288
Communications orales / Néphrologie & Thérapeutique 13 (2017) 265–295
activation anormale des cellules pariétales épithéliales (PECs). La migration orientée et la prolifération des PECs conduisent à la formation du croissant dans le premier cas et aux dépôts scléreux dans le second, qui détruisent le capillaire glomérulaire. La voie de signalisation du récepteur à l’EGF (EGFR) a été impliquée dans la physiopathologie des GNEC. La tétraspanine CD9 interagit avec l’EGFR et organise des microdomaines fonctionnels à la surface membranaire. Nous avons observé que l’expression de CD9 est induite en particulier dans les PECs au cours des pathologies glomérulaires extracapillaires humaines. Notre étude a pour but d’étudier l’implication de CD9 au sein des PECs au cours des GNEC et de la HSF. Matériels et méthodes Nous avons utilisé un modèle murin de délétion spécifique du gène Cd9 au sein des PECs. Nous avons induit une GNEC par le modèle de néphrite toxique et une HSF par le modèle DOCA-sel avec uninéphrectomie. Résultats La délétion de CD9 au sein des PECs a un effet protecteur sur la protéinurie, la fonction rénale et les lésions histologiques au cours des modèles de GNEC et d’HSF. CD9 est induite au sein des PECs et du croissant chez les souris normales témoins. In vitro, l’invalidation de Cd9 au sein d’une lignée de PECs est associée à une diminution des capacités de migration et d’adhérence. En absence de CD9, l’expression de l’intégrine ß1 est diminuée ainsi que la phosphorylation de l’EGFR. L’induction de l’intégrine ß1 est également retrouvée au sein du glomérule et du croissant chez la souris témoins et sur des biopsies humaines de GNEC. Discussion Nos résultats suggèrent que l’induction de la tétraspanine CD9 au sein du glomérule a un rôle délétère au cours des GNEC et de la HSF. CD9 favoriserait la migration pathologique des cellules pariétales épithéliales en mettant en jeu l’expression de l’intégrine ß1 et favorisant l’activation de l’EGFR. Conclusion Il s’agit à notre connaissance de la première démonstration de l’implication d’une voie de signalisation dans le recrutement pathologique des PECs. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2017.08.083 CO.R07
Rôle protecteur de STAT5 podocytaire au cours de deux modèles expérimentaux de glomérulopathie K. Louis 1,∗ , Y. Luque 2 , A. Corchia 3 , S. Placier 3 , Y.C. Xu-Dubois 3 , S. Vandermeersch 3 , E. Rondeau 2 , L. Mesnard 2 1 Urgences néphrologiques et transplantation rénale, hôpital Tenon, AP–HP, Paris, France 2 Urgences néphrologiques et transplantation rénale, Inserm UMR 1155, hôpital Tenon, AP–HP, Paris, France 3 Inserm UMR 1155, hôpital Tenon, AP–HP, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : kevs
[email protected] (K. Louis) Introduction Les maladies glomérulaires représentent une cause fréquente d’insuffisance rénale chronique et le podocyte est une des principales cibles au cours de ces pathologies. Nous avons précédemment démontré le rôle protecteur de la chaîne gamma commune (␥C) au cours de la glomérulonéphrite expérimentale chez la souris. Par ailleurs, nos résultats préliminaires montrent que STAT5, un facteur de transcription classiquement décrit et activé en aval de ␥C dans le lymphocyte T, est exprimé par le podocyte et activé au cours du même modèle. Cependant le rôle précis de STAT5 dans le podocyte est à déterminer. Matériels et méthodes En utilisant des souris ayant une délétion podocytaire de STAT5, nous avons étudié son rôle dans deux modèles murins de maladies glomérulaires : la glomérulonéphrite à anticorps anti-membrane basale glomérulaire et la néphropathie à l’adriamycine.
