Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 26 (2007) S210–S213 http://france.elsevier.com/direct/ANNFAR/
Réanimation infectieux 2 Disponible sur internet le 13 août 2007
R475 Rea-raisin 2005 : données nationales de surveillance des infections nosocomiales en réanimation adulte Savey A1, Lepape A1, Tressieres B1, Gauzit R1, Coignard B1, Lavigne T1, L’Heriteau F1, Parneix P1, Venier AG1, Perrigault PF1 1
Coordination nationale REA-RAISIN, Lyon.
Introduction. – Les infections nosocomiales (IN) sont plus fréquentes en réanimation que dans les autres secteurs de soins, en raison de l’état critique des patients et du caractère invasif des techniques de suppléance. Leur surveillance en réanimation est indispensable pour quantifier le risque infectieux, surveiller son évolution et améliorer les axes de prévention. Effectuée en réseau, elle permet une approche comparative entre les services. Cette étude présente les résultats 2005 de la surveillance des infections nosocomiales en réanimation adulte à partir des données issus du réseau national REA-RAISIN. Matériel et méthodes. – Suivant une méthodologie standardisée, les services volontaires ont recueilli en continu pendant 6 mois les caractéristiques démographiques, les facteurs de risque de survenue d’une IN liés au patient et l’exposition aux dispositifs invasifs, pour tous les patients hospitalisés plus de 2 jours en réanimation. La surveillance a été focalisée sur les infections liées aux dispositifs invasifs : pneumonie sous ventilation mécanique (PNE), colonisation (COL) et infection (ILC) des cathéters veineux centraux (CVC), infection urinaire chez les patients sondés (URI) et les bactériémies (BAC). Résultats. – Du 1er janvier au 30 juin 2005, 151 services ont inclus 20 632 patients. Caractéristiques des patients : âge moyen 61.7 ans, sex-ratio 1.62, immunosuppression 12%, catégorie diagnostique (méd. 68%, chir. urgente 17%, chir. réglée 15%), trauma. 9%, IGS II moyen 40.1, décès 17%, DMS 11.2 j, provenance (ext. 54%, court séj. 38%, moyen et long séjour 4 %, autre réanimation 3 %), antibiotiques à l’admission 52%. Exposition aux dispositifs invasifs : intubation 60.5% (durée moyenne 10.8 j), CVC 57.6% (durée moyenne 12.1 j), sonde urinaire 79.2% (durée moyenne 10.8 j). Au total, 2 569 patients soit 12.4% ont présenté au moins un évènement nosocomial. Les taux d’incidence observés ont été : 17.6 PNE/1000 j d’intubation, 5.5 COL (dont 2.2 ILC) /1000 j de cathétérisme, 3.3 BAC/1000 j d’hospitalisation et 7.9 URI/1000 j de sondage. Le caractère très hétérogène des services explique, en partie, les importantes variations inter-service observées. Une analyse multivariée permettant un ajustement et la construction d’un ratio standardisé d’infection (infections observées/attendues), afin d’améliorer les comparaisons inter-service, est en cours d’études. Conclusion. – Ces données constituent une base de référence nationale qui améliore la connaissance du risque infectieux nosocomial et permet, grâce à un retour d’information vers les services, d’optimiser la gestion de ce risque en réanimation. L’analyse des tendances permettra d’évaluer l’impact des mesures de prévention instaurées. http://www.invs.sante.fr/raisin
R476 Epidémiologie microbienne des infections nosocomiales en réanimation réseau national de surveillance REA-RAISIN 2005, France Gauzit R1, Savey A1, Lepape A1, Perrigault PF1, Tressieres B1, Coignard B1, Lavigne T1, L’Heriteau F1, Parneix P1, Venier AG1 1
Coordination nationale REA-RAISIN, Lyon.
