Neurophysiologie Clinique/Clinical Neurophysiology (2008) 38, 45—62 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
journal homepage: http://france.elsevier.com/direct/neucli
ABSTRACTS/ABSTRACTS
Posters — résumés du XXIe congrés du sommeil, Société francaise de recherche et médecine du sommeil et groupe sommeil de la Société de pneumologie de langue francaise, Albi, 16—18 novembre 2006 P1 Altérations conjointes de la réponse oculomotrice saccadique et des performances de conduite suite à une nuit de sommeil interrompue Sullivan Marie, M.-L. Bocca, J. Favand, D. Davenne, P. Denise (Caen) Le manque de sommeil, en induisant une baisse de la vigilance du conducteur, est connu pour être une cause importante d’accidents routiers, en particulier lors de trajets monotones. Les effets d’une privation totale de sommeil sur les performances de conduite mesurées avec des simulateurs sont bien connus. En revanche, ceux liés à une privation partielle de sommeil (PPS) restent controversés. Aussi, les performances sur simulateur de conduite (mono-écran Faros® ) de 11 sujets jeunes ont été évaluées après deux nuits de sommeil passées dans un ordre aléatoire : une nuit témoin (23:00—7:00) et une nuit de sommeil interrompue entre 2:00 et 5:00. Deux paramètres de position latérale du véhicule ont été analysés : les sorties de route et les sorties de voie. Une tâche de saccades a été également réalisée et le pic de vitesse, considéré comme un bon indicateur du niveau d’éveil du sujet, a été mesuré. La tâche oculomotrice et la tâche de conduite ont été administrées, respectivement à 8:45 et 10:00 le lendemain des nuits d’expérimentations. Après PPS, nous avons trouvé une augmentation des sorties de voies (test de Wilcoxon Z = 2,02, P = 0,043) ainsi qu’une tendance à l’augmentation concernant les sorties de route (test t apparié t10 = −2,13, P = 0,059). L’interruption de sommeil n’a pas diminué le pic de vitesse (PV) mais une corrélation négative a été observée entre les sorties (de routes et de voies) et le PV (r2 = 0,53, P = 0,040). Nos résultats indiquent que la dégradation des 0987-7053/$ — see front matter © 2007 Publi´ e par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.neucli.2007.06.001
capacités de conduite après la PPS semble être liée à la baisse du niveau d’éveil. Contact : sull
[email protected] P2 Influence du type de masque (nasal/nasobuccal) sur l’observance au traitement par PPC des patients SAOS E. Barranque (Belfort), R. Seibert (Haguenai), S. Eberle (Belfort), G. Sorg (Belfort), B. Thome (Thonon-les-Bains), L. Acket (Belfort) Introduction.— Tout en cherchant à améliorer pour le mieux la respiration nasale, certains patients conservent une respiration nasobuccale justifiant de l’utilisation d’un masque adapté pour l’utilisation de leur PPC. Méthode.— Cent soixante-dix adultes présentant un SAOS entre janvier 2004 et novembre 2004. Titration pratiquée en ambulatoire par une équipe de trois acteurs : le patient, l’infirmière du prestataire, le médecin. Relevé de titration : R1 = environ 5 J après l’équipement, R2 = environ 3 J plus tard, R3 = environ 3 J plus tard. . .etc. tous les trois jours. Fin de titration : J1 : début du calcul de l’observance par relevé de compteur. Équipement soit en masque nasal, soit nasobuccal et dans ce dernier cas, mise en place systématique d’un humidificateur. Suivi des observances à J8, 45 J, 3 M, 6 M, 12 M, 18 M (M = mois). Contrôle du niveau de pression par PSG à trois mois. Résultats.— Cent cinquante-huit patients en cours d’étude à J1 : 80 % d’hommes, âge moyen : 57 ans, IMC moyen à 31,7 kg par m2 , IAH moyen : 47,3. Masque nasal 69 % (n = 108) dont appareil à pression fixe 75 % (n = 81) et autopilotée 25 % (n = 27). Masque nasobuccal 31 % (n = 48)
46 dont appareil fixe 83 % (n = 40) et pression autopilotée 16 % (n = 8) En cas de mise en place d’un masque nasobuccal, le temps de titration ambulatoire (de R1 à J1) est significativement plus long qu’avec un masque nasal (12,29 J versus 7,43 J ; p ≤ 0,01) car il y a plus de relevé de titrations (2,19 versus 1,38 ; p ≤ 0,01), le niveau de pression à J1 est plus élevé (11,75 cm d’eau versus 10,53 cm d’eau ; p ≤ 0,01) l’observance entre J1 et 6 M est significativement plus mauvaise (4,38 J versus 5,16 J ; p ≤ 0,05), les modifications de pression à trois mois sont plus fréquentes (39 % versus 15 %, p ≤ 0,01). ; l’IAH à trois mois est plus élevé (6,95 versus 3,57 ; p ≤ 0,01). Pas de corrélation avec le sexe, l’IAH à J1. Conclusion.— L’utilisation d’un masque nasobuccal est prédictive d’un temps de titration ambulatoire plus long, d’une sensibilité de la titration moins bonne et d’une observance moins bonne. Cependant, ces patients justifient d’un tel mode d’équipement. Un certain retard s’est probablement accumulé dans le développement et le perfectionnement de ses masques au profit du masque nasal. Rattraper ce retard permettra probablement d’améliorer la qualité de traitement de ces patients. Contact :
[email protected] P3 Intérêt de la KXS® « Bump » dans le traitement du SASD. Alfandary, F. Pionneau (Corbeil-Essonnes) Objectif.— Déterminer si le « Bump » de l’autopilotée (APAP) « Kaerys » améliore l’observance, diminue les pressions nécessaires et corrige mieux les apnées. Matériel et méthodes.— Vingt patients, âge 54 ± 11 ans, IMC 30,1 ± 3,6 kg par m2 consécutifs diagnostiqués comme porteur d’un SAS (IAH 40,9 ± 8,2) ont soit bénéficié d’un traitement auto pilotée (pression 4—12) sans « Bump » soit auto pilotée avec « Bump ». Au bout d’un mois d’utilisation de l’APAP, les patients ont bénéficié d’une polygraphie ventilatoire de titration. Ensuite, les patients avec Bump sont passés sous APAP sans « Bump ». Les patients sans « Bump » sont passés sous APAP avec « Bump ». Une nouvelle polygraphie de titration a été réalisée. Résultats.— Il n’a pas été trouvé de différence en terme de temps d’utilisation (6h30 ± 1h30 versus 6h15 ± 0h30), de pression (6,2 ± 2,5 versus 7,3 ± 2,4), d’IAH machine (1,5 ± 0,8 versus 3 ± 1,8), de qualité de vie (EVA sur le ressenti de la qualité de l’état d’éveil 6,9 ± 2,5 versus 7,6 ± 2,3) entre les groupes avec et sans « Bump ». Néanmoins, il est à noter que pour les 20 patients, les IAH résiduels en polygraphie ventilatoires sont très bas, les pressions nécessaires à la correction des apnées sont très basses et que l’observance est également très bonne. Conclusion.— L’absence de bénéfice évident du « Bump » est sans doute consécutive à la très bonne efficacité de cette APA. Contact :
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Abstracts/Abstracts P4 Intérêt de l’aide asservie (ASV-AutoSet® CS2) dans les troubles respiratoires complexes au cours de la dystrophie myotonique de Steinert P. Magro, S. Pellieux, D. Babuty, P. Corcia, E. Hazouard (Tours) Introduction.— La myotonie de Steinert combine de multiples troubles ventilatoires : obstacles aériens (palais ogival, stase salivaire, dystonie pharyngolaryngée et linguale, obésité, fausse route, chute nocturne du tonus) ± apnées/hypopnées centrales ± apnées/hypopnées obstructives ± hypoventilation alvéolaire (décubitus et REM) ± insuffisance respiratoire restrictive. À partir d’une cohorte de 43 patients, six (14 %) présentaient en plus une respiration périodique (Cheyne Stokes-CSR) en VS et en VNI (PPC/VNDP). L’ASV-Resmed® nocturne a été évaluée par EPSG-EEG ou EPG-CR en VS et sous VNI chez ces six patients. Patients.— Six DM-Steinert ; 23—72 ans, six H ; SAOS cinq cas ; PaCO2 > 45 mmHg diurne 30 min couché VS trois cas ; pace maker prophylactique (HV > 70 msec.) quatre cas ; IEC cinq cas, IVG = 0. Méthodes.— La PPC était évaluée à un et trois* mois (EPG-CR*, P95, observance, confort), puis la VNDP puis l’ASV étaient évaluées à un et trois* mois (EPG-CR*, observance, GDS, confort). Réglage : O2 = 0. Titration de la PPC P95 % (AutoSetTResmed® ) : 8 ± 1,5 cmH2 O. AutoSet® CS2 : PE = P95 % (au lieu de 5 cmH2 O) ; PI mini = aide inspiratoire (AI) validée sous VNDP (au lieu de 3 cmH2 O) et PI = 20 cmH2 O — (AI + PE) (au lieu de 15 cmH2 O). Au final la PE était plus élevée et la gamme d’adaptation de PI plus étroite mais plus haute. Résultats.—La tolérance (EVA + observance) était meilleure sous ASV que sous VNDP et PPC. Oxymétries nocturnes : ASV 5 % du TPL < SpO2 90 % versus VNDP 15 %, et IHA résiduel 6 ± 5/h versus 12 ± 6/h. Conclusions.— L’ASV est un mode possible pour améliorer tolérance et observance d’une AI avec Peep chez des patients myotoniques avec CSR. La modification de la fenêtre de traitement de l’ASV est possible. Une randomisation par rapport à la VNDP avec FR de rappel est nécessaire. Contact :
[email protected] P5 Place de l’ostéotomie bimaxillaire dans la prise en charge du syndrome d’apnée du sommeil sévère : étude de 40 patients M. Tiberge, C. Dekeister, L. Lacassagne, T. Montemayor, J.-R. Paoli (Toulouse) Introduction.— De nombreux patients présentant un syndrome d’apnées du sommeil sévère (SAOS) ne tolèrent pas le traitement par pression positive continue (PPC). Méthodes.— Étude rétrospective entre 1998 et 2006, évaluant l’ostéotomie d’avancée bimaxillaire sur la polysomnographie lors du diagnostic et au troisième mois postopératoire pour des patients avec un index d’apnée
R´ esum´ es/Abstracts hypopnée (IAH) supérieur à 20/h, un index de masse corporelle (IMC) inférieur à 30 kg/m2 et refusant la PPC. L’objectif thérapeutique correspondait à un IAH postopératoire inférieur à 15/h. Résultats.— Quarante hommes porteurs d’un SAOS avec un IAH moyen de 45/h (±15), d’âge moyen de 48 ans (±7) ont été inclus dans l’étude. Trente-cinq patients sans dysmorphose dentosquelettique ont bénéficié d’une avancée de 8 à 10 mm. Cinq patients ont bénéficié d’une chirurgie de repositionnement maxillaire dans le cadre d’une dysmorphose. L’IAH moyen au troisième mois était estimé à 7/h ± 7 (p < 0,0001), le score d’Epworth à 6 ± 4 (p < 0,01). Le taux de succès défini par un IAH postopératoire inférieur à 15 par heure est de 90 %. Quatre patients étaient considérés en échec malgré une amélioration significative de l’IAH postopératoire. Nous n’avons pas observé de complication postopératoire notable ou de plainte de nature esthétique. Une hypoesthésie persistante du nerf dentaire inférieur a été rapportée par quelques patients. Conclusions.— La chirurgie d’avancée des maxillaires semble efficace en deuxième intention, après la PPC, dans le traitement du SAOS sévère. Contact :
[email protected] P6 Efficacité des orthèses d’avancée mandibulaire dans la prise en charge du SAOS : étude de 70 patients T. Montemayor, C. Dekeister, L. Lacassagne, M. Tiberge, J.-R. Paoli (Toulouse) But de l’étude.— Évaluation par polysomnographie de l’efficacité d’un traitement par orthèse d’avancée mandibulaire de 70 patients présentant soit un syndrome d’apnée du sommeil (SAOS) modéré soit un SAOS sévère en cas de refus de la pression positive continue (PPC). Deux types d’orthèse ont été utilisés. Les patients dont l’IAH sous orthèse chutait de 50 % étaient considérés comme répondeurs. Patients.— Soixante-dix patients avec un index d’apnée hypopnée (IAH) supérieur à dix par heure ont été inclus. L’IAH moyen était de 27/h (±5). L’âge moyen était de 52,9 ans (±6) et l’index de masse corporelle (IMC) de 29 kg/m2 (±3). Le score d’Epworth était évalué à 12 (±2). Résultats.— L’IAH moyen sous orthèse était estimé à 13/h (±4). Quarante-sept pourcent des patients étaient considérés comme répondeurs. Quarante-huit pourcent des patients présentaient un IAH sous orthèse inférieur à 10/h ; 60 % des patients un IAH sous orthèse inférieur à 15/h et 54 % des patients un IAH sous orthèse inférieur à 20/h. Conclusion.— Ces résultats sont comparables à ceux d’autres travaux similaires et montrent que les orthèses constituent une alternative thérapeutique intéressante dans la prise en charge du SAOS. Contact :
