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Communications orales / Revue du Rhumatisme 83S (2016) A81-A162
Rhumatologie, C.H.U. Hautepierre, Strasbourg ; (12) Department of rheumatology, Hôpital de la Miletrie, Poitiers *Auteur correspondant :
[email protected] (M. Locci) Introduction. – Le risque infectieux est le principal effet indésirable rapporté chez les patients traités par tocilizumab (TCZ). En ce qui concerne le risque infectieux post opératoire, il a été très peu étudié. L’objectif de cette étude était d’évaluer le risque, et les facteurs de risque potentiels de survenue de complications post-opératoires, quelle que soit la chirurgie entreprise, à partir du registre français (REGATE) des patients traités par TCZ pour une polyarthrite rhumatoïde (PR). Matériel et Méthodes. – Tous les patients du registre REGATE opérés alors qu’ils recevaient du TCZ ont été analysés. Une complication post-opératoire était définie comme un évènement indésirable survenant dans les 12 semaines après la chirurgie. La fréquence des ces complications a été évaluée, et les patients avec ou sans complication post-opératoire ont été comparés en analyse univariée et multivariée. Une seconde analyse a été réalisée afin d’évaluer spécifiquement les facteurs de risque pour les patients qui avaient eu une complication infectieuse en post opératoire. Résultats. – À partir des données des 1 499 patients inclus dans le registre REGATE, 175 interventions ont été réalisées pour 167 patients, avec en majorité une chirurgie orthopédique (n = 103 ; 58,9 %). Quinze complications post opératoires (8,6 %) sont survenues malgré un arrêt du TCZ en moyenne 4,94+/2,6 semaines auparavant, avec 10 complications infectieuses sévères (5,7 %) déclarées dans les 5,13+/- 4,46 semaines après la chirurgie. Parmi elles, on distingue 7 infections du site opératoire. Les complications de la plaie (infection ou retard de cicatrisation) concernaient 4 chirurgies. Aucun décès n’a été observé. En analyse univariée, il existe une tendance à un risque d’infection en cas de traitement par corticoïde (p = 0,096), ou un traitement par rituximab dans l’année précédant le TCZ (p = 0,074). L’analyse multivariée retrouve qu’un traitement par rituximab l’année précédente tend à être associé à une complication postchirurgicale (OR : 3,27, IC95 % 0,92-11,49, p = 0,052). Le risque d’infection post opératoire tendait à être augmenté en cas d’antécédent de diabète (p = 0,091), de chirurgie du pied (p = 0,095), et selon le nombre de perfusions par TCZ avant la chirurgie (p = 0,084) en analyse univariée, et en cas de chirurgie du pied (OR : 3,17, IC95 % 0,82-12,21 p = 0,078) et de diabète (OR : 3,73, IC95 % 0,88-15,79, p = 0,057) en analyse multivariée. Conclusion. – La fréquence des complications post-opératoires sous TCZ est comparable à celle observée avec les autres biomédicaments. Le respect des délais d’arrêt du TCZ avant la chirurgie peut expliquer l’absence d’identification de facteur prédictif de complication post-opératoire. Au vu de nos résultats, il conviendrait cependant en cas de corticothérapie, de diabète et de chirurgie du pied et de la cheville de bien respecter les délais d’arrêt du TCZ avant chirurgie et de surveiller plus étroitement le patient. Conflit d’intérêt. – aucun O.79
Pneumopathie interstitielle diffuse associée à la polyarthrite rhumatoïde : étude descriptive de 189 patients provenant de la cohorte française TRANSLATE PA. Juge* (1) ; L. Wemeau-Stervinou (2) ; S. Marchand-Adam (3) ; MP. Debray (4) ; H. Nunes (5) ; S. Gazal (6) ; S. Ottaviani (7) ; T. Schaeverbeke (8) ; N. Saindenberg (9) ; D. Valeyre (5) ; G. Thabut (10) ; MC. Boissier (9) ; L. Dunogeant (11) ; Y. Allanore (12) ; C. Richez (8) ; RM. Flipo (13) ; B. Wallaert (2) ; P. Richette (14) ; V. Cottin (15) ; J. Sibilia (16) ; R. Borie (17) ;
