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PLURIDISCIPLINARITÉ (RETOURS D’EXPÉRIENCE)
Cinq ans de pluridisciplinarité à MTN-prévention : bilan (positif) de l’expérience dans ce SST
Retour d’expérience sur 200 interventions menées par la cellule métrologie-ergonomie de l’Aimt 13
M. BOUZIAT, A. GAILLARD, O. SANDRIN, M. CHARRIER, L. TEYSSIER
J.P. BRUN, G. CUVELIER, N. FONT, B. GALY, J. HUGUET, S. ISSARTIER, M. RAT DE COCQUARD
MTN-prévention, Nevers.
Objectif : présenter l’expérience de pluridisciplinarisation de MTN-prévention, Service interentreprises de santé au travail de la Nièvre : 5 000 entreprises adhérentes – 42 500 salariés – compétent pour toutes professions dont BTP. Méthode : la pluriprofessionnalisation a été instituée par une Charte signée entre partenaires sociaux et Conseil d’administration en 1998 qui prévoyait entre autres une certaine souplesse dans les visites médicales. Cette expérience est pilotée par une Commission médico-technique qui fonctionne depuis 1999. Elle s’articule autour des 14,5 MT équivalent temps plein et d’un service technique comprenant : un médecin coordinateur partiellement détaché, 4 techniciens temps plein (minimum bac + 2), 5 assistantes en santé au travail. Les missions et les modalités d’intervention des techniciens sont définies par écrit et s’exercent systématiquement en lien avec les médecins du travail au moyen de « saisines ». L’indépendance des techniciens est assurée par une démarche qualité comprenant l’élaboration de protocoles écrits d’intervention et de restitutions. Résultats : la diffusion gratuite en septembre 2002 d’un dossier d’aide à l’évaluation des risques (ASMIS-Amiens) à tous les adhérents joint à une assistance technique à la réalisation du Document Unique (D.U.) ont rendu MTN-prévention incontournable dans le département de la Nièvre pour toute action coordonnée de prévention des risques professionnels : − canevas de D.U. par branche, en groupes de travail comportant médecins, techniciens et professionnels, − interventions pluridisciplinaires dans le cadre de l’aide du D.U. et de préventions médico-techniques (poussières de bois), en liaison avec les Chambres consulaires et les branches professionnelles. Les actions classiques en hygiène, santé et conditions de travail, la métrologie, les formations à la sécurité (initiées en 1996), la recherche documentaire, la communication..., en ont été dynamisées et se développent en parallèle. Conclusion : l’avenir des SST passe par un repositionnement vers la prévention de l’équipe pluriprofessionnelle, pour répondre aux besoins en santé et sécurité au travail des entreprises (employeurs et salariés) générés par la directive 391 de 1989 et ses conséquences.
Aimt, Marseille.
Objectif-Méthode : à partir d’une enquête réalisée auprès des médecins demandeurs des interventions de la cellule métrologieergonomie, l’objectif est de définir les modalités de mise en place d’un dispositif de retour d’expérience systématique : quel outil mettre en place, selon quels critères, qui l’alimente ? Résultat : l’enquête auprès des intervenants en prévention des risques professionnels et des médecins du travail fait notamment ressortir les caractéristiques de la pratique d’intervention en ergonomie dans un service de santé au travail : − une action d’appui auprès du médecin dans sa mission de conseiller de l’entreprise, − une démarche de praticiens, en réponse à une demande d’actions concrètes, − des recommandations basées sur une analyse du travail, − des conseils suivis de réalisations. L’analyse des demandes d’intervention rapportées au contexte des entreprises concernées montre que, dans plus de 70 % des cas, le médecin a souhaité cette intervention soit pour objectiver des plaintes formulées par les salariés, soit pour étayer des investigations personnelles. Ceci met en lumière la pertinence de l’approche pluridisciplinaire proposée par le service de santé au travail du point de vue de la meilleure prise en compte de certains risques professionnels. Conclusion : les résultats de l’enquête permettent de prévoir un dispositif de retour d’expérience, dont les objectifs seront : − d’améliorer auprès des médecins la lisibilité d’ensemble de l’action des intervenants, − de systématiser le suivi des réalisations par les intervenants. Par ailleurs, une réflexion peut s’engager sur l’élargissement de l’offre de prestations de la cellule métrologie-ergonomie, notamment vers la prise en compte du risque organisationnel dans les activités de service.
Pratique pluridisciplinaire et analyse des situations de travail : 5 ans de recul d’une expérience en interentreprise J.P. DUCHANGE (1), M. PASCUAL (2) (1) ARACT Ile de France, Paris. (2) Service de santé au travail AICAC, Lognes.