Résultats Au cours de la glomérulonéphrite inflammatoire, les souris déficientes en STAT5 podocytaire ont développé une protéinurie accrue par rapport aux souris de phénotype sauvage. Au cours de la néphropathie à l’adriamycine, l’absence de STAT5 podocytaire a induit une albuminurie accrue ainsi que des lésions podocytaires plus sévères par rapport au groupe contrôle. De plus, ces lésions podocytaires sont accompagnées d’une perte des marqueurs de différenciation podocytaire comme la néphrine. Cependant, l’infiltrat inflammatoire rénal n’est pas modifié par la délétion de STAT5 podocytaire. Discussion Nos résultats suggèrent que STAT5 podocytaire n’a pas d’influence sur le recrutement inflammatoire local mais participe au maintien de la différenciation du podocyte au cours d’une agression glomérulaire. Conclusion La signalisation podocytaire ␥C/STAT5 participe à la protection de l’épithélium glomérulaire face aux agressions immunologique et toxique et peut représenter une cible thérapeutique intéressante au cours des glomérulopathies. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2017.08.084
Transplantation 1 CO.T01
Rejet aigu des greffes rénales de donneurs vivants HLA familiaux full match (Radovfull) R. Ossmane 1,∗ , M. Jamme 1 , P. Galichon 2 , A. Hertig 1 , L. Mesnard 1 , C. Legendre 3 , E. Morelon 4 , J.L. Taupin 5 , L. Rostaing 6 , B. Moulin 7 , E. Rondeau 1 1 Urgences néphrologiques et transplantation rénale, hôpital Tenon, Paris, France 2 Équipe 2, Inserm UMRS1155, hôpital Tenon, Paris, France 3 Néphrologie, hôpital Necker, Paris, France 4 Service de transplantation, néphrologie et immunologie clinique, hôpital Édouard-Herriot, Lyon, France 5 Laboratoire d’histocompatibilité, hôpital Saint-Louis, AP–HP, Paris, France 6 Néphrologie-dialyse-transplantation, CHU Rangueil, Toulouse, France 7 Néphrologie-transplantation, nouvel hôpital civil, Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Ossmane) Introduction L’objectif de cette étude est de décrire les protocoles immunosuppresseurs et les rejets aigus observés chez les greffés du rein, ayant rec¸u un greffon d’un donneur vivant familial HLA identique (DvHLAid). Patients et méthodes Il s’agit d’une analyse rétrospective multicentrique des données de la base Cristal de l’ABM des greffes rénales avec DvHLAid réalisées entre janvier 2002 et décembre 2012 au sein de 28 centres de greffe rénale franc¸ais. Chaque dossier source a ensuite été vérifié dans chaque centre. Les facteurs de risque du rejet aigu ont été comparés en analyse uni- et multivariée. Résultats Entre 2002 et 2012, 27 218 transplantations rénales ont été réalisées en France, dont 2475 avec donneurs vivants. Parmi celles ci, 163 donneurs étaient des donneurs familiaux HLAid. Un rejet aigu histologique a été observé chez 21 des 163 (12,9 %) receveurs de DvHLAid. Les receveurs dans le groupe avec rejet aigu étaient plus jeunes (p < 0,01), avec un BMI de donneurs plus élevé (p = 0,01) comparé au groupe sans rejet. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les 2 groupes pour les variables
Communications orales / Néphrologie & Thérapeutique 13 (2017) 265–295
suivantes : sex-ratio, greffes antérieures, néphropathie initiale, durée en dialyse, et complications post-greffe. L’évaluation du traitement immunosuppresseur a montré que 32,4 % des patients n’ont pas eu d’induction par anticorps poly- ou monclonal, 29 % des patients étaient sous un protocole initial sans anti-calcineurines, et 35 à 43 % sans corticostéroïdes. Le rejet aigu a eu lieu dans un délai moyen de 24 mois après la greffe, dans 42,8 % des cas après une minimisation secondaire du traitement immunosuppresseur. À 1, 5 et 10 ans la survie des patients et des greffons ainsi que la fonction rénale étaient identiques et indépendantes du rejet. Discussion Dans cette étude nationale franc¸aise, le rejet aigu est survenu dans 12,9 % des cas de greffe DvHLAid et n’a pas affecté la survie du greffon. Le facteur principal en cause est une minimisation de l’immunosuppression (p < 0,001). Conclusion Le rejet aigu est possible même en cas de DvHLAid et la minimisation de l’immunosuppression doit être prudente. Une analyse génomique permettra de rechercher les antigènes tissulaires, autre que le HLA, qui peuvent médier le rejet chez ces patients. Groupe(s) de travail Radovfull study group. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2017.08.085 CO.T02
Développement d’un consensus sur les critères de jugement à utiliser dans les essais de transplantation rénale : une enquête Delphi internationale basée sur l’opinion partagée des patients, aidants et professionnels de santé B. Sautenet 1,∗ , A. Tong 2 , K. Manera 2 , J. Chapman 3 , A. Warrens 4 , D. Rosenbloom 5 , G. Wong 3 , J. Gill 6 , L. Rostaing 7 , M. Josephson 8 , P. Reese 9 , J. Craig 2 1 Néphrologie, CHRU, hôpitaux de Tours, Tours, France 2 Sydney School of Public Health, University of Sydney, Sydney, Australie 3 Centre for Transplant and Renal Research, Westmead Hospital, Sydney, Australie 4 School of Medicine and Dentistry, Queen Mary University of London, Longreach, Queensland, Australie 5 Esrd network 18, ESRD Network 18, Los Angeles, Californie, États-Unis 6 Division of Nephrology, University of British Columbia, Vancouver, Canada 7 Néphrologies-dialyse-transplantation, CHU Rangueil, Toulouse, France 8 Department of Medicine, The University of Chicago, Chicago, États-Unis 9 Renal division, University of Pennsylvania Perelman School of Medicine, Philadelphie, États-Unis ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (B. Sautenet) Introduction Les critères de jugement rapportés dans les essais cliniques sont souvent hétérogènes et rarement centrés sur le patient ce qui diminue la pertinence de leurs résultats. Notre but était d’identifier les critères de jugement les plus important en transplantation rénale pour les patients, leurs aidants et les professionnels de santé. Matériels et méthodes Lors d’une enquête Delphi à 3 tours, nous avons demandé à des patients/aidants et professionnels de santé de noter sur une échelle de Likert à 9 points l’importance de critères de jugement utilisés en transplantation rénale. Au cours des 2es et 3es tours, les participants re-notaient leurs propres scores après avoir réévalué leur précédente notation, celle des autres participants et tous les commentaires rapportés précédemment.
