Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2012) 98, 534—549
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
COMPTE-RENDU DE SOCIÉTÉ
Communications du congrès de l’Association des orthopédistes de langue franc ¸aise (AOLF) — Dakar janvier 2012
La rédaction de RCOT est très heureuse de publier une grande partie des abstracts des communications du dernier congrès de l’Association des orthopédistes de langue franc ¸ais (AOLF) qui s’est tenu à Dakar en janvier 2012, sous la présidence du Pr Stefan Cristea (Roumanie), président de l’AOLF, et du Pr Seydina Seye (Sénégal), président du congrès. Ces communications sont le reflet du dynamisme et de la diversité de l’orthopédie francophone, et c’est avec grand plaisir que la Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique participe à la diffusion de ces travaux.
Session I : Membre supérieur 1
Fracture du col du cinquième métacarpien traitée par embrochage de Vives. À propos de 20 cas A. Ait soultana , C. Yemlahi , T. Maessoudi , H. Elhoury , R. Chafik , M. Madhar , H. Saidi , T. Fikry Service de traumato-orthopédie A, CHU Mohamed-VI, Marrakech, Maroc Introduction.— La fracture du col du cinquième métacarpien ou fracture du boxeur est une des lésions les plus communes puisqu’elle représente 20 % de toutes les fractures de la main, elle est fréquemment observée chez les patients de sexe masculin, atteignant la main dominante le plus souvent suite à un choc direct (coup de poing). Matériel et méthodes.—Nous présentons une étude rétrospective concernant 20 fractures du col du cinquième métacarpien, traitées par embrochage en L selon la technique de Vives, entre janvier 2004 et janvier 2008. Tous nos patients étaient de sexe masculin
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avec une moyenne d’âge de 30 ans (extrêmes allant de 18 à 50 ans). L’étiologie était dominée par les coups de poing dans 18 cas. Le traitement chirurgical concernait les fractures avec bascule palmaire de 37◦ en moyenne (extrêmes allant de 30◦ et 60◦ ). La technique de l’embrochage de Vives consistait en la stabilisation après réduction de la fracture par deux broches en L ; une de 18 mm en centromédullaire, l’autre perpendiculaire de 14 mm transversale distale, transfixant le quatrième métacarpien et contrôlant la rotation. L’intervention s’est déroulée sous anesthésie locorégionale dans 75 % des cas et sous anesthésie générale dans 25 % des cas. Aucune immobilisation n’a été préconisée. Une auto-rééducation a été pratiquée chez tous nos patients. Résultats.— La consolidation des fractures a été obtenue dans tous les cas et l’ablation des broches était faite à la sixième semaine. Conclusion.— Cette méthode de fixation a donné satisfaction à tous nos patients qui ont présenté d’excellents résultats tant cliniques que radiologiques selon les critères de Frère après un recul moyen de 24 mois. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.06.010
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Résultats de la réparation primaire des plaies des nerfs médian et ulnaire au poignet N. Sofiane , A. Benamirouche , S. Rezzik , A. Benbouzid CHU Ben-Aknoun, Alger, Algérie Introduction.— Les plaies de la face antérieure du poignet lèsent des nerfs sensitifs et moteurs avec une récupération fonctionnelle incertaine, aggravées par l’atteinte tendineuse et l’intolérance au froid séquellaire. Matériels et méthodes.— Vingt-neuf malades opérés entre janvier 2006 et décembre 2008, revus avec un recul moyen de 22 mois (sept à 40 mois), on retrouve une atteinte isolée du médian dans neuf cas, de l’ulnaire dans 14 cas et médio-ulnaire dans
Compte-rendu de Société six cas, atteinte vasculaire associée dans 79 % des cas (23 cas), réparation vasculaire primaire dans cinq cas, réparation nerveuse microchirurgicale au fil 10 0 et auto-rééducation postopératoire dans tous les cas. Résultats.— Les résultats pour le nerf médian étaient : une antépulsion possible contre résistance dans 66 % des cas, une pince tripode à 55 % du côté opposé avec une sensibilité de protection présente dans 88 % des cas et une intolérance au froid dans 60 % des cas ; pour le nerf ulnaire, séquelles motrices dans 40 % des cas, sensibilité de protection dans 90 % des cas et une intolérance au froid dans un cas sur deux. Les résultats sont moins bon lors des plaies médio-ulnaires avec une intolérance au froid dans 80 % des cas, quatre malades dans notre série ont nécessité une reprise pour ténolyse des fléchisseurs et ont par la suite retrouvé un enroulement satisfaisant des doigts. Conclusion.— La réparation primaire sous microscope a permis d’obtenir des résultats satisfaisants et similaires pour les deux nerfs : médian et ulnaire, tant sur le plan moteur que sensitifs, les résultats restent malgré tout moins bons lors des atteintes médio-ulnaires, des atteintes vasculaires associées, de la contusion nerveuse et si un grand nombre de tendons est atteint. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.06.011