B. Coustet (7) ; H. Lioté (18) ; M. Soubrier (19) ; A. FrazierMironer (14) ; B. Crestani (17) ; P. Dieudé (7) (1) Rhumatologie, Hôpital Lariboisière, Paris ; (2) Pneumologie, C.H. Régional Universitaire de Lille, Lille ; (3) Pneumologie, CHRU Hôpital Bretonneau, Tours ; (4) Radiologie, Hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP), Paris ; (5) Pneumologie, Hôpital Avicenne (AP-HP), Bobigny ; (6) Génétique, Hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP), Paris ; (7) Rhumatologie, Hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP), Paris ; (8) Service de Rhumatologie, C.H.U Pellegrin, Bordeaux ; (9) Rhumatologie, Hôpital Avicenne (AP-HP), Bobigny ; (10) Pneumologie b, Hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP), Paris ; (11) Rhumatologie, C.H. du Pays d’Aix, Aix-en-Provence ; (12) Rhumatologie A, Hôpital Cochin, Paris ; (13) Service de Rhumatologie, C.H.U. Hôpital Roger Salengro, Lille ; (14) Rhumatologie, Hôpital Lariboisière (AP-HP), Paris Cedex 10 ; (15) Pneumologie, Hopital Louis Pradel, Bron ; (16) Service de Rhumatologie, C.H.U. Hautepierre, Strasbourg ; (17) Pneumologie a, Hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP), Paris ; (18) Pneumologie, Hôpital Tenon, Paris ; (19) Service de Rhumatologie, CHU GabrielMontpied, Clermont-Ferrand *Auteur correspondant :
[email protected] (PA. Juge) Introduction. – La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) est la manifestation extra-articulaire la plus fréquente de la polyarthrite rhumatoïde (PR). C’est aussi la complication la plus sévère et elle contribue pour environ à 6 – 13 % de l’excès de mortalité de la PR. Cependant, les caractéristiques des patients présentant une PID associée à la PR (PR-PID) restent méconnues et les résultats des études publiées sont parfois contradictoires. Patients et Méthodes. – Dans cette étude descriptive rétrospective multicentrique nationale, nous avons inclus les patients appartenant à la cohorte TRANSLATE. Cette cohorte regroupe des patients atteints de PR-PID provenant de différents centres de rhumatologie ou de pneumologie français. L’ensemble des patients PR-PID+ répondaient aux critères ACR/EULAR 2010. Le diagnostic de PID était réalisé après analyse de scanner thoracique de haute résolution. Les données cliniques démographiques, les caractéristiques et les modalités thérapeutiques de la PR et de la PID ont été recueillies et analysées. Résultats. – Parmi les 189 patients inclus à ce jour dans la cohorte TRANSLATE, 111 étaient des femmes (58,73 %), l’âge moyen était de 64,36 ± 14,18 ans, l’IMC moyen était de 27,37 ± 5,41. Un tabagisme était retrouvé chez 77 patients (52,74 %) avec une durée moyenne de 24,29 ± 17,90 PA. La durée d’évolution moyenne du rhumatisme à l’inclusion était de 12,06 ± 10,24 ans, 101 patients présentaient une PR érosive (69,18 %), les ACPAs étaient positifs chez 124 patients (86,11 %) et les FR pour 117 patients (81,82 %). Un syndrome de Sjögren secondaire était retrouvé chez 28 patients (20,90 %). Concernant les traitements de la PR, 114 patients avaient reçus du méthotrexate (85,07 %) avec une dose moyenne de 12,18 ± 4,69 mg/semaine et pour une durée moyenne de 165,72 ± 253,52 semaines. Un traitement par biotherapie anti-TNF alpha avaient été reçu par 36 patients (31,03 %) pour une durée moyenne de 243,58 ± 215,04 semaines et un traitement par rituximab avait été reçu par 23 patients (24,73 %). Concernant la PID, la durée d’évolution moyenne à l’inclusion était de 5,08 ± 5,48 ans. La PID était diagnostiquée en moyenne 6,34 ± 10,35 ans après le diagnostic de PR, elle était asymptomatique pour 11 patients (14,86 %). L’aspect scanographique prévalent était la pneumopathie interstitielle commune (PIC) ; 70 patients (58,82 %), un aspect de Pneumopathie interstitielle non spécifique (PINS) était observé chez 19 patients (15,97 %), un aspect mixte PIC-PINS pour 8 patients (6,72 %). Les EFR à l’inclusion retrouvaient une DLCO diminuée (57,74 ± 18,72). Une corticothérapie forte dose avait été utilisée dans le cadre de la PID pour 25 patients (34,72 %) ; l’endoxan avait été reçu par 9 patients (13,76 %). Conclusion. – La cohorte TRANSLATE constitue ainsi un outil de choix pour une meilleure compréhension de l’atteinte interstitielle pulmonaire de la PR, cette comorbidité sévère, dont le dépistage
