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Abstracts / Néphrologie & Thérapeutique 12 (2016) 259–287
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Centre de néphrologie et transplantation rénale, Assistance publique–Hôpitaux Marseille, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Dussol) Introduction Une cohorte des patients transplantés rénaux a été suivie dans 5 centres en France dans le but (i) d’améliorer notre questionnaire de qualité de vie (QDV), le ReTransQol, et (ii) d’identifier les facteurs liés à la QdV. Patients et méthodes Tous les patients volontaires de plus de 18 ans porteurs d’un greffon fonctionnel depuis au moins un an ont été inclus. Ont été recueillies, les données démographiques, sociales (comme le soutien social par le Questionnaire du Soutien Social Perc¸u (QSSP) et l’utilisation d’Internet), médicales [Index de Comorbidités de Charlson (ICC) et de Karnofsky (IK)] ainsi que la qualité de vie (QDV) par le SF-36 et le ReTransQol. Des analyses multivariées ont été utilisées pour identifier les facteurs liés à la QDV. Résultats Au total, 1425 patients âgés en moyenne de 56 ans (± 13) ont été inclus. Soixante et un pour cent étaient des hommes, 38 % avaient un niveau d’étude collège et 68 % vivaient en couple. Trente-neuf pour cent exerc¸aient une activité professionnelle et 35 % étaient en invalidité. Sur le plan clinique, 13 % avaient eu une greffe préemptive et 15 % un épisode de rejet aigu, 31 % avaient une dysfonction chronique du greffon. Dix-huit pour cent étaient diabétiques, 82 % hypertendus et 15 % obèses. Le score de l’ICC était de 4,1 ± 1,8 et 94 % avaient un bon état de santé général selon l’IK. Près de deux tiers des patients avaient besoin d’un soutien social selon le QSSP. L’âge avancé, le genre féminin, le besoin de soutien social, l’isolement, l’invalidité et un taux élevé de créatinine diminuaient significativement les scores de QDV. En revanche, un bon revenu, un bon état de santé (selon IK) et l’utilisation d’Internet augmentaient la QDV. Discussion Les résultats de cette étude ont permis d’identifier de nombreux facteurs significativement associés à la QDV chez les patients greffés rénaux. Conclusion De nouvelles variables liées à la QdV ont été mises en évidences dans cette étude, en particulier l’utilisation d’Internet et le soutien social perc¸u. Ces résultats fournissent les bases pour de futures recherches pour mieux étudier l’impact des données sociales sur la QDV de ces patients. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.375 OT.12
Tolérance d’une association évérolimus – exposition réduite d’inhibiteur de la calcineurine : expérience monocentrique en vie réelle A. Devresse 1 , L. Morin 1 , L. Amrouche 1 , M. Rabant 2 , C. Legendre 1 , D. Anglicheau 1,∗ 1 Néphrologie et transplantation rénale adulte, hôpital Necker, rue de Sèvres, Paris, France 2 Anatomo-pathologie, hôpital Necker, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Anglicheau) Introduction Nous rapportons la tolérance de l’association d’évérolimus (EVL) et d’une exposition réduite d’anticalcineurine (CNI) dans notre centre et la comparons à une population historique. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective de 251 patients transplantés de 05/2011 à 02/2016, traités par basiliximab, CNI (CsA, n = 19 ou tacro, n = 232), corticoïdes, et EVL (n = 118) ou acide mycophénolique (MPA, n = 133). La comparaison est présentée en intention de traiter.