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47 P7 À propos d’une orthèse d’avancée mandibulaire innovante : efficacité et impact sur la qualité de vie des patients apnéiques M.-F. Vecchierini (Paris), C. Vacher (Paris), D. Léger (Paris), J.-P. Laaban (Paris), G. Putteman (Paris), M. Figueredo (Grasse), J. Levy (Grasse), P.-J. Monteyrol (Bordeaux), P. Philip (Bordeaux) Objectif.— Déterminer l’efficacité, l’observance et l’impact sur la qualité de la vie d’un traitement par orthèse d’avancée mandibulaire avec optimisation de la retenue mandibulaire (O.R.M.) dans le syndrome d’apnées obstructif du sommeil (SAOS). Matériel et méthode.— Après polygraphie ventilatoire et bilan maxillofacial, 40 patients souffrant de SAOS, 30 modérés (15 < IAH < 30) et dix sévères intolérants à la PPC sont équipés d’une orthèse O.R.M. L’avancée est réalisée systématiquement à 75 % de l’avancée mandibulaire maximale du patient (ajustement à la demande dans quatre cas). Les paramètres respiratoires et de qualité de vie sont comparés à l’inclusion et après 45 jours de traitement. Résultats.— Trente-cinq patients ont terminé l’étude, avec une forte observance, 80 % des malades portant l’orthèse toutes les nuits. Sont diminués : (1) l’IAH de 30 ± 20 à 18 ± 20 en moyenne (p < 0,001) (60 % des malades ont un IAH diminué d’au moins 50 %) ; (2) l’indice de désaturation en O2 de 26 ± 21 à 17 ± 19 (p < 0,001) ; (3) le score d’Epworth de 11 ± 4 à 8 ± 5 (p < 0,001). Une amélioration significative de la qualité de vie est observé sur les items psychologiques du SF36, le questionnaire du sommeil de Pittsburgh et la qualité de sommeil et de réveil (p < 0,001). Une corrélation significative existe entre l’amélioration des items physiques du SF36 et la réponse au traitement. La perception par le patient d’une mauvaise qualité de vie et/ou de sommeil semble être un facteur prédictif de succès. Conclusions.— L’étude valide l’efficacité de l’orthèse O.R.M. sur les paramètres respiratoires, la somnolence et la qualité de vie du patient dans un cadre de prise en charge ambulatoire simple. Contact :
[email protected] P8 Prévalence du syndrome d’apnées obstructives du sommeil chez les patients présentant un syndrome coronaire aigu F. de Roquefeuil, T. Joseph, R. Pillière, A. Jegou, A. Foucher, N. Mansencal, B. Raffestin, O. Dubourg (Boulogne) Introduction.— L’association entre syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et maladie coronaire est bien connue. Le but de cette étude était d’évaluer de fac ¸on prospective la fréquence du SAOS chez des patients (pts)
48 hospitalisés en unité de soins intensifs cardiologiques (USIC) pour un syndrome coronaire aigu (SCA). Méthodes.— Entre janvier et février 2006, 22 pts consécutifs de moins de 80 ans ont été admis en USIC pour un SCA (angor typique avec modifications ECG, et/ou élévation enzymatique, et/ou coronaropathie connue), et avec lésions coronaires significatives (sténose > 50 % en diamètre) à la coronarographie. Une polygraphie ventilatoire nocturne (Cidelec 102L) était réalisée avec un délai moyen de 43 ± 14 jours après le SCA. Le SAOS était défini par un index d’évènements respiratoires (IER) (apnées/hypopnées + éveils dus à des efforts respiratoires) supérieur ou égal à 15/h. Résultats.— Trois patients ont été exclus de l’analyse. La population finale comportait 14 hommes et cinq femmes, d’âge moyen 65 ± 11, avec un BMI 26,5 ± 4,5. Douze (63,2 %) patients étaient ronfleurs et 7 (36,8 %) non ronfleurs. Le score d’ Epworth moyen était de 7 ± 4. Une atteinte coronaire monotronculaire était retrouvée chez cinq patients (26,3 %), bitronculaire chez cinq (26,3 %) et tritronculaire chez neuf (47,4 %), avec une fraction d’éjection ventriculaire gauche moyenne de 57 ± 11 %. La polygraphie révèlait un SAOS chez 13 patients (68,4 %) dont cinq (31,6 %) présentaient un trouble du sommeil sévère avec un IER ≥ 30/h. Conclusions.— Ces résultats préliminaires suggèrent que 2/3 des patients admis en USIC pour un syndrome coronarien aigu présentent un SAOS. Contact : fl
[email protected] P9 P10 Sommeil des patients en réanimation : influence du mode ventilatoire X. Drouot, B. Cabello, A. Thile, F. Galia, J. Mancebo, L. Brochard, M.-P. d’Ortho (Créteil) Introduction.— L’altération de la qualité du sommeil des patients ventilés en réanimation pourrait avoir un impact sur le pronostic. Le mode ventilatoire pourrait diminuer la qualité du sommeil. L’objectif est de comparer l’impact de trois modalités ventilatoires sur la qualité du sommeil. Méthodes.— Étude clinique prospective observationnelle évaluant le sommeil des patients ventilés, non sédatés et conscients sans atteinte nerveuse centrale dans le service de réanimation médicale. Les patients inclus étaient ventilés suivant trois modalités ventilatoires successives et randomisées de 6 h, entre 14h00 et 8h00 : aide inspiratoire (AI), ventilation assistée contrôlée et AI avec adaptation continue automatisée du niveau d’AI. La quantité, l’architecture et la fragmentation du sommeil étaient évaluées par polysomnographie. Le niveau de bruit était enregistré de fac ¸on continue par un sonomètre. Les interactions patient—ventilateur étaient évaluées par la mesure de la pression des voies aériennes associé à une pléthysmographie d’inductance thoracique et abdominale. Résultats.— Quinze patients ont été inclus. Il n’y avait pas de différence dans l’architecture et la fragmentation du sommeil en comparant les trois modalités ventilatoires. Les causes de fragmentation étaient liées aux asynchro-
Abstracts/Abstracts nies patient—ventilateur dans 20 % des cas et au bruit dans 30 % des cas. La fréquence des asynchronies était identique quelle que soit la modalité. Conclusions.— L’architecture du sommeil des patients ventilés en réanimation est altérée. Il existe une diminution du temps de sommeil paradoxal et une augmentation de l’index de fragmentation du sommeil. Le bruit semble avoir plus d’influence que le mode ventilatoire sur le sommeil des patients. Contact :
[email protected] P11 Somnolence au cours des rhonchopathies en dehors du syndrome d’apnées du sommeil Maatallah Anis, Joobeur Samah, Skhiri Negi, Issaoui Zeineb, Saad Rima, Zaatir Nesserine, Saadani Sonia, Rouetbi Naceur, Battikh Mohamed Hafdhi, El Kamel Ali (Monastir, Tunisie) Introduction.— Depuis les années 1970, à l’occasion de la description du syndrome d’apnées du sommeil (SAS) le ronflement a commencé à faire l’objet d’attention médicale et est passé du statut de simple nuisance sonore à celui d’un symptôme cliniquement important. Objectif.— Analyser la fréquence de l’hyper somnolence au cours du ronflement en dehors du SAS et repérer les facteurs associés à cette somnolence. Méthode.— Étude transversale de 116 cas. La somnolence a été évalué par l’échelle d’Epworth et une somnolence excessive a été retenue quand le score était supérieur ou égal à dix. L’intensité du ronflement par l’interrogatoire (intense si ronflement très sonore audible dans une chambre à côté ou banale dans les autres cas). Résultats.— On a noté que 26,7 % des patients avaient une somnolence diurne excessive en dehors d’un SAS parmi lesquels 55 % avaient un ronflement banal. Cette somnolence excessive était significativement associée à l’intensité du ronflement (p = 0,038), à la présence d’une sécheresse de la bouche (p = 0,03) et à l’ancienneté du ronflement (p = 0,007). L’âge, le sexe, l’index de masse corporelle, l’examen ORL, l’index d’apnées—hypopnées et l’index de désaturation n’avaient aucune influence (p > 0,05). Conclusions.— Une somnolence excessive peut se voir au cours d’une ronchopathie en dehors du SAS. Elle est d’autant plus fréquente que le ronflement est ancien et intense. Contact :
[email protected] P12 Rhinites allergiques et sommeilD. Léger (Paris), I. AnnesiMaesano (Paris), F. Carat (Paris), M. Rugina (Paris), I. Chanal (Marly-le-Roi), C. Prbil (Marly-le-Roi), A. El Hasnaoui (Marly-le-Roi), J. Bousquet (Montpellier) Introduction.— Il a été montré que les rhinites allergiques (RA) perturbaient la qualité de vie et en particulier via un mauvais sommeil. Cela est d’autant plus vrai que la RA est sévère. Le but de notre étude a été d’étudier les troubles du sommeil d’un groupe de patients avec RA.
R´ esum´ es/Abstracts Méthode.— Deux cent soixante spécialistes ont recruté 591 patients souffrant de RA depuis au moins un an. Le questionnaire de l’Hôtel-Dieu HD-43 et l’échelle d’Epworth leur ont été proposés ainsi qu’à un groupe témoin apparié. Résultats.— Les patients avec RA présentent un sommeil de qualité dégradée dans tous les domaines par rapport aux témoins. Le pourcentage d’insomniaques est presque deux fois plus élevé chez les AR (35,8 % versus 16 %, p < 0,001). La sévérité de la RA (selon la classification ARIA) a une influence négative sur le sommeil, l’ancienneté de la RA n’a pas d’influence. Conclusions.— Il nous semble important au vu de cette étude de dépister systématiquement les troubles du sommeil devant une RA. Contact :
[email protected] P13 Intérêt de l’enregistrement de mouvements de jambes dans le dépistage polygraphique du syndrome d’apnées du sommeil (SAS) P. Deblois, N. Zrek, F. Bour, E. Porthault, F. Elbaz (Gonesse), F. Chéliout-Héraut (Garches) Introduction.— La polygraphie peut être complétée par la recherche de mouvements de jambes d’autant que l’association d’un SAS à des mouvements périodiques des membres inférieurs (MPMI) dans le sommeil a été rapportée. Ils peuvent retentir sur la qualité du sommeil et sur la vigilance diurne. Méthode.— Nous avons cherché l’existence de MPMI chez les patients suspects de SAS et ayant eu une polygraphie durant le premier semestre 2006. Soixantecinq patients âgés de 24 à 81 ans, moyenne d’âge 54, dont16 femmes. Tous les patients ont eu : une polygraphie (Resmed Embletta : avec flux nasal, respirations thoracique, abdominale (léthysmographie d’induction) saturation, position corporelle (capteur de mouvements) activité des muscles jambiers antérieurs (EMG), couplée à un enregistrement vidéo, un examen clinique avec échelle d’Epworth. L’analyse des données consistait dans le calcul de l’index d’apnées—hypopnées (IAH/h de sommeil), des désaturations, des mouvements liés aux reprises respiratoires et des MPMI calculés selon Coleman : anormal : index supérieur à 5/h. Cette analyse est effectuée en deux temps : analyse par Somnologica, validation par le même médecin. Résultats.— Sur 65 patients, 28 avaient un IAH > 30 (pris en charge dans la filière), 12 avaient un IAH 20 < 30, 22 avaient un IAH compris entre 20 et 5, et trois avaient un IAH < 5. Vingt-neuf patients sur 65 présentaient un index de MPMI > 5 dont 16 avec SAS sévère ou modéré. Chez 20 patients, les mouvements jambiers survenaient lors des phases d’hyperpnées de respiration périodique. Conclusions.— Notre étude montre des MPMI chez 29/65 patients enregistrés de fac ¸on systématique lors d’une polygraphie respiratoire. Ces résultats pourraient expliquer les symptômes présentés par les patients non apnéïques, les échecs secondaires de traitement par CPAP chez les patients. Contact :
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49 P14 Évaluation d’une méthode ambulatoire tripartite de titration puis d’équipement en PPC des patients SAOS E. Barranque (Belfort), R. Seibert (Haguenau), S. Eberle (Belfort), G. Sorg (Belfort), B. Thome (Thonon-les-Bains), L. Acket (Belfort) Introduction.— La titration à domicile par Autoset T à fait la preuve de sa fiabilité, ne semblant pas influencer l’observance (1). Objectifs.— Une méthode ambulatoire de titration et d’équipement tripartite, accompagnant le patient autour du médecin et de l’infirmière de la société de prestation, réunis régulièrement, améliore-t-elle la compliance au traitement ? Méthodes.— Cent soixante-dix adultes présentant un SAS entre janvier et novembre 2004. La titration : relevé des tracés de titration à trois acteurs, patient, infirmière prestataire et médecin prescripteur. Relevé de titration : R1 = 5 J après l’équipement, R2 = environ 3 J plus tard, R3 = environ 3 J plus tard. . . etc. tous les trois jours. Fin de titration = J1 = début du calcul de l’observance par relevé réel du compteur Observance (obs) à 8 J, 45 J, 3 M, 6 M, 12 M et 18 M (M = mois). Contrôle PSG avec PPC systématique à 3 M. Conclusions.— Dès la fin de la titration, pratiquée en ambulatoire, et dès J8, nous obtenons des informations prédictives de la poursuite ou non du traitement, ainsi que de la durée d’observance de la PPC. La période de titration et le contrôle à J8 sont des moments charnières justifiant le maximum d’attention, en particulier d’une équipe tripartite. Contact :
[email protected] P15 Mise en place d’une consultation paramédicale pour le suivi des syndromes d’apnées du sommeil (SAS) traités par ventilation en pression positive continue L. Magarit, A. Hchikat, M. Stoïca-Herman, X. Drouot (Créteil), S. Rouault (Puteaux), M. Oreau, Marie-Pia d’Ortho (Créteil) La prise en charge des SAS offre deux défis : une demande supérieure à l’offre de soins, mauvaises acceptation et observance du traitement de référence, la ventilation en pression positive continue (PPC). Nous présentons le bilan d’une première année de consultation paramédicale, dédiée aux traitements par PPC. Le personnel paramédical était volontaire, leur formation a été assurée par les médecins, un prestataire et certains constructeurs de PPC. Les patients adressés à cette consultation l’ont été soit dans le mois qui suit la prescription initiale, en anticipation de difficultés d’observance, soit après leur constatation. À partir du recueil prospectif des données des patients, nous avons comparé le pourcentage d’acceptation du traitement (chi-2) et l’observance (h/nuit et jours/semaine) avant et après cette consultation (t pairé, significatif pour p ≤ 5 %) et évalué la satisfaction des patients et des soignants.
