Rôle du laboratoire de bactériologie dans la prise en compte du risque biologique agressif

Rôle du laboratoire de bactériologie dans la prise en compte du risque biologique agressif

ROLE DU LABORATOIRE DE BACTERIOLOGIE DANS LA PRISE EN COMPTE DU RISQUE BIOLOGIQUE AGRESSIF Eric Hernandez a,*, Francoise Ramisse b, Yves Gauthier c...

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ROLE DU LABORATOIRE DE BACTERIOLOGIE DANS LA PRISE EN COMPTE DU RISQUE BIOLOGIQUE AGRESSIF Eric Hernandez

a,*, Francoise

Ramisse b, Yves Gauthier

c, Pascal Baylac c, Dominique

R&urn6

Cavallo a

become familiar with the various biological

Les evenements

survenus apres le 11 septembre

realite. Le laboratoire de bacteriologic

or syndromes.

etait une

est un des elements-&s

de

la prise en charge de ce risque, car il est le seul a fournir I’expertise microbiologique

qui permet la mise en evidence des agents patho-

genes dans le prelevement,

le diagnostic

de la sensibilite aux antibiotiques

des premiers cas, l’etude

mise en ceuvre des mesures appropriees

pour le traitement ou la

Afin de se preparer a gerer le risque biologique

les techniques

qui permettent

des agents et des toxines bacteriennes constitution

la mise en evidence

les plus probables. La

de reseaux est egalement une priorite, car les tech-

niques requises pour I’identification biologiques

et le typage des agents

sont diverses et reclament des outils encore souvent

a l’etat de recherche.

role - biological

for unusual diseases

for fast, safe and reliable

in order to face the threat.

warfare

- Biotox - identifica-

- sampling.

1. Introduction L

es agents du risque biologique provoque sont des organismes vivants (batteries, protozoaires, rickettsies, virus et champignons)

ou des toxines produites par des microorganismes, des plantes ou des animaux. lls sont destines, a travers un usage militaire ou terroriste, a provoquer des dommages chez I’homme, les animaux domestiques ou le materiel. Nous nous attacherons dans cet article essentiellement aux agents humaine.

destines

a un usage agressif

dirige contre

une cible

Ces agents, qui peuvent etre utilises par des groupes terroristes

R6le du laboratoire cation - dhtection

Laboratory

have to be prepared

tion - detection

agressif, les labora-

doivent des a present mettre en ceuvre

de diagnostic

identification

Laboratory procedures

des souches isolees et enfin la

prophylaxie.

toires hospitaliers

agents. Effective

response requires an increased surveillance

2001

aux Stats-Unis ont montre que la menace bioterroriste

- guerre

biologique

- Biotox - identifi-

- pr6kvements.

ou

par des etats, presentent en effet des avantages par rapport a toutes les autres armes de terreur

:

- leur production est souvent facile et assez peu couteuse, car ils ont une fonction de reproduction,

Summary

ce qui permet d’obtenir rapidement une

quantite importante d’agent (ou de toxine) a partir d’une culture de petit

Terrorism or military attack using pathogens recently attracted much attention.

and identification

diagnostic

should be

tests for fhe

of the warfare agents, so that specific

therapy and victim management As first-line responders,

as weapons have

Clinical laboratories

prepared to respond rapidly by providing detection

Vidal c, Jean-Didier

;

- leur conservation et leur dissemination sont relativement faciles pour la plupart des agents ; - leur morbidite et leur mortalite peuvent etre elevees ; - leur utilisation peut etre insidieuse, car ils ne sont pas facilement

can be initiated.

clinical laboratory personnel

volume

should

detectables dans I’environnement par les systemes de detection habituels, et le delai d’apparition des symptomes accentue encore ce caractere insidieux et reduit les chances de reperer les personnes qui ont perpetre I’attentat

;

- enfin, ils inspirent une panique largement aussi importante que les armes nucleaires ou chimiques et sont susceptibles, a Laboratoire de biologle mgdicale Hapital d’lnstruction des Arm&es BBgin 69, av. de Paris 94163 Saint-MandB cedex

a large echelle, de desorganiser

durablement

s’ils sont utilises

le fonctionnement

des

structures de defense et de Sante publique d’un &at. Les principaux criteres susceptibles

b Laboratoire de microbiologic Centre d’6tudes du Bouchet - B.P. 3 91710 Vert-le-Petit

de guider le choix d’un groupe

terroriste sont I’efficacite de I’agent en terme de morbidite ou de mor-

c Unit& de microbiologic Centre de recherche du Service de Sante des Armkes 36000 La Tronche cedex

talite, la facilite de production, d’obtention, dissemination et I’impact psychologique.

de stockage, la facilite de Ces arguments placent

Bacillus anfhracis, Yersinia pestis et les toxines (botulique, ricine, enterotoxine B staphylococcique) au premier plan en terme de risque d’utilisation.

* Correspondance. E-mail : [email protected]

- Certains pays se sont interesses a B. anthracis et a la toxine botu-

article requ le 18 janvier, accept6 le 12 mars 2002.

linique. La menace lice a B. anthracis a spectaculairement realite aux etats-Unis,

0 Elsevier, Paris Revue Franqaise des Laboratoires, mai 2002,

mais les degats

quelques lettres contaminees, No 343

prouve sa

actuels du charbon,

lies a

sont modestes en regard de ceux qui 71

Bact&iologie

seraient

: taxonomie

cat&s

et autres

par une utilisation

Campleur des consequences

actualit&

massive

par a&osolisation.

le syst&me d’aletie et de detection des agents B integre une demarche

que pourrait avoir un attentat real&

&

large Bchelle au moyen du charbon peut Btre soulignb par I’impact de la catastrophe survenue en 1979 $I Sverdlovsk, oti la liberation acci-

globale allant du pr&vement I’authentification

des Bchantillons et de leur transport &

du ou des agents pathogbnes

vers un r&eau

et des toxines g tra-

coordonnr? au niveau national.

dentelle de plusieurs souches de B. anthracis [24] aurait cause officiellement la mort de 64 personnes. - La majorit

des tentatives bioterroristes (fractions armbe rouge, secte

Aoum, mouvements

d’extreme-droite

tout des agents bactbriens (toxine botulique,

amitricains) concernaient

(B. anthracis,

ricine), beaucoup

sur-

Y pestis) et des toxines

plus faciles & manipuler que les II ne suffit pas qu’un micro-organisme

agents viraux. Dans notre pays, le gouvernement

a mis en place le plan Biotox d&s

septembre 2001. L’Agence franqaise de &curitb

sanitaire et des pro-

duits de Sante (Afssaps) a Bditb des fiches qui permettent d’aider les diffbrents acteurs du syst&me de Sante $I gitrer le risque biologique. Ces fiches reprennent

la description

des maladies envisageables,

conduite & tenir en cas de reception ‘
2. Bactkries et toxines bacteriennes potentiellement utilisabies

d’une enveloppe

la

ou d’un colis

en cas de d&couverte d’une enve-

une poudre suspecte, et enfin des protocoles

de prise en charge des personnes

expo&es.

th&

Car&B

nombreux criteres ont BtB definis par Theodore Rosebury en 1949. (( ldealement )), les caract&istiques

- une virulence forte avec la capacitb de provoquer une maladie aigue,

- un pouvoir pathog&ne stable pendant la fabrication,

- une faible contagiositk

la dktention, la cession 2 titre on&eux ou

de maladies infectieuses, micro-organjsmes

pathogsnes

est venu renforcer l’arsenal legislatif en restreignant tante les possibilit&

de transport,

agents pathogenes

de detention

et toxiques ‘a

de faGon impor-

et d’utilisation

des

pouvant Btre utilisbs comme agents B.

