Recherche de causes mono-géniques dans les maladies allergiques

Recherche de causes mono-géniques dans les maladies allergiques

286 13e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2018 / Revue française d’allergologie 58 (2018) 285–287 Rech-03-COC Effets mitochondriaux de l’ast...

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13e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2018 / Revue française d’allergologie 58 (2018) 285–287

Rech-03-COC

Effets mitochondriaux de l’asthme sévère en exacerbation sévère sur les lymphocytes et monocytes circulants C. Ederlé 1,∗ , A.L. Charles 2 , K. Naji 3 , D.B. Frédéric 3 , G. Bernard 2 Pôle des spécialités médicales, département de pneumologie, hôpitaux universitaires de Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy, France 2 Fédération de médecine translationnnelle, équipe d’accueil 3072, mitochondrie, stress oxydant et protection musculaire, institut de physiologie, université de Strasbourg, Strasbourg, France 3 Pôle de pathologie thoracique, service de pneumologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Ederlé) 1

Introduction L’asthme est une pathologie bronchique chronique dans laquelle le stress oxydant joue un rôle important, en particulier au niveau local où la production d’espèces réactives de l’oxygène (ERO) est majorée. L’asthme implique également une réponse immune systémique mais le rôle du stress oxydant et de la mitochondrie au niveau des cellules mononuclées du sang périphérique (PBMC) est inconnu. L’objectif de cette étude est d’évaluer la capacité fonctionnelle mitochondriale au niveau des PBMC et le niveau d’ERO dans le sang périphérique chez des patients asthmatiques sévères en exacerbation sévère. Méthodes Vingt et un asthmatiques sévères non contrôlés (GINA 4-5) en exacerbation sévère et 21 sujets témoins étaient inclus dans une étude prospective et contrôlée. Tous étaient âgés de 18 à 75 ans avec un tabagisme sevré < 10 PA. L’étude de la chaîne respiratoire mitochondriale était réalisée par oxymétrie haute résolution sur 5 millions de PBMC. Les mesures de la production totale et mitochondriale d’ERO étaient réalisées respectivement par résonance paramagnétique électronique sur sang total et par spectrofluorométrie sur PBMC isolés. Résultats On observait une augmentation significative de la respiration mitochondriale globale (+64,9 %, p = 0,007) au niveau des PBMC des patients asthmatiques sévères en exacerbation sévère, en comparaison aux sujets sains. L’activité du Complexe IV était la plus fortement augmentée (+74 %, p = 0,0003). La production totale d’ERO était significativement majorée dans le groupe de patients asthmatiques en comparaison au groupe témoin (+34 %, p = 0,0185). Il n’y avait pas de différence de production mitochondriale d’ERO entre les deux groupes. Discussion L’augmentation de la respiration mitochondriale des PBMC et de la production totale d’ERO témoignent probablement d’une activation lymphocytaire et monocytaire systémique et donc du rôle systémique du stress oxydant chez les patients asthmatiques sévères en exacerbation. La production d’ERO ne semblait pas d’origine mitochondriale. Conclusion D’autres études sont nécessaires afin de déterminer le rôle physiopathologique de la stimulation de la respiration mitochondriale et de la production d’ERO ainsi que les facteurs qui y contribuent. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.169 Rech-04

Recherche de causes mono-géniques dans les maladies allergiques G. Ménasché 1,∗ , G. Lezmi 2 , N. Bellon 3 Institut imagine, Inserm U1163, université Paris Descartes, Paris, France 2 Service de pneumologie et d’allergologie pédiatriques, hôpital Necker–Enfants-Malades, université Paris Descartes, AP–HP, Paris, France 3 Service de dermatologie, centre de référence maladies cutanées génétiques rares MAGEC, CHU Necker–Enfants-malades, AP–HP, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Ménasché) 1

