Parcours intrahospitalier et délais de prise en charge du patient traumatisé grave

Parcours intrahospitalier et délais de prise en charge du patient traumatisé grave

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A370–A375 dans les groupes HEA4 et RL4 suggèrent un transfert augmenté de fluides vers le...

153KB Sizes 2 Downloads 83 Views

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A370–A375

dans les groupes HEA4 et RL4 suggèrent un transfert augmenté de fluides vers le secteur extravasculaire avec des vitesses de perfusion plus élevées. Quelle que soit la vitesse de perfusion, l’HEA 130/0,4 nécessite 3 à 4 fois moins de volume que le RL pour restaurer et maintenir la PAM initiale. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.622 R566

Impact d’une procédure de prise en charge du choc hémorragique post-traumatique sur la performance de la prise en charge en salle de déchoquage T. Gauss 1 , A. James 1,∗ , S. Hamada 2 , H. Bout 1 , J. Allary 1 , C. Paugam-Burtz 1,3 , Groupe Traumabase 1 SAR, hôpital Beaujon, HUPNVS, Clichy 2 SAR, hôpital Bicêtre, Groupement Hôpitaux Universitaires Sud, Bicêtre 3 Université Paris VII, René Diderot, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La rapidité de la prise en charge du patient traumatisé grave (TG) est un facteur déterminant pour son devenir. Elle semble optimisée par des procédures globales et pluridisciplinaires [1]. Une procédure de prise en charge du choc hémorragique post-traumatique a été mise en place en 2012 dans un trauma center franc¸ais L’objectif de l’étude était d’évaluer l’impact de cette procédure sur la performance de la prise en charge. Matériel et méthodes Cette étude monocentrique de type avantaprès a comparé la durée de prise en charge en salle de déchoquage avant le départ au bloc ou au scanner (critère de jugement principal en minutes, min) entre la période avant la procédure (janvier 2010-décembre 2012, Groupe Standard = S) et la période après (janvier 2013 à février 2014, Groupe Activation = AC) à partir de données issues d’une base de données prospective (Accord CCTIRS, CNIL et CPP). Cette procédure intègre entre autres des critères d’activation [2], un protocole de transfusion massive, une procédure de mobilisation des intervenants et l’organisation matérielle avant l’arrivée du patient. Les cas sans activation de la procédure ou avec données manquantes étaient exclus. Les données recueillis étaient la quantité de produits sanguins transfusés en salle de déchoquage, le délai d’obtention du geste d’hémostase, la mortalité intra-hospitalière, la lactatémie à H24, la clairance de lactate [3] et des critères clinico-épidémiologiques (âge, Injury Severity Score= ISS). Le choc hémorragique était défini par une transfusion de plus de 4 culots globulaires (CG)/6 h. Les résultats sont exprimés en moyennes et écart-type (ET) ; les tests utilisés : Student et MannWhitney et test de Fisher Exact. Un p < 0,05 était considéré comme significatif. Résultats 102 patients en choc hémorragiques ont été inclus : 80 dans la période avant et 22 dans la période après. La durée de prise en charge était 42 min (EC 9) dans le groupe AC et 50 minutes (EC 20), dans le groupe S (p = 0,02, IC 95 % 0,04–0,01). Le délai jusqu’à obtention du geste d’hémostase et la quantité de culots globulaires au déchoquage étaient significativement moindre et respectivement plus élevée (p = 0,02, p < 0,01). L’ISS, la mortalité, la lactatémie à H24 et la clairance de lactate n’étaient différentes entre les deux groupes (Tableau 1). Discussion Ces résultats préliminaires montrent que l’existence d’une procédure permet de réduire la durée initiale de prise en charge des patients en choc hémorragique après traumatisme grave avec obtention du geste d’hémostase plus rapide ce qui est un facteur pronostic majeur. Son impact sur le devenir du patient reste à établir avec un effectif plus important.