Au niveau international,

de nombreux pays ont sign6 la declaration

d’Ottawa

2001. Dans le texte final de cette confkrence,

d’incubation

courte, pour Bviter I’effet boomerang

contre I’atta-

quant, - I’absence de vaccin ou d’immunitb naturelle contre cet agent dans la population-cible

associe & I’existence

d’une protection

contre cet agent pour les troupes attaquantes pie, vgtements protecteurs,

les ministres et les secrbtaires de la Sante

le stockage et

le transport,

/‘importation,

et le transport de certains agents responsables

- une &istance

possible

(vaccin, antibiothbra-

masques),

aux antibiotiques

utili&s

classiquement,

le 7 novembre

les Btats signataires

- la capacitb g supporter

I’a6rosolisation,

ont condamne tous les types de terrorisme, en incluant les actes de

- la capacitb B r&sister aux conditions

terrorisme biologique,

dispersion (chaleur, lumi&e, dessiccation, explosion) pendant un temps

d’une coop&ation

nuclbaire ou chimique, et affirm& la nr+cessitb

internationale

cipaux axes retenus Btaient

pour lutter contre ce f&au. Les prin-

:

assez long pour infecter la population

de I’environnement

lors de la

cible,

- un transport facile et une capacite & survivre lors du stockage et de

- I’obtention de nouveaux vaccins, et tout particuli&ement

d’un vac-

tin antivariolique, - le renforcement

:

mortelle ou incapacitante,

- une p&iode

/‘exportation,

souhaitables d’un agent incluent

- un faible seuil infectieux,

ministbriel no 223 du 26 septembre 2001 fc relatif B /a mise en ceuvre, gratuit, /‘acquisition

soit capable de provoquer une

grave maladie pour qu’il puisse Gtre utilisb comme arme biologique. De

la dispersion sur le champ de bataille, - la production

B grande Bchelle doit se faire & faible cotit.

de la surveillance BpidBmiologique,

- la mise en commun de plans de prbparation et d’intervention d’urgence,

en cas

2.1.

Bactkrles

Les agents bactbriens les plus probables restent Bacillus anthracis,

- la creation d’un processus de collaboration international pour la ges-

Yersinia

tion des risques.

Burkholderia pseudomallei et, dans une moindre mesure, Coxiella bur-

La place des laboratoires

n’est pas absente, et le protocole

lement signal& I’importance incluant les laboratoires

Le laboratoire de bact&iologie de ce risque biologique

de la creation d’un r&eau

de bio&curitb

a bga-

international

Que la menace soit (( all~gu~e n

Francisella

tularensis,

Burkholderia

nettii ou les Bruce//a [17, 26, 331. Les possibilit& g&&iques

mallei,

de manipulations

visant a accentuer la virulence ou & cr&er des r&istances

aux antibiotiques

4.

est un BIBment-cl6 de la prise en charge

provoqu8.

pestis,

ne sont pas a exclure.

Parmi les infections causbes par ces agents, seules les formes pulmonaires de peste prbsentent

un risque elevit de contagion

inter-

humaine. En revanche, la manipulation

de grandes quantit&

permettra la mise en Evidence des agents bactbriens ou des toxines

agents au laboratoire est dangereuse,

ce qui les fait classer dans le

bactbriennes

groupe 3 de la classification

ou rbelle, il est en effet le seul B fournir I’expertise microbiologique dans les pr&vements

le dbpistage des premiers cas, Nude

qui

humains ou environnementaux,

OMS.

de la sensibiiit& aux antibiotiques

des souches bactbriennes isol6es. Cette confirmation microbiologique

2.7.1. Bacillus

d’une alerte d&lenchbe

Bacillus anthracis est responsable d’une zoonose

ou Bpidbmiologiques

le plus souvent sur des arguments cliniques

est indispensable

pribe des mesures thbrapeutiques

pour la mise en Oeuvre appro-

bact&ie

anthracis

son de son impact sur I’homme, mais aussi sur les animaux 1181. La

et prophylactiques.

contamination

ambricaine au tours de laquelle I’alerte Bpidemiologique

de r&sistance de la bacti?rie dans I’environnement.

donnbe qu’aprbs le diagnostic microbiologique

n’a pu btre

des premiers cas. Le

d’alerte pose un probl&me majeur, qui ne

pourra t%re r&solu que par la creation de r&eaux

: le charbon. Cette

est un agent biologique agressif de tout premier plan en rai-

Ce rBle central du laboratoire est souligne par la rbcente experience

deficit actuel des capacit&

au niveau national

se fait par I’intermbdiaire

accidentellement contamin&

de spores, qui sont la forme Chomme s’infecte

lors de contacts avec des animaux, ou des produits

comme la viande ou la laine. II n’y a pas de transmission

interhumaine.

et europben.

La forme cutanee est la forme naturelle la plus frequente

Devant V&endue du spectre des agents utilisables (bactbries, virus,

cas). Les formes digestive

toxines) aucun laboratoire ne peut travailler seul, ce qui implique que

pronostic &v&e

72

de ces

et pulmonaire

(95 % des

sont plus rares et de

[49]. Dans le cadre bio-terroriste, comme cela a BtB Revue Franqaise

des Laboratoires,

mai 2002,

N” 343

I

SEB

27

28,494

Staphylococcus

I

I

aureus

illustr6 recemment dans I’experience ambricaine, les formes cutanees et pulmonaires seraient les plus probables en raison des voies de contamination p&f&entielles 2.7.2. Yersinia

par a&rosol ou par poudres contaminees

[33].

pestis

qq minutes : organo-phosphor& qq heures : Yp&ite

Chimique

La peste [42] est une maladie des rongeurs habituellement transmise & I’homme par les piqtires de puces infectees. Trois grandes pandemies ont essaim6 a travers le monde au tours des si&cles. La premibre, due au biovar antiqua, s’est &endue sur tout le bassin mbditerraneen a I’6poque romaine. Elle est’connue sous le nom de peste de Justinien. La seconde pandemic, due au biovar maedievalis a ravage I’ensemble de I’Europe occidentale ti8 de la population.

au Moyen-Age

La derni&e

en tuant pratiquement

Toxine - SEB - Botulinique - Ricine

l-3 heures (ingestion) 8-24 heures 18-24 heures

Bactbries-virus

24 heures g 2-3 semaines

la moi-

pandemic partie de Chine $I la fin du

XIXe siecle (biovar orientalis) s&it encore dans certains foyers comme Madagascar,

ter la rechute. La chloration des eaux de boisson dans les pays occi-

en Iran et au Kurdistan [39].