Introduction. – La surveillance des infections nosocomiales en réanimation permet de quantifier le risque infectieux et d’évaluer la résistance bactérienne aux antibiotiques, d’en suivre l’évolution et d’identifier des axes de prévention. © 2007 Publié par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.annfar.2007.07.055
Matériel et méthodes. – Depuis 2004, le réseau national REA-RAISIN propose 6 mois par an aux services volontaires de surveiller tout patient hospitalisé en réanimation plus de 2 j. La méthodologie standardisée met l’accent sur les infections en lien avec des dispositifs invasifs : pneumonie sous ventilation mécanique (PNE), infection urinaire chez les patients sondés (URI), colonisation/infection des cathéters veineux centraux (COL) et bactériémies (BAC). Un maximum de deux microorganismes est recueilli par évènement infectieux. La niveau de sensibilité de chaque microorganisme est évaluée en fonction de marqueurs de résistance. Résultats. – En 2005, 151 services ont inclus 20 632 patients et observés 5 159 évènements nosocomiaux chez 2 569 patients (12.4%). Les taux d’incidence observés ont été : 17.6 PNE/1000 j d’intubation, 5.5 COL/1000 j de cathétérisme, 3.3 BAC/1000 j d’hospitalisation et 7.9 URI /1000 j de sondage. La distribution des micro-organismes est la suivante : PNE n=2314
COL n=840
BAC n=785
URI n=1428
Entérobactérie
29,1%
24.3%
26.7%
45.6%
Autre BGN
3.3%
0.2%
1.9%
0.2%
P. aeruginosa
19.7%
14.4%
8.5%
15.9%
A. baumanii
2.2%
2.4%
1.0%
1.0%
Haemophilus sp
5.4%
-
-
-
S. aureus
22.8%
13. 5%
18.6%
1.8%
Staph. coag. -
2.4%
35.7%
21.2%
2.1%
Enterococcus sp
0.7%
3.5%
8.0%
12.0%
Autre cocci G +
6.0%
0.5%
3.9%
1.7%
Candida sp
5.4%
3.7%
5.2%
18.1%
Anaérobie
0.2%
-
3.7%
-
Autre
2.7%
1.5%
0.9%
1.4%
Total
100%
100%
100%
100%
L’étude des principaux marqueurs de résistance révèle 47.5% de S. aureus méti-R, 18.5% d’entérocoques ampi-R, 1.8% d’entérocoques vanco-R, 17.2% d’entérobactéries céfotaxime-R et une résistance à la ceftazidime de 78.6% pour A. baumannii, 22.6% pour P. aeruginosa et 48.5% pour S. maltophilia. Conclusion. – Ces données sur l’écologie microbienne et le niveau de résistance en réanimation constituent une base nationale de référence. Elles fournissent aux services une information pertinente pour améliorer l’usage des antiinfectieux et cibler les mesures de prévention. http://www.invs.sante.fr/raisin
R477 Suivi des recommadations dans la prise en charge du sepsis sévère : résultats initiaux dans 15 unités de réanimation Beaudroit L1, Muller L1, Jaber S2, Jung B3, Fabbro Peray P6, De La Coussaye JE1, Lefrant JY1
Favier L4,
Trine PO5,
1 Division Anesthesie Reanimation Douleur Urgence, Nimes ; 2 DAR B, Montpellier ; 3 Unite de Reanimation Medicale, Montpellier ; 4 Unite de Reanimation Polyvalente, Beziers ; 5 DAR A, Montpellier ; 6 Departement d Informatiom Medicale, Nimes.