Objectif : le service inter-entreprises de médecine du travail AICAC (5 médecins) et l’ARACT Ile-de-France (4 intervenants ergonomes) ont mis en place depuis 1998 une convention de coopération, afin de développer les interventions de prévention
JEUDI 10 JUIN APRÈS-MIDI
des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail en entreprise. Méthode : l’offre s’adresse en priorité aux petites et très petites entreprises qui constituent la grande majorité des adhérents de l’AICAC. Les situations pouvant bénéficier de cette convention, sont repérées par les médecins puis discutées en équipe avec les ergonomes. Tout en s’adaptant à la situation concrète des entreprises (taille, caractéristiques sociales...), les interventions se déroulent selon les principes classiques de l’ARACT : participation de l’employeur et des salariés, restitution aux intéressés. Il s’agit avant tout d’apporter des solutions pratiques, parfois très simples, aux problèmes identifiés et d’obtenir des améliorations réelles des conditions de travail. Les situations peuvent être très variées, du choix d’un produit de nettoyage ou d’un escabeau adapté à la réimplantation d’un vaste plateau paysager ou à la meilleure reconnaissance des salariés, en passant par la sensibilisation des représentants du personnel. La durée des interventions peut aller d’une demi-journée à une vingtaine de jours. Résultat : expérimentale à l’origine, cette coopération de terrain entre deux institutions est à présent bien installée. Elle permet de proposer des services qui dépassent ce que chacun peut apporter séparément dans son cadre ordinaire (tiers temps des médecins de l’AICAC, diagnostic court ou accompagnement court des chargés de mission de l’ARACT). Elle oblige à davantage d’exigence dans la prise en charge des questions de prévention et surtout dans les résultats des actions engagées, y compris à long terme. Discussion : cette expérience permet de mesurer sur le terrain, concrètement, les bénéfices et les difficultés du travail pluridisciplinaire. Elle évolue maintenant vers l’élargissement à d’autres intervenants (CRAM, consultants...). L’approche pluridisciplinaire nous paraît aujourd’hui indispensable au travail de prévention. Loin de dévaloriser chaque métier elle permet au contraire d’en développer la pertinence.
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En 2001, une commission pluridisciplinaire a été créée : il a été fait appel à un consultant afin de faciliter les échanges et la mise en commun des pratiques des différents acteurs et ce dans un but de reconnaissance mutuelle. Un médecin référent a été désigné et des procédures établies. Depuis, un suivi trimestriel des actions et des objectifs des 3 « intervenants en prévention des risques professionnels » a lieu. Les médecins du travail les sollicitent de plus en plus : le nombre d’interventions est passé de 60 à plus de 250 en 3 ans. Leur contenu a également évolué d’actions ponctuelles à des études ou des projets plus importants. La pluridisciplinarité a permis, en faisant collaborer différents spécialistes qui n’en avaient ni l’habitude ni la pratique, l’évolution des mentalités et une approche différente du monde de l’entreprise mais ces changements nécessitent de prendre son temps.
Mise en place de la pluridisciplinarité dans un service de santé au travail F. FEILLE, C. BAYARD, M. BONAL, C. GIMENEZ, F. GIRAUD, V. LEFEBVRE, M. NOGUES, S. PIENS-BORDENAVE, J.C. PHILIPPE, J.L. PINAUD, M.N. RONCIER, M.J. RUGGIU, V. TELLO Service de santé au travail, Comité médico social du Libournais
Crée en 1950, le Comité médico social du Libournais emploie 29 salariés dont 12 médecins du travail. Deux mille six cent soixante dix sept entreprises y sont adhérentes représentant un effectif de 23 000 personnes. Anticipant le décret de la mise en place de la pluridisciplinarité, le Service de santé au travail de Libourne a fait appel dès l’année 2000 aux compétences d’un ergonome titulaire d’un DESS d’ergonomie.
Mise en place de la pluridisciplinarité dans un service interentreprise M. TUMERELLE, F. GUINEL, P. SEURON, J. LECHENE Médisis.
La direction de MEDISIS décide fin 1999 d’enrichir ses ressources humaines en recrutant un hygiéniste du travail au profit des entreprises de moins de 50 salariés confrontées à un contexte réglementaire de plus en plus exigeant et manquant de ressources internes en prévention des risques professionnels. Les missions de l’hygiéniste ont été définies par deux médecins du travail tuteurs : élaboration de « fiches d’évaluation des risques » pour les petites et moyennes entreprises, interventions particulièrement en métrologie à la demande des médecins. L’absence provisoire de médecin dans un secteur nous a conduit à élargir les missions : identification et hiérarchisation des risques professionnels en coopération avec le médecin coordinateur afin d’orienter le suivi médical.
Tout d’abord, nous expliquerons les moyens d’actions de l’ergonome, les types d’interventions réalisées « longues ou courtes » et les modalités de fonctionnement avec les médecins du travail. Puis, seront présentés les résultats d’une étude rétrospective des actions réalisées entre septembre 2001 et septembre 2002 : les types d’interventions, les secteurs professionnels concernés, les résultats obtenus, ... Enfin, suite aux retours d’expérience, aux modifications intervenues au sein du service et à la mise à disposition d’une secrétaire pour l’ergonome, il sera présenté une nouvelle organisation plus adaptée afin de hiérarchiser de manière plus précise et rigoureuse, les modalités d’interventions de l’ergonome, ainsi que la formalisation de l’information avec les médecins du travail.