En raison de sa forte virulence et de sa capacite de transmission par a&osols, et de la l&alit& Blevee Ii&e aux formes septi&miques

et pul-

dentaux assure cependant une relative protection contre cet agent. - Les Bruce//a

ou Coxiella

burnettii,

cit6es dans de nombreux

monaires, cette bact&ie pourrait 6tre un excellent agent de guerre bac-

manuels [37], sont des agents dont la l&alit6 est tr&s limitbe, d’in-

t&iologique. Avec les formes pulmonaires, il y a un risque Blew+de conta-

cubation longue (parfois plusieurs semaines) et beaucoup

gion inter-humaine qui impose I’isolement des patients. Les Japonais

tiles a produire en grande quantit6 que les pr6c8dents

auraient dc+jAutilis6 cet agent au tours de la guerre contre la Chine et

t6riens. Ils restent difficiles g manipuler, meme dans des laboratoires

auraient transmis I’infection par I’intermkdiaire de puces porteuses de

bien &quip&s 1551.

% pestis, c&ant des formes buboniques

et septicemiques

1531. Une

souche (1naturelle ‘1presentant des resistances g plusieurs familles d’antibiotiques a d&j& Bt6 d&rite tantes aux fluoroquinolones

a Madagascar

1191 et des souches r&is-

ont d&j& BtB produites in vitro [35].

2.2.

l.fiS

toxlIli~!-r

Les toxines sont des poisons solubles produits par des bactbries ou des v6g6taux. II est classique de les associer & la menace bact&iologique, m&me si elles sont proches des armes chimiques,

2.1.3. Autres

agents

bactkiens

puisque

ce sont des mol6cules sans pouvoir de multiplication, et que leur iden-

Les autres agents bactbriens habituellement consid&& tiellement utilisables en guerre biologique lei et 6. pseudomallei,

plus diffi-

agents bac-

comme poten-

sont F. tularensis, B. ma/-

et enfin certaines souches de Bruce/la selon

tification repose parfois sur des principes utilis6s pour les agents C. Dans la longue liste de produits de cette classe, quatre doivent retenir I’attention

: il s’agit des toxines botuliques, de la ricine, de la saxi-

Ken Alibek [l].

toxine et de I’ent6rotoxine

- F. tularensis

pas de transmission

aurait d&ja Bt6 employee lors de la derni&e

guerre

staphylococcique

(SEB) [3, 171. It n’existe

interhumaine avec les toxines.

mondiale sur le front de I’Est et pourrait de nouveau 6tre utilisee sous formes d’a&osols, et provoquer des atteintes pulmonaires s&&es.

Les

2.2.1. Toxines botuliques

principales caractbristiques de cette bacterie sont sa bonne resistance

Les toxines botuliques sont de production

dans le milieu exterieur et sa capacitb B pouvoir infecter I’homme apr&s

actuellement les toxines qui ont le plus grand pouvoir pathogene connu

simple contact par passage transcutan8.

et qui ont Bgalement la plus forte probabilite d’utilisation

cependant - 6. mallei,

Son pouvoir pathogbne

est

dangereuses

plus faible que ceux de B. anthracis ou Y pestis. agent de la morve, a BtB utilis6 pour infecter les chevaux

pendant la premiere guerre mondiale et pourrait presenter un danger pour I’homme. - B. pseudomallei,

agent de la mellioidose, est potentiellement

lisable car il est relativement ais

uti-

de se procurer des souches, en par-

ticulier en Asie du Sud-Est oti la maladie reste endemique [20, 28,341. Les formes pulmonaires peuvent &re redoutables en particulier dans leur

relativement ai&e. Ce sont [3]. Les plus

sont les toxines A, B et E.

2.2.2. EntCrotoxine

staphylococcique

Cent6rotoxine staphylococcique

a d6ja BtB militarisbe [8]. Elle agit en

donnant quelques heures apr&s intoxication un syndrome diarrheique t&s

invalidant.

II s’agit d’une protbine

thermostable,

qui n’est pas

dbtruite par la cuisson habituelle des aliments. Elle pourrait 6tre utiIi&e comme un excellent agent incapacitant.

expression aigu6 [231. Cette bact&ie pourrait 6tre utilis6e pour conta-

La ricine (produite

miner des aliments ou des r6servoirs d’eau potable, et poserait d’im-

(produite par les dinoflagell6s)

& partir de Ricinus

portants problemes thbrapeutiques en raison de sa r&sistance naturelle

pas Btudibes car leur diagnostic

communis)

et la saxitoxine

ont souvent 6tB citbes, mais ne seront sort du domaine de la bact&iologie.

a de nombreux antibiotiques [48], de la mauvaise activitb in vivo des fluo-

Le pouvoir l&al de ces toxines est r&sum6 par le tableau 1.Les dblais d’in-

roquinolones et des dur6es longues de traitement n6cessaires pour Bvi-

cubation en fonction de I’agent sont Bgalement p&sent&

Revue Franpise

des Laboratoires,

ma, 2002,

N” 343

(tableau II). 73

: taxonomie

Bactkriologie

et autres

actual&s

biotiques et du terrain. Pour B. anthracis, la durde de la prophylaxie est de 60 jours du fait de la possibilitb

de germination

tardive des

spores dans I’organisme. Seuil de d&e&ion

I

Spores B. anfhracis

Cytom&ie : 10 3b1501 PCR : 1O* a 1O6 spores / mL [71

Yersinia pestis

>105-107cfu/mL

Toxine botulique A ou B

Elisa : 1 ng I mL [16] PCR 1O3 cellules contaminantes

I

Ca&osolisation

est consid&&e

comme la voie la plus probable de dis-

semination des agents biologiques

1 Ricine

1 50ngImL

I

1 SEB

I

I

l-3na/mL

ttats-Unis

[8], mais I’expbrience rbcente aux

a montre qu’il existait, en dehors des a&osols, d’autres SC&

narii pour les terroristes. Sur le plan pratique, I’action peut &re d&oupee

1 log-10” pfu/mL

Virus

4. Principes de la detection des agents biologiques

en trois phases.

1) La detection d’alerte doit verifier la veracite de I’agression dans les

3. Conduite

2 tenir vis-his

des patients

La conduite B tenir vis-A-vis des patients est maintenant bien Btablie. D&s la suspicion d’attaque par un agent biologique, la zone contaminbe est isolbe par la mise en place de barri&es protection

physiques

mobiles sous

delais les plus courts possibles. 2) La detection de contrBle qui utilise des techniques 12-24 heures. 3) La confirmation de la veracite de I’agression, qui repose sur la mise en Evidence de I’agent pathog&ne utilisb par les techniques

des forces de I’ordre.

rence et dont le d&lai est souvent sup&ieur 3.1.

