S312
8e Colloque de données de santé en vie réelle, Paris, 2 juin 2016 / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S294–S312
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Patch de capsaicine 8 % (Qutenza® ) en pratique courante : résultats de l’étude post-inscription QAPSA demandée par la Haute Autorité de santé C. Defawe a,∗ , D. Bouhassira b , M. Lanteri-Minet c , S. Perrot d , F. Mistretta e a Laboratoires Astellas Pharma, Levallois Perret, France b Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, France c Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, hôpital Cimiez, Nice, France d Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, hôpital Cochin, Paris, France e RCTs, Lyon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Defawe) Objectifs Décrire, en pratique courante, la population recevant Qutenza® et les conditions d’utilisation du patch, et évaluer les effets à long terme d’applications répétées en termes de retentissement sur la perception de la douleur et la qualité de vie. Méthodes Étude observationnelle, prospective, multicentrique et longitudinale, réalisée entre novembre 2012 et février 2015, sur des patients incidents (recevant Qutenza® pour la première fois) ou prévalents (ayant déjà été traités). Tous les établissements ayant déjà commandé du Qutenza® ont été contactés. Les patients pouvaient recevoir des applications pendant une durée de 12 mois, avec une évaluation finale six mois après la dernière pose. L’effet de Qutenza® sur la perception de la douleur a été évalué par un critère composite à trois classes « succès »/« succès modéré »/« échec », prenant en compte la diminution de l’intensité douloureuse sur l’échelle numérique (NPRS) et le ressenti global du patient (échelle PGIC). Une analyse descriptive a été réalisée en distinguant les patients prévalents/incidents et selon l’étiologie de la douleur neuropathique périphérique (DNP). Le comité scientifique n’a identifié aucun biais de sélection. Résultats Au total, 684 patients (203 prévalents et 481 incidents) ont été inclus. La majorité était des femmes (60 %), l’âge moyen était de 53 ± 15 ans et l’ancienneté médiane des douleurs était de 3,0 ans. Le DN4 était positif pour 96 % des patients. Les DNP étaient d’étiologie post-chirurgicale/posttraumatique (76 %), post-zostériennes (9 %), polyneuropathies sensitives (8 %) ou autres (7 %). Les douleurs à l’inclusion étaient d’intensité modérée à sévère (5,7 ± 1,7/10 en moyenne). La prescription de Qutenza® a été réalisée par un médecin spécialiste de la douleur dans la quasi-totalité des cas (98 %) et la zone douloureuse la plus fréquemment traitée était le membre inférieur (63 %) et plus particulièrement le pied (33 %). Au cours de l’étude, 35 % des patients ont rec¸u une seule application, 25 % ont rec¸u deux applications et 40 % ont rec¸u des applications répétées. Les délais moyens entre deux applications successives variaient entre 3,2 (±0,8) et 3,7 (±1,3) mois. Six mois après la dernière application de Qutenza® , 21,8 % des patients (IC 95 % = [17,5 % ; 26,7 %]) sont soulagés avec succès et 40,3 % [35,0 % ; 45,8 %] avec succès modéré. Dans les sous-groupes d’intérêts, les taux de succès/succès modéré étaient de 19,5 %/38,9 % (incidents), 26,6 %/43,1 % (prévalents) et variaient selon l’étiologie de la douleur entre 20,7 %/39,1 % (post-chirurgicale/post-traumatique) et 31,3 %/40,6 % (douleur post-zostérienne). Au total, à la fin de l’étude, une amélioration cliniquement pertinente de la qualité de vie (évaluée par l’index EQ5D) de 0,081 ± 0,237 a été observée par rapport à l’inclusion. La tolérance était conforme aux données du RCP avec comme principaux événements indésirables ayant une relation possible ou probable avec Qutenza® : douleur au site d’application (5,7 %) et érythème (5,6 %). Conclusion L’étude QAPSA a permis de décrire les caractéristiques des patients traités par Qutenza® en pratique courante et de montrer que, dans la quasi-totalité des cas, Qutenza® est utilisé conformément à son autorisation de mise sur la marché (AMM). Les résultats en termes de soulagement de la douleur, d’amélioration de la qualité de vie et de tolérance confirment
l’intérêt du patch dans le traitement à long terme des patients atteints de DNP. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.10.056 P42
Recueil en routine de la qualité de vie des patients atteints d’un cancer, étude de faisabilité I. Es-saad a,∗ , G. Mouillet a,b , M.-J. Paillard a,b , S. Paget-Bailly a , A. Anota a , A. Pozet a , A. Foubert a , F. Bonnetain a a Unité de méthodologie et de qualité de vie en cancérologie, CHRU de Besan¸con, France b Service d’oncologie médicale, CHRU de Besan¸ con, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (I. Es-saad) Objectifs Le projet vise à introduire le recueil de la qualité de vie des patients atteints d’un cancer dans la pratique clinique courante. L’objectif est la collecte et l’analyse de données longitudinales de qualité de vie (QdV) chez les patients atteints de cancer, de les rendre directement accessibles et exploitables par les médecins pour les intégrer à la stratégie thérapeutique. Lors de la phase pilote de ce projet, sont évalués : – la faisabilité technique, matérielle et logistique ; – l’acceptabilité des questionnaires et des tablettes chez les patients ; – l’observance au fil du temps ; – la prise en compte des résultats de QdV par les médecins et leur intégration dans la stratégie thérapeutique ; – la satisfaction des patients et des cliniciens quant à l’instauration de l’évaluation de la QdV en routine. Méthodes Tous les patients nouvellement diagnostiqués pour un cancer du sein chez la femme, du côlon-rectum et du poumon sont invités à compléter un questionnaire électronique de QdV (EORTC QLQ-C30 et son module spécifique) avant chaque consultation. La complétion peut se faire à leur arrivée à l’hôpital, sur tablette tactile, ou, depuis leur domicile, via un site Internet dédié à leur propre espace de QdV sécurisé. Les résultats des questionnaires parviennent immédiatement au médecin. Grâce à un environnement convivial et très didactique (sous forme de graphiques), la lecture des résultats de l’évaluation de la QdV et son évolution est simplifiée, offrant l’opportunité d’une adaptation rapide, par le médecin, de la prise en charge du patient. Des alertes peuvent être créées lorsque le niveau de QdV passe en dessous d’un seuil fixé ou lors de l’apparition de nouveaux symptômes. Résultats La phase de faisabilité a débuté en mars 2016. La première étape a été de mettre en place les moyens matériels et logistiques nécessaires au bon déroulement du recueil : – identification du parcours de soins des patients ; – mise en place d’une salle dédiée au recueil de la QdV avec des tablettes ; – mise en place de l’interface de recueil des données de QdV sous le logiciel computer-based health evaluation system (« CHES ») ainsi que de l’espace web ; – formation du personnel à l’utilisation du logiciel CHES. L’intégration automatique des résultats de QdV dans le dossier patient informatisé est en cours de finalisation. Conclusion À terme, le projet Qolibry s’inscrira dans une logique de médecine personnalisée. En effet, tenir compte du niveau de QdV initial du patient et de son évolution au cours du temps pourrait permettre d’adapter le traitement, de mieux contrôler d’éventuelles toxicités, de proposer précocement des soins de support adaptés afin de permettre une prise en charge intégrative de la maladie. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.10.057