SOCIETE FRANC AISE D'ALLERGIE
SI~ANCE DU
14 M A R S
1964
Allergie 6 I'isoniazide au cours de la tuberculose pulmonaire. Traitement d6sensibilisant.
MM. CI. M O L I N A , J.C. CHEMINAT, R. PETIT et P. MOLKHOU rapportent I'obserration d'un sujet c~g~ de 50 ans, atteint de tuberculose pulmonaire qui, au 27 ~ jour du traitement bact6riologique triple (strepto, P.A.S., I.N.H.), pr6senta des clochers thermiques, des troubles digestifs, puis une ~rythrodermie. Une allergie 6 I'I.N.H. put ,Stre pr~cis6e et un traitement d6sensibilisant oral par du sirop d'isoniazide men6 6 bien en 62 jours. Les accidents d'intol6rance 6 I'isoniazide sont rares et, parmi ceux-ci, I'allergie est exceptionnelle. Les observations collig~es darts la litt6rature sont rapport6es. Le traitement s'impose le plus souvent pour ne pas priver le malade de la chimioth~rapie majeure de la tuberculose. Corticoth6rapie, souvent insuffisan'te et non d6nu6e de risques, et traitement d~sensibilisant sont les deux m~thodes th6rapeutiques. La Iongueur de la d~sensibilisation et I'emploi de doses minimes au d6but, comportent le risque de d6veIoppement d'une r~sistance 6 I'isoniazide, auquel il faut obvier par un traitement aec616r6, ou l'emploi de deux baet6riostatiques rest6s actifs, m6thode choisie par les auteurs. M. DENIS a observ6 5 cas semblables, avec, comme sympt6me dominant et constant, I'hyperthermie. La d6sensibilisation a pu 6tre r6alis6e par diverses voies: buccale, intramusculaire, intraveineuse et, sous corticoth~rapie, en 4 ]ours. M. GENEVRIER souligne la quasi constance de la n~gativit6 des tests cutan6s aux m~dicaments antitubereuleux, d'autant plus regrettable que l'usage simultan6 de plusieurs agents est de r~gle. Sensibilisation humaine au sang de divers mammif~res.
MM. R. PAUTRIZEL, J. H. BEZIAN et J. LASCROUX rapportent le cas d'une allergie professionnelle au sang de divers animaux chez un v6t~rinaire. Apr&s chaque v61age ce dernier pr~sentait un ecz6ma des bras. L'interrogatoire, les premiers tests 6picutan~s et des examens s~rologiques permettent d'6carter les sensibilisations aux antiseptiques, m6dicaments, liquide amniotique, cinsi qu'aux poils et squames de bovins et aux brucella. Les tests sont par contre positifs au sang de divers animaux. La positivit6 de la r6action ~tant en rapport avec la parent~ zoo[ogique de I'animal et des Bovin~e, elle d6cro~t des Ovinae aux Suid~e, les tests devenant n~gatifs pour les Equidae et les Rongeurs. Des tests pratiqu6s avec les composants du sang de boeuf et de mouton mettent en ~vidence le r61e antig~nique de I'h6moglobine. Le stroma des h~maties n'est pas en cause et, par ailleurs, le taux d'agglutinines anti-h~maties de mouton est comparable celui de t6moins. Ce v6t~rinaire pr~sente doric une sensibilisation professionnelle 6 I'h6moglobine de plusieurs mammif~res placentaires. 195
SOCI~T~ FRANCAISE D'ALLERGIE Etude sur I'allergie b Gyrophana Lacrymans. M. P. FRANCOIS o pratiquE, dons des cos d'allergie respirato:,re non selectionrl~s, des tests cutan6s avec diverses fractions d'un extrait de Gyrophana Lacrymans (Meru. lius L., <{ dry rot >> des auteurs anglais) provenant de l'lnstitut Pasteur et un extrait de fabrication 6trang6re. Les r6ponses cutan6es ant ~t6 qualitativement identiques avec toutes les fractions. Sur 156 malodes, 31 ant eu des tests positifs, 26 pr6coces et 5 tardifs. Aucun des tests pr~coces n'a sembl~ indiquer une allergie c[inique. Par contre 3 des 5 tests tardifs se sont accompagn~s d'une r~oction focale. Dons I'un de ces cos, la malade se croyoit allergique aux noix dans lesquelles cette moisissure se d6veloppe fr~quemment. Un autre cas concernait un caviste atteint d'asthme et de rhinite spasmodique qui put 6ire d6sen. sibilis~ avec succ~s. M. FILOU confirme la presence de Gyrophana dons los coques de noix, dans los vieux bois. II ne l'a jamais trouv~ dons I'atmosph~re, ce qui est aussi I'exp6rience de M. CHARPIN. M. TABART, quoiqu'ayant recherch6 cette allergie dons de nombreux cas, ne I'a rencontr~e que deux lois. Dons Fun de ees eas, le d6but des manifestations allergiques avoit co'incid6 ovec I'installation chez le malade de boiseries anciennes. M. GUIBERT remarque que I'affinit6 de cette moisissure pour le bois est telle qu'on ne peut pratiquement la cultiver que sur des milieux 6 la sciure de h6tre.