Condutte

A partir de I’environnement,

5 tenor Immkdlate

Elle depend du degrc+ d’urgence vitale. Avant toute intervention, il faut &assurer qu’il n’existe pas de contamination

chimique. La detection

de certains toxiques de guerre comme les vbsicants (phosgbne, yp& rite) ou les organophosphor&

rapides d’iden-

tification comme la PCR, afin de permettre un rendu des rbsultats en

peut Gtre effect&e

&ape de pr&vement pr&vements

toutes ces &apes commencent

et de concentration

de r8f&

B 48 h. par une

qui imposent de multiples

sur le terrain et/au I’emploi de collecteurs d’air de grand

debit (700 - 1 000 L.mn-‘) pour r&up&er

un volume suffisant d%chan-

tillons.

directement a I’aide

d’appareils portables (de type APPC). Ceux-ci detectent non pas direc-

4.1.

Dktection

d’alerte

tement les gaz de combats, mais les vapeurs de soufre ou de phosLa detection d’alerte a pour but de mettre en &idence

phore qu’ils contiennent. D’autres toxiques peuvent &re detect& Dragger

par les systemes de la marque

: il s’agit de tubes r&actionnels permettant la mise en kvidence

des toxiques aprbs aspiration manuelle ou Blectrique de l’air ambiant. 3.2.

I’agression bio-

logique [44]. Elle fait appel B la detection non spbcifique et & la d&ection g&&ique. 4.1.1. DBtection

non spbcifique

La detection non spbcifique permet d’objectiver la pr&sence d’un a&o-

Dcxontam~natton

sol sans prbciser son caract&e Dans le cadre d’une agression

biologique,

la d&contamination

des

biologique

variation du bruit de fond atmosphbrique

ou non, en mesurant une 1441. Basee sur des tech-

patients est primordiale. Elle a pour but de d&placer les agents patho-

nologies laser & ultraviolets ou Infrarouge, elle assure une detection

genes pr&.ents

d’alerte g distance en temps r6el. Au niveau local, I’emploi d’analyseurs

sur la peau et les cheveux, afin d’Bviter toute diss&

mination de la contamination.

Elle comprend un dbshabillage complet

de particules peut &re envisagk. Dbja disponibles

suivi d’une douche au savon de Marseille et d’un ou plusieurs lavages

pour la surveillance de troupes concentrkes,

des cheveux avec un shampooing

cilement adapt&

II est totalement

doux.

inutile, voire dangereux,

d’utiliser des gants ou des

serviettes abrasives qui pourraient &re responsables nbes avec p&&ration

de l&ions cuta-

secondaire des agents pathogbnes.

En cas de

& la surveillance civile.

En I’absence de materiel specifique, biologique

en milieu militaire

ces appareils sont diffi-

la pr&sence d’agents de guerre

ne pourra &tre BvoquBe que devant des signes indirects

pouvant faire suspecter leur emploi comme I’apparition de fumbes ou

projection ou de contact cutan& il est recommandb d’utiliser pour I’an-

d’a&osols

tisepsie du Dakin ou de I’eau de Javel dilube contenant 0,5 O/ode chlore

particules inhabituelles ou suspectes sur le terrain, de cadavres d’ani-

actif sur la zone contaminke.

maux, voire I’apparition de symptBmes cliniques humains inhabituels.

En cas de projection

oculaire, il est

dispers&s par quelque moyen que ce soit, la pr&ence

de

conseill& de faire un lavage doux au serum physiologique. 4.1.2. DCtection 3.3.

Ch~m~oprophylaxle

La chimioprophylaxie est don&e avec une source suspecte

aux sujets qui ont eu un contact a&r&

et suit les recommandations

faites par

I’Afssaps concernant la * conduite A ten/r en situation d’urgence avant /‘identification

de /‘agent pathogene

I’adulte, sur la prescription

responsable ‘C Elle se base, chez

d’une fluoroquinolone

(ciprofloxacine

en 2 prises, ofloxacine 800 mg/j en 2 prises, l&ofloxacine en 2 prises) ou sur la doxycycline Cette prescription effect&es confirmation

74

1 g/j

500 mg/j

apporte un degrk de pr&ision

supplbmentaire

en assurant la distinction entre Bvbnement biologique et non biologique, mais il n’existe pas actuellement de systbme intbgri! op&ationnel mettant un rendu de r&ultat

per-

rapide [441.

En 2001, dans de nombreux scknarii, la detection clinique Z?I partir de cas d&la&

reste encore la plus probable, comme nous I’a prouv(!

I’exemple ambricain.

200 mg/j en 2 prises.

sera arr&&e lorsque les analyses bact&iologiques

sur la source de contamination

sont nbgatives. En cas de

de la pr&sence d’un agent, la nature de la prophylaxie et

sa du&e sont adapt&

ghkigue

La detection gen&ique

en fonction de I’agent, de sa sensibilitb aux anti-

4.1.3. DCtection

de contr6le

Cette detection est capable d’objectiver la presence d’un agent biologique comme Bacillus anthracis, mais demande en contrepartie un temps d’exbcution

relativement

important.

II s’agit actuellement

Revue Franqa~se des Laboratoires,

mai 2002,

du

N” 343

: taxonomie

Bacthiologie

et autres

niveau le plus eleve de detection

actualit&

utilisable sur le terrain. Les techno-

logies proposees sont nombreuses (PCR rapide, spectrometrie de masse, cytometric en flux, spectrophotometrie de flamme, chimiluminescence), mais aucune d’entre elles n’est actuellement operationnelle. Les detecteurs loppement

pi&o-electriques

N&NO de prMvement

et les puces a ADN sont en deve-

[4, 51. Les tickets detecteurs

Muqueuse nasale Bcouvillon sterile Prelever chaque narine avec un ecouvillon humidifie sans blesser le patient

et de faible cotit.

Ils sont actuellement applicables a la detection du charbon, de la peste armees de I’Otan. Actuellement,

et sont disponibles les performances

au niveau des

de la detection de

Sanguin

Necessaire Tube set a garder en serotherapie de preievement pour examens serologiques ulterieu

controle sont mediocres et restent a ameliorer, comme le montrent les differentes

sensibilites de detection

(tableau 111). - Les autres prelsvements

4.1.4. DBtection La detection

de confirmation permet I’isolement de I’agent infectieux

par culture, son identification

par des methodes de reference, l’etude

du pouvoir pathogene

(empreintes

le typage et eventuellement

demiologiques

l’etude

La qualite des prelevements

diagnostic, et done I’adequation

de niveau de biosecurite

3 minimum et presente

un inter& fondamental car, comme I’a montre I’experience de I’epidemie de peste indienne de 1994, il peut y avoir de nombreuses urgence

Bpi-

de la souche isolee chez I’animal.

ratoires specialises

a de fausses

identifications

d’agents

erreurs

pathogenes

; des cas de melioidose dues a B. pseudomalleiavaient

confondus

par les circonstances

de la contamination.

Ce diagnostic de confirmation ne peut etre realise que dans des labo-

conduisant

de mains sur gelose, prele-

vements cutanes, vetements) seront orient&

de confirmation

de la sensibilite aux antibiotiques,

comment&es

au format carte de credit

offrent un moyen rapide (15 min), peu encombrant et de certaines toxines botuliques

vohune I) pr&mmr

lnstlumenls recommandbs

en ete

avec des cas de peste pulmonaire [lo].

patients symptomatiques,

determine en grande partie la fiabilite du du traitement mis en ceuvre chez les

des mesures de prophylaxie collective mises

en Oeuvre chez les patients exposes asymptomatiques

et renforce le

caractere irrefutable de la preuve juridique de I’agression. Les precautions devront etre maximales pour eviter les accidents d’exposition au sang ou aux liquides biologiques contamines (protection, port de gants, blouses, masque) et il faudra dans tous les cas preferer le materiel de securite au materiel standard pour les prelevements de sang.