50 Trente-cinq patients ont été vus entre le 1er janvier et le 31 décembre 2005, 29 H et six F, de 62,0 ± 12,0 ans, d’IMC 30,2 ± 5,5 kg/m2 , d’IAH 46,6 ± 20,0, dont 74,6 % obstructifs et 25,7 % centraux/mixtes. Les ventilations ont été des PPC pilotées (63,8 %), fixes (15,2 %) et autres (21,0 %). La machine et le masque ont été changés chez 5,7 % et 54,7 % des patients. L’acceptation (36,4 % avant versus 62,9 % après) et l’observance (4,04 ± 2,73 versus 5,38 ± 2,20 h/nuit) ont été significativement améliorées. La satisfaction des patients et des soignants est élevée. La délégation de responsabilité de consultation est mise en œuvre dans des pathologies où l’éducation thérapeutique est cruciale (diabète. . .), la ventilation nocturne en est un champ possible. Le bilan de cette première année d’activité est positif et nous incite à poursuivre cette initiative. Contact :
[email protected] P16 Dystrophie musculaire congénitale : intérêt de la polysomnographie N. Allani-Essid, F. Chéliout-Heraut, S. Quijano-Roy, S. Haddad, B. Estournet-Mathiaud, J.-M. Pinard (Paris) Ce travail présente une étude polysomnographique (PSNG) et respiratoire prospective de 20 enfants d’âge moyen 11 ans, atteints de dystrophie musculaire congénitale (DMC). Huit enfant étaient sous ventilation assistée au moment de la PSNG. Le but du travail était d’une part de rechercher des évènements respiratoires nocturnes chez les enfants libres de ventilation assistée et d’autre part de contrôler ceux qui étaient ventilés. Ont été pratiquées de fac ¸on systématique : (1) une PSNG avec enregistrement EEG (8 voies), EOG, EMG, ECG ainsi que les paramètres respiratoires (flux nasal, mouvements thoracique et abdominal, saturation) ; (2) une mesure de la capacité vitale (CV) ; (3) une gazométrie nocturne. Outre l’analyse statistique du sommeil ont été calculés l’index d’apnée—hypopnée (IAH/h) ainsi que les désaturations. Ont été considérés comme pathologique : un IAH > 5/h ou bien un IAH entre 1 et 5 associé à une désaturation supérieure à 4 %. Les résultats montrent : une CV < 60 % chez 16 enfants dont 12 non ventilés. Une microstructure du sommeil perturbée par de nombreux réveils intra sommeil associés à des évènements respiratoires chez cinq enfants (25 %) non ventilés. Un IAH altéré dans 11 cas (55 %) dont huit non ventilés. Une décision thérapeutique a été prise dans neuf cas sur les 11 (45 %) soit par la mise en place de ventilation mécanique adéquate (7 cas) soit par la modification des paramètres ventilatoires (2 cas). Deux enfants n’ont pas assumé le suivi médical. Les résultats de notre étude sont comparables à ceux rapportés notamment par Mellies et al (2003) chez des enfants atteints de pathologies neuromusculaires diverses. Comme l’ont suggéré ces auteurs il nous semble important de pratiquer une PSNG chez les enfants atteints de DMC ayant une CV < 60 %. Contact :
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Abstracts/Abstracts P17 Récepteurs 5-HT1A du tronc cérébral et régulation du sommeil paradoxal chez la souris P. Bonnavion, V. Fabre, M. Hamon, J. Adrien (Paris) La régulation du sommeil paradoxal (SP) implique notamment des influences sérotoninergiques au niveau du tegmentum pontique, en interaction avec l’acétylcholine. Ces mécanismes étant mal connus, nous avons entrepris d’identifier dans le tronc cérébral, et pour la première fois chez la souris, les neurotransmetteurs impliqués dans la régulation sérotoninergique du SP à ce niveau. Nous nous sommes particulièrement intéressés au tegmentum latérodorsal (LDT) en recherchant si (1) les récepteurs 5-HT1A de cette structure modulent bien l’expression du SP chez la souris et (2) quelle est la nature des neurones portant ces récepteurs et impliqués dans ces régulations ? (1) Les souris sont implantées sous anesthésie pour l’enregistrement des états de vigilance, et pour l’injection intracérébrale dans le LDT. Après récupération, elles rec ¸oivent à 10h une injection locale de 250 pg de 8-OH—DPAT (agoniste 5-HT1A) dissous dans 50 nl de sérum physiologique. Seul le SP est modifié, avec, pendant 3 h après l’injection, une diminution du nombre d’épisodes (−56,3 %) et un allongement de leur durée (+35,8 %). Ces effets sont bloqués par injection systémique préalable d’un antagoniste 5-HT1A. (2) Nous avons distingué une sous population de neurones cholinergiques porteurs de récepteurs 5-HT1A dans le LDT (immunohistochimie combinée à l’hybridation in situ). Les autres types neuronaux possiblement concernés (GABA, glutamate) sont à l’étude. Conclusions.— Ces données suggèrent que, chez la souris, l’activation spécifique des récepteurs 5-HT1A au niveau du LDT exerce une influence double : inhibitrice sur le déclenchement du SP et facilitatrice sur son maintien. Contact :
[email protected] P18 Comparaison en termes d’analyse visuelle et d’analyse spectrale du sommeil de deux modèles d’insomnie transitoire : l’effet première nuit et le sommeil après une sieste L. Staner, F. Cornette, D. Metzger, F. Calvi-Gries, K. Bouyoult, A. Muzet, R. Luthringer (Rouffach) La polysomnographie (PSG) d’une première nuit de sommeil et celle faisant suite à une sieste en fin d’aprèsmidi sont en général perturbées. Ces « effets première nuit » (EPN) et « sommeil après une sieste » (SAS) ont été proposés comme modèles d’insomnie transitoire. Dans cette étude, nous avons enregistré 38 volontaires sains d’âge moyen (25 hommes et 13 femmes âgés de 53,1 ± 5,2 ans) dans ces deux conditions. La nuit 1 constituait la condition EPN, la nuit 2 était la nuit témoin et la nuit 3 (la condition SAS) faisait suite à une sieste entre 16 h et 18 h
R´ esum´ es/Abstracts comprenant au moins 30 min de sommeil constatées par la PSG. Des Anovas montrèrent que la plupart des paramètres visuels ainsi que la puissance delta (0,5—3,5 Hz) étaient significativement différents entre les trois conditions. Par rapport à la nuit témoin, une augmentation du temps total d’éveil, une diminution de l’efficience du sommeil, du temps total de sommeil et du temps passé en sommeil à ondes lentes étaient constatées dans l’EPN et le SAS. Des différences spécifiques étaient montrées pour l’EPN en ce qui concerne le sommeil paradoxal, d’autres concernaient exclusivement le SAS comme la diminution de la puissance delta et l’allongement de la latence d’endormissement. Les différences significatives observées entre les deux modèles concernaient le sommeil paradoxal (latence prolongée et diminution durée dans EPN, p < 0,01) et l’initiation du sommeil (latence d’endormissement prolongée dans SAS, p < .05). Ces résultats montrent qu’il existe des différences entre les perturbations induites par ces deux modèle d’insomnie transitoire et suggèrent que le modèle SAS est mieux adapté aux études portant sur l’effet d’un traitement visant à initier le sommeil. Contact :
[email protected] P19 L’hypersomnie idiopathique est-elle une maladie inflammatoire ? C. Vernet (Paris), Ling Lin, E. Mignot (Palo Alto, USA), I. Arnulf (Paris) Objectfs.— Les causes de l’hypersomnie idiopathique sont inconnues. Dans la narcolepsie une augmentation de la protéine C réactive (CRP) sérique a récemment été identifiée (Arnulf et al., Sleep 2006). Les dosages de haute sensibilité (h-CRP) permettent de mettre en évidence une inflammation même minimale dans différentes maladies cardiovasculaires. Nous avons comparé les taux de h-CRP dans le sérum et le liquide céphalo rachidien (LCR) de patients hypersomniaques et de sujets témoins. Méthodes.— Quatre-vingt-trois patients souffrant d’hypersomnie idiopathique (37,4 ± 14,0 ans ; 60,3 % de femmes) et 203 sujets sains (33,0 ± 13,4 ans ; 42,6 % de femmes) ont été inclus. Nous avons mesuré les taux de h-CRP par test Elisa de haute sensibilité dans le sérum et le LCR. Résultats.— Les taux de CRP sérique étaient deux fois plus élevés chez les sujets hypersomniaques (3,2 ± 0,7 mg/L, n = 25) que chez les sujets sains (1,4 ± 0,2 mg/L, n = 165, p < 0,002), mais cette différence disparaissait après ajustement pour le sexe, l’âge et l’index de masse corporelle. Les taux de h-CRP dans le LCR n’étaient pas différents entre les deux groupes (7,7 ± 1,2 g/L, n = 71 versus 12,1 ± 4,95 g/L, n = 57, p = 0,35). Les taux de CRP dans le LCR étaient corrélés positivement avec les taux sériques de h-CRP, et la même constante de transfert entre les deux groupes. Conclusions.— La normalité de marqueurs inflammatoires de haute sensibilité chez des hypersomniaques ne soutient pas l’hypothèse d’une origine inflammatoire ou auto-immune de cette maladie. Contact :
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51 P20 Découplage de l’activité thalamocorticale pendant le sommeil paradoxal chez l’Homme C. Hermand, H. Bastuji, M. Magnin (Lyon) Alors que le sommeil paradoxal (SP) est caractérisé par une prédominance d’activités rapides au niveau du cortex, une étude récente (Magnin et al., 2004) a montré que le pulvinar médian (PuM) du thalamus présentait une activité delta. Ce résultat va à l’encontre de l’hypothèse selon laquelle les activités thalamiques et corticales seraient couplées quel que soit l’état de vigilance. L’activité delta étant discontinue et interrompue par des périodes d’activités rapides, cette étude cherche à préciser son évolution temporelle et son interaction avec l’activité corticale concomitante. L’activité EEG intracrânienne a été étudiée dans le cortex et différents noyaux thalamiques chez 13 patients épileptiques. L’activité delta occupait 67 % du SP et l’augmentation de sa durée au cours des phases successives de SP pourrait refléter l’influence du facteur circadien sur cette activité. Les mouvements oculaires rapides apparaissaient lors des périodes delta et d’activités rapides, mais survenaient plus souvent (83 %) en période delta. Enfin, l’activité delta thalamique était, pendant le SP, cohérente avec l’activité de certaines régions corticales au sein des cortex pariétal et occipital, insulaire et hippocampique. L’activité thalamique était jusqu’ici supposée être similaire pendant l’éveil et le SP. Cette hypothèse était difficile à concilier avec les seuils d’éveil élevés du SP. L’existence de basses fréquences au niveau du thalamus étant considérée comme une entrave au transfert de l’information vers le cortex, nos résultats seraient à même de résoudre cette contradiction. Par ailleurs, cette activité delta thalamique pourrait interférer avec les activités rapides corticales induisant ainsi les bizarreries de l’activité onirique. Contact :
[email protected] P21 Étude d’une population de patients d’hypersomnie idiopathique C. Vernet, M. Minz, E. Konofal, I. Arnulf (Paris)
atteints
Objectifs.— L’hypersomnie idiopathique est mal caractérisée et de mécanisme inconnu. Nous proposons d’en étudier les aspects cliniques et neurophysiologiques. Méthodes.— Cent onze patients atteints d’hypersomnie idiopathique, âgés de 35,2 ± 11,7 ans (63 % de femmes) ont bénéficié d’un enregistrement polysomnographique de 48 h (nuit 1, test itératif de latence d’endormissement (TILE) et 24 h d’enregistrement continu ad libitum). Parmi eux, 39 ont rempli un questionnaire (somnolence, ivresse de sommeil, hallucination, paralysie du sommeil, typologie circadienne, fatigue, humeur et anxiété) ainsi que 11 sujets sains. Résultats.— Les patients présentaient un temps de sommeil total sur 24 h de 674 ± 88 min, l’efficacité du sommeil était de 90,1 ± 7,3 %. Un tiers d’entre eux présentait encore
