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Abstracts / La Revue de médecine interne 30S (2009) S323–S384
Patients et méthodes.– Chez 780 patients ambulatoires évalués consécutivement en consultation mémoire, l’état thymique a été apprécié par un auto-questionnaire, la gériatrique Depression Scale (GDS/30). La PA mesurée a été mesurée avec un appareil d’automesure automatique validé (OMRON M6) lors de 2 consultations à 15 jours d’intervalle, la moyenne de ces 2 mesures étant prise en compte. L’existence d’un syndrome dépressif était déterminé par un score GDS > 15/30. Les patients bénéficiaient également d’une évaluation cognitive incluant le Mini Mental State Examination (MMSE) (score/30). Les traitements, en particulier les psychotropes et les antihypertenseurs ont été recensés. Résultats.– Dans cette population d’âge moyen 76 ± 8 ans incluant 71 % de femmes, la GDS moyenne était 10,9 ± 6,1, la PA systolique (PAS) moyenne : 143 ± 20 mmHg et la PA diastolique (PAD) moyenne : 78 ± 12 mmHg. La prévalence de la dépression était de 27 %. Après ajustement sur l’âge, le sexe, le niveau d’étude, le MMSE et la présence d’un traitement antihypertenseur, les patients déprimés présentaient des niveaux de PAS plus bas que les patients sans dépression : respectivement 139,0 ± 20 mmHg versus 143,2 ± 20 mmHg (p < 0,05). De même, les patients déprimés avaient des niveaux de PAD plus bas que les patients sans dépression : 76,8 ± 12 mmHg versus 79,2 ± 12 mmHg (p < 0,05). Enfin, les patients hypertendus (PAS/PAD > 140/90 mmHg) avaient un score GDS plus bas que les normo-tendus : respectivement 10,5/30 versus 11,5/30 (p < 0,05). Conclusion.– Notre étude met en évidence une association entre syndrome dépressif et bas niveau de PA chez les sujets âgés. Ces résultats incitent à un suivi particulièrement régulier de la pression artérielle chez les sujets âgés déprimés. doi:10.1016/j.revmed.2009.10.094 CO093
Relations entre hypercholestérolémie et troubles cognitifs F. Rollot , E. Duron , F. Labourée , G. Orvoën , D. Dubail , O. Hanon Service de gériatrie et du Pr Rigaud, hôpital Broca, Paris, France Objectif.– Étudier les relations entre troubles cognitifs et hypercholestérolémie au sein d’une population de personnes âgées ayant une plainte mnésique. Patients et méthodes.– Chez 496 sujets consécutifs admis pour plainte mnésique au centre mémoire de l’hôpital Broca, les relations entre hypercholestérolémie, traitement par statines et fonctionnement cognitif ont été recherchées. Tous les participants ont bénéficié d’un examen clinique gériatrique standardisé, d’une évaluation cognitive (Mini-Mental-State-Examination [MMSE]), batterie de tests neuropsychologiques validés (profil d’efficience cognitive [PEC]), d’un scanner cérébral ainsi que d’une biologie sanguine comprenant un bilan lipidique complet et une détermination du génotype ApoE. À l’issu de cette évaluation, les sujets ont été regroupés en 3 catégories en fonction de leur statut cognitif : fonctionnement cognitif normal ; troubles cognitifs légers (Mild Cognitive impairment [MCI]) ; maladie d’Alzheimer (MA). Résultats.– Dans cette population âgée de 76 ± 8 ans comprenant 71 % de femmes, 42 % des patients présentaient une MA, 34,5 % un MCI et 23,5 % avaient un fonctionnement cognitif normal. Après ajustement sur l’âge, le sexe, le poids, le niveau d’éducation, le génotype ApoE et les maladies cardiovasculaires, une corrélation positive entre les taux plasmatiques de cholestérol et troubles cognitifs a été retrouvée. Les patients hyper-cholestérolémiques (cholestérol total ≥ 6,5 mmol/l) présentaient un moins bon fonctionnement cognitif que les patients normo-cholestérolémiques (score MMSE 24 ± 4/30 vs 26 ± 3/30, p < 0,01 ; score PEC 56 ± 18/100 vs 62 ± 17/100, p < 0,001). De même, les patients atteints de MA avaient un taux plasmatique de cholestérol total significativement plus élevé que les patients ayant un fonctionnement cognitif normal (6 ± 1,0 vs 5,7 ± 1,1 mmol/l, p < 0,01). Cependant, il n’existait pas d’association significative entre la prise de statines et la prévalence de la MA ; après ajustement sur l’âge, le sexe, le niveau éducatif, le génotype ApoE et les maladies cardiovasculaires (OR = 1,53 : IC 95 % = 0,88–2,66). Conclusion.– Cette étude montre une association significative entre hypercholestérolémie et troubles cognitifs ou MA dans une population de personnes âgées présentant une plainte mnésique. En revanche, la consommation de statines n’est pas ici associée à une moindre prévalence de la MA. doi:10.1016/j.revmed.2009.10.095