Résultats Les caractéristiques étaient similaires dans les 2 groupes en dehors du délai de suivi, supérieur dans le groupe MPA historique (706 ± 493 jours vs 268 ± 224 jours, p < 0,01). Les 2 groupes étaient caractérisés par une efficacité similaire en termes de pronostic rénal. Une modification du traitement a été plus fréquente (52 % vs 36 %, p = 0,02) et plus précoce (92 ± 105 jours vs 216 ± 212, p < 0,01) dans le groupe EVL. L’EVL a dû être stoppé chez 22 % des patients pour mauvaise tolérance. L’incidence d’urinome (3 % vs 3 %, p = 1), de lymphocèle (8 % vs 4 %, p = 0,18), de retard de cicatrisation (8 % vs 3 %, p = 0,15), d’anémie après 3 mois (64 % vs 55 %, p = 0,20), de diarrhée (10 % vs 17 %, p = 0,14), d’aphtes (3 % vs 1 %, p = 0,42), de folliculite (4 % vs 4 %, p = 1) et de diabète (27 % vs 26 %, p = 0,88) était similaire dans les 2 groupes. L’incidence de lymphœdème (17 % vs 4 %, p < 0,01) et de traitement par statine à A1 (83 % vs 50 %, p < 0,01) était plus élevée alors que celle de tremblement (1 % vs 7 %, p = 0,02) et de leucopénie (8 % vs 35 %, p < 0,01) était plus faible dans le groupe EVL. Un changement du protocole initial a été plus fréquemment réalisé pour inefficacité suspectée dans le groupe EVL (21 % vs 4 %, p = 0,01). Nous n’avons pas trouvé de différence entre les groupes en termes d’infections bactériennes, d’infection à BK virus et de virémie à CMV. En revanche, parmi les receveurs CMV négatifs, le taux de primo-infection à CMV était moins élevé dans le groupe EVL (5 % vs 32 %, p < 0,01). Discussion La crainte de son inefficacité est souvent responsable d’une modification du protocole CNI/EVL. Le lymphœdème constitue le principal effet secondaire de l’EVL. L’association CNI/EVL est associée à une forte réduction des primo-infections à CMV. Conclusion L’intérêt de cette association sur le risque viral nécessite de mieux appréhender le profil d’efficacité et de tolérance de l’association CNI/EVL. Déclaration de liens d’intérêts Activité de conseil pour Novartis. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.376 OT.13
Première transplantation rénale avec et sans stéroïdes chez les receveurs âgés : étude rétrospective observationnelle multicentrique
L. Porcène ∗ , L. Ecotière , F. Duthe , E. Gand , F. Bridoux , A. Thierry , Groupe Spiesser Néphrologie hémodialyse transplantation rénale, CHU de Poitiers, Poitiers, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (L. Porcène) Introduction Le bénéfice du sevrage en stéroïdes en transplantation rénale chez le receveur à faible risque immunologique reste débattu. Chez le receveur âgé, l’impact d’une stratégie immunosuppressive avec sevrage précoce (Cs–) n’a pas été évalué. Patients et méthodes Étude observationnelle de cohorte, incluant des receveurs âgés de 65 ans ou plus, bénéficiant d’une première transplantation rénale entre mai 2008 et décembre 2014. Le groupe Cs– est défini par l’absence de Cs après j8, et l’absence d’anticorps anti-HLA préformé spécifique du donneur (DSA) ; le groupe Cs+ rec¸oit une corticothérapie au long cours ou est sevré dans les premiers mois post-greffe. Le débit de filtration glomérulaire (DFG) est estimé selon le MDRD. Les données sont issues de la base ASTRE du groupe Spiesser. Résultats Au total, 278 patients transplantés ont été inclus : 36 patients Cs–et 242 patients Cs+. L’âge moyen des donneurs et des receveurs est de 67 ± 11 et de 70 ± 3 ans respectivement, sans différence entre les 2 groupes. Avec un suivi moyen de 32,0 ± 20,8 mois, la survie des patients est de 93,9 % dans le groupe Cs– et de 94,6 % dans le groupe Cs+ (p = 0,26). La survie des greffons est de 90,6 % dans le groupe Cs– versus 95,0 % (p = 0,58). À 3 mois post-greffe,