Introduction. – Plusieurs études monocentriques ont rapporté une amélioration des pratiques selon les recommandations internationales pour diminuer la
Réanimation infectieux 2 / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 26 (2007) S210–S213 mortalite elevee [1-4]. Cette étude « avant-après » multicentrique (15 réanimations) a etudie l’impact de ces recommandations sur les pratiques de prise en charge du sepsis sévère. Matériel et méthodes. – Entre le 1/01 et le 31/12/2006, les patients (pts) en sepsis sévère [5,6] (<24 h) ont été colligés En juin, une information a été faite par réunions et fiches individuelles sur les recommandations (REC) regroupées en 3 catégories. A (3 premières heures) 1: Prélèvements bactériologiques 2: Antibiothérapie dans les 3 premières h B (6 premières heures) 3: mesure des lactates artériels 4: Remplissage vasculaire > 20 ml/kg de cristalloïdes ou équivalent colloïdes 5: Vasopresseur pour maintenir une PAM > 65 mmHg 6: Maintien d’une PVC > 8 mmHg ou ScVO2 > 70% (4,5,6 si PAM < 65 mm Hg ou lactate > 4 Mmol/l) C (24 premières heures) 7: Contrôle glycémique < 1,5 g/l 8: Corticothérapie à faible en cas de recours au vasopresseurs > 6 h 9: Utilisation de volume courant > 500 ml si poumon lésionnel ventilé 10: Utilisation de protéine C activée (7 à 10 sur pts vivants à H24). Résultats. – 445 pts (351 H, age = 65 ± 16, IGS II = 48 ± 16, SOFA : 1 à 19, 326 en choc septique, 386 en choc septique et/ou lactates > 4 mMol/l ; 230 et 215 dans les phases avant et après, 206 et 197 vivants à H24). REC
AVANT
APRES
1 Prelevement
181/230 (79%)
170/215(79%)
p 0,92
2 ATBT < 3 h
101/230 (44%)
108/215 (50%)
0,18
3 Lactates
135/230 (59%)
161/215 (75%)
0,01
4 RV >20 ml/kg
126/199 (63%)
141/187 (75%)
0,01
5 PAM>65
114/199 (57%)
133/187 (71%)
0,01
6 PVC/ ScVO2
53/199 (27%)
105/187 (56%)
0,01
7 Glycemie<1,5
105/206 (51%)
106/197 (54%)
0,57
8 Corticoides
91/161 (57%)
121/171 (71%)
0,01 0,09
9 VT < 500 ml
55/156 (35%)
76/171 (44%)
10 Prot C act
3/230 (1%
11/215 (5%)
0,02
MORTALITE
95/320 (41%)
71/215 (33%)
0,07
Toutes les recommandations sont suivies chez 1 et 6 pts (p=0,08). Discussion. – Malgre une amelioration des pratiques globales, des progres restent a realiser pour suivre TOUTES les recommandations et encore diminuer la mortalite Références [1] [2] [3] [4] [5] [6]
Kortgen, CCM 2006. Shapiro, CCM 2006. Micek, CCM 2006. Dellinger, CCM 2004. Bone, Chest 1992. Bernard, NEJM 2001..
R478 Pneumopathies bactériennes en réanimation et suivi des recommandations : étude dans une unité de réanimation Gourari A1, Lavigne JP2, Cohendy R1, De La Coussaye JE1, Lefrant JY1 1 Division Anesthésie Réanimation, Nîmes ; 2 Laboratoire de bactériologie, Nîmes.
Introduction. – Les pneumopathies (PNPT) sont la première cause d’infection en réanimation. Plusieurs sociétés ont édité des recommandations pour la prise en charge des PNPT communautaires (PNPT C) et/ou nosocomiales (PNPT N) et acquises sous ventilation mécanique (PNPT NVM). Le but de la présente étude était d’évaluer la fréquence des PNPT quel que soit le type dans des services de réanimation, le suivi des recommandations et l’impact du suivi de ces recommandations. Matériel et méthodes. – Du 01/08/2005 au 31/12/2006 (843 admissions), tous les épisodes de PNPT (score CPIS >6 et/ou prélèvement pulmonaire invasif positif) hospitalisés en réanimation ont été répertoriés en séparant les PNPT C, N et NVM. Les recommandations évaluées étaient : 1) la réalisation d’un prélèvement pulmonaire (R1), 2) l’antibiothérapie (ATBT) initiale (R2), 3) l’adaptation de l’ATBT (R3), 4) la durée du traitement (R4). L’adéquation entre l’ATBT initiale recommandée et la sensibilité de la bactérie isolée a été analy-
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sée. La fréquence des recommandations suivies et leur impact (sur la mortalité, la guérison, la durée de ventilation et la durée d’ATBT) ont été étudiés. Résultats. – 130 PNPT ont été répertoriées (incidence = 15%) comprenant PNPT C (50, 38% dont 19 inhalations), PNPT N (80, 62%) dont 33 PNPT NVM et 47 sans ventilation mécanique (dont 11 inhalations). La durée moyenne d’hospitalisation était de 19,4 j et la durée moyenne de ventilation était de 13,3 j. 104 PNPT ont été documentées chez 89 patients (86%). Les recommandations ont été suivies: R1 dans 95% des cas, R2 dans 76%, R3 dans 86% et R4 dans 72%. 91% des ATBT recommandées étaient efficaces sur la bactérie isolée. Toutes les recommandations ont été suivies chez 59 patients (45%). Le suivi des recommandations a permis de réduire la durée de ventilation (12,7 j vs 16,8), d’ATBT (9j vs 15j), de guérison (71% à J14 vs 66%). Aucune différence n’a été observée concernant la mortalité. 34 patients sont décédés (26%) dont 16 imputables à la PNPT (12%) avec une proportion équivalente que les recommandations soient suivies ou non. Discussion. – Notre étude confirme que les recommandations restent encore trop peu suivies en totalité surtout pour l’ATBT initiale et la durée d’ATBT. Le mésusage des antibiotiques participent notamment à l’émergence de bactéries résistantes. Pourtant le suivi des recommandations a démontré son efficacité sur la prise en charge du PNPT.