5. PrSvements

Les prelevements

de sang doivent etre effect&s

tique, quelle que soit la presentation Les prelevements

doivent btre effect&s

tentes ayant une bonne experience medecins biologistes,

techniciens,

par des personnes compe-

en microbiologic

(veterinaires,

etc.) equipees de tenues de pro-

des bacteriemies gique

de faqon systema-

clinique, du fait de la frequence

ou de la presence de toxine dans ce liquide biolo-

: prelevements sur tubes heparines, tube set, hemocultures. Le

prelevement d’un serum initial conserve en serotheque

peut 6tre utile

tection de securite avec gants, masques (NBC ou particulaire type 3,

pour pratiquer des recherches differees. On effectuera d’autres pre-

sur-chaussures,

levements en fonction des situations cliniques

etc.).

(ecouvillonnage 5,

1

p,‘:‘$>t! d.~fCt:ii.

Ii;> tiJ:Tlril0:,

~:/);i.i!-,

~:i/j:.!wi,;;i

: secretions respiratoires

nasal, crachats, aspirations. ..) et eventuellement

liquide pleural en cas de signes respiratoires,

prelevements

du

cutanes

Cinterrogatoire des victimes est capital pour affirmer la realite de I’agres-

en cas de lesions cutanees, liquides de ponction, liquide cephalo-rachi-

sion et le degre d’exposition des individus. II permet parfois de suspecter

dien en cas de meningo-encephalite.

le type d’agent utilise. Les principales don&es

a rechercher sont

- la nature physique de I’aerosol ou de la contamination liquide) ; - la duree d’exposition

:

(poudre,

penetration

et type du prelevement). Des renseignements cliniques sont egalement

;

des lesions cutanees ou muqueuses

pouvant favoriser la

:.‘

‘,

!Ji

/

:J’!‘-yil

,> ‘i)‘>-tr\,‘i:;

Les prelevements

a realiser sont les suivants (tableau IV).

- Un ecouvillonnage

sterile au prealable,

afin de ne pas entrainer de lesions traumatiques

de la muqueuse.

Lint&et de ce prelevement doit btre nuance et discute sur le plan individuel, car il peut creer des lesions muqueuses et il n’a de valeur que

; sa negativite ne doit pas faire arr.Gter la prophylaxie. En cas bacteriologique,

il presente

un inter&

epidemiologique

majeur, car il peut permettre I’isolement de I’agent pathogene

utilise

leur importance representatifs

/,:!

de serum sur tube set, qui sera conserve en seroreal&

apres decontamination.

II sera utilise comme reference

au pli du coude, pourra etre effect& en cas de

en I’absence

Les

aerosols

seront

Cyclonea,

- Les prelevements

Ils doivent etre en quantite suf-

(pas d’exposition

aux UV). On

preleves

avec

des

appareils

de

type

ou Impingers@ a barbotage.

d’eau sont indispensables

et se feront a I’aide de

pipettes de pots a prelevements ou de seringues en utilisant des poires. Les prelevements

se feront en surface et en profondeur.

- Les objets inanimss tement sur le terrain.

N’ 343

et disponibles

a la surface de I’eau.

ultsrieur et devra 6tre conserve a titre medico-legal. mai 2002,

de source identifiable.

de la zone contaminee

recherche d’une elevation du titre des anticorps lors d’un diagnostic

des Laboratoires,

pour retrouver

recherchera toute poudre inhabituelle presente sur la terre, les feuilles, -

- Un prelevement

sont primordiaux

fisante. lls seront toujours effectues sous le vent dominant, et de pre-

Anderse@,

(si possible dans les deux heures).

theque. Ce prelevement,

d’environnement

ference dans des zones ombragees

vite possible apres exposition

Fran&e

(,C,,

lls sont complementaires des prelevements humains, qui prennent toute

et done par la meme orienter la prophylaxie. II doit dtre preieve le plus

Revue

,/1,

I’agent contaminant avant I’apparition des signes cliniques (tableau vl.

de chaque narine, qui sera pratique a I’aide d’un

ecouvillon sterile, humidifie a l’eau physiologique

d’attaque

utiles.

de I’agent.

Les prelevements

positif

possibles concernant le patient (nom, prenom, date de naissance, sexe, adresse, telephone, medecin traitant), le prelevement (heure, date, lieu

- I’existence de signes cliniques precoces incluant la recherche systematique

Cetiquetage devra etre soigneux et fournir le plus de renseignements

: pierres, metaux, verre, seront ensaches direc-

75

: taxonomie

Bactkriologie

et autres

actualit&

lnstrumentsrecommandes

Nature& WchantlHon

Volumes I pr&ver

- Andersen - Cyclone - Impingers - Pipettes - Pots a prelevements - Seringues

1OOmL

Pinces

Surfaces d’environ 1 cm2 au minimum

Pierres, metaux, verre, etc.

- Ciseaux

Vetements

- Pinces

I

I

Commentahes

I

Variables selon le type d’appareil

Aerosol

I

I

Utiliser des piepetaids ou des poires, ne pas aspirer a la bouche. Prelever a.differents niveaux a partir de la surface si possible

Transportable dans un flacon de 500 mL

I

Elements volumineux non transportables

- Pinces - Ecouvillons avec milieu de transport, compresses humides et steriles - Geloses contact

Prelever sur la plus grande surface possible

Le prelbvement doit Qre representatif de tout le volume a analyser

Vegetation

- Pinces - Ciseaux - Secateurs

Recueillir dans des flacons de 500 mL

Desinfecter les lames des ciseaux et des secateurs a l’alcool ou a l’eau de Javel entre chaque prelevement

Cadavres d’animaux

Outils de trousse a dissection

Biopsies (rate, poumons, peau, foie, sang intracardiaque) ou cadavre entier pour les petits rongeurs, les petits oiseaux, petits poissons, etc.

Terre

Pelles

100 mL

- Les surfaces pourront &re directement

prelevees avec des geloses

Preferer les zones sablonneuses, plus faciles a analyser

vailleurs (D&ret

94-352

tillons biologiques

de type
du 4 mai 1994) et le transport

(arrete du 17 decembre

tion de la directive 96/35/CE la designation

des echan-

1998 portant transposi-

du Conseil du 3 juin 1996 concernant

ainsi que la qualification

professionnelle

de conseillers

a la securite pour le transport par route, par rail ou par voie navigable - La vegetation, et en particulier le feuillage, doit etre r&up&se

a I’aide

de pinces, de ciseaux, de secateurs qui devront etre d&infect&s

a I’al-

cool ou a l’eau de Javel entre chaque prelevement. - Les prelevements

sur cadavres

d’animaux

sont Bgalement utiles

(biopsies de rate, de poumons, de peau, de foie ou sang intracardiaque).

de marchandises dangereuses), voir sur le site internet http:/lwww.biotribune.com. Elle exige un vehicule adapte et un conducteur

forme a ce type de

transport. Le vehicule, qui possede obligatoirement

quatre roues, doit

etre equipe d’une trousse de secours, et une solution desinfectante doit etre disponible

en cas d’accident.