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systématique nécessiterait la réalisation d’un TDM pulmonaire, reste encore trop souvent méconnue. Conflit d’intérêt. – aucun O.80
Mise au point d’un modèle de polyarthrite rhumatoïde chez le macaque par immunisation avec des peptides citrullinés : Premières implications pour la maladie humaine S. Bitoun* (1) ; P. Roques (2) ; G. Serre (3) ; R. Le Grand (2) ; X. Mariette (1) (1) Service de Rhumatologie, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre ; (2) Service immunologie des infections virales et des maladies autoimmunes, CEA, Fontenay aux Roses ; (3) Unité « Différenciation Épidermique et Auto-immunité Rhumatoïde », UMR 5165 CNRS, 1056 INSERM, Université de Toulouse, Toulouse *Auteur correspondant :
[email protected] (S. Bitoun) Introduction. – L’avancée principale dans la compréhension de la polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rôle des anticorps dirigés contre des protéines citrullinées (ACPA). La citrullination est une modification post-traductionnelle enzymatique des acides aminés arginine présents sur les protéines. Les ACPA ont une spécificité diagnostique spectaculaire de 98 % pour la PR. Les peptides citrullinés représentent probablement l’un des principaux antigènes responsables de la maladie. L’épitope partagé (SE) sur le gène HLA, facteur de risque génétique principal de la PR, favorise la présence d’ACPA. Les modèles murins, développés avec des peptides citrullinés, sont dépendants de l’expression de l’épitope partagé humain, absent chez la souris. Les primates non humains sont les candidats idéaux pour induire un modèle de maladie proche de la maladie humaine. Ainsi, certains macaques présentent la séquence du SE : QRRAA (H6) sur le même HLA que l’Homme. Nous avons fait l’hypothèse que l’on pouvait déclencher la maladie chez ces macaques H6 en les immunisant avec des peptides citrullinés. Matériel et Méthodes. – Deux groupes de 2 animaux, H6 et non H6, ont été immunisés par voie intradermique avec 4 peptides citrullinés issus de la vimentine (59-71) et (66-78), du fibrinogène alpha (79-91) et de l’aggrecan (84-103), connus pour entraîner une réponse T chez les patients présentant l’équivalent humain de cet épitope partagé. Deux animaux contrôles ont été immunisés avec la version arginine de ces peptides. La réponse T a été en technique ELISPOT et les anticorps à l’aide de divers ELISA dirigés contre ces peptides. Un rappel intra-articulaire, effectué 30 semaines après l’immunisation avec, un adjuvant seul l’IFA, IFA + peptides citrullinés ou IFA + peptides non relevants. Résultats. – La réponse T induite par l’immunisation était spécifique des peptides citrullinés. Celle-ci n’était par contre pas influencée par la présence de l’épitope partagé. Les anticorps n’avaient pas cette spécificité, réagissant autant contre les peptides citrullinés que contre leurs versions arginine. L’immunisation intra-dermique n’entraînant pas de maladie, nous avons réalisé un rappel intra-articulaire. Celui-ci a entraîné une monoarthrite persistante uniquement chez les H6 si les peptides citrullinés étaient injectés en présence d’adjuvant. Cette monoarthrite, confirmée en échographie et en IRM, avait de nombreuses caractéristiques de la maladie humaine durant plus de 7 semaines. L’épanchement articulaire était à prédominance de polynucléaires neutrophiles. L’injection intra-articulaire d’IFA + la protéine MOG chez des animaux préalablement immunisés contre la MOG n’a déclenché qu’une arthrite transitoire de 4 jours équivalente à celle observée avec l’injection d’IFA seul. Conclusion. – L’immunisation de macaques avec des peptides citrullinés entraine une réponse T spécifique des peptides citrullinés non restreinte par l’épitope partagé et une réponse B croisée, contre les peptides citrullinés et non-citrullinés. Un
