l’observation d’un patient suivi pour une paralysie périodique. Observation Il s’agit d’un patient âgé de 35 ans, ayant comme antécédent un goitre, suivi pour PPHT diagnostiquée devant : – cliniquement : tétraparésie régressive, récidivante – biologiquement : – hypokaliémie à 2 meq/L – une hyperthyroïdie :TSH = 0 UI/mL FT 4 = 2,23 ng/mL FT3 = 7,47 pg/mL – IRM cérébrale et médullaire ainsi que l’électromyogramme sont sans particularité. Le patient est mis sous traitement substitutif de l’hypokaliémie ainsi que sous antithyroïdiens de synthèse avec bonne évolution clinico-biologique. Discussion La PPHT correspond à une paralysie neuromusculaire accompagnée d’une hypokaliémie, secondaire à une thyréotoxicose. Il s’agit d’une urgence diagnostique et thérapeutique. En effet sa gravité réside dans les troubles du rythme cardiaque secondaires à l’hypokaliémie. Les pompes Na+/K+ ATPase, acteurs majeurs de l’influx du potassium dans les myocytes, jouent un rôle prépondérant dans la physiopathologie de la PPHT. Elle se manifeste par des épisodes récurrents de faiblesse musculaire pouvant aller jusqu’à la tétra-parésie ou la paralysie complète flasque et qui durent de deux heures à deux jours. Le traitement doit être à la fois symptomatique et étiologique. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2015.07.429 P183

Hyperthyroïdie et carcinome thyroïdien différencié : une association à ne pas méconnaître (à propos de deux cas)

K. Bakali Ghazouani (Dr) ∗ , A. Labied (Dr) , A. Chraibi (Pr) Service d’endocrinologie-diabétologie et nutrition, CHU Ibn Sina, Université Med V, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K.B. Ghazouani) Introduction Le carcinome thyroïdien différencié survient classiquement en euthyroïdie. Cependant, la coexistence exceptionnelle d’un cancer thyroïdien et d’une hyperthyroïdie est devenue un fait prouvé. Nous rapportons deux observations illustrant cette association pathogénique rare. Observations Observation 1 : Patiente de 37 ans, présentant une tuméfaction cervicale avec des signes de thyrotoxicose. Le bilan réalisé a révélé un nodule toto lobaire gauche toxique. La patiente avait rec¸u un traitement médical à base d’antithyroïdiens de synthèse (ATS). Puis, a été réalisée une thyroïdectomie totale dont l’examen anatomopathologique avait révélé un carcinome papillaire pluri-focal, partiellement encapsulé classé T3NxMx. Une totalisation isotopique a été envisagée et la patiente sera mise sous hormonothérapie frénatrice à base de l-thyroxine. Observation 2 : Patiente de 52 ans, qui a consulté pour des signes d’hyperthyroïdie avec adénopathie cervicale gauche. Après bilan biologique, échographique et scintigraphique, le diagnostic de goitre multihétéronodulaire toxique fut posé. Après préparation conventionnelle par ATS, la patiente a bénéficié d’une thyroïdectomie totale avec curage ganglionnaire. L’examen histologique a objectivé un carcinome papillaire multi-focal avec métastases ganglionnaires cervicales classé T1N1 Mx. Une irathérapie complémentaire et un traitement freinateur par l-thyroxine étaient prévus. Discussion Une hyperthyroïdie manifeste n’exclut pas la possibilité d’un cancer thyroïdien associé. Ainsi, la prévalence de cette association varie selon les séries récentes de 0,2 % à 8,3 %. De ce fait, la malignité doit être toujours gardée à l’esprit pour guider le choix d’une thérapeutique appropriée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.