En raison de I’afflux de prele-

Cetiquetage devra etre soigneux, fournir le plus de renseignements pos-

vements observe en France pendant les premieres semaines de I’alerte

sibles et etre accompagne, si possible, de photographies

charbon, il n’est pas certain que ces regles aient ete suivies pour I’en-

et des temoi-

gnages.

semble des transports

realises sur le territoire. II s’agit d’un point cri-

tique pour lequel une solution devra etre rapidement trouvee, car nous r5 4

Ernballage

et transport

des kchantillons

ne sommes pas a I’abri d’une attaque reelle avec des agents patho-

Les normes de I’Otan preconisent I’utilisation d’emballage a triple epais-

genes de classe 3 voire 4 dans le futur.

seur specifique. Pour des echantillons fragiles, il conviendra de les proteger avec du polystyrene ou du plastique a bulles et les emballages seront scelles pour des raisons juridiques. La conservation

doit etre effect&e

a + 4 “C, sans congelation.

6. Traitement

au laboratoire

Les

containers scelles seront decontamines exterieurement a l’eau de Javel,

Tout echantillon parvenant au laboratoire doit etre considere comme

puis on apposera un autocollant avec le sigle * risque biologique )) sur

potentiellement

chaque emballage. Aucun echantillon scelle ne doit etre ouvert avant

de securite acceptable

est le niveau 3 de confinement

son arrivee, et le transport doit se faire le plus rapidement possible vers le laboratoire qui doit accuser reception a I’arrivee des echantillons.

minimum les conditions

suivantes [arrete du 13 aoQt 1996 0.0.

07/09/l

contamine et manipule avec precaution. Le minimum qui exige au du

996) fixant les mesures techniques de confinement des labo-

Les documents ecrits concernant le transport de chaque prelevement

ratoiresl.

doivent etre archives par le laboratoire. Dans la mesure oti il n’existe pas de legislation specifique pour le transport des prelevements bacteriologiques suspects de contenir des agents B, la legislation qui s’ap-

- Une entree par sas etanche avec douches.

plique est celle actuellement

- Une ventilation mecanique avec pression negative et filtres HEPA.

76

en vigueur pour la protection

des tra-

- Un avertissement

de risque biologique

Revue

Francyse

a I’entree.

des Laboratoires,

mai 2002,

N” 343

: taxonomie

Bactkriologie

- Une Bnergie klectrique

et autres

actualit&

secourue.

7. Identification

- Un autoclave & double-entke. II n’existe pas de processus

- Un traitement des effluents. Les opbrateurs devront etre prot&g&s par des tenues de skuritk

avec

normal&

permettant

I’identification

des

bactbries de la menace biologique.

masques, calots et gants et travailler sous poste de skcurite microbiologique

de type II. La procedure

6.1.

Procedure

ci‘acctlell

d’identification

le plus rapidement

Dans notre expbrience, les procedures d’accueil, d’enregistrement, suivi et de rendu des nkultats

de

au tours de leur traitement au labora-

toire sont un point critique dont la maitrise doit Btre prkparee avant la situation d’urgence. Afin de pallier les difficult&

de traCabilit8, certains

rapide a pour but de rentrer un r&ultat

possible afin de pouvoir orienter la prophylaxie

dkfinir la conduite ti tenir pour les populations

Z 1.1. Examen

direct 5 /‘&at frais et apr&

coloration

centres ont mis en place des systkmes de suivi informatique qui s’av& rent particulkrement

examen direct g II&tat frais et aprks coloration

depuis leur

et

Elle utilise

des techniques classiques et des techniques de biologie molkulaire.

La simple detection

adapt&s au suivi des prkkvements

exposkes.

des agents pathogbnes

de Gram

pourra etre rbaliske par des kchantillons.

arrivbe au laboratoire jusqu’au rendu des r6sultat.s.

Les principaux caracteres a rechercher sont la taille, le type de mobi-

Une description

Iit6 et I’aspect g la coloration

prkise

de l’khantillon

sera rkdigbe et accompagnke et de la conformite

B son arrivbe au laboratoire

de photographies

de I’emballage et du bon &tat des scelks

de Gram. Ces examens simples per-

mettront parfois une orientation rapide, en particulier en cas de mises

attestant de M&grit8 appo-

en Evidence de gros bacilles & Gram positif & bout car&, Bvoqueront

s&s lors du pr&vement.

Devant des colis fermbs, I’absence d’explo-

Bvoquer la pksence

sifs ou de contaminants

chimiques doit etre vkrifike par des Bquipes

tillons de poudre en contraste de phase permet de caractkriser la pr&

spkialiskes,

sence de spores.

avant I’entrbe des kchantillons dans le laboratoire confink des ~chani~llons

6.2. Traltement

Tout comme en microbiologic la reception de pr&vements

en fonction

de leer nature

clinique, les laboratoires

confront&

Z1.2. PCR a

dans le cadre du risque biologique agres-

sif doivent &laborer des procedures standardiskes

de prise en charge

des Bchantillons. Lorsque cela est possible, le pr&vement

possible de B. anthracis. Cexamen direct dkhan-

devra 2?tre

La PCR est la technique qui permet actuellement rapide, puisqu’elle

permet de rbpondre

Elle peut s’appliquer

aux genes de structure

genes de surface,

aux ARN messagers,

rkparti en aliquots en fonction des analyses g effectuer (immunologie,

Cette technique

biologie mokculaire, etc.), sans oublier une fraction qui sera conservbe

124, 271 ou sur cultures demande

a des fins de contre-expertise.

prktation

g ac&s

La conservation

se fait dans un local

restreint et une liste prkcise des Bchantillons conservks doit

codant pour des anti-

aux ARN ribosomiques.

sensible sur les pr&vements

lorsqu’il

a vi&e

de grandes

s’agit de I’appliquer

nementaux, &cause de la prksence

diagnostique

p&cautions

d’inter-

a des Bchantillons

environ-

d’inhibiteurs

ficace lorsqu’il existe moins de1 O6 CFU/mL

exister.

le diagnostic le plus

en 24 heures.

qui la rendent inef-

dans le pr&vement

B

analyser. 6.2-l. Pr&vements Ces pr&vements conformit

humains

Certains

seront Studies selon les procedures

en vigueur en

de nez de personnes potentiellement

s&es peuvent &re manipuks

expo-

en laboratoire P2, sous hotte &flux lami-

naire, comme tout autre pr&vement

Y pestis

[38], Bruce//a

pseudomallei.

par centrifugation

peuvent etre physiolo-

gique.

