90e réunion annuelle de la Société franc¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique / Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique 101S (2015) S138–S258 S257
une autogreffe de cartilage costal au niveau du pôle proximal du scaphoïde dans les SNAC & SLAC 1 et 2. Patients et méthode Dix-huit patients ont été opérés par trois les opérateurs. L’âge moyen était de 62,4 ans. Il existait 90 % d’homme. La technique consistait à réséquer le pôle proximal du scaphoïde (voie dorsale ou latérale) et de le remplacer par un greffon ostéocartilagineux ou cartilagineux pur, fixé (70 % des cas) ou non, au niveau de la loge de résection. Ce greffon était prélevé au dépend de la 8e ou 9e cote. Une immobilisation de 6 semaines était mise en place en cas de fixation. Tous les patients ont été revus par un opérateur indépendant avec analyse fonctionnelle et radiographique. Une IRM a été réalisée pour évaluer la viabilité du greffon. Résultats Le recul moyen était de 8 ans (3–14). L’arc moyen de F E atteignait 79◦ , la force de la poigne 76 % côté controlatéral, le score de Green et O’Brien 64, le QDash 26,3 le score PRS de la douleur 2,5. Le taux de satisfaction global était de 76 %. Il existait une coaptation du carpe chez 12 patients (57 %) avec une HC moyenne de 0,51 (N = 0,54 ± 0,03) et 76 % de DISI avec un ASL moyen de 87,1◦ (N = 30–70◦ ). L’IRM montrait une vitalité du greffon (72 %)des calcifications (44 %) et une métaplasie osseuse (39 %). Il existait 3 complications (1 luxation du greffon, 2 reprises pour évolution de l’arthrose) mais aucune complication au niveau du site de donneur. Il n’existait aucun lien statistique significatif entre résultats fonctionnels ET différents sous-groupes – SNAC ou SLAC, greffon fixé ou libre, greffon viable ou non. Discussion Les techniques d’arthrodèses et de résection partielle ou totale entraîne une perte de mobilité. Même si l’évaluation du poignet idéal selon Laulan nous a appris que la douleur était le paramètre crucial, on peut faire disparaître la douleur sans chasser le mouvement. Les techniques de résection partielle du scaphoïde avec remplacement par un spacer libre ont peu de recul et sont compliquées d’un fort pourcentage de luxation (spacer dur O). La comparaison des résultats avec ces techniques montre une raideur plus franche. Au vu de notre expérience une autogreffe cartilagineuse fixée ou libre permet de donner un poignet utile pendant 10 ans. Cette technique ne coupe aucun pont. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.289 367
Pertinence de la prothèse ISIS dans les enjeux spécifiques de l’arthrose TM chez l’homme
Christian Couturier ∗ , Laurent Obert , Emmanuel Masmejean Espace médical Vauban, 2 A, avenue de Ségur, 75007 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Couturier) Depuis le congrès de Monaco de 2011, l’arthroplastie prothétique est devenue le traitement de référence pour l’arthrose trapézométacarpienne. Le traitement chirurgical de la rhyzarthrose chez l’homme à un cahier des charges spécifiques et nous avons le résultat de cette arthroplastie avec la prothèse ISIS dans une population exclusivement masculine. Nous avons donc évalué les résultats chez 63 hommes, avec comme critères, la douleur, la mobilité, la force, l’évaluation fonctionnelle globale par le DASH score et le retour aux activités antérieures. Les complications ont été évaluées en recherchant en particulier les luxations. Avec un âge moyen de 66 ans et un recul moyen de 42 mois, l’EVA de la douleur des 63 patients était en moyenne à 0,76/10. Trente-huit patients avaient une EVA à 0/10 à la révision. L’indice de Kapandji était en moyenne à 9,13/10. La force de serrage au Jamar était de 34,22 kg et la key-pinch était de 7,35. Le score Dash était de 17,4/100. Tous les patients ont soit repris leur activité professionnelle soit conservée leur activité de loisirs à terme. Il n’y a eu aucune luxation. On déplore 7 complications liées à un descellement trapézien dans 4 cas et une fracture du trapèze dans 3 cas. Ce groupe de mauvais