R479 Analyse de la résistance des pneumopathies acquises sous ventilation en fonction du délai de survenue chez le traumatisé grave Ginet M1, Blasco G1, Pili-Floury S1, Bartholin F1, Clément C1, Brunin Y1, Cremilleux B1, Samain E1 1
Pôle d’Anesthésie Réanimation, CHU Jean Minjoz, Université de FrancheComté, Besançon.
Introduction. – Les pneumopathies acquises sous ventilation (PAV) chez les traumatisés graves (TG) sont habituellement classées en PAV précoces et PAV tardives. L’intérêt de cette distinction est d’adapter l’antibiothérapie probabiliste en fonction du profil de résistance prévisible des germes. Cependant, le moment où cette distinction doit intervenir varie de J5 à J7 selon les études (AJRCCM 2005 ; 171 :388-416). Le but de cette étude était d’analyser les données microbiologiques en fonction du moment de survenue de la 1ère PAV chez le TG. Matériel et méthodes. – En conformité avec la réglementation, cette étude rétrospective, descriptive, monocentrique a analysé sur une période de 2 ans les patients TG, ventilés >48 h et ayant présenté un 1er épisode de PAV (définie par un score de Pugin _7 et une culture quantitative positive (LBA ou BAT)). La nature et le profil de résistance des germes isolés permettait de définir une PAVR par la présence d’un bacille pyocyanique, d’une entérobactérie du groupe II multirésistante, d’une entérobactérie du groupe III, ou d’un SARM et une PAVS en l’absence de ces germes. Parmi les PAVS, la résistance des germes à l’amoxicilline/acide clavulanique (PAVAxAcR) était recherchée. Les données démographiques, l’IGSII. L’incidence de PAVS et de PAVR sur 3 périodes (J7 par rapport au TG) ont été comparées. Les résultats sont en moyenne±DS [extrêmes]. Les comparaisons ont été faites par tests non paramétriques (Mann Withney) ou test exact de Fisher. Un P< 0,05 était considéré significatif. Résultats. – 76 patients TG (âge = 37±16 [18-86] ans, IGSII = 36±13 [1376]) ont présenté une PAV (délai = 5,8±2,5 [2-13] j) : 113 germes ont été identifiés (38% de PAV polymicrobiennes). Il s’agit d’une PAVR dans 24% des cas. Les différences de répartition des PAVR et PAVAxAcR en fonction du délai de survenue sont dans le tableau I. L’incidence des PAVR est significativement plus élevée après J5. 21 PAVAxAcR ont été observée, sans différence en fonction du moment de survenue (tab I). Tab 1
J5-J7
PAV (n)
24
36
>J7 16
PAVR (n (%))
2 (8%)
10 (27%)*
6 (37%)
PAVAxAcR(n (%))
5 (21%)
10 (27%)
6 (37%)
* P<0,05 vs période précédente
Discussion. – Dans notre série, une PAV survenant avant J5 après TG est le plus souvent une PAVs. Celles-ci sont ce cependant résistante à l’AxAC dans plus de 20% des cas,. En revanche dès J5, la proportion de PAVR et PAVAxAcR est élevé. Ces données pourraient être évaluées dans chaque institution pour
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Réanimation infectieux 2 / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 26 (2007) S210–S213
optimiser le protocole d’antibiothérapie probabiliste en fonction du moment de survenue de la PAV.