Les kouvillons

de surfaces g

pour B. anthracis

de B. anthracis,

passer par une phase de culture

heures permettant

d’obtenir

les formes kgktatives

permettrait

la detection

Cinq grammes de terre seront repris dans 10 ml de PBS puis, apr&s de

mankre & en extraire les grosses particules.

de quelques

[361. Apr&s cul-

de 10 spores /mL de

produit ou 10 spores pour 100 mg de sol [7], mais ces seuils doipris avec p&caution

auteurs ont propose

(tableau ///).

la destruction

cation afin de libkrer I’ADN avant I’utilisation

agitation vigoureuse sur mblangeur a vortex, on filtrera l’khantillon

1351 et

il n’existe pas de technique

tion doit toujours

Certains de terre

132, 36, 431, K pestis

un sont

de PCR fiable permettant la mise en Evidence des spores et la d&ec-

vent &re cependant

vortex.

Dans le cadre spkifique

1271, B. ma//e; et B.

Bvoluent vers des tech-

Bruce//a spp. [471.

ture, cette technique

seront repris dans 1 ml de PBS sur mblangeur

6.2.4. &hantillons

classiques

en quatre heures environ, et dont des applications

Dans le cas particulier

B 20 000 G pendant 10 min. Le &di-

ment sera ensuite repris dans 10 ml de PBS ou de &rum

6.2.3. kouvillons

comme B. anthracis [451,

spp. [21, F. tularensis

Ces techniques

deja disponibles

aqueux

Les Bchantillons liquides provenant de I’environnement concentr&

de PCR multiplexes

niques de PCR * en temps reel )b(real-time PO?) qui permettent

de ce type.

diagnostic 6.2.2. kchantillons

des techniques

sur le terrain [37]. Ces PCR existent pour

les principaux agents du risque biologique

avec les procedures du laboratoire et les recommandations

du GBEA. Les rkouvillons

auteurs ont propose

et les ont expkrimentkes

des spores par sonide la PCR [51.

Pour la mise en Evidence de K pestis, il est utile de combiner plusieurs PCR afin d’obtenir une identification

correcte et une plus grande sen-

sibilitb [38].

de la recherche de B. anthracis, le pr&-

vement pourra &tre chauffk 45 min B 60 “C, afin de limiter la contamination en dbtruisant les formes vbgbtatives des bactkies

pksentes

dans le sol.

Z 1.3. Puces B ADN Les puces & ADN ou microchips sont actuellement en tours de d&eloppement,

mais ces techniques

ne sont encore qu’expkrimentales

avec une limite de detection de I’ordre de 105-1 O7 organismes/L

pour

6.2-5. Poudres

Y: pestis ou B. anfhracis. Le dklai de rbponse est en revanche t&s

Les poudres seront reprises dans 1 ml de PBS sur mklangeur a vortex.

rapide, de I’ordre de 15 a 20 min [4, 51.

Revue

Franqa~se

des Labotatofres,

mai 2002,

No 343

77

: taxonomie

Bact6riologie

et autres

I

Agent

actualit&

I

Mllleu de cultllre

6. anthracis

Pousse sur milieu ordinaire

Y pestis

Pousse sur milieu ordinaire McCoy et Chapin : jaune d’owf + serum Francis : sang + cysteine + glucose

Bruce/la

Milieux enrichis en thiamine, niacinamide et biotine

6. pseudomallei

Pousse sur milieu ordinaire

2830

24 h

“C

24 h

37 “C + 5 o/oco,

2 a 4 jours Halo de decoloration vert sur milieu de Francis 24-48 h

37°c+5%co,

24-48 h

28-30 “C

isolats est indispensable.

Z 1.4. Immunod&ecteurs Des tickets detecteurs

Apparttion des colonies

I

37 OC

F: tularensis

ont ete developpes

tains agents biologiques

lnarbation

pour le diagnostic

de cer-

bacterie pousse plus vite a 30 “C.

comme la peste ou le charbon.

II s’agit de tests immuno-chromatographiques

En ce qui concerne 6. anthracis, les recom-

mandations AFNOR preconisent une culture a 37 “C. Cependant, cette

sur bandelette

au for-

7.2.3. Identification

mat d’une demi-carte de credit qui offrent un moyen rapide (15 min), peu encombrant

et de faible tout pour la detection

Cidentification est toujours difficile, car il s’agit d’agents peu frequents

de ces agents.

en clinique. Elle repose le plus souvent sur les techniques Les tickets US Gold elabores pour I’Otan offrent maintenant des performances relativement honorables, mais ils n’ont de valeur que positifs

; un test negatif ne devra done jamais faire arreter une prophylaxie.

: coloration de Gram, catalase, oxydase et carac-

t&es biochimiques

sur galeries de type API@. En dehors du systeme

Microlog

3@ (Laboratoires

semble des batteries Z 1.5. Autres

diagnostics

immunologiques

De nombreux tests immunologiques

I’identification

bases sur I’utilisation d’anticorps

monoclonaux ou polyclonaux ont ete proposes pour le diagnostic des agents du risque biologique. De nombreuses techniques sont possibles (immunofluorescence sur lame, cytometric immuno-transfert, immunochromatographie,

en flux, agglutinations, Elisa, Elifa) et sont dis-

ponibles pour quelques agents [6, 151. Elles ne sont cependant accessibles que dans quelques laboratoires de reference. ‘7.2. Diagnostic Le diagnostic

de bacte-

riologie classiques

bacteriologic

AES) qui permet I’identification

de I’en-

de la menace grace a un logiciel specifique,

des especes les plus probables sur les automates de actuellement

disponibles

Le Wek-1 @(Laboratoires bioM&ieux)

n’est pas possible [22].

reste le plus polyvalent des appa-

reils disponibles au laboratoire de bacteriologic. Cet automate dispose en effet d’une base de donnee dite (’industrie * qui permet I’identification de nombreuses des Bacillus,

batteries

de I’environnement

B. antracis nest cependant

et en particulier

pas identifie. Le Phoenixa

(Laboratoires Becton-Dickinson) et le Vitek-2@ n’ont pas encore, a ce jour, de base de donnee incluant ces batteries.

de confirmatron de confirmation

utilise les methodes

classiques

et

Z2.4. Antibiogramme

de biologie moleculaire et demande des delais toujours superieurs a

Cantibiogramme est indispensable sur toutes les souches isolees, car

48 voire 72 heures.

il permet de r&valuer

le traitement ou la prophylaxie. II permet en outre

de verifier que la souche utilisee n’a pas ete modifiee par rapport au Z2.1. Ensemencement

phenotype sauvage. Cette eventualite ne doit pas etre prise a la leg&e

Les echantillons prepares seront inocules sur milieux selectifs ou d’en-

car des souches resistantes de K pestis [35] ou de B. anthracis ont deja ete produites a des fins de recherche [30, 40,411.