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Fracture articulaire du radius distal avec fossette lunarienne retournée à 90◦ ou 180◦ à propos de 4 cas : intérêt d’une voie antéromédiale A.-P. Uzel , A. Bulla , H. Tchéro , C. Bourge , G. Daculsi Service d’orthopédie-traumatologie, CHU Pointe-à-Pitre, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe Introduction.— Les fractures articulaires du radius distal du sujet jeune surviennent lors de traumatismes violents. La réduction articulaire doit être anatomique. Nous rapportons 4 cas de fractures articulaires complexes dont la particularité était un fragment de fossette lunarienne retourné. Objectif.— Le but était de rapporter l’intérêt d’un abord antéromédial et d’évaluer à long terme les résultats fonctionnels et radiologiques. Matériels et méthodes.— L’étude comportait 4 hommes de 27 ans en moyenne (19—43), au recul de 68,8 mois (18 à 115), avec 2 côtés droits et 3 côtés dominants. Il s’agissait de types IV selon la classification de Melone avec une fracture de la fossette lunarienne retournée à 90◦ 2 fois ou à 180◦ . Les lésions associées comprenaient : 1 fracture de la base de la styloïde ulnaire fixée par broche par un abord postéromédial, 1 fracture du un quart distal de la diaphyse ulnaire, 1 diastasis scapholunaire. Nous avons utilisé une voie d’abord antéromédiale cheminant entre fléchisseurs et pédicule ulnaire pour fixer le fragment de fossette lunarienne par broches. Le reste de l’épiphyse radiale était fixée par broches après incision cutané de 5 mm. Résultats.— Tous les patients ont été examinés cliniquement avec des radiographies. Les résultats objectifs évalués selon les critères de Green et O’Brien modifiés par Cooney sont : 2 très bons, 1 bon, 1 résultat moyen. Les radiographies objectivaient des fractures consolidées et 1 fois un diastasis scapholunaire de 4 mm sans DISI. Selon la classification de Knirk et Jupiter évaluant l’arthrose, nous obtenions 3 grades 0, 1 grade 3. Discussion et conclusion.— L’imagerie par radiographie simple parait insuffisante et une TDM et des clichés post-réductionnel permettent de dicter la voie d’abord. Notre voie permet un abord direct du fragment de fossette lunarienne et visualise la radio-ulnaire distale plus aisément que la voie de Henry évitant une traction excessive du nerf médian. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.06.012
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Place de l’embrochage fasciculé selon Hackethal dans le traitement des fractures de l’humérus : à propos de 40 cas A. El Massrioui , A. El Abidi , I. Abkari , Y. Najeb , M. Latifi CHU Mohammed-VI, Marrakech, Maroc Introduction.— Les fractures de l’humérus peuvent être traitées selon différentes modalités. Un embrochage fasciculé centromédullaire à foyer fermé par voie sus-olécranienne, selon la technique de K.H. Hackethal a été réalisé chez 40 patients. Matériels et méthodes.— Parmi 130 cas de fractures humérales colligées dans le service de traumatologie orthopédie de l’hôpital Ibn-Tofail de Marrakech nous avons revu 40 patients traités initialement par embrochage fasciculé centromédullaire selon Hackethal entre janvier 2000 et janvier 2006. Cinq patients ont été perdus de vue. Les fractures ont été classées selon la classification AO et selon la classification de Hackethal modifiée. L’évaluation fonctionnelle a utilisé la classification de Stewart et Hundley modifiée. Résultats.— Nous avons obtenu 30 très bons résultats, trois bons résultats, un assez bon résultat, et un mauvais résultat. Le mauvais résultat a été un cas de pseudarthrose. Nous n’avons pas noté de paralysie radiale iatrogène, ni d’infection, ni de migration des broches. Le délai moyen de consolidation a été de neuf semaines six jours. Discussion.—Dans la littérature comme dans cette série, l’embrochage selon Hackethal se caractérise par un faible pourcentage de complications infectieuses ou neurologiques. Lorsque les règles de cet embrochage sont respectées et que l’opérateur possède une bonne expérience personnelle, l’embrochage devient une technique fiable, rapide et sûre. Conclusion.— Par rapport aux ostéosynthèses par clous ou par plaques, le coût de l’embrochage fasciculé selon Hackethal reste modeste, et son innocuité est importante même lors de l’ablation du matériel. De plus, par rapport au traitement orthopédique, il apporte du confort au patient. C’est une technique rapide à mettre en œuvre mais qui nécessite l’expérience du foyer fermé. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.06.013 5
Traitement chirurgical des pseudarthroses de l’humérus. Analyse rétrospective de 24 cas et revue de la littérature C. Baroan , R. Toulze , H. Niéto Centre hospitalier de Niort, Niort, France Introduction.— Les fractures de l’humérus exposent au risque de pseudarthrose dans 0 à 10 % des cas selon les séries. Objectif.— Analyser les causes de cette complication et les techniques mises en œuvre pour la traiter afin de dégager les indications adaptées aux différents types et niveaux rencontrés. Matériels et méthodes.— Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur 24 pseudarthroses diaphysaires humérales traitées chirurgicalement avec un recul moyen de 39,5 mois (un à dix ans). L’âge moyen était de 54 ans. La pseudarthrose était le plus souvent située au tiers moyen. Le type de synthèse pour traiter cette complication était hétérogène, mais majoritairement une plaque fût utilisée (20 cas) associée à une greffe osseuse autologue corticospongieuse. Chaque patient a été revu cliniquement. Résultats.— Des défauts techniques dans la prise en charge initiale étaient recensés (écart interfragmentaire supérieur à 3 mm, stabilité imparfaite de l’ostéosynthèse par plaque ou remplissage médullaire insuffisant des traitements par embrochage) ainsi que des facteurs prédisposants (tabagisme). Le traitement de la pseudarthrose a permis d’obtenir la consolidation dans 87,5 % des cas en cinq mois. Les scores de Constant et le DASH étaient respectivement