Résumés des communications postopératoires, pour comparer la position finale des implants à celle planifiée. Résultats.— Les guides ont tous été utilisés sans instrumentation conventionnelle et étaient stables. Aucune libération ligamentaire ou recoupe osseuse n’ont été nécessaires. Les implants définitifs étaient identiques aux implants planifiés dans 100 % des cas pour le fémur, 95 % des cas pour le tibia et 86 % des cas pour l’épaisseur du polyéthylène. L’angle HKA postopératoire moyen était de —0,1◦ ± 2,6 avec 83 % des patients à ± 3◦ . La planification du composant fémoral était reproduite avec une précision de 0,2◦ ± 1,4 dans le plan frontal, de 1,2◦ ± 2,3 dans le plan sagittal et de 0,3◦ ± 1,9 dans le plan transverse. Pour le composant tibial, la précision était de 0,2◦ ± 1,7 dans le plan frontal et de 0,5◦ ± 3,4 dans le plan sagittal. La pente tibiale postopératoire moyenne était de 3◦ ± 3,3. La hauteur de l’interligne articulaire était reproduite avec une précision de 0,8 mm ± 1,5. Le score IKS passait de 93,9 (46—135) en préopératoire à 147,2 (70—190) à trois mois. Discussion.— Les guides sur-mesure permettent une reproduction très précise de la planification, comparable à la navigation, en particulier pour l’alignement frontal et la rotation des pièces. En effet, les anomalies de positionnement et/ou de rotation demeurent une des principales causes de reprise des PTG. Conclusion.— Cette technique semble être une alternative attractive à la navigation. Cette série se doit d’être suivie à plus long terme. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.163 229
Évaluation de la qualité d’alignement de l’axe mécanique sur une première série de patients traités pour arthroplastie du genou avec le système d’instrumentation sur mesure Visionaire®
Jérôme Grobost ∗ , Roméo Menard Santé Sud centre médicochirurgical du Mans, 28, rue de Guetteloup-Pôle, 72016 Le Mans, France ∗ Auteur correspondant.
Visionaire® (Smith&Nephew) est un système d’instrumentation tridimensionnel pour arthroplastie totale du genou permettant l’élaboration de blocs de coupe sur mesure à partir de données IRM et pangonogramme. Ce système a été utilisé de février 2011 à février 2012 pour 70 patients nécessitant une arthroplastie du genou et éligible à une IRM. La présente étude vise à évaluer la qualité de l’alignement de l’axe mécanique à un recul minimum de trois mois. Il s’agit d’une étude rétrospective indépendante. L’utilisation de cette technique permet d’éviter au cours de l’intervention toutes les étapes conventionnelles de mesure et de positionnement de la prothèse notamment celle d’ouverture des cannaux médullaires. Cette procédure a été respectée dans la totalité des cas sans modification du planning opératoire et sans nécessité de reconversion avec l’ancillaire traditionnel. L’évaluation de l’alignement a été conduite par un examinateur indépendant à partir d’un pangonogramme. La technique opératoire s’appuyait sur une voie d’abord interne réduite de type sub-vastus. L’âge moyen était de 69,5 ans, le sexe ratio H/F de 0,85. Cinquantequatre pour cent des prothèses concernaient le genou droit. En moyenne, le temps d’occupation du bloc était de 1h27, la durée d’intervention de 45 minutes. Une étude économique de la stérilisation a été réalisée : le gain de préparation de l‘ancillaire est de 20 minutes et de 160 euros en moyenne par intervention. L’évaluation de l’axe des membres inférieurs sur le pangonogramme a plus de trois mois de recul a permis de mettre en évidence un écart
S339 moyen d’alignement pour 70 % des prothèses compris entre —3◦ et +3◦ et pour 95 % entre —5◦ et +5◦ . La restitution de l’axe des membres inférieurs après pose d‘une prothèse totale de genou avec cette technique apparaît donc prometteuse. En effet, les données de la littérature montrent que si l’échec potentiel d’une arthroplastie est multifactoriel, le rétablissement d’un alignement frontal correct du membre inférieur est un facteur déterminant de longévité des prothèses de genou. Ainsi, un axe mécanique à ± 3◦ par rapport à l’axe idéal conduit à un taux de descellement de 3 % contre 24 % dans le cas d’un varus ou valgus excessif (p = 0,001) (Jeffery et al.). Le Visionaire® pourrait ainsi permettre d’optimiser la longévité des prothèses de genou sans en augmenter le coût de réalisation. Ces résultats mériteront d’être confirmés par une étude prospective médicoéconomique en cours, saisissant l’ensemble des bénéfices potentiels, tant d’un point de vue radiologique que clinique mais aussi logistique. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.164 230
Prothèse totale de genou : les blocs de coupe sur mesure améliorent-ils la reconstruction de l’axe mécanique ?