52 du sommeil lent profond pendant le dernier cycle de sommeil. La latence d’endormissement aux TILE était de 8,7 ± 4,0 min. Seulement 51 patients avaient des latences au TILE < 8 min (sensibilité : 46,2 %). Les patients rapportaient peu d’hallucinations (18 %) et de paralysies du sommeil (27 %) mais un grand nombre une ivresse de sommeil (91 %) et des siestes non rafraîchissantes (72 %). Par rapport aux sujets sains, les sujets hypersomniaques étaient plus somnolents (Epworth : 15,4 ± 3,4 versus 9,7 ± 2,9, p < 0,0001), plus fatigués (FSS : 3,5 ± 0,9 versus 2,9 ± 0,8, p = 0,08), plus déprimés (6,5 ± 4,0 versus 4,2 ± 3,0, p = 0,08) mais sans différence de typologie circadienne, ni de score d’anxiété. Conclusions.— Dans plus de la moitié des cas les TILE sont normaux. La faible propension à l’endormissement rapide diurne des hypersomniaques suggère que l’éveil est plus stable dans l’hypersomnie que dans la narcolepsie. Les systèmes circadiens semblent intacts. Contact :
[email protected] P22 Disparition du sommeil paradoxal réversible sous traitement au cours d’une encéphalite limbique à anticorps anticanaux potassiques voltage-dépendants M. Bataillard, J. Charbonneau, C. Méric, C. Vauthrin, C. Clerc, P. Richard (Montbéliard) Introduction.— Les canaux potassiques voltagedépendants (CPVD) sont impliqués au niveau cérébral dans les mécanismes du sommeil. Ainsi une mutation du gène Shaker (codant pour une subunité des CPVD) provoque une réduction extrême du sommeil chez la drosophile. Nous rapportons les profondes modifications du sommeil chez une patiente atteinte d’une encéphalite limbique auto-immune par anticorps anti-CPVD. Observation.— Une patiente de 63 ans, aux antécédents de diabète de type 2 et d’hypothyroïdie présenta plusieurs crises comitiales tonicocloniques généralisées et une amnésie sévère rétrograde et antérograde. Il fut mis en évidence une hypothermie et une hyponatrémie. L’IRM cérébrale montra une atrophie hippocampique et des anomalies hyperintenses des structures mésiotemporales sur les séquences FLAIR. L’évolution fut marquée par des épisodes d’agitation avec somnolence. L’enregistrement du sommeil révéla une disparition des cycles au cours de la nuit et l’absence de sommeil paradoxal. Les taux très élevées d’anticorps anti-CPVD (1721 pM, N < 100) confirmèrent le diagnostic d’encéphalite limbique auto-immune. Sous traitement immunomodulateur la symptomatologie régressa de fac ¸on spectaculaire, ainsi l’organisation par cycle et le sommeil paradoxal réapparurent. Discussion.— Cette observation confirme que des troubles sévères du sommeil peuvent observés au cours des encéphalites limbiques par anticorps anti-CPVD. Au cours de cette pathologie il a déjà été rapporté des troubles du comportement en sommeil paradoxal et des insomnies avec phases de sommeil paradoxal anormales. Le mécanisme précis de ces troubles reste à déterminer. Contact :
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Abstracts/Abstracts P23 Les petites fibres nerveuses sont-elles impliquées dans le SJSR idiopathique ? L. Tyvaert, E. Laureau, J.-P. Hurtevent, J.-F. Hurtevent, P. Derambure, C. Monaca (Lille) Introduction.— Le syndrome des jambes sans repos (SJSR), est une pathologie se manifestant par des troubles sensitivomoteurs. Alors que l’association neuropathie périphérique et SJSR secondaire apparaît courante, elle est moins évidente dans le cadre du SJSR idiopathique. Les troubles sensitifs évoqués par les patients, même dans une forme idiopathique, évoquent pourtant une atteinte des petites fibres nerveuses. Méthodes.— Dix patients atteints de SJSR idiopathique (durée de la maladie : 11,4 ± 12 ans, score de gravité de l’IRLSSG : 23,4 ± 8) ont été explorés dont cinq avaient une histoire familiale. Les résultats biologiques, l’examen neurologique et l’étude des vitesses de conductions nerveuses sensitives des membres inférieurs étaient normaux. Les petites fibres nerveuses ont été explorées à travers l’étude du réflexe cutanéosympathique (RCS) et des potentiels évoqués laser (PEL) (laser YAG). Les résultats ont été comparés à ceux de dix sujets sains. Résultats.— Le seuil nociceptif était de 293 ± 62 mJ pour les patients et de 333 ± 77 mJ pour les sujets sains. Concernant les patients, les latences de N2 et P2 étaient respectivement de 208 ± 25 ms et de 366 ± 51 ms. L’amplitude de N2 P2 était de 19 ± 6 mV. Le RCS était normal chez les patients. Concernant ces deux explorations, aucune différence significative n’a été retrouvée entre les deux groupes. Discussion et conclusions.— L’exploration des petites fibres nerveuses était normale dans ce groupe de patients atteints de SJSR idiopathique. Dans cette forme, même si les patients rapportent des troubles sensitifs, les mécanismes physiopathologiques semblent indépendants du système nerveux périphérique. Le système nerveux central pourrait être impliqué dans le SJSR idiopathique. Contact :
[email protected] P24 Perception de la sévérité du SJSR au cours des étapes de la vie reproductive de la femme I. Ghorayeb, B. Bioulac, C. Scribans, F. Tison (Bordeaux) Le taux de prévalence du syndrome des jambes sans repos (SJSR) dans les pays occidentaux varie entre 7,2 et 11,5 % de la population générale. Dans ces enquêtes, une prépondérance féminine a été clairement démontrée avec des estimations de prévalence allant de 9 à 14,2 % des femmes et de 5,4 à 9,4 % des hommes. Si, comme pour la migraine, les hormones sexuelles féminines contribuent à cette forte prévalence féminine alors celles-ci peuvent également intervenir pour influencer la sévérité du SJSR. Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons adressé un questionnaire aux adhérentes de l’Association franc ¸aise des personnes affectées par le SJSR. Entres autres, des infor-
R´ esum´ es/Abstracts mations concernant l’histoire et les antécédents familiaux du SJSR, la vie reproductive des patientes, l’utilisation de moyen de contraception et d’hormonothérapie substitutive étaient collectées. Cinq cent trente-six patientes ont répondu positivement aux quatre critères diagnostiques du SJSR et ont complété l’échelle de sévérité du SJSR. Les sujets ayant eu au moins un enfant avaient un score moyen de sévérité plus élevé que ceux sans enfants et 23 % des patients ont perc ¸u une majoration de leurs symptômes pendant la grossesse. Une aggravation de la symptomatologie du SJSR était rapportée par 31 % des patientes non ménopausées et 76 % des patientes ont noté une augmentation de la sévérité du SJSR après la ménopause. L’analyse multivariée a cependant trouvé une corrélation uniquement entre des scores élevés de sévérité et un âge de début précoce du SJSR. Le facteur hormonal féminin n’apparaît pas jouer un rôle majeur dans la sévérité du SJSR. Les auteurs remercient les membres de l’AFSJR pour leur aimable participation à cette enquête. Contact :
[email protected] P25 Troubles du comportement moteur en sommeil paradoxal chez les patients avec un syndrome parkinsonien de la Guadeloupe, une taupathie V. Cochen De Kock (Toulouse), A. Lannuzel, S. Verhaeghe (Pointe-à-Pitre), E. Roze, M. Ruberg, J.-P. Derenne, J.-C. Willer, M. Vidailhet, I. Arnulf (Paris) Les troubles du comportement moteur en sommeil paradoxal (TCMSP) sont fréquents dans les synucléopathies, mais rares dans les taupathies. Le syndrome parkinsonien de la Guadeloupe (Gd-PSP) est une taupathie qui ressemble à la paralysie supranucléaire progressive (PSP), atteignant principalement le mésencéphale, qui semble être secondaire à l’ingestion de corossol (fruit tropical contenant de l’annonacine, toxique pour les mitochondries) et au cours de laquelle les patients rapportent fréquemment une insomnie, des mimes de rêves et des gestes violents au cours de leur sommeil. Nous avons interrogé et enregistré en vidéopolysomnographie neuf patients présentant un Gd-PSP et comparé leurs résultats (paramètres de sommeil, sommeil paradoxal sans atonie et TCMSP) à ceux obtenus chez des patients présentant une maladie de Parkinson, une PSP et chez des témoins appariés pour l’âge, le sexe et le handicap moteur. Nous avons observé des TCMSP chez 78 % des Gd-PSP, 44 % des patients avec maladie de Parkinson, 33 % des patients avec PSP et chez aucun sujet témoin. Le pourcentage de temps passé sans atonie était plus important chez les patients avec Gd-PSP que chez les sujets témoins (membres, 8,3 ± 8,7 % versus 0,1 ± 0,2 %, menton 24,3 ± 23,7 % versus 0,7 ± 2,0 %), mais ne différait pas de celui observé dans les autres groupes. Bien que le Gd-PSP soit une taupathie, la plupart des patients présentant cette maladie ont des TCMSP. Cela suggère que c’est la localisation des lésions plutôt que leur nature qui intervient dans la genèse des TCMSP. Enfin,
53 l’annonacine pourrait être utilisée pour créer un modèle animal de TCMSP associé à un syndrome parkinsonien. Contact :
[email protected] P26 Éveils nocturnes paroxystiques induits par un antidépresseur dans le cadre d’une sclérose en plaques Stéphane Noël (Belgique) Il s’agit d’un patient de 26 ans, adressé par son psychiatre au laboratoire du sommeil pour une insomnie se caractérisant par des éveils paroxystiques depuis l’introduction d’un traitement par paroxétine. Le patient souffre d’une dépression réactionnelle à des problèmes professionnels et d’un syndrome des jambes sans repos. Le seul antécédent médical est une intoxication aiguë dans l’adolescence au « SASSI » (détachant, à base de trichloréthylène), dont il ne garde aucune séquelle. Le patient se plaint de mouvements involontaires brusques en flexion du tronc apparaissant en soirée, deux à trois jours après la prise de l’antidépresseur. Il ressent une intense fatigue physique et intellectuelle, mais n’est pas somnolent (score de l’échelle d’Epworth égal à 4). Le traitement par paroxétine entraîne une exacerbation du syndrome des jambes sans repos. L’examen neurologique est strictement normal. L’examen biologique, l’EEG standard et les potentiels évoqués somesthésiques, visuels, auditifs et moteurs se révèlent normaux. Une RMN de l’encéphale met en évidence des lésions démyélinisantes de la substance blanche et l’examen du LCR, des bandes oligoclonales en faveur du diagnostic de sclérose en plaques. L’enregistrement de la nuit de sommeil met en évidence des éveils paroxystiques, de moins de 10 s, suivis parfois d’une certaine confusion, associés à des mouvements involontaires des bras de type myoclonique et des mains de type choréique. Ces événements moteurs surviennent pratiquement toutes les deux à trois minutes, exclusivement en sommeil NREM (surtout en stade 2). L’EEG de sommeil n’a pas mis en évidence de graphoéléments épileptiques. Contact :
[email protected] P27 Fatigue, somnolence, troubles respiratoires nocturnes chez des patients victimes de traumatismes crâniens sévères A. Mac Leod, G. Chaumet, P. Sagaspe, J. Taillard, M.-A. Quera-Salva, J.-M. Mazaux, C. Valtat, B. Bioulac, P. Philip (Bordeaux France) Liens somnolence, fatigue, évènements respiratoires nocturnes chez des patients victimes de traumatismes crâniens sévères. PSG, échelle Epworth, échelle fatigue Krupp, TME. Population : 19 patients TC sévères (moyenne âge [±SD] = 32 ± 11 ans), index apnée/hypopnée [±SD] = 6,7 ± 7,6, ESS [±SD] = 7,7 ± 4,3, fatigue chronique subjective [±SD] = 18,3 ± 7,2) ont été recrutés. Six patients