richissement selon les procedures

en vigueur au laboratoire. De prin-

cipe, on ensemencera une gelose trypticase-soja, et une gelose u chocolat * supplementee

une gelose au sang

en vitamines. Certaines bac-

Les antibiotiques

a tester en priori@ restent ceux definis pour la pro-

phylaxie par I’Afssaps

: il s’agit tout particulierement des fluoroquino-

teries exigeantes demandent des milieux speciaux, comme les milieux

lones (ciprofloxacine, ofloxacine, levofloxacine) et de la doxycyline. Cet

enrichis a la cysteine

antibiogramme

Francis

ou a la cystine pour F: tularensis

(milieu de

: gelose au sang enrichi en cysteine et en glucose ou milieu

sera effect&

Comite de I’antibiogramme

conformement

aux recommandations

de McCoy et Chapin a base de jaune d’ceuf et de serum) [46]. Certains

(CA-SFM). Dans la mesure ou il n’existe pas de recommandation

biotypes de Bruce/la sont exigeants en thiamine, niacinamide et bio-

les Bacillus, on pourra utiliser les concentrations

tine, alors que d’autres demandent

dans les recommandations

I’addition de serum dans les cul-

du

de la Societe francaise de microbiologic pour

critiques preconisees

generales.

tures [9] (tableau V/J. Dans tous les cas, une numeration de I’agent dans I’echantillon

suspect doit Btre determinee

par culture quantita-

Z2.5. Ghotypage

tive. Dans le cas du charbon, un milieu utilise pour I’isolement selec-

Le genotypage

tif est le milieu PLET [12], mais les geloses au sang sont egalement utilisables [l 11.

de verifier le caractere clonal des souches isolees et done de prou-

des souches isolses est indispensable,

car il permet

ver le caractere agressif des isolats. II permet egalement,

par com-

paraison avec les bases de donnees existantes, de determiner Z2.2. Incubation Les temperatures optimales de culture sont differentes selon les bacteries recherchees : 37 “C pour 6. anthracis, 28-30 “C pour Y pestis, 30 “C pour 6. pseudomallei

et 34 “C pour les Bruce/la.

Sur le plan juridique, il peut btre un element de preuve de culpabilite. Les methodes utilisables sont nombreuses

Les cultures seront observees tous les jours et gardees pendant au

cage), mais il semble qu’actuellement

moins cinq a sept jours. En cas de culture positive la conservation des

mini-satellites

78

I’ori-

gine geographique des souches, voire meme de remonter jusqu’au laboratoire responsable de la diffusion.

(ribotypie, RFLP, sequen-

I’analyse et la comparaison des

(variable tandems repeats ou VNTR) soient de plus en Revue Fran&e

des Laboratoires,

mai ‘2002, N” 343

:

Bactdriologie

taxonomie

et autres

actual&s

plus utilisees en raison de leur relative facilite de mise en ceuvre. Cette technique est operationnelle

pour le bacille du charbon [25, 29, 311,

la peste et la tularemie 114, 311.

‘7.3. Les toxines En general, I’identification toire de bacteriologic

des toxines n’est pas effectuee en labora-

medicale, et les outils moleculaires et immuno-

logiques n’existent souvent que dans des laboratoires

Z2.6. SCquenqage

de recherche.

La mise en evidence des toxines peut se faire par des techniques immuLe sequencage

rapide est egalement une possibilite de diagnostic et

de typage actuellement

a l’etude.

nologiques protection

Z2.Z Inoculation Cinoculation

: anticorps monoclonaux, techniques Elisa [521, voire chro-

matographie.

La methode de reference reste encore le test de sero-

chez la souris.

B I’animal

a l’animal permet d’affirmer

souches isolees des prelevements

le pouvoir pathogene

des

humains ou d’environnement.

Elle

Dans le cas du botulisme, la PCR permet le diagnostic

indirect de la

toxine en mettant en evidence des genes responsables de la secretion de la toxine presents comme contaminant de production

[13, 51, 541.

se fait en general sur la souris, mais ne peut etre realisee qu’en laboratoire P3 en raison de la multiplication in vivo des agents pathogenes. Ce passage est souvent utilise apres isolement pour evaluer la virulence de la souche. Cette inoculation ne peut Btre faite qu’apres avoir ecarte la possibilite d’utilisation

8. Prbcautions juridiques

d’un agent viral de niveau 4. La plupart des agents bacteriens

Z2.6. Diagnostic

s&ologique

En I’absence d’isolement de la souche responsable,

la serologie chez

les victimes peut servir de diagnostic

de confirmation.

depart prend ici toute son importance.

La serologic est par definition

Le serum de

tardive dans I’evolution de la maladie. Dans le diagnostic

utilisables a des fins terroristes

ou

militaires existent de facon naturelle dans plusieurs regions du globe.

retrospectif

les anticorps

anti-PA

(sensibilite 91 O/o),alors que les

anti-LF ne sont presents que dans 50 % des cas [21]. Ce diagnos-

sera identifie a partir d’un prelevement,

il

II peut s’agir d’une analyse en temps de guerre (utilisation presumee ou reelle) ou d’une operation de verification dans le cadre du controle de l’application

du charbon,

semblent le plus souvent presents

Lorsqu’un agent biologique

conviendra de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une maladie endemique.

Dans

les

de la convention

deux

consequences

cas,

les

politiques

sur les armes biologiques.

resultats

du

et judiciaires

laboratoire

qui imposent

auront

des

une certitude

absolue.

tic n’est realisable que dans des laboratoires tres specialises. 7.2.9. Conservation La conservation

des souches

des souches est indispensable.

Elle ne peut cepen-

dant etre realisee que dans des laboratoires autorises, conformement a I’arrete ministeriel no 223 du 26 septembre 2001 relatif a la mise en ceuvre, I’importation,

I’exportation,

reux ou gratuit, I’acquisition

la detention,

et le transport

la cession a titre one-

de certains agents res-

ponsables de maladies infectieuses, micro-organismes toxiques. La congelation est actuellement

a - 80 “C

pathogenes et

en presence de cryoprotecteur

9. Conclusion

A

fin de se preparer a I’identification rapide des agents de la menace biologique,

les laboratoires

cueillir des patients infect&

hospitaliers

susceptibles

d’ac-

ou contamines par ces agents doivent btre

capables de mettre en ceuvre des a present les techniques

de dia-

gnostic permettant

leur mise en evidence, ou a defaut doivent etablir

des collaborations

avec des centres possedant

ces outils.

le systeme le plus siir. Pour des raisons de securite,

les souchiers doivent etre imperativement

fermes a cle dans une zone

uniquement

nommement autorisees.

accessible

a des personnes

Toute entree et sortie des souches doit Btre relevee sur un registre spa-

Le developpement

des controles

d’echanges inter-laboratoires

de qualite internes et la pratique

est necessaire pour les laboratoires pre-

nant en charge le diagnostic.

cialement provu B cet effet. La lyophilisation ne nous semble pas recom-

Les techniques

de diagnostic vont rapidement evoluer et permettront

mandable,

la construction

des bases de donnees

car elle utilise des ampoules

de verre cassables

qui peu-

vent etre abimees au tours des manipulations et entrainer des lesions.

immunologiques)

De plus, il existe un risque d’aerosolisation

la sensibilite des souches eventuellement

lors de I’ouverture.

Mftirences [II Alibeck, K., Biohazard, London, Hutchinson, 1999.

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Revue Franr+se des Laboratoms,

mai

2002, NO343

(biochimiques,

genetiques,

necessaires au diagnostic, au typage et au suivi de

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79

Bactdriologie

:

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et autres

actualit&

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Revue Franoaise des Laboratoires, mai 2002, N” 343