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SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 251–253
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Registre thyroïde Marne-Ardennes, CLCC Institut Jean-Godinot, Reims, France ∗ Auteur correspondant. Le geste chirurgical doit-il être complété par un curage en cas de diagnostic pré- ou peropératoire de cancer différencié de la thyroïde sans adénopathie cliniquement ou échographiquement décelable pour les tumeurs de moins de 40 mm. Objectifs.– Comparer les fréquences chez les patients avec (C+) et sans (C–) curage ganglionnaire : – des rémissions complètes ; – des événements évolutifs ; – des complications définitives. Conclure quant à l’intérêt du curage en étudiant les bénéfices et les risques. Matériel et méthodes.– Étude rétrospective à partir des données du registre Marne-Ardennes de 1983 à 2003. Patients présentant un cancer thyroïdien différencié, pT1 et pT2, traités par thyroïdectomie totale et dose ablative d’iode 131, avec ou sans curage ganglionnaire. Suivi minimum des patients de 10 ans. Résultats.– Un total de 295 patients pT1 et pT2 traités par thyroïdectomie totale et iode 131. Parmi, 212 avec curage ganglionnaire groupe C+, 83 sans curage groupe C–. Moyenne d’âge au diagnostic groupe C+ 46,2 ans, groupe C– 49,1 ans ; p = 0,01. Taille tumorale moyenne 23,4 mm dans les deux groupes. Fréquence des rémissions complètes : groupe C+ 91,98 %, groupe C– 89,16 % ; p = 0,4 ns. Fréquence des événements évolutifs : groupe C+ 3,3 %, groupe C– 7,23 % ; p = 0,1 ns. Fréquence de l”hypoparathyroidie : groupe C + 15,9 %, groupe C– 3,61 % ; p = 0,006. Fréquence de la paralysie laryngée : groupe C + 5,66 %, groupe C– 1,20 % ; p = 0,09 ns. Fréquence de l’atteinte du nerf spinal : groupe C+ 1,89 %, groupe C– 0 % ; p = 0,2 ns. Conclusions.– L’analyse du bénéfice–risque du curage ganglionnaire ne montre pas d’intérêt à sa réalisation : il n’existe aucun bénéfice sur la rémission complète et la survenue d’événements évolutifs, et il existe un risque d’hypoparathyroïdie http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.061 CO-04
Risques et bénéfices du curage ganglionnaire prophylactique au cours de la thyroïdectomie pour nodule suspect F. Patou CHRU de Lille, France Introduction.– La cytoponction est devenue déterminante pour la prise en charge chirurgicale du nodule thyroïdien. Lorsque la cytologie indique une possible lésion maligne, certaines équipes associent un curage ganglionnaire prophylactique à la thyroïdectomie. Le rapport bénéfice/risque du curage prophylactique n’a cependant pas été évalué notamment en cas de diagnostic incertain (score de Bethesda ≤ 4). Matériel et Méthode.– Étude rétrospective menée chez 156 patients (122F, 34H) consécutifs opérés depuis juillet 2010 pour un nodule(s) thyroïdien(s) suspect(s), ET ayant bénéficié d’une échographie ET d’une cytoponction préopératoire dans un centre expert. En l’absence d’adénopathies suspectes à l’échographie, la thyroïdectomie totale était associée ou non à un curage prophylactique (≥ 6 ganglions) Résultats.– Les résultats de la cytoponction étaient corrélées au diagnostic anatomopathologique de malignité (B3/29 %-B4/34 %-B5/71 %-B6/88 %). L’échographie n’a retrouvé aucune adénopathie chez 137 (88 %) patients dont 93 (68 %) ont bénéficié d’un curage prophylactique. Le nombre médian (IQR) de ganglions prélevés était de 15(9–19). Un envahissement ganglionnaire a été retrouvé pour 0/7-B3(0 %), 0/49-B4(0 %), 5/53-B5(9 %),9/28-B6(32 %). Le taux global de complication postopératoires (hypocalcémie, laryngoscopie anormale, hématome cervical, infection du site opératoire) était de 57 % ou 36 %, avec ou sans curage (p = 0,024). Le curage augmentait significativement la durée d’hospitalisation (1,5 ± 1,0 vs 2,2 ± 2,3 j, p = 0,014) et le risque de