54 recevaient anti-epileptiques et/ou antidépresseurs. Treize patients présentaient évènements respiratoires nocturnes (moyenne IAH [±SD] = 12,3 ± 8,4). Onze patients : endormissements au cours des TME (moyenne latence d’endormissement = 30,20 mn). Les patients plus âgés tendent à présenter un IAH supérieur en comparaison des plus jeunes (moyenne d’âge [±SD] 37,9 ± 12,35 versus 27,68 ± 7,12 ; test de Student, t = 2,79, p < 0,01). Les patients qui ont présenté de la somnolence au dernier TME rapportent un niveau de fatigue plus élevé que les patients exprimant moins de fatigue (moyenne EIF [±SD] = 22,27 ± 8,9 versus 15,88 ± 4,86 ; test de Student, t = 2,5, p < 0,05). Les scores aux échelles subjectives de somnolence et de fatigue de Krupp corrèlent (Spearman, r = 0,409, p < 0,05). Les patients traités pharmacologiquement ne présentent pas plus d’épisodes de somnolence au cours des TME que les patients non traîtés (Khi2 = 1,75, n.s.). La somnolence peut expliquer la plainte fatigue chez les patients victimes de TC. Les mesures subjectives et objectives de somnolence sont associées à une importante fatigue. Nos patients semblent présenter une prévalence élevée de troubles respiratoires nocturnes qui ne sont associés ni à une somnolence excessive diurne, ni aux critères diagnostiques du SAS. Lien, atteintes cérébrales et SAS à explorer dans études futures, CAT chez les TC ? Contact :
[email protected] P28 Neurobiologie de l’insomnie Adrien J., Garma L. (Paris) L’insomnie est la plainte la plus fréquente concernant le sommeil, mais sa physiopathologie reste largement inconnue. L’identification récente de nouveaux systèmes neuronaux impliqués dans les régulations veille—sommeil permet d’éclairer les mécanismes à la base des similitudes et des différences entre l’insomnie psychophysiologique (IP) et l’insomnie associée à un trouble dépressif majeur (ID). Toutes deux se caractérisent par des difficultés d’endormissement, une fragmentation du sommeil, des réveils nocturnes, et un sommeil non récupérateur. S’y ajoute une diminution du contraste entre les fréquences EEG delta et beta pendant le sommeil lent (SL) et le sommeil paradoxal (SP). Ces altérations seraient liées à un déséquilibre de la « bascule veille—sommeil » par : (1) hyperactivité des systèmes d’éveil : cholinergique, glutamatergique, histaminergique, axe du stress ; (2) hypoactivité des systèmes d’endormissement : GABAergique ou à adénosine, ce dernier étant impliqué dans la fragmentation et le déficit homéostasique du sommeil. L’architecture du sommeil est profondément modifiée dans l’ID mais pas l’IP. C’est la « bascule SL—SP » qui serait ici en cause, avec : (1) pour les déficits en SL, une insuffisance des régulations GABAergique, adénosinergique et sérotonergique (5-HT2) ; (2) pour l’augmentation de la « pression de SP », une hypercholinergie et une diminution des tonus sérotoninergique et hypocrétinergique. En conclusion, les corrélats neurobiologiques de l’insomnie suggèrent que l’IP est liée surtout à une forte pression de l’éveil conduisant à un échec du sommeil. Au
Abstracts/Abstracts contraire, l’ID serait associée à des dérégulations profondes des processus de sommeil, impliquées également dans la physiopathologie dépressive elle-même. Contact :
[email protected] P29 Amélioration des troubles du sommeil chez les seniors par un programme d’éducation à la santé C. Gauriau (Boulogne Billancourt), T. Raffray, M. Elbaz (Paris), B. Corman (Boulogne-Billancourt), D. Léger (Paris) La prévalence des troubles du sommeil augmente avec l’âge et ces troubles concerneraient, selon les enquêtes, entre 20 et 40 % des personnes de plus de 60 ans. Les altérations du sommeil les plus courantes sont : un allongement de la latence d’endormissement, des réveils nocturnes plus fréquents et plus longs, une avance de phase. Pour améliorer le sommeil des seniors, un programme d’éducation à la santé a été mis au point. Il comprenait une évaluation du sommeil pendant neuf jours à l’aide d’un agenda du sommeil et d’un actimètre de poignet, une journée de formation sur les comportements et l’hygiène du sommeil, suivie d’une nouvelle évaluation objectivant les bénéfices obtenus. Sur les 26 participants âgés en moyenne de 68 ± 1 ans ayant rempli les différents critères d’inclusion, 14 souffraient d’insomnie avec une durée des réveils nocturnes égale ou supérieure à 1 h et/ou une latence d’endormissement égale ou supérieure à 30 min. Ils déclaraient dormir 5h58 par nuit en moyenne avec une efficacité du sommeil de 73 %. Les 13 autres, non insomniaques, se plaignaient également de la qualité de leur sommeil et déclaraient dormir 6h06 en moyenne avec une efficacité du sommeil de 87 %. Après la formation, les insomniaques ont augmenté de 24 à 33 min en moyenne leur temps de sommeil sans modifier le temps passé au lit. Les non-insomniaques ont également augmenté la durée de leur sommeil de 18 à 47 min en restant au lit plus longtemps et en maintenant une efficacité du sommeil proche de 88 %. Cette étude d’intervention comportementale montre qu’un programme d’éducation couplé à une évaluation du sommeil améliore sensiblement la durée du sommeil des seniors. Contact :
[email protected] P30 Recherche de mise en évidence de l’effet de Seriane® dans un protcole d’aide au sevrage progressif des benzodiazépines et molécules apparentées à visée hypnotique E. Mullens (Albi), P. Bruel (Castres), J.-P. Becq (Toulouse), J.-P. Boyes (Seysses), C. Burguier, P. Montandreau (Toulouse) Objectif.— Rechercher l’effet de Seriane® dans un protocole d’aide au sevrage des benzodiazépines (BZD) à visée hypnotique en médecine de ville. Méthode.— Quatre médecins généralistes ont inclus dix consommateurs chroniques de BZD désirant se sevrer. F = 8,
R´ esum´ es/Abstracts H = 2. Âge médian : 64 ans, tous inactifs. Protocole : suivi médical régulier, baisse progressive par palier de 1/2 dose de la BZD, conseils comportementaux d’hygiène du sommeil (restriction du sommeil, contrôle du stimulus), enregistrement ambulatoire du sommeil par actimétrie et traitement par Sériane® 2 × 300 mg/j pendant cinq semaines. Paramètres étudiés : évolution des paramètres du sommeil, de l’anxiété (échelle de Fard) et des signes de sevrage (échelle de Lader). Auto-évaluation du stress (échelle PSS14 de Cohen, cortisol urinaire) et de la qualité de vie (SF12). Résultats.— Sevrage total 70 %, diminution significative dose 20 %, échec de sevrage 10 %. Chez neuf patients : absence de signe de sevrage, stabilité du score d’anxiété, du niveau de stress et de l’indice d’efficacité du sommeil à l’actimétrie. L’analyse de la qualité de vie (SF12) est concordante pour l’ensemble des paramètres avec amélioration (NS) notamment sur le pôle cognitif. Tolérance de l’étude : absence d’effet indésirable inattendu ou grave. Conclusions.— Il paraît possible de proposer un sevrage total ou partiel du traitement par une BZD hypnotique dans le cadre d’un contrat thérapeutique impliquant une diminution progressive par paliers de deux semaines, une substitution de la BZD par Seriane® , des conseils d’hygiène du sommeil, un suivi régulier du patient par le médecin généraliste lors de chaque palier. L’actimètre est un outil pratique pour objectiver l’évolution de l’efficacité du sommeil pendant le sevrage. Contact :
[email protected] P31 Étude rétrospective de la prise en charge de 154 patients souffrant d’insomnie chronique I. Poirot, C. Salomez, J.-M. Jacquesson, P. Derambure, M. Goudemand (Lille) Introduction.— Les insomnies chroniques représentent un trouble fréquent dans la population (10 à 30 %), motif d’une consommation abusive d’hypnotiques. Les thérapies cognitivocomportementales (TCC) présentent une alternative intéressante. Résultats.— Cent cinquante-quatre patients, de 17 à 70 ans (moyenne, 46 ans), souffrant d’insomnie chronique, adressés par leur médecin généraliste, ont été rec ¸us en consultation spécialisée. Nous avons recherché une étiologie organique, psychiatrique (critères du Mini DSM IV : 36 % des patients présentaient un syndrome dépressif majeur ; 33 %, un trouble anxieux ; 14 %, une dépendance à une substance ; 14 %, une insomnie primaire). Le diagnostic d’insomnie chronique (12 %, problèmes d’endormissement ; 40 %, éveils nocturnes ; 48 %, insomnies mixtes) répondait aux critères de l’ICSD : insomnie psychogène (49 %), insomnie psychophysiologique (13 %), insomnie psychogène associée à une dépendance aux hypnotiques (30 %), dépendance aux hypnotiques (8 %). Quel que soit le type d’insomnie, la majorité des patients recevaient un traitement sans discrimination (69 % ; 53 % des benzodiazépines, 16 %, des hypnotiques de dernière génération) (test du chi-2). Une prise en charge spécifique (sevrage, antidépresseurs, TCC), en fonction de l’étiologie de l’insomnie a montré une amélioration signi-
55 ficative des paramètres du sommeil (efficacité subjective, calendrier de sommeil ; Anova). Conclusions.— Cette étude pose le problème du défaut de diagnostic et de la prise en charge non spécifique de l’insomnie chronique, privilégiant ainsi la consommation excessive et au long cours des psychotropes à visée hypnotique. Les données de la littérature sont pourtant en faveur des thérapies cognitivocomportementale : alors, que faire ? Contact :
[email protected] P32 Analyse automatique du sommeil à partir d’une unique dérivation EEG : comparaison des analyses automatique et visuelle chez le patient M. Herman-Stoïca (Créteil), C. Berthonier (Paris), X. Drouot (Créteil), P. Berthomier, J. Prado (Paris), J. Mattout (London, GB), F. Goldenberg, O. Benoit, M.-P. d’Ortho (Créteil) Introduction.— Dans un contexte de dépistage à domicile des troubles du sommeil (réduction des temps d’installation et de scorage des polysomnographies), nous avons mis au point un logiciel d’analyse automatique utilisant une seule dérivation EEG, ASEEGA. L’objectif de cette étude était de comparer les analyses visuelle et automatique chez les patients, après avoir validé cet outil chez le sujet sain. Méthodes.— Quinze patients ont été inclus. Le scorage visuel a été réalisé indépendamment par deux experts selon les règles de R&K. Le logiciel a analysé le signal provenant de la dérivation Cz-Pz. Un hypnogramme de référence à quatre états (veille, SP, S1—S2, S3—S4) a été construit en ne retenant que les époques de consensus entre experts. La concordance époque par époque entre cette référence et l’analyse automatique, ainsi que les sensibilité, spécificité, valeurs prédictives positive (VPP) pour chaque état de sommeil, et le coefficient kappa ont également été calculés. Résultats.— Sur 16267 époques, 2585 ont été rejetées (artefact, « movement time » ou désaccord entre experts). La concordance époque par époque était de 81 %. Les sensibilité/VPP ont été (%) de 84/95 pour la veille, 72/82 pour le SP, 84/72 pour S1—S2 et 78/82 pour S3—S4. La valeur du kappa était de 0,75. Conclusions.— Après la validation chez les sujets sains, nos résultats présentés ici montrent que le logiciel ASEEGA est également fiable chez les sujets dont le sommeil est perturbé, et qu’il pourrait être utilisé dans le cadre de dépistage des troubles du sommeil en ambulatoire. Contact :
