Présence de cristaux sur les biopsies de greffons rénaux : fréquence, étiologie et pronostic

Présence de cristaux sur les biopsies de greffons rénaux : fréquence, étiologie et pronostic

Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 379–390 AT21 Présence de cristaux sur les biopsies de greffons rénaux : fréquence, é...

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Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 379–390

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Présence de cristaux sur les biopsies de greffons rénaux : fréquence, étiologie et pronostic A. Garstka 1,∗ , M. Haeck 1 , V. Gnemmi 1 , A. Lionet 1 , M. Frimat 1 , D. Bazin 2 , J.P. Haymann 3 , M. Daudon 3 , C. Noël 1 1 Néphrologie, Hôpital Huriez, Lille, France 2 Chimie de la Matière Condensée de Paris, Collège de France, Paris, France 3 Service d’Explorations Fonctionnelles, Hôpital Tenon, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Garstka) Introduction Bien que la présence de cristaux tubulo-interstitiels au sein de biopsies de greffon rénaux soit décrite, leur signification reste imprécise [1,2]. L’objectif de ce travail rétrospectif et monocentrique était donc de définir leur fréquence, leur étiologie et leur impact pronostique. Patients et méthodes Entre 1996 et 2012, 1621 biopsies ont été réalisées chez 1040 greffés rénaux. Des cristaux ont étés objectivés sur 130 biopsies (8,1 %) chez 78 patients (7,5 %), et avant 2 ans de greffe dans 84,5 % des cas. Les paramètres clinico-biologiques de 55 patients porteurs de cristaux (Pcx+) ont été comparés à un groupe témoin de 100 patients greffés (Pcx−). Résultats Dans le groupe Pcx+, nous avons constaté significativement plus de lésions vasculaires (49 % vs 25,1 %, p < 0,001) et de microvacuolisation tubulaire (58 % vs 37,1 %, p = 0,004). Nous n’avons pas constaté de différence entre les deux groupes pour les caractéristiques des donneurs, des receveurs, leurs traitements ou les facteurs d’agression du greffon. Parmi les paramètres étudiés à j15, m3, m6, m12 et m24, l’hyperparathyroïdie (HPT) durant la première année de greffe était significativement plus marquée dans le groupe Pcx+ vs Pcx− : J15 : 278 vs 160 pg/mL (p = 0,001) ; m3 : 211 vs 123 pg/mL (p = 0,003) ; m6 : 193 vs 105 pg/mL (p = 0,001) ; m12 : 198 vs 117 pg/mL (p = 0,005). Une PTH supérieure au 75e percentile était associée à un risque relatif de calcifications sur la biopsie de 4,2 à j15 (IC 1,9–9,17, p < 0,001), de 3,88 à m3 (IC 1,79–8,43 ; p < 0,001) et de 3,04 à m6 (IC 1,2–7,6 ; p = 0,016). La calciurie n’était ni corrélée à la survenue de cristaux ni au niveau de PTH. Le débit de filtration glomérulaire estimé à deux ans de greffe n’était pas statistiquement différent entre les deux groupes. Discussion et conclusion Au total, la découverte de cristaux tubulo-interstitiels est fréquente dans les deux premières années de greffe et associée à une HPT initiale plus intense. Si le DFGe à 2 ans de greffe est comparable, les conséquences à long terme restent à déterminer. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Gwinner W, et al. Am J Transplant 2005;5:1934–41. [2] Bagnasco S, et al. Nephrol Dial Transplant 2009;24:1319–25.

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Introduction Le débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) à 1 an post-transplantation et son évolution au cours de la première année post-greffe sont des marqueurs pronostiques associés aux pertes de greffon futures [1,2]. Notre étude avait pour but de déterminer s’ils prédisaient de fac¸on fiable les pertes de greffon à 5 ans. Patients et méthodes Les caractéristiques démographiques et immunologiques du donneur et du receveur, le DFGe à 1 an (MDRD) et sa pente sur la première année obtenue par régression linéaire ont été analysés pour toutes les premières transplantations réalisées dans notre service entre le 01/01/1999 et le 31/08/2011. L’impact pronostique des variables a été étudié par technique de Fine & Gray et leur valeur prédictive par analyse des courbes ROC. Les facteurs qui influenc¸aient la pente de DFGe ont été recherchés par modèle linéaire mixte. Résultats Sur un suivi moyen de 65,1 ± 41,3 mois de 961 patients, 114 pertes de greffon et 51 décès ont été recensés. Les seuls facteurs pronostiques indépendants étaient le DFGe à 1an (p = 7 × 10−7 ) et sa pente sur la première année (p = 3,5 × 10−4 ). Pourtant leurs performances prédictives pour la perte du greffon à 5 ans étaient faibles avec des AUC respectives de 0,68 et 0,66. La pente de DFGe s’inversait pour 40,5 % des patients entre 1 et 5 ans après la greffe : 27,2 % avaient une pente négative la première année, mais positive sur 5 ans, 13,3 % présentaient le profil opposé. Le caractère marginal du donneur et l’immunisation en classe 2 s’associaient à une pente de DFGe instantanée moins favorable. Un DFGe faible à 1 an et une pente de DFGe défavorable sur la première année étaient également associés à une mortalité plus élevée. Discussion et conclusion Sur ces données, nous concluons que bien qu’ils soient des facteurs pronostiques, ni le DFGe à 1an ni sa pente sur la première année ne prédisent de fac¸on fiable la perte du greffon à 5 ans. L’analyse des trajectoires de DFGe suggère que le résultat à long terme de la greffe rénale est largement conditionné par des événements survenant après la première année qui induisent des changements de trajectoire chez 40,5 % des patients. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Références [1] Hariharan S, et al. Kidney Int 2002;62:311–8. [2] Wu J, et al. Clin Transplant 2010;24(6):862–8. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.294 AT23

Bons résultats de la transplantation rénale chez les patients adultes atteints de cystinose

Valeur pronostique à 5 ans du DFGe et de sa pente à l’issue de la première année après transplantation rénale

C. Cohen 1,∗ , M. Charbit 2 , B. Chadefaux 3 , M. Giral 4 , V. Garrigue 5 , M. Kessler 6 , C. Antoine 7 , H. Kreis 1 , C. Legendre 1 , A. Servais 1 1 Néphrologie Adultes, Hôpital Necker, Paris, France 2 Néphrologie Pédiatrique, Hôpital Necker, Paris, France 3 Laboratoire de Biochimie B, Hôpital Necker, Paris, France 4 Néphrologie, CHU Nantes, Nantes, France 5 Néphrologie, CHU Montpellier, Montpellier, France 6 Néphrologie, CHU de Nancy, Université de Nancy, Nancy, France 7 Néphrologie, Hôpital Saint-Louis, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Cohen)

B. Taton 1,∗ , K. Moreau 1 , K. Leffondre 2 , C. Combe 1 , P. Merville 1 , L. Couzi 1 1 Néphrologie-Dialyse-Transplantation Rénale, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 2 Biostatistique, Institut de Santé Publique d’Épidémiologie et de Développement de Bordeaux, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (B. Taton)

Introduction La cystinose est une maladie lysosomale rare, de transmission autosomique récessive. Malgré le traitement, plus de 90 % des patients développent une insuffisance rénale chronique avant l’âge de 20 ans. Nous rapportons une série de 30 patients adultes atteints de cystinose ayant été transplantés. Matériels et méthodes Les données de 30 patients de plus de 18 ans ont été recueillies de manière rétrospective, dans 5 centres universitaires franc¸ais.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.293 AT22