Introduction De rares cas de maladies allergiques sévères qui se manifestent dans la petite enfance et ne s’atténuent pas avec le temps ont impliqué un défaut mono-génique. Cela inclut par exemple une mutation gain de fonction dans la sous-unité alpha du récepteur à l’IL4 [1], une mutation gain de fonction

dans le récepteur ADGRE2 [2] et plus récemment des mutations hypomorphes de CARD11 [3]. Si certains facteurs génétiques favorisant le développement d’allergies sévères sont bien connus, la physiopathologie des manifestations allergiques sévères reste encore mystérieuse chez un grand nombre de patients avec un phénotype allergique particulier. Méthodes Dans ce contexte, nous avons commencé une étude sur la recherche de causes mono-géniques dans les maladies allergiques associées à deux phénotypes distincts. Le premier est caractérisé par de l’allergie sévère survenant très tôt pendant l’enfance sans amélioration avec le temps avec manifestations cutanées (eczéma sévère), pulmonaire (asthme sévère) et digestive (allergie alimentaire). Ce phénotype est associé à une poly-sensibilisation allergénique. Le deuxième groupe concerne des patients avec hypersensibilités immédiates confirmées par test de provocation, pour lesquelles une sensibilisation IgEdépendante n’est pas identifiée malgré une exploration exhaustive. L’ADN extrait à partir du sang des patients et des membres apparentés sera séquencé sur l’exome entier. Les mutations identifiées seront analysées pour leur implication fonctionnelle. Résultats L’étude d’une famille appartenant au premier groupe a permis d’identifier une mutation composite hétérozygote dans le gène codant pour la filaggrine. Discussion L’identification d’anomalies monogéniques associée à certains profils allergiques permettrait une meilleure compréhension des processus moléculaires responsables des manifestations allergiques, d’améliorer le diagnostic et d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Conclusion Afin d’identifier de nouvelles causes moléculaires responsables de l’allergie sévère, les anomalies portant sur les gènes impliqués dans la barrière cutanée (FLG, CDSN, DSG1 et LEKT1) devront être exclues. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts. Références [1] Hershey, et al. NEJM 1997. [2] Boyden, et al. NEJM 2016. [3] Ma, et al. Nat Genet 2017.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

https://doi.org/10.1016/j.reval.2018.02.170 Rech-05

Effets de l’ABT-491, un antagoniste du platelet activating factor, en association avec l’adrénaline sur un modèle de choc anaphylactique à l’ovalbumine C. Tacquard 1,∗ , W. Oulehri 1 , A. Steib 1 , O. Collange 1 , B. Geny 2 , P.M. Mertes 1 1 Service d’anesthésie réanimation, Nouvel hôpital civil, Strasbourg, France 2 Service de physiologie et d’explorations fonctionnelles, Nouvel hôpital civil, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Tacquard) Introduction Le choc anaphylactique (CA) est une pathologie sévère mettant potentiellement en jeu le pronostic vital. L’adrénaline, qui est le traitement de référence, est associée à des complications (troubles du rythme ou cardiopathie de stress). Le platelet activating factor (PAF) est un des médiateurs secrétés lors du CA. L’objectif de notre étude était d’étudier l’effet d’un traitement par ABT491, un antagoniste du récepteur au PAF, sur la consommation d’adrénaline en traitement du choc anaphylactique. Méthodes Il s’agissait d’une étude expérimentale sur des rats mâles Brown Norway de 10 semaines sensibilisés à l’ovalbumine. Les rats étaient anesthésiés à l’isoflurane, trachéotomisés, ventilés mécaniquement et conditionnés avec un cathéter artériel et un cathéter veineux. Le choc anaphylactique était induit avec 1 mg d’ovalbumine en IV. L’étude comprenait 5 groupes : SHAM (injection du solvant uniquement), CHOC (pas de traitement), ABT (1 mg/kg ABT-491), ADRE (5 ␮g en bolus puis 10 ␮g/kg/min en IVSE sevré selon protocole) et ABT-ADRE. Résultats Au total, 50 rats ont été randomisés dans 5 groupes. Les caractéristiques étaient comparables avant l’induction du choc. La Fig. 1 montre l’évolution de la pression artérielle moyenne (PAM) au cours de l’expérimentation. Tous les animaux ont survécu jusqu’à la fin de