Quel type d’hormonothérapie thyroïdienne pour les hypothyroïdiens?

Quel type d’hormonothérapie thyroïdienne pour les hypothyroïdiens?

É Philippe Letonturier C H A N G E S Revue de presse D E R M AT O L O G I E ENDOCRINOLOGIE Prévalence et signification des dermatoses non infect...

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É

Philippe Letonturier

C H A N G E S

Revue de presse

D E R M AT O L O G I E

ENDOCRINOLOGIE

Prévalence et signification des dermatoses non infectieuses chez le diabétique

Quel type d’hormonothérapie thyroïdienne pour les hypothyroïdiens?

Les dermatoses non infectieuses au cours du diabète sucré paraissent fréquentes mais aucune étude n’avait jusqu’alors tenté d’en apprécier la prévalence en France. En fait, ces dermatoses peuvent être divisées en deux groupes. Il y a d’une part celles qui sont classiquement associées au diabète à savoir dermopathie diabétique, dermatose perforante, état pseudosclérodermique acral et généralisé,granulome annulaire et nécrobiose lipoïdique,acanthosis nigricans,prurit,bullose. Il y a d’autre part celles dont l’association avec le diabète est discutée: vitiligo, capillarite purpurique et pigmentée, xanthochromie, xanthomes éruptifs, érythrose faciale des diabétiques, maladie de Dupuytren, pelade. Sur 308 malades diabétiques hospitalisés et tirés au sort entre novembre 2000 et novembre 2001, 206 avaient au moins une dermatose non infectieuse, les plus fréquentes étant la xérose cutanée (39 %), la dermopathie diabétique (24 %), l’érythrose faciale (24 %), la capillarite purpurique et pigmentée des jambes (20 %),la xanthochromie (12 %), l’état pseudosclérodermique (8 %) et l’acanthosis nigricans (7 %). Ces dermatoses dans leur ensemble étaient plus fréquentes chez les patients ayant un diabète de type 2 avec au moins une complication microvasculaire. Les résultats de cette étude suggèrent que l’acanthosis nigricans ainsi que la capillarite purpurique et pigmentée pouvaient être un marqueur cutané de complication macrovasculaire, tandis que maladie de Dupuytren, et de nouveau acanthosis nigricans et capillarite purpurique et pigmentée des jambes constitueraient des marqueurs de complications microvasculaires, surtout chez les diabétiques de type 2. Pour leur part, pelade et vitiligo sont un marqueur d’auto-immunité pour le diabète de type 1. ■

Alors que les premiers essais d’opothérapie (extraits de glande thyroïde de mouton) ont été couronnés de succès dès 1891, que la nécessité de cette thérapeutique hormonale substitutive est incontestée, que les 2 hormones thyroïdiennes majeures (thyroxine ou T4 et triiodothyronine ou T3) sont désormais bien caractérisées, des incertitudes persistent sur la nature de la meilleure hormonothérapie. En effet, il n’est pas rare de constater qu’un patient traité par thyroxine de manière apparemment efficace d’après les taux d’hormone thyréotrope (TSH), ait encore des symptômes d’hypothyroïdie. Une étude randomisée, double aveugle, contre placebo, a été menée chez 46 patients âgés de 24 à 65 ans, traités depuis au moins 6 mois par lévothyroxine pour une hypothyroïdie primaire. Ces patients ont alors été divisés en 2 groupes, ceux du premier groupe au nombre de 23 continuant de recevoir leur dose habituelle de lévothyroxine, tandis que ceux du deuxième groupe (n = 23) prenaient une dose réduite de lévothyroxine (50 µg par jour) associée à de liothyronine ou T3 à la dose de 7,5 µg 2 fois par jour pendant 4 mois. Au terme de cette étude, aucune différence n’a été constatée entre les 2 groupes, qu’il s’agisse de qualité de vie, de poids corporel, de pression artérielle, de taux lipidiques. Finalement, le défi persiste pour trouver une opothérapie thyroïdienne capable de simuler vraiment la physiologie normale. ■ Clyde PW et al. Combined levothyroxine plus liothyronine compared with levothyroxine alone in primary hypothyroIdism.A randomized controlled trial JAMA 2003; 290: 2952-8.

Diris N et al. Dermatoses non infectieuses au cours du diabète sucré. Etude

Cooper DS. Combined T4 and T3 therapy-Back to the drawing

prospective de 308 malades.Ann Dermatol Venereol 2003; 130: 1009-14.

board. JAMA 2003; 290: 3002-4.

24 janvier 2004 • tome 33 • n° 1

La Presse Médicale - 69