[email protected] P33 Représentation du débit respiratoire estimé du patient sous machine à deux niveaux de pression C. Freycenon, J. Boissineau, J. Pinguet (Sainte Gemmes sur Loire). Sur le circuit d’une machine à deux niveaux de pression (BIPAP), le débit (Dm) mesuré au pneumotachographe de Fleisch, donne, aux fuites près, le débit d’air respiré par le
56 patient. Toutefois le débit de fuite (Df) peut s’avérer important, variable dans le temps et fonction de la pression au masque. Il peut donc modifier l’interprétation des cycles respiratoires. Nous avons caractérisé le débit patient estimé (De) en modélisant Df et en caractérisant son évolution en fonction du temps avec l’aide de quatre critères. Une évolution affine de la forme Df = Kf × Pm + Df0 répond aux exigences. Kf et Df0 sont deux valeurs à déterminer et De = Dm − Df. De est une fonction du temps à valeur moyenne nulle ce qui détermine Df0. Df0 est une fonction lentement variable avec le temps, elle évolue avec Kf qui reste à évaluer. Deux grandeurs mesurées en polygraphie ventilatoire sont corrélées à De : l’élongation des sangles thoracoabdominales et l’intensité acoustique provenant du débit d’air trachéal. Un critère de forme intervient lorsque le patient répond aux sollicitations de pression par un retour exponentiel à l’équilibre suivant un modèle élastique avec frottements. Un quatrième critère limite la plage de variation de Df. Ces critères cernent au mieux la valeur de Kf et déterminent alors De en fonction du temps. De permet de reconstruire les cycles respiratoires, de calculer les volumes courants et de comptabiliser les apnées et les hypopnées suivant les règles de la Task Force. De et Pm caractérisent l’asynchronisme éventuel entre le patient et la BIPAP. Les résultats sont en accord avec la lecture et doivent être validés par d’autres mesures (poumon artificiel, sangles étalonnées. . .). Contact :
[email protected] P34 Amélioration de la vigilance diurne objective au cours du syndrome d’obésité-hypoventilation (SOH) traité par ventilation non invasive nocturne N. Chouri-Pontarollo (Grenoble), J.-C. Borel (Meylan), R. Tamisier, B. Wuyam, P. Levy, J.-M. Pépin (Grenoble) Introduction.— Le traitement de référence du syndrome obésité-hypoventilation (SOH) est la ventilation non invasive nocturne (VNI). Les anomalies respiratoires nocturnes, la réduction de la commande ventilatoire, la somnolence diurne sont fréquemment décrits sans que leurs interrelations respectives soient bien comprises. Objectifs.— (1) Caractériser les troubles respiratoires nocturnes au cours de SOH et leur lien avec la commande ventilatoire, (2) évaluer les conséquences du SOH sur la vigilance diurne objective et subjective, (3) évaluer les effets de la VNI sur ces paramètres. Méthodes.— Avant et après cinq nuits de VNI, 15 patients (55 ± 9 ans ; IMC = 38,7 ± 6,1 kg/m2 ; PaCO2 = 6,3 ± 0,3 kPa) réalisaient une polysomnographie nocturne, une réponse ventilatoire au CO2 (RVCO2 ), une échelle d’Epworth et un test d’Osler. Résultats.— Les patients SOH présentaient à la fois un SAOS (AHI : 62 ± 32/h) et des phases d’hypoventilation en sommeil paradoxal (SP) (35 ± 33 % temps total de SP). Il existait une corrélation inverse entre la RVCO2 avant VNI et le pourcentage de temps passé en hypoventila-
Abstracts/Abstracts tion en SP (r = 0,54, p = 0,037). Les patients qui avaient une RVCO2 altérée (<1,5 l/min/mmHg) avaient une latence d’endormissement significativement plus basse que ceux dont la RVCO2 était normale (23 ± 14 versus 37 ± 8 min p = 0,05). La VNI améliorait les gaz du sang et corrigeait les troubles respiratoires nocturnes. La vigilance objective était significativement améliorée chez les patients qui avaient une RVCO2 abaissée (p = 0,04). Conclusions.— Dans le SOH, plus la réponse ventilatoire au CO2 est basse plus la proportion d’hypoventilation en SP et la somnolence diurne objective sont importantes. La VNI améliore ces paramètres. Contact :
[email protected] P35 Polysomnographie à domicile non surveillée : évaluation de la qualité technique en pratique quotidienne X.-L. Nguyen-Plantin, D. Rakotonanahary Dominique, B. Fleury (Paris) La miniaturisation des enregistreurs autorise techniquement la réalisation de polysomnographies (PSG) non surveillées en dehors du laboratoire. L’intérêt pratique de cette approche est évident étant donnée la prévalence des troubles respiratoires du sommeil. Elle a été validée au cours d’une enquête épidémiologique de grande ampleur, la Sleep Heart Health Study (SHHS)(Sleep 1998) grâce à une standardisation stricte de la pose et de l’interprétation des enregistrements. L’objectif de notre travail est d’évaluer la qualité des signaux obtenus par des PSG diagnostiques posées au laboratoire mais réalisées au domicile du patient en se basant sur les critères d’évaluation élaborés pour la SHHS. Matériels et méthodes.— Chacune des traces EEG (2), EMG, EOG, microphone (pression sus sternale), pression nasale, ceintures thoracique et abdominale, SaO2 , de 97 PSG consécutives réalisées avec un polysomnographe CID 102 (Cidelec, France) ont été analysées systématiquement par trois lecteurs selon les critères de qualité de la SHHS (Sleep 1998 ; 21 :759—67). Résultats.— Les résultats sont les suivants : • EEG (2), EMG, EOG, pression nasale, thorax, abdomen, SaO2 plus de 6 h : 35 % ; • EEG (1), EMG, EOG, pression nasale, thorax, abdomen, SaO2 plus de 5 h : 23 % ; • EEG (1), EMG, EOG, pression nasale, thorax ou abdomen, SaO2 plus de 5 h : 23 % ; • EEG (1), pression nasale ou thorax ou abdomen, SaO2 plus de 5 h : 7 % ; • EEG (1), pression nasale ou thorax ou abdomen, SaO2 plus de 4 h : 7 % ; • EEG (1), pression nasale ou thorax ou abdomen, SaO2 plus de 4 h : 3 %. Conclusions.— La PSG ambulatoire peut être utilisée en pratique clinique. Contact :
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R´ esum´ es/Abstracts P36 Une nouvelle méthode d’enregistrement du sommeil M.-F. Monge-Strauss (Paris), F. Porée, A. Kachenoura, C. Morvan, R. Le Guen (Paris) Les auteurs proposent une nouvelle méthode pour l’enregistrement des paramètres fondamentaux du sommeil à partir d’un nombre réduit de capteurs, ce qui en facilite l’utilisation. Les électrodes utilisées sont au nombre de quatre : en plus des électrodes classiques Fp1 et Fp2, on utilise deux « temporales antérieures » F 7 et F 8, en position plus basse que les classiques F7 et F8, situées à mi-distance d’une ligne reliant l’angle palpébral interne et le lobe de l’oreille. L’extraction et la reconstruction des signaux spécifiques (EEG, EMG, EOG et ECG) à partir du signal mélangé recueilli, se basent sur les principes de séparation aveugle des sources et d’analyse des composantes indépendantes ; la description de l’algorithme et des premiers résultats obtenus ont fait l’objet d’une publication précédente (F. Porée et al., IEEE Transactions on Information Technology in Biomedicine, 2006, 10,2:293—301). Les enregistrements ont été effectués pendant l’année 2003 lors de polysomnographies classiques, avec adjonction des électrodes F 7 et F 8, ce qui a permis de confronter le résultat obtenu par la nouvelle méthode à celui de l’analyse classique ; les interprétations ont été réalisées en aveugle à plusieurs mois d’intervalle par le même lecteur. Nous voudrions ici rediscuter ces résultats selon une approche plus clinique et en souligner l’intérêt non seulement en ambulatoire (ce qui était le propos initial) mais aussi dans certaines conditions cliniques difficiles comme chez les sujets déments. Contact :
[email protected] P37 Transfert par Internet des données de polysomnographie et d’observance de PPC A. Mas (Compiègne), J. Boissinot (Ste Gemmes/Loire), M. Berthelot, D. Monier (Les Ulis), S. Royant-Parola, S. Dagneaux (Morphée Gaches), P. Escourrou (Morphée Clamart) Objectif.— Créer un transfert automatisé des données issues des logiciels de traitement des enregistrements de sommeil et des machines de PPC vers un serveur web. Besoin.— Les PG et PSG commercialisés et les PPC éditent des résultats dans des formats très variés. Le but est de permettre l’échange de données dans le cadre de réseaux de soins ou de protocoles multicentriques et de standardiser les rapports d’observance et leur transmission par les prestataires. Méthodes.— Via un module additionnel, Cidelec permet d’exporter le contenu d’un dossier au format XML. Le fichier résultant comprend la liste des variables, sous formes résumée et complète en vue d’un traitement informatique. Les données sont ensuite par un connecteur externe configuré spécifiquement. La lecture des données exportées se fait par un navigateur standard, au sein d’un environnement sécurisé (HTTPS).
57 État du projet.— Actuellement, l’export en XML depuis Cidelec est opérationnel. Le connecteur est en cours de développement. La deuxième partie du projet, concernant les logiciels d’observance de PPC, est en cours. Un modèle de fiche a été élaboré avec des professionnels de santé, des constructeurs de machines de PPC et des prestataires. Cette fiche comporte les variables utilisées par tous les constructeurs et des variables optionnelles propres à chaque modèle de machine. Conclusion.— Le transfert entre Cidelec et le réseau Morphée sera bientôt fonctionnel. La partie concernant les logiciels d’observance de PPC n’en est qu’au développement. Ces applications sont potentiellement utilisables pour tous types de machines exportant les données dans un schéma XML standard (HL7 release2). Financé par MENRT « Usages de l’Internet » Contrat Morphée No 04L594. Contact :
[email protected] P38 Stratégie de surveillance médicale des travailleurs de nuit dans une entreprise de semiconducteurs N. Hoffmann, S. Busser, A. Faure, C. Mouysset, G. Cautie (Toulouse) Suite à la réorganisation des horaires de production de week-end et à la demande du CHSCT, le Service de santé au travail (SST) a mis en place une stratégie de surveillance médicale des travailleurs de nuit. Les nouveaux horaires de travail se répartissent sur les nuits du vendredi, samedi, dimanche : temps de présence de 34 h 35 mn, temps de travail effectif moyen de 29 h 05 mn. L’objectif du SST est de prodiguer aux opérateurs des conseils ciblés sur le sommeil et l’alimentation au décours des visites semestrielles. Un examen préalable au travail de nuit a permis d’éliminer des contre-indications et d’informer sur le risque encouru. Trois axes principaux sont évalués : • le sommeil, grâce à des questionnaires : le Horne et Otsberg pour la typologie circadienne, un questionnaire pour les troubles du sommeil, le Pichot à la recherche d’une fatigue, et l’Epworth pour une hypersomnolence diurne ; • l’hygiène alimentaire : interrogatoire, poids, IMC, TA, et les conduites addictives : consommation de tabac, alcool, café, hypnotiques ; • un syndrome de désadaptation au travail de nuit, par la recherche, à l’aide d’un interrogatoire ciblé et de l’examen clinique, de symptômes définis : asthénie, céphalées, vertiges, troubles digestifs, troubles de l’humeur, dépression, décompensation d’une pathologie préexistante. Des documents d’éducation sur sommeil, sieste, alimentation et vigilance au volant sont distribués pendant les visites. Cette approche permet au médecin d’anticiper et de suivre des difficultés d’adaptation au travail nocturne et de proposer d’éventuels reclassements en jour.
