EPICLIN 2016 – Strasbourg, 25–27 mai 2016 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S137–S161 Mots clés Patients âgés ; Cancer ; Évaluation gériatrique ; Analyse en classes latentes Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.03.079 P24
Le ventilator-free days comme critère de jugement dans les études de recherche clinique en réanimation : proposition d’une approche multi-état alternative D. Frasca a,∗,b , F. Feuillet b , L. Contentin c , K. Asehnoune d , A. Roquilly d , O. Mimoz a , B. Giraudeau c , Y. Foucher b a CHU de Poitiers, université de Poitiers, France b EA 4275 « methodS for Patients-centered outcomes and HEalth Research » (SPHERE), Nantes, France c CHU de Tours, université de Tours, France d CHU de Nantes, université de Nantes, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Frasca) Introduction Un tiers des patients admis en réanimation nécessite une aide respiratoire avec une ventilation mécanique invasive (VM). Une durée de VM trop importante est associée à une augmentation de la morbi-mortalité. En recherche clinique, la durée de VM est souvent utilisée comme critère de jugement principal. Cependant un tiers des patients ventilés vont décéder, il a donc été proposé un critère combinant le moment de l’arrêt de la VM (extubation) et le décès : le ventilator-free days (VFD). À j90 par exemple, ce score augmente de 1 point par jour sans VM à j90 post-intubation ; mais en cas de décès avant j90, le score est de zéro. Plusieurs problèmes sont associés à ce critère : sa définition varie entre les études, son interprétation est cliniquement non-intuitive, et sa distribution non-symétrique rendant l’analyse statistique difficile. Nous proposons une méthode d’analyse des données de VM avec un modèle de mélange paramétrique de type illness-death. Méthodes Pour valider l’approche illness-death et comparer ses performances à celles de tests statistiques basés sur le VFD (test de Student et test de Wilcoxon), nous avons simulé des données selon plusieurs scénarios, avec ou sans différence d’effet entre les deux interventions. Nous avons aussi réanalysé les données d’une étude interventionnelle avant-après (Roquily et al. AJRCCM, 2013). Cette étude évaluait l’efficacité de la mise en place d’un bundle de mesures pour favoriser l’extubation par rapport à une stratégie courante de soins. Résultats En comparaison avec les tests basés sur le VFD, les simulations ont montré de bonnes performances du modèle illness-death, en particulier en termes de risque de seconde espèce. L’analyse de l’essai clinique a aussi permis de montrer l’intérêt du modèle illness-death permettant une interprétation plus aisée des résultats. Conclusion Alors que le VFD représente aujourd’hui un indicateur incontournable pour l’analyse d’une étude clinique en réanimation, il apparaît essentiel de changer ces habitudes et d’utiliser un modèle illness-death, en particulier pour augmenter la puissance de ces études et obtenir des résultats non biaisés et interprétables. Mots clés Risques compétitifs ; Ventilation mécanique ; Ventilator-free days Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.03.080
S147
P25
Patients atteints de cancer et traités par chimiothérapie intraveineuse pour la première fois : quels sont leurs besoins ? Une approche qualitative–quantitative mixte M. Garcia a , J. Kalecinski a , M. Oriol a , A. Bonne a , M. Lofti a , F. Tinquaut a , P. Fournel b , O. Collard b , V. Regnier a , F. Chauvin a , A. Bourmaud a,∗ a Département de santé publique, centre hygée, institut de cancérologie Lucien-Neuwirth, Saint-Étienne, France b Département d’oncologie médicale, institut de cancérologie Lucien-Neuwirth, Saint-Étienne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Bourmaud) Introduction Le diagnostic de cancer entraîne le patient dans une situation nouvelle et lui impose de nombreuses modifications dans sa vie quotidienne, familiale et sociale. Une fragilité psychologique est observée à ce moment très particulier de début des traitements, pour la plupart lourds d’effets secondaires. Apparaissent chez ces patients de nouveaux besoins. Ces derniers sont souvent difficiles à exprimer par les patients et à percevoir par les professionnels de santé. Or les connaître est indispensable à une prise en charge adaptée du patient et à la gestion de cette fragilité, qui peut déstabiliser le processus de soin. Cette étude a pour objectif d’identifier et de valider les besoins des patients traités pour la première fois par chimiothérapie intraveineuse (IV). Méthodes Une étude qualitative a été menée auprès des patients de l’institut de cancérologie de la Loire à Saint-Étienne, recevant pour la première fois une chimiothérapie IV. Des entretiens individuels exploratoires, suivis par des entretiens semis-directifs ont été menés par une sociologue entre janvier et juin 2009. Une analyse de contenu a permis d’identifier les principaux thèmes de besoins évoqués par les patients. Entre février 2014 et février 2015, un questionnaire reprenant les thèmes de besoins identifiés par l’analyse qualitative a été proposé à un échantillon plus large. Cette deuxième phase avait pour but de confirmer les résultats de l’étude qualitative de 2009 et d’évaluer si les besoins de cette population cible avaient évolués au cours des années. Résultats Pour l’étude qualitative, 12 entretiens exploratoires et 40 semidirectifs ont été réalisés afin de parvenir à la saturation des résultats (71 % de femmes) ; 97 patients (67 % de femmes) ont été interrogés dans l’étude quantitative. L’analyse qualitative a identifié les six thématiques qui interrogent les patients commenc¸ant leur chimiothérapie IV : celles de l’alimentation, la fatigue, les relations avec l’entourage, l’hygiène et la beauté, les activités de loisir et le besoin d’informations supplémentaires de la part des professionnels de santé (les effets indésirables, le déroulement des soins à l’hôpital et au domicile, la prise de sang, les autres thérapies). Les patients aimeraient que la réponse à ces besoins soit apportée sous forme d’ateliers oraux, réalisés pendant les temps morts de l’hospitalisation, dans un espace à part. L’analyse quantitative confirme la prépondérance de ces thèmes : alimentation (67 %), fatigue (32 %), entourage (35 %), hygiène (25 %), loisirs (35 %) et besoins d’information sur les soins (43 %). La détresse psychologique, qui n’avait pas été abordée lors des entretiens qualitatifs a été étudiée lors de l’analyse quantitative : 34 % des patients déclaraient avoir besoin d’aide pour faire face à de l’anxiété, 29 % à de la tristesse et 41 % à la peur de l’évolution du cancer. Aucun autre nouveau thème n’a été identifié. Conclusion Cette étude mixte nous a permis d’identifier, de quantifier et de valider au cours du temps les besoins des patients atteints de cancer traités pour la première fois par chimiothérapie IV. Les principaux besoins concernent l’alimentation, le besoin d’information sur les soins, les loisirs et l’entourage. La détresse psychologique est un nouveau besoin identifié grâce à l’approche quantitative. Un programme d’éducation thérapeutique a été créé en 2009 afin de répondre à ces besoins, puis modifié en 2015 avec une séance spécifique dédiée à l’aspect psychologique. Mots clés Cancer ; Besoins des patients ; Méthode mixte qualitative–quantitative ; Chimiothérapie intraveineuse ; Éducation thérapeutique ; Expérience de la maladie Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.03.081