Affiches scientifiques et les facteurs associés à la consommation du tabac par la chicha chez les étudiants à Cotonou en 2018. Méthodes Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique qui a eu lieu de juin à novembre 2018 auprès des étudiants de Cotonou. La taille de l’échantillon était de 678. L’échantillonnage a été réalisé par sondage aléatoire à trois degrés. Un questionnaire anonyme auto-administré a servi à collecter les données. La différence était statistiquement significative pour une valeur de p < 0,05. Résultats L’âge moyen des enquêtés était de 20,20 ± 2,50 ans. La prévalence de la consommation de tabac par la chicha en milieu estudiantin à Cotonou en 2018 était de 13,86 % (IC95 % : 11,47 ; 16,67). Les facteurs associés étaient : la consommation de tabac par un parent proche (frère, sœur, cousin, cousine), p < 0,001, par le voisinage (p = 0,04) ; l’usage du cannabis (p = 0,001), de la cigarette (p < 0,001) et la consommation d’alcool (p < 0,001). Conclusion La consommation de la chicha constitue un phénomène fréquent chez les étudiants à Cotonou. Ce nouveau mode de consommation du tabac s’inscrit le plus souvent dans un contexte de polytoxicomanie. Ceci doit donc être pris en compte pour l’implémentation et le renforcement des interventions de la lutte antitabac en Afrique. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.300 296
Facteurs pronostiques de la survie des patients trachéotomisés dans le service de pneumologie et réanimation respiratoire du CHU Amiens-Picardie D. Basille ∗ , I. Mayeux , B. Toublanc , J. Monconduit , P.A. Roger , C. Andrejak , V. Jounieaux CHU d’Amiens-Picardie, Amiens, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Basille) Introduction La trachéotomie est une technique connue depuis 3500 ans mais dont les indications changent du fait des progrès de la réanimation et de l’essor de la ventilation non invasive dans la prise en charge des insuffisants respiratoires. Peu d’études récentes ont évalué le pronostic à long terme de la trachéotomie chez les patients souffrant d’une pathologie respiratoire obstructive ou restrictive. Méthodes Nous avons réalisé une étude rétrospective sur une période de 20 ans (1997—2017) concernant 165 patients trachéotomisés au cours de leur séjour dans le service de pneumologie et réanimation respiratoire du CHU Amiens-Picardie. L’objectif principal était l’évaluation de la survie globale des patients. Les objectifs secondaires étaient : l’évaluation de la mortalité en réanimation et intra-hospitalière, l’analyse des complications liées à la trachéotomie et l’évaluation de la qualité de vie et de la dépendance respiratoire des patients. Résultats Parmi les 165 patients, 73 (44,2 %) présentaient une insuffisance respiratoire chronique (35 obstructifs, 38 restrictifs dont 10 pathologies neuromusculaires). Cent trente-huit (83,6 %) patients sont décédés dont 61 (37 %) en intra-hospitalier. La médiane de survie était de 566 jours. En analyse multivariée selon le modèle de Cox, 4 facteurs pronostiques étaient mis en évidence : l’existence d’une comorbidité cardiaque (OR = 1,866 [1,255—2,783] ; p = 0,002), l’âge supérieur à 70 ans (OR = 1,831 [1,128—2,974] ; p = 0,014) et l’existence d’une insuffisance respiratoire chronique obstructive (OR = 1,552 [1,014—2,377] ; p = 0,043) étaient significativement associés au risque de décès. L’existence d’une myopathie était significativement associée à un meilleur pronostic (OR = 0,421 [0,184—0,963] ; p = 0,041). Des complications respiratoires ou hémorragiques étaient retrouvées respectivement chez 31 (18,8 %) et 13 (7,9 %) patients. Quatre décès (2,4 %)
139 étaient liés à ces complications. Parmi les 104 patients sortis vivants d’hospitalisation, le sevrage ventilatoire avait été obtenu chez 59 patients (56,7 %). Conclusion Nous avons mis en évidence 3 facteurs pronostiques péjoratifs (comorbidité cardiaque, âge supérieur à 70 ans et insuffisance respiratoire chronique obstructive) et 1 facteur protecteur (existence d’une myopathie) significativement associés à la survie à long terme des patients trachéotomisés. Le pronostic de ces patients reste sombre et l’amélioration de leur qualité de vie nécessite une prise en charge pluridisciplinaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.301 297
Quels sont les facteurs prédictifs de pérennisation de l’utilisation de la cigarette électronique ? F. Guezguez 1,∗ , I. Ghannouchi 1 , J. Sahli 2 , H. Ghali 2 , Z. Touati 2 , S. Rouatbi 1 1 Laboratoire de physiologie et explorations fonctionnelles, hôpital Farhat-Hached, Sousse, Tunisie 2 Département de médecine communautaire et préventive, faculté de médecine, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Guezguez) Introduction La cigarette électronique (CE) est l’un des moyens recommandés dans l’aide au sevrage tabagique. Cependant son utilisation est déviée de ce cadre et elle devient une nouvelle forme de « tabagisme » à part entière plutôt qu’un moyen provisoire d’aide au sevrage tabagique. Objectif Déterminer les facteurs associés à une utilisation durable de la CE. Méthodes Il s’agit d’une étude transversale réalisée au moyen d’un questionnaire diffusé en ligne sur les réseaux sociaux ciblant les utilisateurs de CE en Tunisie. Un recueil des données sociodémographique, l’histoire tabagique et les caractéristiques d’utilisation de la CE a été réalisé. Les utilisateurs ont été interrogés sur leur démarche vis-à-vis de l’utilisation de la CE (arrêter la CE ou continuer à l’utiliser de fac ¸on durable), une analyse multivariée moyennant le logiciel SPSS a permis d’identifier les facteurs associés à une utilisation durable de la CE. Résultats Seules 242 sur les 248 réponses obtenues ont été retenues. L’âge moyen des utilisateurs de CE était de 28 ± 8 ans avec une nette prédominance masculine (97 %). Avant le recours à la CE, 90,4 % étaient des fumeurs quotidiens et 70,4 % ont rapporté des tentatives de sevrage mais avec un faible recours aux consultations d’aide au sevrage tabagique (8,4 %). L’utilisation de la CE était motivée par la réduction du risque sur leur propre santé (62,8 %) et celle de leur entourage (39,3 %). Avec la CE, 90,5 % des fumeurs déclarent avoir réussi à arrêter de fumer. Malgré l’arrêt du tabac, 82,9 % souhaitent continuer à utiliser la CE de fac ¸on durable. L’utilisation d’arômes dans l’E-liquide était le seul facteur de risque de pérennisation de l’utilisation de la CE. Cette relation persiste même après une analyse multivariée (OR = 3,4 ; IC95 % = [1,3—8,7] ; p = 0,01). Conclusion L’utilisation d’arômes dans l’E-liquide constitue un facteur de risque de pérennisation de l’utilisation de la CE et semble jouer un rôle majeur dans l’addiction développée à cette dernière. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.rmra.2019.11.302