58 Un rapport collectif est soumis en CHSCT une fois par an. Notre étude s’étend aussi aux travailleurs en 3×8, horaires alternés et fixes. Contact :
[email protected] P39 La médecine du sommeil : une nouvelle spécialité clinique B. Gavoille, E. Mullens (Albi), M. Vidal (Toulouse) Introduction.— En France, la médecine du sommeil s’organise autour de centres spécialisés peu nombreux et saturés, pénalisant la qualité des soins et la recherche. Dans une thèse de médecine générale, nous avons observé comment un médecin diplômé du « sommeil et sa pathologie » peut soulager ces structures par une prise en charge en ambulatoire dans un cabinet de ville. Résultats.— Analyse de 299 patients ayant consulté pour la première fois entre le 1er septembre 2004 et le 1er septembre 2005. Deux cent soixante-dix-sept sont inclus : H 57 %, F 43 %, âge moyen 44 ans ± 15. Provenance : 57 % adressés par un généraliste, 18 % par un spécialiste pour un total de 103 médecins prescripteurs différents avec 1,4 motif de consultation par patient. Vingt pourcent sont en accès direct. Bilan.— Soixante-treize pourcent (n = 200) ont achevé leur bilan pour une moyenne de 1,2 examen complémentaire réalisé en ambulatoire dans 79 % des cas et ayant nécessité un complément d’exploration au laboratoire de sommeil dans 21 % des cas. Diagnostic (ICSD, 1990) : 88 % (n = 172) ont au moins un diagnostic (24 % en ont eu 2). En moyenne 1,4 diagnostic par patient. Troubles respiratoires du sommeil (48 %), insomnies (32 %), troubles du rythme circadien (7 %), troubles de l’éveil (5,5 %), SJSR et MPJS (4 %) et parasomnie (2,5 %). Le bilan de sommeil est négatif pour 4 %. Traitement : 88 % (n = 176) ont bénéficié d’un projet thérapeutique à raison de 1,3 traitement par patient. Trente-six pourcent ont eu une proposition de suivi au long cours dont 82 % en relation avec un syndrome d’apnées du sommeil. Conclusions.— Une organisation pyramidale de la médecine du sommeil, impliquant la participation d’un somnologue ambulatoire faisant le relais entre le premier recours et la médecine du sommeil institutionnelle permet de réduire de 79 % l’accès au centre de sommeil. Contact :
[email protected] P40 Somnologue libéral : le parcours du combattant I. Meney Essaber (Dax, France) Ouvrir en 2006 un lit de sommeil dans le cadre d’une installation libérale en secteur 1 représente un véritable « parcours du combattant » pour un médecin généraliste exclusif sommeil. Peu de médecins en France se sont lancés dans une telle aventure. Pourquoi, comment, est ce réalisable, est ce rentable pour la structure de soins ? Un lit, plusieurs ? Quel matériel choisir ? L’acheter, le louer ?
Abstracts/Abstracts Cette discipline, que nous aimerions être reconnue spécialité, manque de cadre et d’homogénéité. Combien de somnologues libéraux en France exercent la médecine du sommeil de fac ¸on exclusive ? Très peu. Pourquoi ? Par manque de reconnaissance par les caisses d’assurance maladie, par le conseil de l’ordre ou par les autres médecins comme les pneumologues ou les neurologues pratiquant cette discipline transversale. La pratique de cette médecine du sommeil implique des consultations trois à quatre fois plus longues que celles de nos confrères généralistes et pourtant elle sont rémunérées au tarif de base de 24 D . Le prix de journée ou GHS est en perpétuelle chute depuis 2005, les cliniques pourront elles longtemps encore accueillir un centre du sommeil ? Quelle est la législation en matière de sommeil ? Quel est le risque juridique pour le médecin face à un patient somnolent ? Le DIU est il indispensable ou seulement préconisé ? Trop de questions que nous nous sommes tous posées dans notre coin sans pouvoir y répondre. Nombre d’entre elles restent encore à élucider. Cette réflexion a aussi pour objectif de recenser puis fédérer les médecins voulant « faire » du sommeil. Ainsi nous saurons qui nous sommes et nous pourrons nous préparer de fac ¸on homogène à l’évaluation de nos pratiques professionnelles.Contact :
[email protected] P41 Protocole de surveillance du sommeil des salariés à horaires atypiques M. Delanoë (Albi), A. Cayrel (Rodez), A. Lacroix, Y. Esquirol (Toulouse), E. Mullens (Albi) L’objectif est de proposer aux médecins du travail, assurant le suivi de salariés ayant des horaires de nuit, un protocole rapide et simple d’emploi pour les alerter précocement sur une intolérance à un horaire de travail particulier ou une désadaptation globale. Cet outil de diagnostic se présente sous la forme d’un questionnaire distribué au salarié lors de la visite d’embauche, des visites périodiques, des visites de surveillance médicale spéciale ou renforcée. Il peut être utilisé dans toutes les situations d’horaires non standard. Il comprend deux parties : un questionnaire remis au salarié avant la visite médicale et un document d’interprétation pour le médecin du travail. Le cœur du questionnaire est constitué par les « alertes sommeil » qui sont obtenues à partir des réponses aux questions concernant les habitudes de sommeil en fonction des postes. Il s’agit de la durée du sommeil, de la latence d’endormissement, du nombre d’éveils au cours du sommeil, de la prise de somnifères et du score à l’échelle de somnolence d’Epworth. Une étude, réalisée dans une fromagerie auprès de seize salariés, a permis au médecin du travail d’apprécier la simplicité d’utilisation de ce protocole et a confirmé les données de la littérature sur la désadaptation au travail posté à partir de 40 ans. L’interprétation des « alertes sommeil » permet de sensibiliser le médecin du travail et les salariés aux risques induits par le travail à horaires atypiques. Il sera nécessaire de valider ce protocole, lors d’études comprenant un plus grand nombre de salariés. Aujourd’hui il doit permettre au médecin du travail d’apporter une
R´ esum´ es/Abstracts dimension supplémentaire aux visites médicales spéciales ou renforcées prévues par la législation tous les six mois. Contact :
[email protected] P42 Prévalence des accidents de la vie courante parmi une cohorte de patients suspects de présenter un trouble du sommeil mis en évidence à l’occasion d’un bilan de santé C. Scribans, D. Cugy, J.-L. Lenain, B. Léger, J. Paty (Bordeaux) Objectif.— Afin d’améliorer le dépistage des troubles du sommeil, un dépistage des troubles du sommeil a été instauré aux Centres d’examens de santé de Bordeaux et Cenon, Gironde, France. Méthode.— L’échelle de somnolence d’Epworth a été systématiquement proposée aux patients d’au moins 40 ans. Sont inclus les patients qui présentent un score supérieur à 16 ou un score supérieur à 11 avec au moins une réponse positive à trois items spécifiques associés. Afin de mesurer la prévalence des accidents de la vie courante, un questionnaire relatif aux accidents de la vie courante (AcVC) issu d’une enquête nationale [1] Résultats.— On note que 5,8 % (n = 545 patients) ont été dépistés durant la période de mars 2004 à mars 2005. Quarante-cinq pourcent (n = 245) ont accepté d’être pris en charge pour un avis diagnostique. On note que 38,7 % (n = 211) ont refusé de donner suite à leur dépistage. Les raisons de refus sont nombreuses mais celles le plus souvent mentionnées émanent du médecin traitant qui ne le juge pas nécessaire dans l’immédiat, du patient qui voit ses troubles du sommeil régularisées ou bien qui en refuse la prise en charge. On note que 16,3 % (n = 89) des patients sont perdus de vue. Trois cent vingt-deux patients (60 %) ont retourné le questionnaire AcVC. La prévalence des accidents de la vie courante parmi les patients dépistés est de 11 %. Aucune différence de prévalence n’est observée parmi les patients dépistés et diagnostiqués et les patients seulement dépistés. En revanche, une différence significative est mise en évidence entre la population de dépistés (11 %) et la population nationale (4,7 %) ; p < 10—6. Conclusion.— La prévalence de survenue des accidents de la vie courante parmi les patients dépistés est 2,5 fois supérieure à celle observée en population nationale. Contact :
[email protected] P43 Utilisation de l’actimétrie en santé au travail : un moyen pratique pour évaluer le rythme veille sommeil des chauffeurs collecteurs d’une coopérative laitière E. Mullens, M. Delanoë, C. Marty, M.-C. Lamasson (Albi) Lors des visites médicales périodiques d’une entreprise de collecte laitière, des salariés ont évoqué de la fatigue et des troubles du sommeil. Comme les tournées sont organisées en horaires décalés de jour et de nuit, une évaluation,
59 par actimétrie et grilles de sommeil, est décidée pour apprécier le retentissement de ces horaires sur la santé et la sécurité des sept chauffeurs poids lourds chargés de ces collectes. Les résultats doivent permettre d’objectiver les conséquences de ce type d’horaire, vis-à-vis des salariés et de la direction, et contribuer à une meilleure organisation du travail. La méthode se révèle peu contraignante, mais les chauffeurs se plaignent de la quantité de renseignements à noter sur la grille de sommeil. L’analyse des résultats confirme l’irrégularité et la désorganisation des rythmes veille—sommeil, plus marquées lors du ramassage de nuit. Les indices d’efficacité du sommeil et les rythmes circadiens sont perturbés chez la plupart des chauffeurs, même pour les plus jeunes. Toutefois l’enregistrement des seuls mouvements d’un sujet ne suffit à faire un diagnostic complet des troubles du sommeil et de la vigilance. Il faut, en cas de doute, compléter ces mesures par un bilan polysomnographique au laboratoire de sommeil. Cependant pour le médecin du travail, l’actimétrie et la grille de sommeil contribuent à formaliser les plaintes en relation avec le sommeil et la vigilance. Le bilan de cette étude suggère à l’employeur des modifications dans la rotation des alternances jour/nuit et aux salariés des conseils hygiénodiététiques et de gestion du sommeil. La collaboration entre le médecin du travail et le spécialiste du sommeil facilite une meilleure compréhension du rythme de vie des salariés. Contact :
[email protected] P44 État des lieux sur les troubles du sommeil et de l’éveil. À partir d’un sondage de médecins tarnais C. Goineau (Toulouse), E. Mullens (Albi), M. Vidal (Castres) Introduction.— Cette thèse de médecine générale étudie le degré de formation des médecins tarnais dans le domaine du sommeil et de l’éveil, de leur pratique et des pathologies rencontrées. Résultats.— Huit cent vingt questionnaires adressés aux médecins généralistes (MG) et à certains spécialistes (SPE) du TARN. Deux cent soixante-trois retours (32 %) : MG 49 %, SPE 51 %. Âge moyen 49 ans. F30 %, H70 %. Formation sur les troubles du sommeil en DCEM 23 %, TCEM 13 %. Durée moyenne 2h45. Autres : 48 % dont FMC 58 %. Interrogatoire : 22 % pose systématiquement la question « êtes-vous satisfait par votre sommeil ? » MG 17 %, SPE 22 %.32 % interrogent 1 patient/2, 68 % moins d’1 sur 3. Quatorze pourcent utilisent des outils d’évaluation : agenda 6 %, échelle d’Epworth 5 %. Vingt-sept pourcent ont recours à la polysomnographie. Quatre-vingts pourcent orientent vers un spécialiste dont 65 % somnologue, 40 % pneumologue, 22 % psychiatre, 14 % neurologue, 7 % ORL. Cadres diagnostiques cités : syndrome d’apnées du sommeil (SAS) 62 %, psychiatrie 47 %, insomnie 21 %, SJSR 9 %, narcolepsie 4 %, travail posté 3 %, hypersomnie idiopathique 1 %. Traitements notés : Psychotropes 52 %, conseils de sommeil 9 %, diététique 8 %, thérapies comportementales 2 %.