Frédéric Vauclair ∗ , Nemanja , Polic , Kamiar Aminian , Brigitte Jolles Hôpital de Morges, EHC, chemin du Crêt, 2 1110 Morges, Suisse ∗ Auteur correspondant. Introduction.— L’efficacité des prothèses totales de genou (PTG) sur la douleur et la fonction dans l’arthrose primaire n’est plus à prouver. La reconstruction de l’axe mécanique est primordiale pour la longévité des implants, surtout chez les patients jeunes et actifs, raison pour laquelle les blocs de coupes sur mesure ont été développés par plusieurs fabricants. Le but de cette étude sur les PTG avec instrumentation sur mesure est d’évaluer la reconstruction de l’axe mécanique ainsi que le résultat fonctionnel. Patients.— Il s’agit d’une cohorte prospective et consécutive de 64 patients opérés d’une PTG postéro-stabilisée (plateau mobile) avec instrumentation sur mesure pour une gonarthrose primaire. Méthode.— Les blocs de coupe sur mesure sont fabriqués sur la base d’un CT scanner préopératoire avec planification tridimensionnelle des coupes fémorales et tibiales. La technique opératoire ainsi que les suites sont les mêmes que celles pratiquées habituellement avec la même prothèse. Les résultats sont établis grâce à des scores standardisés cliniques (WOMAC et KSS) et radiologiques (KSS) pré- et postopératoires (six semaines, 3—6 et 12 mois). Résultats.— Soixante-quatre patients âgés de 68,6 (déviation standard 9,7) années ont été inclus dans l’étude après consentement éclairé. Le score WOMAC à six mois est de 25,3 (ds 17,0) points, contre un score préopératoire de 58,1 (ds 16,2). La fonction selon le KSS s’est améliorée de 62,6 (ds 20,84) à 88,8 (ds 15,5) points. Le KSS total a augmenté de 48,9 (ds 14,8) à 84,0 (ds 16,3). Concernant la reconstruction de l’axe mécanique, le valgus fémorotibial mesuré par le KSS est de 185,0 degrés (ds 2,8) à six mois. La position de l’implant fémoral en flexion est de —3,9 (ds 3,1) degrés. La pente tibiale est proche des cinq degrés recommandés par le fabricant (angle prothèse-tibia de 85,2 ds 4,2 degrés). Discussion.— Les résultats cliniques et radiologiques à six mois d’une PTG avec instrumentation sur mesure sont tout à fait satisfaisants. La reconstruction de l’axe mécanique est excellente et améliorée par rapport aux données du registre départemental du même implant.
S340
87e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique
Conclusion.— Les PTG avec instrumentation sur mesure semblent être une technique prometteuse pour améliorer la qualité de la reconstruction et ainsi probablement aussi la survie des implants. Ces données seront prochainement enrichies d’un CT scanner postopératoire ainsi que d’une analyse de marche à un an afin d’accroître la précision des mesures de reconstruction. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.165 231
Intérêt économique à l’utilisation d’un ancillaire sur mesure en chirurgie prothétique du genou. Données chiffrées Gilles Gagna Clinique du Pré, 13, avenue Laennec, 72000 Le Mans, France Ces nouvelles procédures ont un surcoût, pour le patient et l’assurance maladie avec l’imagerie supplémentaire et pour l’établissement de soins avec le coût de cet ancillaire jetable. Pour diffuser cette technique, les fabricants annoncent une économie en stérilisation, temps d’intervention, transfusion et durée d’hospitalisation. Le but de ce travail est de vérifier la réalité de cette économie. Notre étude porte sur 70 patients opérés par le même opérateur d’une prothèse GMK Primary MEDACTA dont 20 cas avec un ancillaire conventionnel sans navigation (série A) 20 cas avec le système sur mesure MyKnee (série B). Dans cette série B, la planification opératoire impose toujours une coupe fémorale à 3◦ de rotation externe et une coupe tibiale avec une pente de 3◦ . Une troisième série (série C) regroupe 30 opérés avec l’ancillaire sur mesure mais avec une planification personnalisée (pente tibiale naturelle, rotation externe fémorale égale à l’axe trans-épiphysaire). Dans les trois séries, l’utilisation du tenseur vérifie l’équilibre des espaces imposant parfois recoupe et release. Une comparaison de coûts a été ainsi réalisée entre ces trois séries. Le gain en stérilisation existe entre la série A (cinq boites) et la série B et C (deux boites) s’il n’y a pas de recoupe. Le temps d’utilisation du bloc est identique dans les séries A et B et inférieur de dix minutes dans la série C. Les temps de garrot sont voisins. Les pertes en hémoglobine sont équivalentes dans les séries A et B (—4,1 g et —4,2 g d’hémoglobine), mais moindre dans la série C (—3,7 g). La fréquence des transfusions nécessaires est de 7/20 pour A, 5/20 pour B et 6/30 pour C. Le séjour est raccourci de deux jours pour la série C. Il n’y a pas de bénéfice économique entre les séries A et B car l’absence de planification adaptée conduit à un taux important de recoupe et de release (deux fois plus que A) allongeant d’autant le temps de garrot, les pertes sanguines et le temps de séjour. Il y a eu, en revanche, une économie certaine pour la série C chiffrée pour notre établissement à 180 D pour la stérilisation, 125 D pour la durée de salle d’intervention et à 400 D pour le gain en journée d’hospitalisation. Il faut y ajouter l’économie en produit sanguin. En conclusion, des gains en efficacité et en coût n’existent que si la planification préopératoire est parfaitement réalisée limitant reprise des coupes et release. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.166 232
Planification virtuelle de la reconstruction articulaire lors des révisions de prothèse totale du genou Jean-Yves Jenny CCOM, 10, avenue Baumann, 67400 Illkirch, France Introduction.— La reconstruction articulaire lors d’une révision de prothèse totale du genou (PTG) est techniquement difficile. Les sys-
tèmes de navigation conventionnels ne sont pas adaptés à la gestion des défauts anatomiques et des pertes osseuses. Nous présentons un logiciel de navigation spécialement adapté à cette situation, permettant de retrouver l’anatomie et la physiologie souhaitée de l’articulation avant toute geste osseux. Matériel.— Le logiciel a été développé sur la base d’un logiciel de navigation des PTG de première intention largement validé dans la littérature. Les adaptations suivantes ont été réalisées : — possibilité de planifier un changement de la hauteur de l’interligne articulaire tibial et/ou fémoral ; — possibilité de mesurer les espaces en flexion et en extension ; — possibilité de planifier la hauteur et l’orientation de l’embase tibiale ; — possibilité de planifier la taille et le positionnement tridimensionnel de la pièce fémorale ; — possibilité de gérer les recoupes ou les comblements éventuels (greffe ou augmentation) ; — possibilité de gérer la taille et l’orientation des tiges d’extension diaphysaires. Méthodes.— La validité du logiciel a été testée sur 20 patients opérés d’un changement de PTG, quelle qu’en soit l’étiologie, avec réimplantation d’une prothèse non contrainte systématiquement cimentée. Ont été étudiés sur des radiographies postopératoires : l’angle fémorotibial final de face, l’orientation de chacun des composants prothétiques de face et de profil, la hauteur de l’interligne articulaire reconstruit, la hauteur de la patella, les laxités médiale et latérale en flexion et en extension, la qualité du contact osprothèse. Résultats.— L’utilisation du logiciel a toujours été possible. L’angle fémorotibial final de face était de 0 + 3◦ dans tous les cas. L’orientation des composants prothétiques de face et de profil était satisfaisante dans 16 cas. La hauteur de l’interligne articulaire reconstruit était satisfaisante dans tous les cas. La hauteur de la patella était satisfaisante dans 15 cas. Les laxités médiale et latérale en flexion et en extension étaient satisfaisantes dans 16 cas. Le contact os-prothèse était satisfaisant dans tous les cas. Discussion.— Le logiciel utilisé permet une reconstruction aisée de l’anatomie articulaire lors d’un changement de PTG. La planification virtuelle permet d’éviter les essais d’adaptation répétés nécessaires avec les techniques conventionnelles, améliorant ainsi la qualité de la reconstruction tout en accélérant la procédure opératoire. Conclusion.— Une validation multicentrique est souhaitable pour s’affranchir de l’effet centre potentiel et vérifier la généralisation de ces résultats. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.167 233
La cimentation complète ou partielle de l’embase tibiale d’une PTG n’influe pas sur la survie Jean-Yves Jenny ∗ , Olimpio Galasso , Dominique Saragaglia , Rolf Miehlke CCOM, 10, avenue Baumann, 67400 Illkirch, France ∗ Auteur correspondant.
Introduction.— La technique de fixation optimale de la pièce tibiale des prothèses totales de genou (PTG) n’est pas définie. L’objectif de cette étude était de comparer la fixation d’une embase tibiale par cimentation totale ou par cimentation limitée à l’embase sans cimentation de la quille. Matériel.— Cette étude prospective a réuni trois centres européens, avec implantation du même modèle de PTG selon une technique opératoire standardisée sous contrôle d’un système de navigation sans image. Deux centres (108 cas) utilisaient une cimentation de l’embase tibiale sans cimentation de la quille tibiale, le troisième centre (124 cas) utilisait une cimentation complète de la pièce tibiale. 232 dossiers ont été inclus de fac ¸on consécutive et suivis