289
Nous avons calculé la médiane et la moyenne des scores ainsi que les proportions de scores entre 7 et 9 puis effectué une analyse thématique des commentaires. Résultats Au total, 1018 participants (461 [45 %] patients/aidants et 557 [55 %] professionnels de santé) venant de 79 pays ont complété le 1er tour et 779 (77 %) le 3e tour. Les 8 critères de jugement ayant atteint un consensus entre les 2 groupes (moyenne ≥ 7,5, médiane ≥ 8 et proportion 7–9 > 85 %) étaient : perte du greffon, fonction du greffon, rejet chronique, rejet aigu, mortalité, infection, cancer (non cutané), et évènements cardiovasculaires. Le groupe patients/aidants a donné une plus grande importance à 6 critères de jugement (différence de moyenne de 0,5 ou plus) par rapport au groupe professionnels de santé : cancer cutané, complications chirurgicales, cognition, pression artérielle, dépression et capacité à travailler. Nous avons identifié 5 thèmes : capacité à contrôler et inévitabilité, pertinence personnelle, répercussion débilitantes, prise de conscience des risques et réponses aux lacunes dans les connaissances. Discussion Les critères de jugement relatifs aux complications du greffon et aux complications cliniques sévères étaient notés comme les plus importants pour les 2 groupes de participants. Conclusion L’obtention d’un consensus fondé sur l’opinion partagé des patients/aidants et professionnels de santé permettra d’améliorer la cohérence et l’homogénéité des critères de jugement évalués dans les essais en transplantation rénale. Groupe(s) de travail SONG-Tx. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2017.08.086 CO.T03
Le nouveau système d’attribution en greffe rénale améliore significativement l’accès à la greffe et l’appariement donneur-receveur en âge et en HLA pour les adultes jeunes C. Jacquelinet 1,∗ , B. Audry 1 , F. Bayer 1 , M.A. Marcher 2 Direction médicale et scientifique, Agence de la biomédecine, Saint-Denis, France 2 Pôle stratégie prélèvement – greffe, Agence de la biomédecine, Saint-Denis, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Jacquelinet)
1
Introduction Un nouveau système d’attribution des reins a été introduit en France en février 2015, après 3 années de travaux de simulation en interaction avec les équipes de greffe et les associations de patients. Les objectifs étaient d’offrir des stratégies d’accès à la greffe différentiées selon l’âge du receveur, en améliorant l’accès à la greffe et l’appariement donneur-receveur en âge et en HLA pour les jeunes adultes. Patients et méthodes En plus des priorités nationales d’attribution pour les urgences (impossibilité de mise en oeuvre de la dialyse), pour les patients hyper-immunisés (full match, programme hyperimmunisé-antigènes-permis) et les enfants, un nouveau score d’attribution unifié a été introduit. Ce score prend en compte la durée de dialyse, la durée d’attente sur liste, l’âge du receveur, l’appariement donneur-receveur en âge et en HLA, le nombre potentiel de donneurs ayant au plus 3 mismatches HLA (un indicateur de faible accès à des donneurs bien appariés contrebalanc¸ant le poids donné à l’appariement HLA) et le temps de transport entre les lieux de prélèvement et de greffe. Résultats Les taux bruts d’accès à la greffe par tranche d’âge ont significativement évolué entre les deux périodes, passant de 23 à 35 %, 23 à 28 %, 24 à 26 %, 23 à 23 %, 26 à 21 % et 32 à 22 % pour respectivement les 18–29, 30–45, 46–55, 56–60, 61–65 et 66–74 ans. Les taux de greffes rénales réalisées en 0, 1 ou 2 incompatibilités HLA-DR sont passées respectivement de 35 à 59 %, 55 à 39 %