60 Pour le SAS 24 % citent la pression positive continue et 3 % les orthèses d’avancée mandibulaire. Soixante pourcent sont en attente d’une FMC : MG 71 %, SPE 50 %. Vingt pourcent sont intéressés par le congrès du sommeil. Conclusion.— La formation universitaire est insuffisante. Les diagnostics et les traitements des troubles du sommeil et de l’éveil spécifiques semblent mal connus. La demande de formation est réelle. Le recours à un somnologue et à un centre du sommeil est important mais cela pose le problème d’un accès saturé. Voir le poster « La médecine du sommeil, une nouvelle spécialité clinique ». Contact :
[email protected] P45 Les saturations en oxygene precedant les eveils sont plus basses chez les enfants decedes de mort subite du nourrissson (msn) P. Franco (Lyon), I. Kato (Nagoya Japon), S. Scaillet, J. Groswasser (Bruxelles Belgique), E. Montemittro (Rome Italie), J.-S. Lin, B. Kugener (Lyon), A. Kahn (Bruxelles Belgique) Objectif.— Les nourrissons décédés de mort subite (MSN) ont moins d’éveils corticaux et plus de réactions sous-corticales en sommeil agité, suggérant un processus d’éveil incomplet (Kato, Am J Respir Crit Care Med 2003). L’activation des réflexes sous-corticaux pourrait être un mécanisme de réponses à des épisodes répétés d’hypoxie. L’objectif de cette étude a été d’évaluer les saturations en oxygène précédant les réactions d’éveils spontanés chez les enfants MSN et des enfants témoins appariés. Méthode.— Douze enfants ont été enregistrés au laboratoire du sommeil quelques jours ou semaines avant leur décès. Les résultats de leurs polysomnographies de nuit ont été comparés avec ceux d’enfants témoins appariés pour le sexe, l’âge gestationnel, le poids à la naissance, la position du sommeil et l’âge au moment de l’enregistrement. Les réactions d’éveils ont été subdivisées en réactions souscorticales et éveils corticaux en fonction de la présence de modifications autonomiques et/ou EEG (Consensus sur les microéveils J Sleep Res 2005). Les réactions d’éveils correspondent à la somme des éveils corticaux et des activatons sous-corticales. La saturation en oxygène a été calculée sur une période de 10 s avant chaque réaction d’éveil en sommeil calme et en sommeil agité. Résultats.— En sommeil agité, les valeurs en oxygène précédant les éveils corticaux (p < .001) et les réactions sous-corticales (p = .013) sont plus basses chez les enfants MSN que chez les enfants témoins. Aucune différence significative n’a été mise en évidence pour les saturations en oxygène en sommeil lent. Conclusions.— Ces résultats suggérent une régulation anormale du contrôle respiratoire en sommeil agité chez le enfants décédés de MSN. Contact :
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Abstracts/Abstracts P46 Effet du tabagisme maternel sur la variabilité du rythme cardiaque du nouveau-né prématuré G. Thiriez, M. Bouhaddi, L. Mourot, F. Nobili, A. Menget (Besanc ¸on), P. Franco (Lyon), J. Regnard (Besanc ¸on) Introduction.— Le tabagisme maternel et la prématurité sont deux facteurs de risque de mort subite du nourrisson. Cet accident est associé à des anomalies du contrôle neurovégétatif de l’activité cardiaque. L’analyse de la variabilité du rythme cardiaque (VRC) est une technique non invasive qui donne des informations sur ce contrôle. Objectif.— Nous avons comparé la VRC de prématurés atteignant l’âge postconceptionnel de 33—34 SA, de mères fumeuses et non fumeuses. Nous avons aussi étudié l’influence de l’âge gestationnel de naissance sur la VRC. Méthode.— Il s’agit d’une étude comparative, contrôlée, prospective. Le signal ECG de 21 prématurés de mères non fumeuses et de 19 prématurés de mères fumeuses a été enregistré au cours du sommeil à 33—34 SA, à plat sur le dos puis après redressement de 20◦ . Des séries de 235 à 284 RR successifs ont été extraites pour une analyse spectrale. Résultats.— Dans le groupe « témoin » des enfants de mères non fumeuses, les valeurs de RR et de variabilité globale étaient plus basses pour les enfants nés plus prématurés. Lorsque les mères fument on ne retrouve pas cette corrélation pour la fréquence cardiaque. Ensuite, la variabilité à basse fréquences (BF/PT), témoin de l’activité du système orthosympathique, était significativement plus basse dans le groupe avec mères fumeuses (médiane 8/15,5 %, p = 0,01). Enfin, le redressement de 20◦ n’a pas modifié les indices de VRC. Conclusions.— Le tabac semble modifier la maturation physiologique du contrôle neurovégétatif de l’activité cardiaque du fœtus. Nous faisons l’hypothèse que la plus faible valeur de BF/PT observée dans le groupe des mères fumeuses est liée à une moindre synthèse des catécholamines lorsque le fœtus est exposé à la nicotine. Contact :
[email protected] P47 Observation sur une maladie nerveuse, avec complication d’un sommeil, tantôt léthargique, tantôt convulsif (1786) Par M. de Beauchêne, 1786 En remontant les étapes de la connaissance et les concepts élaborés par nos aînés, on reste impressionné, souvent admiratif, par leur extraordinaire perspicacité et la profondeur de leur réflexion mises en oeuvre tant dans la recherche des causes que dans la description des tableaux cliniques des maladies et notamment celles du système nerveux. À titre d’exemple, pendant l’année 1786, Edmé Pierre Chauvot de Beauchêne (1749—1824) publia l’histoire d’une jeune femme souffrant d’accès de somnolence prolongés, accompagnés d’hyperphagie et d’autres troubles du comportement. Des fragments de ce beau texte sont proposés ici. (L’intégralité est en libre accès à http://baillement.com/lettres/klein levin.html) (et son
R´ esum´ es/Abstracts pdf). Je suis heureux de pouvoir présenter ce texte aux membres de la SFRMS et de leur demander si cette jeune femme souffrait d’un syndrome de Kleine—Levin, décrit, « pour la première fois », par W. Kleine en 1925 et M. Levin en 1936. Le syndrome de Kleine—Levin est une pathologie, d’étiologie encore imprécise, touchant préférentiellement des adolescents, caractérisée par des épisodes récurrents de sommeil durant plusieurs jours, alternant avec des périodes d’hyperphagie et des changements psychocomportementaux. Les attaques récidivent tous les un à six mois et durent de deux à quinze jours. Entre les épisodes aigus, les symptômes s’amendent complètement pour disparaître, le plus souvent, définitivement à l’âge adulte. Cette pathologie peut aisément être confondue avec d’autres troubles neurologiques, métaboliques ou psychiatriques. Contact :
[email protected] P48 Troubles de rythmes circadiens chez les enfants non aveugles. Évaluation — Resynchronisation par mélatonine ou l-tyrosine J. Paty, D. Cugy, A. Mac Leod, J.-M. Pedespan, C. Selves, M. Montaudon (Bordeaux) Les troubles du rythme circadien chez l’enfant sont bien identifiés dans les cas de cécité avec lésion du faisceau optochiasmatique. Ils sont en revanche peu documentés en dehors de ce cadre excepté le syndrome de Smith Magenis. À propos de 15 observations effectuée en 2005 et 2006 chez des enfants de 2 à 10 ans, nous indiquons l’intérêt de l’étude des rythmes circadiens du fait des problèmes posés en termes de tolérance familiale et physiopathologiques. Nous avons été amenés à étudier les syndromes suivants : syndrome d’Angelman (3 cas) ; syndrome de Rett (1 cas) ; syndrome d’hyperkinésie avec déficit attentionnel (3 cas) ; syndrome de retard de phase (2 cas) ; anomalie neurologique avec microcéphalie (2 cas) ; narcolepsie (1 cas) ; autisme infantile (2 cas). Dans chaque cas l’évaluation a été faite par agenda du sommeil, actimétrie et cycle de 6 sulfatoxymélatonine urinaire sur 24 h. Des troubles majeurs des rythmes circadiens ont été mis en évidence, de type : retard, inversion de phase ou désynchronisation. Une prise en charge par l-tyrosine et mélatonine a été systématiquement proposée. Sur le plan pratique on peut retenir : • les troubles du rythme circadien ont un intérêt majeur dans la tolérance familiale chez l’enfant handicapé, d’autant plus que des corrections simples peuvent être proposées ; • en dehors des facteurs photiques une sensibilité « neurochimique » peut être invoquée dans le domaine sérotoninergique ou dopaminergique ; • l’effet des agents « chronobiotiques » mérite d’être évalué par des études systématisées, dans le cadre d’affections négligées ou orphelines.
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61 P49 Validation de l’efficacité de « Surenight 1 » un accompagnateur de sommeil sur le sommeil et l’éveil matinal de sujets « du soir » D. Léger, C. Gauriau, M. Elbaz, V. Bayon (Paris) Introduction.— De nombreux travaux montrent l’efficacité de lumières monochromatiques sur l’horloge biologique et dans la régulation du rythme sommeil—éveil. Cependant l’application de ces travaux dans la vie quotidienne des dormeurs n’est pas facile et il n’existe pas à notre connaissance de synchroniseur disponible pour aider les dormeurs à mieux synchroniser leur horloge biologique sur leurs habitudes de sommeil quotidiennes. Méthode.— « Surenight 1 » un accompagnateur de sommeil utilisant la technique des LED selon des séquences vespérales et matinales progressives et une bande sonore a été testé chez 17 sujets « du soir ». Une version active et une version placebo ont été proposées aléatoirement et installées pendant deux semaines au domicile de chaque patient. Le sommeil et l’éveil ont été mesurés avant et pendant l’exposition par actimétrie, agenda de sommeil, échelle de Spiegel, de Stanford, de Vis Morgen. Le critère principal était la qualité de l’éveil à l’échelle Vis Morgen. Résultats.— Surenight améliore significativement, quelle que soit sa version : l’énergie matinale et la qualité de la nuit (au Vis Morgen), la lucidité et le dynamisme matinal (à l’agenda de sommeil), la qualité du sommeil (Spiegel), la latence d’endormissement (pour la version active). Plus de données sont nécessaires pour permettre de définir les séquences les plus actives de cet accompagnateur ainsi que les profils de dormeurs les plus sensibles à Surenight. Étude soutenue par Zyken, République Innovation, 18, rue faubourg du Temple, 75011 Paris.
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[email protected] P50 « SAS Travail » Faisabilité d’un dépistage des apnées en médecine du travail D. Léger, M. Elbaz, E. Prévot, A. Papelard, V. Bayon (Paris) Introduction.— Les visites de médecine du travail sont une occasion unique de prévention pour de nombreux salariés hommes et femmes parfois non suivis depuis des années en médecine générale. Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) a des implications en médecine du travail en raison de la somnolence et du risque accidentel. Il est donc intéressant de dépister le SAS en médecine du travail mais ce besoin se heurte à la difficulté de réalisation pratique. Méthode.— La faisabilité d’un dépistage des apnées en médecine du travail a été testée par notre centre en association avec 8 services médicaux du travail sur 14 sites de consultation. Les médecins du travail remplissaient un dossier d’évaluation subjective, confiaient aux salariés un apnea-link (RESMED) pour un dépistage nocturne et donnaient leur avis sur le diagnostic et la sévérité du SAS. Une
62 confirmation du diagnostic et de la prise en charge était confiée au centre du sommeil. Résultats.— Soixante-quinze salariés ont été dépistés en 6 semaines, à 76 % des hommes, d’âge moyen 49 ans, d’IMC = 29,9, présentant à 60 % des comorbidités. Vingt-sept pourcent avaient un score d’Epworth supérieur à 12. Lors du dépistage 56 % présentaient un SAS avec un IAH moyen de 15,5. Vingt-neuf pourcent des SAS étaient sévères. Soixantesept pourcent des SAS sévères conduisaient un véhicule à titre professionnel. Seuls 16 % des salariés ont trouvé l’examen de dépistage gênant. Conclusions.— Cette étude montre la faisabilité d’un dépistage du SAS en médecine du travail réalisé par les médecins du travail. Remerciements aux Drs J. Adrien, S. Berta, C. Didier-Marsac, M.-T. Douguet, C. Dufour, P. Joubrel-Viraveau, B. Poisson, P. Watine. Étude soutenue par RESMED France. Contact :
[email protected] P51 Présentation étude DÉBATS : discussion sur les effets du bruit des aéronefs touchant la santé D. Léger, N. Grenetier, P. Lepoutre (Paris), J. Paquereau (Poitiers) Les effets du bruit sur la santé dans des groupes très exposés comme les riverains des aéroports sont loin d’être résolus pour des raisons essentiellement méthodologiques :
Abstracts/Abstracts • d’une part, il est difficile de caractériser l’exposition au bruit ; • d’autre part, il est mal aisé de trouver des indicateurs de santé pertinents ; • enfin, il n’est pas facile d’étudier des personnes exposées en situation de vie réelle et susceptibles de se prêter à des études des effets du bruit sur leur santé. Cette exposition a pris un caractère plus conflictuel dans l’entourage des aéroports dans à peu près tous les pays industrialisés et fait l’objet de nombreux débats et mesures réglementaires. Cependant, il n’existe pas à notre connaissance de large étude prospective permettant de mesurer un effet dose d’exposition au bruit sur la santé des populations exposées. C’est la raison pour laquelle l’étude DEBATS a été proposée et mise en place. L’objectif de cette étude est de mieux connaître les effets du bruit des aéronefs sur la santé. Il s’agit de caractériser la santé des populations exposées. La variable expliquée est la différence des caractéristiques de santé entre les différentes populations et la variable explicative est le niveau d’exposition au bruit des avions. Le type d’étude envisagé est une cohorte prospective. La population cible sera constituée par les riverains des grands aéroports franc ¸ais. Contact :
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