R480 Pneumonies précoces et hypothermie thérapeutique après arrêt cardiaque extra-hospitalier Perbet S1, Bruel C1, Tubach F2, Bouadma L1, Mourvillier B1, Régnier B1, Wolff M1 1 Service
de réanimation médicale et infectieuse, Hôpital Bichat-Claude Bernard, APHP, Paris ; 2 Unité de recherche clinique, Hôpital Bichat-Claude Bernard, APHP, Paris. Introduction. – Les pneumonies précoces (PP) après arrêt cardio-respiratoire extra-hospitalier (ACREH) ont été peu étudiées lors de l’hypothermie induite (32-34°C >12h). Elles posent un problème de diagnostic avec la coexistence d’un syndrome post resuscitation sepsis-like et l’absence de certains critères habituels d’évaluation (température). L’objectif de l’étude était d’évaluer l’incidence, la microbiologie, les facteurs de risque des PP après ACREH. Matériel et méthodes. – Étude rétrospective, monocentrique de 2002 à 2006. Les patients décédés dans les 1ères 24 h ont été exclus. Une PP était définie par un infiltrat radiologique, des sécrétions trachéales, un rapport P/F <240, des leucocytes <4000 ou >11000 G/L et/ou une culture quantitative positive (PDP >103 UFC/mL ou LBA >104 UFC/mL) dans les 48 1ères heures de l’hospitalisation. Résultats. – Parmi les 100 patients admis pour ACREH, 72 ont survécu plus de 24 h , 49 (68%) ont développé une PP dont 40 avec des prélèvements quantitatifs positifs. Une hypothermie a été induite dans 43 cas. Les patients avec PP étaient plus âgés (59 ±17 vs 52 ±15 ans) et avaient un IGS II plus élevé (67 ±18 vs 62 ±14). Les caractéristiques de l’ACREH chez les patients avec ou sans PP n’étaient pas différentes : « no flow »: 4,8 ±4,5 vs 6,0 ±6,0 min, « low flow »: 18,2 ±11,3 vs 15,8 ±16,7 min, étiologie cardiaque : 76% vs 83%, délai activité cardiaque spontanée-hypothermie: 483 ±426 vs 556 ±362 min, amines à l’admission : 36 vs 16. Une hypothermie contrôlée > 12h était effective chez 33 (67%) patients avec PP vs 10 (43%) sans PP (p = 0,013). Dans le groupe PP, le délai ACREH- début de l’antibiothérapie était de 27 ±21 h chez les patients en hypothermie vs 13,5 ±13 h chez les patients normothermes (p = 0,01). La répartition des 61 germes identifiés était : Streptocoques (14), H. Influenzae (16), S. Pneumoniae (11), entérobactéries (7), S. Aureus (5), P. Aeruginosa (1), autres (7) et la flore était polymorphe chez 5. La durée de ventilation et la mortalité des patients avec ou sans PP n’étaient pas différentes : 9,4 ±7,9 vs 8,4 ±8,5 j et 19/49 (39%) vs 11/23 (48%). Discussion. – Les PP sont fréquentes après ACREH sans en modifier le pronostic. Les bactéries en cause sont celles de la flore oro-pharyngée mais l’isolement d’entérobactéries n’est pas rare. L’absence de facteurs de risque facilement identifiables et le risque de retard au diagnostic en l’absence de fièvre chez les patients mis en hypothermie induite après ACREH rendent souhaitables la réalisation d’un prélèvement au moindre doute.
R481 Étude des infection liées au cathéter de dialyse en réanimation : épidémiologie et facteurs de risque Fraccaro L1, Blasco G1, Pili-Floury S1, Ginet M1, Bartholin F1, Clément C1, Valentin L1, Samain E1 1
Pôle d’Anesthésie Réanimation, CHU Jean Minjoz, Université de FrancheComté, Besançon.