A371

Tableau 1 Valeurs en moyenne (écart types) et pourcentages

Activation, (n = 22)

Âge (moyenne) ISS Mortalité, n (%)

38 (19) 39 (18) 34 (19) 36 (19) 45 % (10/22) 45 % (36/80) 42 (9) 50 (19) 76 (45) 115 (75)

ns ns ns

8,7 (5) 14 (5) 3,1 (2,3)

ns ns < 0,01

Durée déchoc (min.) Obtention geste hémostase (min) Lactate max. H24 Clairance de lactate Nombre de CGR transfusés au déchoc

Standard (n = 80)

6,8 (4) 14 (6) 2 (2,5)

p

0,02 < 0,01

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Khan, et al. Injury 2012. [2] Gauss, et al. ESICM 2012. [3] Regnier, et al. Anesthesiology 2012. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.623 R567

Parcours intrahospitalier et délais de prise en charge du patient traumatisé grave

M. Poirier ∗ , E. Hammad , F. Antonini , L. Zieleskiewicz , C. Vigne , B. Meyssignac , C. Brun , R. Bardin , M. Haddam , M. Leone , C. Martin Département Anesthésie Réanimation Hôpital Nord, AP–HM, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction La prise en charge des patients après un traumatisme grave représente un enjeu sanitaire et économique. Le temps est un élément important du pronostic et l’imagerie est indispensable pour décider de l’orientation de ces patients [1]. L’objectif de cette étude était l’analyse du parcours intrahospitalier et des délais de prise en charge de ces patients au cours des 24 heures suivant le traumatisme. Matériel et méthodes Étude observationnelle rétrospective monocentrique conduite dans un service de réanimation traumatologique et polyvalente au CHU Nord de Marseille entre juillet 2011 et juillet 2013. Nous avons analysés les dossiers des 343 patients traumatisés graves admis directement en réanimation (Les 191 patients admis via le service des urgences ou un autre centre hospitalier ont été exclus). L’analyse a porté sur : profil démographique, mécanisme et bilan lésionnel, lieu d’admission, transfert au scanner et/ou bloc opératoire ou artérioembolisation), et sur les délais de prise en charge : obtention du bilan radiologique initial (radiographie thorax + bassin + FAST échographie), du scanner corps entier et délai avant chirurgie urgente. Résultats L’âge moyen des patients était de 39 ans (± 18 ans), l’IGS médian était à 33 [24–36]. Le mécanisme lésionnel était dans 61 % des cas un accident de la voie publique, 14 % des patients présentaient un traumatisme pénétrant, parmi eux 5 patients (1,5 %) ont été admis directement au bloc opératoire devant une instabilité hémodynamique majeure. Après une admission en réanimation et la réalisation du bilan radiologique initial (délai médian : 14 min [10–22]), 300 patients (87 %) ont été conduits au scanner (IGS médian 35 [6–102], mortalité 16 %) pour un bilan lésionnel exhaustif (délai médian : 41 min [24–59]). Seuls 20 patients (6 %) étaient transférés directement au bloc opératoire (IGS médian 54 [28–80], mortalité 30 %, p < 0,02) pour une prise en charge chirurgicale. Il n’y a avait pas de différence significative pour le délai d’obtention

A372

Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A370–A375

du scanner entre les patients décédés et les survivants (respectivement 41 min [24–54] et 41 min [30–59], p = 0,46). Les délais avant chirurgie étaient plus courts chez les patients décédés (107 min [60–157]) par comparaison avec les patients survivants (176 min [100–403], p = 0,02). Au total, 49 % des patients ont été pris en charge au bloc opératoire et 6 % pour une artériographie au cours des 24 premières heures (Fig. 1). Discussion L’analyse du parcours de soins, dans le cadre de l’évaluation des pratiques professionnelles, met en évidence la place cruciale de l’imagerie dans la stratégie diagnostique et décisionnelle dès l’admission du patient traumatisé. La chirurgie urgente dès l’admission concerne très peu de patients et est associée à une mortalité élevée. La très grande majorité des patients (87 %) est concernée par la réalisation en première intention d’une tomodensitométrie pour bilan lésionnel exhaustif. L’optimisation de la prise en charge doit permettre l’obtention de ce bilan dans le délai le plus court possible.