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rappel intra-articulaire de peptides citrullinés + adjuvant permet l’induction d’une monoarthrite prolongée survenant préférentiellement chez les macaques H6. Nous évaluerons l’activation systémique et articulaire des neutrophiles et poursuivons l’optimisation du modèle pour déclencher une vraie polyarthrite proche de la polyarthrite rhumatoïde. Conflit d’intérêt. – aucun
PATHOLOGIES MICROCRISTALLINES O.81
Analyse par FT-IR des calcifications du cartilage et fibrocartilage du genou : présence de cristaux de phosphate de calcium basique et de pyrophosphate de calcium L. Campillo-Gimenez* (1) ; V. Frochot (2) ; A. Bianchi (3) ; JD. Laredo (4) ; C. Chappart (5) ; C. Combes (6) ; M. Cohen-Solal (7) ; F. Lioté (7) ; D. Bazin (8) ; M. Daudon (2) ; HK. Ea (7) (1) UMRS 1132, Hôpital Lariboisière (AP-HP), Paris Cedex 10 ; (2) Service « exploration fonctionnelle multidiscplinaire », Hôpital Tenon, Paris ; (3) Ingénierie moléculaire & physiopathologie articulaire, UMR 7365 CNRS – Université de Lorraine, Vandœuvre-lès-Nancy ; (4) Service de Radiologie Ostéo-Articulaire, C.H.U. Lariboisière, Paris ; (5) Imosar, PRES Paris Sorbonne Cité, Paris ; (6) Inpt-ups-cnrs, INPENSIACET, Toulouse ; (7) Umrs 1132, départment de rhumatologie, Hôpital Lariboisière (AP-HP), Paris Cedex 10 ; (8) Lcmpc, umr7574, Collège de France, Paris *Auteur correspondant :
[email protected] (L. CampilloGimenez) Introduction. – Les calcifications du cartilage et fibrocartilage du genou sont fréquemment observées, notamment au cours de l’arthrose, par radiographie conventionnelle sans connaitre la nature précise des cristaux calciques. Les deux types principaux de cristaux calciques sont les cristaux de phosphate de calcium basique (PCB) et de pyrophosphate de calcium (monoclinique ou triclinique dihydraté : m- et t-PPCD). Notre objectif fût 1) de caractériser précisément le type de calcification au sein des cartilages et fibrocartilages du genou et 2) d’évaluer l’expression de différentes protéines impliquées dans la régulation des concentrations en phosphate (Pi) et pyrophosphate (PPi) extracellulaire. Matériel et Méthodes. – Des ménisques et cartilages tibiaux [fémorotibial (FT) et peronéo-tibial (PT)] de donneurs cadavériques (n = 30, âge moyen : 84 ans) ainsi que des ménisques obtenus après remplacement chirurgical du genou de patients arthrosiques (n = 18, âge moyen : 74 ans), ont été analysés par radiographie digitale de contact, spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FT-IR) et microscopie à balayage (MEB) afin de localiser les calcifications et caractériser le type de cristaux calciques au sein de l’échantillon. Les dépôts de cristaux ont été identifiés par le système d’imagerie FT-IR SpotLight 400 dans le spectre infrarouge moyen afin d’obtenir une cartographie infrarouge à haute résolution spatiale de la section analysée. En parallèle, des prélèvements adjacents de ménisques chirurgicaux ont été effectués pour l’analyse de l’expression des gènes par qRT-PCR et l’expression des protéines par immuno-histochimie. Résultats. – Parmi les échantillons définis comme calcifiés à la radiologie, la présence soit de cristaux de PPCD, soit de PCB soit des deux a été identifiée. Pour les échantillons cadavériques : ménisques (zone latérale : 85 %, 3 %, 38 %, 44 % – zone médiane : 88 %, 9 %, 32 %, 47 %) ; cartilages tibiaux (FT : 55 %, 6 %, 48 %, 0 % ; PT : 87 %, 43 %, 20 %, 23 %). Alors que les calcifications méniscales se composent de cristaux de t-PPCD à 88 % et de m-PPCD à 12 %, les cartilages FT et PT ne contiennent que des cristaux de t-PPCD. Pour les 42 % de