75e Congrès franc¸ais de médecine interne – Brest, 14, 15 et 16 juin 2017 / La Revue de médecine interne 38S (2017) A110–A225
Introduction La sarcoïdose est une maladie systémique d’étiologie inconnue qui affecte de nombreux organes et notamment le foie. Notre objectif était de déterminer les caractéristiques cliniques, para-cliniques, thérapeutiques des patients ayant une sarcoïdose hépatique. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique portant sur 30 dossiers de patients suivis pour sarcoïdose systémique au service de médecine interne de l’hôpital HabibThameur sur une période de 16 ans (1er janvier 2000–31 décembre 2016). Le diagnostic de sarcoïdose hépatique a été suspecté devant l’association de signes cliniques, biologiques, radiologiques évocateurs, confirmé par l’histologie montrant une infiltration tuberculoïde sans nécrose caséeuse dans au moins deux sites. Dans d’autres cas, le diagnostic a été porté devant des atteintes hépatiques associées à une sarcoïdose systémique floride. Résultats Parmi les 30 patients suivis, 14 présentaient une atteinte hépatique. Il s’agissait de 11 femmes âgées de 34 à 68 ans et de trois hommes âgés de 38 à 54 ans. L’âge moyen était de 51,9 ans. L’atteinte hépatique révélait la sarcoïdose dans cinq cas. Quatre patients ont présenté des douleurs abdominales. Une hépatomégalie clinique associée à une splénomégalie était notée chez six patients. Des anomalies biologiques étaient identifiées chez dix patients. Il s’agissait d’une cholestase hépatique isolée dans huit cas, d’association cholestase et cytolyse dans trois cas. Le bilan hépatique était strictement normal chez trois patients. Le bilan phosphocalcique montrait une hypercalciurie chez 3 patients. Un aspect nodulaire du foie et de la rate est décrit chez une patiente à la TDM abdominale. Le taux sérique de l’enzyme de conversion était élevé dans sept cas avec un taux moyen à 116 U/L. Une patiente avait un syndrome de Budd-Chiari sans mise en évidence d’une compression extrinsèque à l’imagerie. L’histologie hépatique montrait chez huit patients une granulomatose hépatique typique. Elle s’est associée à une atteinte respiratoire (5 cas), oculaire (5 cas), ganglionnaire (4 cas), cutanée (3 cas), articulaire (2 cas), et un syndrome de Heerdfort dans un cas. Douze de nos patients ont été traités par corticothérapie avec disparition de l’hépatomégalie dans trois cas et normalisation du bilan hépatique dans dix cas. On a eu recours à l’azathioprine dans 2 cas et à l’acide ursodesoxycholique dans un cas devant une corticorésistance. Conclusion L’atteinte hépatique au cours de la sarcoïdose est généralement latente, peu sévère et répond à une corticothérapie bien conduite. Son pronostic reste toutefois réservé en cas d’hypertension portale. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.272 CA155
Sarcoïdose avec arthrite chronique du genou et exposition à la silice : à propos d’un cas
S. Bacha , H. Cherif ∗ , S. Habibech , S. Cheikhrouhou , H. Racil , N. Chaouech , M.F. Ladab , A. Chabbou Service de pneumologie pavillon 2, hôpital Abderrahmen-Mami de pneumo-phtisiologie, Ariana, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : hela
[email protected] (H. Cherif) Introduction La sarcoïdose est une granulomatose multisystémique d’étiologie inconnue. Plusieurs études avaient montré que l’exposition à des aérocontaminants professionnels notamment la silice cristalline peut être à l’origine de la maladie. L’arthrite chronique est rare au cours de la sarcoïdose avec une fréquence aux alentours de 0,2 %. Observation Patient âgé de 65 ans, caucasien, tabagique à 20 paquets-années, ancien mineur pendant 35 ans, rapportait des gonalgies gauches persistantes non améliorés par des antiinflammatoires non stéroïdiens évoluant depuis 1 an. Le patient est
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asymptomatique sur le plan respiratoire. L’examen physique avait noté un gros genou gauche inflammatoire avec une raideur articulaire, par ailleurs, il n’existait pas de lésions cutanées. L’examen ophtalmologique était sans particularité. La numération formule sanguine, la calcémie et le dosage de l’enzyme de conversion de l’angiotensine étaient normaux. Le taux de C-réactive protéine (CRP) était à 10 mg/dL. L’intradermoréaction à la tuberculine était négative. La radiographie du genou gauche avait montré des lésions lytiques ostéo-articulaires en miroir et la tomodensitométrie avait mis en évidence une importante destruction ostéo-articulaire avec aspect fragmenté des condyles fémoraux, de la rotule et du plateau tibial. Il s’y associe un épanchement intra articulaire avec épaississement synovial. La tomodensitométrie thoracique avait révélé par ailleurs des adénopathies hilaires bilatérales partiellement calcifiées, médiastinales des chaînes latéro-trachéales droite et gauche et médiastinal antérieur gauche associées à des lésions nodulaires pulmonaires bilatéraux diffus prédominant aux lobes supérieurs. Le lavage broncho-alvéolaire avait montré une alvéolite lymphocytaire à CD4 (CD4/CD8 = 3,2) avec présence de particules fines biréfringentes à la lumière polarisée évoquant des particules de silice cristalline. Les biopsies bronchiques et osseuses du genou gauche avaient conclu à la présence de granulomes épithéloides et giganto-cellulaires sans nécrose caséeuse. La recherche de bacille de Koch dans le liquide bronchique était négative. Le diagnostic de sarcoïdose médiastino-plumonaire et articulaire osseuse chronique du genou gauche était retenu. Le patient avait rec¸u une corticothérapie par voie générale pendant 24 mois associé à une prise en charge orthopédique par une prothèse du genou gauche. L’évolution était favorable avec une disparition des gonalgies gauches et régression des lésions pulmonaires. Conclusion Ce cas présente deux particularités : la première est l’extrême rareté de la monoarthrite chronique destructrice dans la sarcoïdose qui survient habituellement chez des patients noirs de sexe masculin présentant d’autres manifestations viscérales anciennes en particulier des atteintes cutanées. La deuxième particularité est l’association entre sarcoïdose et exposition professionnelle à la silice cristalline qui a été incriminé dans la pathogénie de cette maladie et qui pourrait jouer le rôle de trigger chez des patients prédisposés. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2017.03.273 CA156
Hyperfixations osseuses au TEP et hypercalcémie : métastases osseuses ou sarcoïdose ?
A. Nau ∗ , A. Delluc , C. De Moreuil , L. De Saint Martin , J. Quideau , E. Le Moigne Département de médecine vasculaire, médecine interne et pneumologie, CHRU de Brest, Brest, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Nau) Introduction Environ 10 % des patients atteints de sarcoïdose présentent une hypercalcémie. L’hypercalcémie secondaire aux métastases osseuses malignes et l’hyperparathyroïdie primaire sont les deux principales étiologies retrouvées en cas d’hypercalcémie symptomatique. Le recours au TEP-scanner lors du bilan étiologique d’hypercalcémie est une pratique courante pour conforter une hypothèse de malignité. Observation Une patiente de 50 ans était hospitalisée pour la prise en charge et le bilan étiologique d’une hypercalcémie. Ses antécédents comportaient une néoplasie mammaire gauche traitée par chirurgie, radio-chimiothérapie puis hormonothérapie de septembre 2012 à août 2016 ; une ostéopénie secondaire à l’hormonothérapie et supplémentée par vitamine D ; une sarcoïdose pulmonaire de stade 1 diagnostiquée en 2012 sous