Fig. 1

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Intensive Care Med 2001;27(11):1756–61. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.624 R568

Stratégie de prise en charge des plaies thoraciques par arme blanche dans un déchocage. Une série consécutive de 153 patients E. Guivarch 1,∗ , P. Augustin 1 , M. Desmard 1 , Q. Pellenc 2 , P. Montravers 1 1 Département d’anesthésie-réanimation 2 Département de chirurgie thoracique et vasculaire, CHU Bichat – Claude-Bernard, AP–HP, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les patients victimes de plaies thoraciques par arme blanche nécessitent une prise en charge spécifique en raison du risque vital potentiel mais de la dissociation souvent présente entre l’état clinique et les lésions sous-jacentes. Cependant, aucune étude n’existe sur la nécessité d’orienter systématiquement tous les patients, même ceux dont la plaie ne semble pas pénétrante, vers le déchocage d’un centre disposant de chirurgie thoracique. D’autre part, l’intérêt de la réalisation systématique d’une tomodensitomé-

trie (TDM) dans le bilan des lésions reste controversé par rapport à des radiographies de thorax (RT) répétées. Matériel et méthodes Tous les patients adressés au déchocage pour suspicion de plaie thoracique par arme blanche pénétrante ou non ont été inclus de fac¸on prospective de janvier 2009 à décembre 2011. Le motif de transfert annoncé par le médecin transporteur en préhospitalier était consigné puis ont été recueillies les données suivantes : caractéristiques des plaies, leur caractère pénétrant ou non, les données cliniques et biologiques en préhospitalier et lors de l’hospitalisation, la réalisation d’une RT, d’une TDM et les lésions observées, la nécessité d’un drainage percutané ou d’une intervention chirurgicale. Pour chaque TDM réalisée était consignée la présence de lésions non vues à la RT et une modification éventuelle de prise en charge thérapeutique induite par ces lésions. Résultats Cent cinquante trois patients ont été analysés. En cas de RT normale, la TDM permettait de diagnostic de lésions occultes dans 28,4 % des cas et celles-ci modifiaient la prise en charge chez 4,5 % des patients. En cas de RT anormale ou douteuse, de nouvelles lésions étaient observées dans 61,3 % des cas et 57,9 % de ces lésions modifiaient la prise en charge du patient. En analyse multivariée, les facteurs de risque de lésion modifiant la thérapeutique étaient une plaie soufflante (p = 0,002), une plaie sus-claviculaire (p = 0,037) et une RT anormale (p < 0,0001). La TDM a également permis le diagnostic de lésions intra-abdominales chez 24,5 % des patients ayant bénéficié d’une TDM et de 50 % des plaies diaphragmatiques diagnostiquées en per-opératoire. En préhospitalier, la capacité du médecin transporteur à prédire une plaie pénétrante chez les patients stables présentait une sensibilité de 62,7 %, une spécificité de 65,4 %, une valeur prédictive positive de 70,0 % et une valeur prédictive négative de 57,6 % et 16,9 % des patients avec une suspicion de plaie non pénétrante ont nécessité une chirurgie d’hémostase en urgence. Discussion Cette étude montre qu’une TDM est certainement utile en cas de plaie de l’aire abdomino-thoracique et probablement en cas de plaie sus-claviculaire et de radiographie de thorax anormale, car dans ces indications, de nouvelles lésions sont observées fréquemment et modifient souvent la prise en charge des patients. En dehors de ces cas de figure, il semble que la TDM ne soit pas indispensable par rapport à une RT de contrôle. D’autre part, le tri des patients ne peut être effectué de fac¸on fiable en préhospitalier. Tous devraient donc être adressés dans un centre qui dispose d’un service chirurgie thoracique. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.625 R569

Apport de l’échographie pleuro-pulmonaire à l’accueil des patients traumatisés graves. Peut-on se passer de la radiographie du thorax ?

R. Fresco ∗ , L. Zieleskiewicz , E. Hammad , C. Vigne , B. Pastene , R. Bardin , M. Haddam , B. Meyssignac , F. Antonini , C. Martin , M. Leone DAR Nord, AP–HM, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction L’échographie pleuro-pulmonaire (EP) et la radiographie pulmonaire (RP) sont recommandées dans la prise en charge du traumatisé grave. La puissance diagnostique de l’échographie est supérieure à celle de la radiographie pour les épanchements pleuraux. L’impact thérapeutique des deux techniques en association est peu étudié. L’objectif principal était de comparer la puissance diagnostique de l’EP et de la RP pour le diagnostic du pneumothorax (PNO) et de l’hémothorax. L’objectif