complication (Odds Ratio 1,498, p = 0,035), indépendamment de la taille de la tumeur (p = 0,998). Conclusion.– Lors d’une thyroïdectomie pour nodule suspect, le curage prophylactique augmente la morbidité posopératoire de 50 % et allonge la durée d’hospitalisation et son intérêt semble discutable. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.062 CO-05
Métastases pulmonaires d’origine thyroïdienne traitées par thermoablation percutanée : une option utile pour les cancers réfractaires F. Bonichon a,∗ , T. De Baere b , Y. Godbert a , S. Leboulleux b , F. Deschamps b , M. Cuinet c , X. Buy a , C. Chougnet b , A.L. Giraudet c , C. Do Cao d , M. Toubeau e , J. Palussiére a a Institut Bergonié, Bordeaux, France b Institut Gustave-Roussy, Villejuif, France c Centre Léon-Bérard, Lyon, France d Hôpital Huriez, CHRU, Lille, France e Centre Georges-Fran¸ cois-Leclerc, Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Objectifs.– Déterminer la tolérance et l’efficacité de la thermo-ablation par radiofréquence (ARF) ou micro-ondes (MO) dans le traitement des métastases pulmonaires d’origine thyroïdienne. Méthodes.– Entre septembre 2004 et février 2013, 28 patients (âge moyen : 62 ans) traités pour un cancer thyroïdien métastatique (15 papillaires, 7 folliculaires, 1 médullaire, 1 peu différencie, 4 anaplasiques) ont eu une thermo-ablation de métastases pulmonaires par ARF ou MO et ont été suivis de fac¸on prospective. Le délai médian entre le traitement initial du cancer de la thyroïde et la première session de radiologie interventionnelle était de 6 ans (extrêmes de 0,7 30.5a). Les critères d’analyse sont l’efficacité locale (évaluée par tomodensitométrie ± TEP/CT au cours de la période de suivi), les complications et la survie globale après la thermo-ablation. Résultats.– Un total de 68 métastases pulmonaires (1–16/patient, moyenne 1,5 ; 1–4/session) ont été traitées pendant 46 séances d’ARF(40) ou de MO(6) (1–7 sessions/patient, moyenne : 1,6). La durée médiane de suivi était de 32 mois. La durée médiane d’hospitalisation était courte (2,3 j). Peu de complications ont été observées : pneumothorax modéré (39 %), quatre infections. Survie à un et deux ans de 90,5 % ([IC 95] 78–100) et 85,7 % ([IC 95] 70–100). Seules deux récidives sur les sites d’ARF ou de MO ou ont été observées. Discussion.– La thermo-ablation percutanée est bien tolérée et efficace dans le traitement des métastases pulmonaires d’origine thyroïdienne et peut être réitérée. Option utile si progression lente. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.063 CO-06
Spectaculaire réponse sous crizotinib dans un cas de carcinome anaplasique thyroidien avec réarrangement du gène ALK Y. Godbert ∗ , I. Soubeyran , F. Chibon Institut Bergonié, Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant.
Introduction.– Les carcinomes anaplasiques thyroidiens (CAT) sont des tumeurs rares et de mauvais pronostiques. Nous décrivons ici le premier cas d’un CAT avec réarrangement du gène ALK et excellente réponse thérapeutique sous crizotinib. Observation.– Il s’agit d’une patiente de 71 ans opéré pour un CAT associé à un contingent minoritaire de carcinome papillaire. Après deux lignes de traitements associant radio-chimiothérapie concomitante puis chimiothérapie, il est constaté une récidive pulmonaire. Des prélèvements histologiques obtenus par fibroscopie bronchique révèlent un carcinome indifférencié avec faible positivité de la thyroglobuline et réarrangement du gène ALK. Sur ces constations, un