Introduction. – L’épuration extra-rénale continue (EER) en réanimation impose l’usage d’un cathéter veineux central spécifique. L’épidémiologie des complications infectieuses liées à cette technique reste mal connue. Le but de ce travail était d’analyser l’épidémiologie des infections liées aux cathéters (ILC) d’EER continue en réanimation. Matériel et méthodes. – Cette étude rétrospective descriptive, a inclut tous les patients ayant bénéficié d’une EER continue dans notre centre sur une période de 2 ans. Les données colligées étaient l’age, l’IGSII, la durée du séjour, la durée du cathétérisme, la durée d’EER et la mortalité en réanimation. L’ILC était définie selon les recommandations actualisées en 2002 (Ann Fr Anesth Réanim 2005 ; 24 : 315-22). En cas d’ILC, les données suivantes ont été relevées : l’association à une bactériémie, le site de pose du cathéter, et le type de germes mis en évidence. Les facteurs associés à la survenue d’une ILC ont
été recherchés en analyse univariée (test de Mann Whitney ou de Fisher selon le type de variables). Un p<0,05 était considéré significatif. Résultats. – 107 patients ont été inclus dans l’analyse (caractéristiques dans le tableau 1). La densité d’incidence était de 5,7 infections/1000j-cathéters. 7 (6,7%) patients ont présenté une ILC dont 5 avec une bactériémie associé. Les cathéters infectés étaient tous en position fémorale et la culture microbiologique retrouvait des bacilles gram négatifs (6 Ps. aeruginosa et 1 E.coli). 1 patient a développé une thrombophlébite septique associé à une endocardite. 5 patients infectés sont décédés.. Les résultats de l’analyse univariée sont donnés dans le tableau 2. Tableau 1 Caractéristiques des patients (n=107) Age (ans)
60±17
Durée séjour
17±18j
IGSII
53±18
Durée EER
10±9j
Durée cathétérisme
11±10j
mortalité (%)
47
Tableau 2 Age(ans)
ILC-
ILC+
p
59±17
57±18
NS
IGS2
52±12
54±13
NS
Durée séjour (j)
17±18
58±36
<0,001
Durée cathéter (j)
11±10
25±19
<0.001
Discussion. – Ce travail montre que, malgré l’application des recommandations de prévention, l’incidence de l’ILC sur cathéter d’EER est élevée. Cette incidence est comparable à celle rapportée dans d’autre séries (Arch Med Res 2006 ; 37 : 348-352). La recherche de nouvelles stratégies de prévention complémentaires pour réduire ce risque parait nécessaire.
R482 Incidence des complications infectieuses des cathéters artériels en réanimation Khalifa R1, Dahyot-Fizelier C1, Laksiri L2, Petitpas F2, Debaene B2, Mimoz O1 1
Pharmacologie des Agents Anti-Infectieux, INSERM ERI023, Poitiers ; CHU, Poitiers.
2 Anesthésie-Réanimation,
Introduction. – Peu d’études ont comparé le risque infectieux des cathéters artériels (CA) avec celui des cathéters veineux centraux (CVC) insérés chez les patients de réanimation, et les résultats sont contradictoires. Le but de cette étude a été de déterminer les densités d’incidence (DI) de colonisation et d’infection bactériémique des CA, de les comparer à celles retrouvées pour les CVC, et d’identifier les facteurs de risque indépendants de colonisation. Matériel et méthodes. – Il s’agissait d’une étude rétrospective ayant inclus 368 CA chez 295 patients hospitalisés en réanimation chirurgicale polyvalente sur une période de 18 mois. Le CA était retiré lorsqu’une infection était suspectée, lorsqu’il n’était plus fonctionnel, devenu inutile ou au décès du patient, et son extrémité endo-vasculaire était systématiquement cultivée selon la méthode quantitative de Brun-Buisson. La colonisation a été définie par une culture du CA >103 ufc/ml, et l’infection bactériémique par une culture du CA >103 ufc/ml avec au moins une hémoculture périphérique prélevée 48h avant ou après l’ablation du CA isolant le même micro-organisme (même espèce, même antibiogramme), en absence d’un autre foyer infectieux. Les résultats microbiologiques des CA ont été comparés à ceux obtenus avec les CVC insérés durant la même période, chez les mêmes patients, avec les mêmes procédures d’hygiène et un antiseptique identique, la povidone iodée alcoolique à 5%. La pose et les soins apportés aux CA et aux CVC ont suivi les recommandations de la SRLF (Ann fr Anesth Réanim 2005 ; 24: 315-322). Résultats. – Les patients étaient âgés de 55±19 ans et nécessitaient une ventilation mécanique dans 80% des cas, des vasopresseurs dans 38% des cas et une épuration extra-rénale dans 10% des cas. Une antibiothérapie était administrée chez 62% des patients, une transfusion chez 39% des patients et une alimentation parentérale chez 12% d’entre eux. Les CA étaient restés en place pendant une durée moyenne de 8±6 jours. La DI de colonisation et d’infection bactériémique a été de 19,8 et 3,2 pour 1000 cathéters-jours pour les CA et de 18,2 et 4,2 pour 1000 cathéters-jours pour les CVC, respectivement. Par rapport aux CA radiaux, les CA fémoraux ont été plus fréquemment colonisés (32,5 vs. 16,5 pour 1000 cathéters-jours, p=0,004). Il n’existait pas de différence significative entre CA fémoraux et CA radiaux en terme de DI d’infection bactériémique (5,1 vs. 2,7 pour 1000 cathéters-jours, p=0,38). En analyse multivariée le site fémo-
Réanimation infectieux 2 / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 26 (2007) S210–S213 ral était le seul facteur de risque indépendant de colonisation (RR=2,2 ; IC95%=1,2-3,8 ; p=0,008). Discussion. – Le risque infectieux des CA est comparable à celui des CVC. Par rapport à la voie radiale, l’utilisation de la voie fémorale augmente d’un facteur 2 le risque de colonisation des CA.