CO094
Intérêt des antivitamines K chez les patients très âgés en fibrillation auriculaire G. Orvoën a , S. Shahkarami a , F. Rollot a , J.P. Taillandier b , F. Labourée a , O. Hanon a a Service de gériatrie et du Pr Rigaud, hôpital Broca, Paris, France b Service de gériatrie, hôpital Paul-Brousse, Villejuif, France Objectif.– Évaluer l’intérêt de la prescription d’AVK sur la morbimortalité des personnes âgées de 80 ans et plus en FA. Plusieurs études ont montré le bénéfice des antivitamines K (AVK) dans le traitement de la fibrillation auriculaire (FA) pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux (AVC), mais peu de travaux ont inclus des patients très âgés. Patients et méthodes.– Étude rétrospective incluant 347 patients en FA, âgés de 80 ans et plus, hospitalisés en service de médecine interne et gériatrie (Broca, Paul Brousse, Vaugirard, Neuilly) entre 2005 et 2006. L’analyse a comparé le devenir des patients, après leur hospitalisation, en fonction de la prise ou non d’AVK, en termes de mortalité, d’AVC et d’accidents hémorragiques. Le suivi a été réalisé à partir de contacts téléphoniques avec les médecins traitants, les patients eux-mêmes ou leur famille. Résultats.– Dans cette population âgée en moyenne de 87 ± 6 ans, dont 63 % des femmes et 39 % de démences, une augmentation significative de la prescription des AVK a été observée entre l’entrée et la sortie de l’hôpital (30 % vs 42 %, p = 0,002). Les déterminants de la prescription des AVK après analyse multivariée étaient le caractère récent de la FA (odds-ratio [OR] 2,29 ; intervalle de confiance (IC) 95 % : 1,39–3,97), un âge moins élevé (OR 0,69 ; IC 0,48–0,98), une autonomie conservée (OR 1,22 ; IC 1,02–1,45), l’absence de chute (OR 0,73 ; 0,58–0,96) et l’absence de troubles cognitifs (OR 0,52 ; IC 0,28–0,95). Au terme d’un suivi moyen de 1,7 an, la mortalité totale a été de 45 %, 6 % d’AVC et 7 % d’accidents hémorragiques ont été rapportés. Après ajustement sur l’âge et les comorbidités (score de Charlson), une diminution significative de la mortalité totale était observée sous AVK (OR 0,62 ; IC 0,40–0,96) ainsi qu’une réduction significative des AVC (OR 0,22 ; IC 0,06–0,74). En revanche, une augmentation des hémorragies sévères était rapportée avec les AVK (OR 2,9 ; IC 1,25–7,04) mais sans majoration du risque d’hémorragie cérébrale (0,7 % sous AVK vs 0,5 % sans AVK, p = 0,81). Conclusion.– Nos résultats indiquent un bénéfice significatif des AVK pour réduire la mortalité totale et la survenue des AVC des patients très âgés en FA, au détriment d’un risque hémorragique tolérable. doi:10.1016/j.revmed.2009.10.096 CO095
Une stratégie de reconditionnement physique pour rajeunir de 10 ans en 2 mois : le Programme d’endurance personnalisé sur cycle (PEP’C) proposé à 150 seniors T. Vogel a , P.M. Leprêtre b , P.H. Bréchat c , G. Kaltenbach d , M. Berthel d , J. Lonsdorfer d a Service de médecine gériatrique, hôpital de la Robertsau, Strasbourg, France b Laboratoire d’adaptation-réadaptation à l’effort, faculté des sciences et du sport, Amiens, France c Service de santé publique et économie de la santé, groupe hospitalier Lariboisiere Fernand-Widal, Paris, France d Pôle de gériatrie, hôpital de la Robertsau, Strasbourg, France Introduction.– Les programmes de reconditionnement physique prolongé en endurance améliorent les capacités physiques des personnes âgées. Les bénéfices de programmes plus courts de remise en forme sont peu étudiés chez les seniors. L’objectif de ce travail est d’évaluer le bénéfice d’un programme court de 9 semaines de reconditionnement physique à charge variable (Programme d’entraînement personnalisé sur cycle [PEP’C]) chez des sujets de 60 ans, d’une part, et de 70 ans, d’autre part. Patients et méthodes.– Cent cinquante seniors volontaires en bonne santé ont été repartis en 2 groupes : « les jeunes seniors » (âge moyen 60 ans) incluant 33 femmes et 35 hommes et « les vieux seniors » (âge moyen 70 ans) comprenant 37 femmes et 45 hommes. Avant et après l’exécution du PEP’C tous les seniors réalisent :