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le DFG est inférieur dans le groupe Cs– comparé au groupe Cs + : 36,0 ± 12,8 versus 42,9 ± 15,2 mL/min/1,73 m2 (p < 0,01). À M6, A1, A2 et au plus grand recul, les DFG ne sont pas différents entre les deux groupes. La prévalence des rejets aigus (cellulaire et/ou humoral) est de 25 % (9/36) dans le groupe Cs– versus 9 % (22/242) dans le groupe Cs+ (p < 0,01). La prévalence des anticorps antiHLA DSA de novo est similaire : 19 % (7/36) dans le groupe Cs– versus 12 % (29/242) (p = 0,28). Enfin, la prévalence du diabète de novo est de 19 % (7/36) pour les patients Cs– versus 25 % (39/242) (p = 0,46). Discussion Le sevrage précoce en stéroïdes est associé à une moins bonne fonction du greffon à 3 mois post-greffe et à une augmentation du nombre de rejets aigus, sans impact sur la survie du greffon. Le bénéfice de l’épargne en stéroïdes, notamment dans la prévention du diabète de type 2, est difficile à évaluer compte tenu de l’effectif et de la durée de l’étude. Conclusion Le sevrage précoce en stéroïdes dans une population âgée recevant un premier greffon rénal ne semble pas pertinent. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.377 OT.14
Intensifier l’immunosuppression ciblant la réponse humorale n’est pas associé à un sur-risque de cancer post-transplantation T. Bachelet 1,∗ , P. Davis 2 , J. Visentin 3 , B. Taton 2 , H. Kaminski 2 , P. Merville 2 , L. Couzi 2 1 Néphrologie-dialyse, néphrologie Saint-Augustin, CTMR (Centre de traitement des maladies rénales), Bordeaux, France 2 Transplantation, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 3 Immunologie biologique, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (T. Bachelet) Introduction Le pronostic des patients immunisés anti-HLA est meilleur quand ils rec¸oivent une greffe HLA incompatible que lorsqu’ils restent en dialyse. Surmonter le risqué lié aux anticorps spécifiques du donneur (DSA) nécessite le recours à une
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immunosuppression puissante ciblant la réponse B (rituximabRTX, immunoglobines intraveineuses-IVIg, plasmaphérèse-PE, immunoadsorption-IA, bortézomid-BTZ, éculizumab-ECL). Modifier l’immunité humorale est susceptible d’augmenter la survenue des cancers cutanés (Cut-K) et non cutanés (Non Cut-K). Nous rapportons ici notre expérience dans une cohorte de patients immunisés. Patients et méthodes Entre janvier 2005 et juin 2014, 420 patients immunisés anti-HLA ont été greffés (KTR). Les patients n’ayant pas rec¸u de traitement par thymoglobulines (TG) ou qu’une association de TG/IVIg sans autre traitement d’induction n’ont pas été inclus. Au final, 64 KTR ayant rec¸u un surplus d’immunosuppression (KTR/Add IS : 76 % IVIg, 75 % RTX, 8 % PE, 8 % IA, 6 % BTZ, 6 % ECL) ont été comparés à un groupe témoin de 143 KTR greffés sous TG seuls (KTR/TG + ). Résultats Les groupes TR/Add IS et KTR/TG+ différaient par l’âge du receveur (50,5 [22–72] vs 53 [20–77] ans, p = 0,03), le rang de greffe (1,9 ± 0,09 vs1,5 ± 0,06, p = 0,0002), le tabagisme (39 % vs24 %, p = 0,02), la prise d’un traitement immunosuppresseur avant la greffe (75 % vs 46 %, p < 0,0001) et la présence d’un DSA à la greffe (83 % vs 13 %, p < 0,0001). Pour une durée moyenne de suivi de 47,8 ± 26 mois, l’incidence des rejets aigus humoraux-AAMR était plus importante dans le groupe KTR/Add-IS mais la survie similaire (respectivement 20 % vs 7 %, p = 0,002 ; 83 % vs 86 %, p = 0,4). En revanche, l’incidence des cancers post-transplantation était la même entre les deux groupes (10/64 (15,8 %) vs 30/143 (20,9 %), p = 0,8) avec une même répartition des Cut-K et Non-Cut K (60/40 %) et sans distinction sur la survenue des complications infectieuses (BKvirus, Cytomégalovirus). Discussion En analyse multivariée, âge à la greffe et antécédent personnel de K étaient les seuls facteurs associés à la survenue d’un cancer post-transplantation. De fac¸on intéressante, les Cut-K (n = 24) présentaient moins d’AAMR (0 %) et une meilleure survie du greffon (100 %). Conclusion Dans notre expérience, l’adjonction d’un traitement immunosuppresseur d’induction ciblant la réponse B n’est pas associé à un surcroît de cancer post-transplantation. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.378