R483 Évaluation du risque infectieux des patients de réanimation lors des transferts secondaires par le SMUR Evrard B1, Wiel E1, Goldstein P1, Mauriaucourt P1, Grandbastien B2, Assez N1 1
Pole des Urgences Chru, Lille ; 2 Service de Gestion du Risque Infectieux Chru Calmette, Lille. Introduction. – En 2007, persiste une réelle méconnaissance du statut infectieux des patients hospitalisés en réanimation et transportés par les SMUR. Celle-ci entraîne de fréquentes interruptions des mesures de prévention de la transmission d’infection; ainsi 22 % de ces patients développeront une infection nosocomiale (Bulletin épidémiologique hebdomadaire 1999 ; 5 :17-19) L’objectif de ce travail est d’évaluer le risque infectieux lors de ces transferts et d’analyser les pratiques de prévention. Matériel et méthodes. – Une étude prospective sur 6 mois (janvier- juin 2007) est menée dans un SAMU. La population étudiée concerne tous les patients adultes transitant par un service de réanimation et bénéficiant d’un transfert secondaire durant leur séjour. Nous avons conçu 2 fiches de recueil de données : la 1ère fiche collecte les informations concernant le statut infectieux du patient (infecté ou non,
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infection nosocomiale (IN), micro-organisme, notion de bactéries multi résistantes (BMR), localisation, type de précaution en réa). La 2ème fiche, « check list », identifie les mesures de protection adoptées par l’équipe ainsi que les actions menées aux différentes étapes de la prise en charge : port de masque, de gants, gestes invasifs au cours du transfert … Résultats. – Les 2 premiers mois d’étude ont permis de recueillir l’information auprès de 36 transferts ; l’âge moyen était de 62 ans. Parmi eux, 21 étaient infectés. Dans 14 cas il s’agissait d’une IN dont 11 à BMR. Quatre bactéries étaient principalement retrouvées: Pseudomonas aeruginosa (n=3), SARM (n=3), Acinetobacter baumannii (n=3), Enterobacter sp (n=2). Les sites d’infections étaient respiratoires (n=10), digestifs (n=3), cutanés (n=3), hémocultures (n=1), urinaire (n=1). Les précautions « standard » (lavage des mains+ friction hydro-alcoolique, port de gants à usage unique) étaient respectées dans 78% des cas et les précautions type « contact » dans 50 %. Les principaux gestes invasifs réalisés pendant le transport étaient l’aspiration trachéo-bronchique (n=4) et la pose de voie veineuse périphérique (n=1). Discussion. – Cette étude souligne l’insuffisance d’information transmise concernant le risque infectieux des patients transportés par les équipes et met en évidence un respect encore trop faible des mesures recommandées et pratiquées lors de ce type de transfert. A terme, les résultats de cette étude devraient permettre d’adapter les recommandations de prévention de la transmission croisée aux contraintes et spécificités des transferts inter ou intra hospitaliers de patients infectés. Ils guideront également les actions spécifiques de formation à destination des équipes SMUR.