résultats et ou de reprise avait une EVA de la douleur à 3,5/10 à la révision. L’indice de Kapandji était en moyenne à 8,7/10. La force de serrage au Jamar était de 26,8 kg et la key-pinch était de 5,9. Le score Dash était de 26,8/100. La prothèse Isis a fait la preuve de son efficacité et de sa place dans l’arsenal des prothèses pour l’articulation trapézo-métacarpienne. Eu égard aux autres communications et publications préalables, nous n’avons trouvé aucune différence significative aussi bien dans le management et dans les résultats de cette arthroplastie chez l’homme par rapport à une population mixte à prédominance féminine. Cependant, nous avons noté une corrélation entre les mauvais résultats et la reprise d’une activité physique et sportive très précoce. En conséquence, nous considérons qu’il n’y a pas de restrictions particulières en ce qui concerne l’âge ou la gestion postopératoire du traitement de l’arthrose trapézo-métacarpienne chez l’homme par rapport à la population féminine. Il faut cependant limiter la reprise des activités sportives et de force jusqu’à ce que le scellement biologique de l’implant soit parfaitement réalisé soit jusqu’à la sixième semaine au minimum. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent avoir des conflits d’intérêts en relation avec cet article (bénéfice d’un des auteurs directement par une firme) (bénéfice pour les auteurs). http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2015.09.290 368
Évaluation clinique et radiologique des trapézectomies pour rhizarthrose à 10 années minimum de recul
Germain Pomares ∗ , Damien Delgrande , Franc¸ois Dap , Gilles Dautel Centre chirurgical Émile-Gallé, 49, rue Hermite, 54000 Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Pomares) Dans l’arsenal thérapeutique de la rhizarthrose, la trapézectomie est une solution classiquement proposée après l’échec des traitements médicaux. Entre artifices techniques d’interpositions, suspensioplastie, et ajout d’implants synthétiques, l’évolution clinique et radiologique à court et moyen terme est toujours satisfaisante. Qu’en est-il après un recul minimum de dix ans ? Retrouve t-on un parallélisme radio-clinique ? Soixante-sept trapézectomies effectuées entre 1994 et 2003, par un seul opérateur, chez 54 patients ont été revues, avec un recul minimum de 10 ans. Un sex-ratio de 3/51 était observé, avec une moyenne d’âge de 71 ans lors de la révision. Le côté dominant était le siège de l’intervention dans 35 cas. Dans 51 cas, une interposition isolée était réalisée, et dans 16 cas, elle était associée à une suspensioplastie. L’interposition était celle d’un anchois de tendon de long palmaire. Une suspensioplastie était réalisée à partir d’une bandelette du tendon du long abducteur du pouce, avec un lac¸age autour du tendon du fléchisseur radial du carpe. La présence d’un PLA était retrouvée dans 20 cas. Ces patients ont été revus pour une évaluation clinique et fonctionnelle (douleurs, force, amplitudes articulaires, et Quick-DASH). L’évaluation radiologique évaluait la hauteur de la loge trapézienne, la subluxation et l’ascension du premier métacarpien, entre les clichés préopératoire, postopératoire immédiat, et lors de la révision. Lors de la révision, l’ensemble des patients était satisfait du résultat. L’évaluation de l’EVA, et le score d’opposition de Kapandji étaient significativement en faveur des interpositions isolées (p = 0,0474, et p = 0,0461). Ils n’existaient pas de différences statistiquement significatives pour les autres éléments cliniques. Les résultats radiographiques retrouvaient un effondrement de la loge trapézienne sans différence significative. La réduction de la subluxation du premier métacarpien observée sur dix ans n’objectivait pas de différences significatives. L’ascension du premier métacarpien était significativement plus faible dans le groupe suspensioplastie (p = 0,0192). Cette évaluation radio-clinique comparant les résultats des tra-