Etude clinique et allergologlque
des herpes r6cidlvunts b I'aide d'un nouveau vaccin
anti-herp6tique. MM. E. HENOCQ, J. de RUDDER, J. MAURIN, J. C. BAZIN et P. L~PINE ant utilis~ un nouveau vaccin anti-herp~tique, pr6por~ par culture du virus herp6tique sur rein de foetus de mouton et, apr&s passages successifs, inactiv6 par [es rayons ultra-violets (J. de RUDDER). Ils rapportent diverses observations concernant les r6it~rations herp6tiques: manifestations cutan6es, cutan~o-muqueuses, oculaires (k~ratites). Le test intra-dermique & l'antig~ne herp~tique est un v6ritable test d'allergie: en effet, s'il est positif chez la majorit~ des adultes qui sont tous pourvus d'anticorps circulants, il permet chez les malades atteints d'herp&s r~cidivants, d'agir en 24 ou 48 heures sur la l~sion d'infection virale. II s'agit d'une action focale, en g6n~ral de s~dotion, sur Fherp~s lui-m6me. Localement, le test pr6sente le caract~re du type tuberculinique (hypersensibilit6 de type retard6). C'est principolement sur les I~sions oculaires que les auteurs ant utilis~ I'ontig~ne herp6tique dilu6 : sur une k6ratite, une r~octivation focale, bient6t suivie d'accalmie, a 6t6 observ~e avec le vocein anti-herp~tique dilu~ 100 lois. La ~ d~sensibilisation >> a pu, chez ce m6me malade, 6tre concluante en partant d'une dilution au 1/10.000. II ne s'agit done pas dans ce cos d'une vaccination de type classique. Enfin, il n'y a aucun parall61isme entre la pr6sence d'anticorps circulants et los r6it6rations herp6tiques. On soit d'ailleurs que ces derniSres sont tout aussi bien provequ6es par une cause hormonole (herp&s catam6nial), un stress ~motionnel, une infection ou une sensibilisation bact~rienne concomitante. En conclusion, le nouveau vaccin antiherp6tique pr6sente un double int~r6t, diagnostique et th6rapeutique : il permet en effet, grhce 8 la grande sp6cificit~ de I'antig~ne, de d6terminer dons les manifestations cutan6amuqueuses ou oculaires d' {~ allure >> virale ce qui rel&ve de I'herp6s; il permet d'autre part, en utilisant une posologie proche de la pratique allergologique, de traitor avec succ~s les herpes r~cidivants et d'interrompre les r6cidives, m~me quand il ~'agit de I~sions oculoires. 196
SOCI~T~ F!RANCAISED'ALLERGIE L'aller#e ~ I'insuline. Apropos de trois cas personnels. - et Ph. OHRESSER.
MM. J. CHARPtN, C. BOUTIN
L'allergie ~ I'insuline est devenue a~sez rare de nos iours. Trois observations d'allergie eutan6e sont rapport6es. Eryth~me et prurit ou lieu d'injection sont les sympt6mes le plus souvent rencontr6s. Les ph~nom~nes g~n6raux sont beaueoup mains frequents. II semble que I'on doive, dans la ma]orit6 des cas, incriminer les impuret~s contenues dans I'insuline plut6t qua I'insuline elle-m6me. Les ~ests cutan6s doivent 6tre pratiqu~s avec une insuline dilute pour 6viter les fausses r6actions positives. Le ~est de Shelley a donn~ des r~ponses positives dans les trois cas rapport~s. M. KY apportera 6 [a prochaine s6ance des observations dans lesquelles I'aller~ gie n'~tait pas due aux impuret6s, mais 6 I'insuline elle-m~me. M. CHARPIN r6pand n6gativement 6 une question de M. LAGRUE demandant si, dans ses cas, il s'est pradui~ des manifestations r6nales et notamment une prot~inurie. A propos de deux observations d'allergie ;~ Candida Albicans chez I'enfant, associant ;, des manifestations articulaires, des troubles respiratoires, dlgestlfs et cutan6s. MM. R. JOSEPH, J. VIALATTE, J.C. JOB, M. RIBIERRE, M .... D. BRUNET et N. JEAN rapportent les observations Ionguement suivies de deux filles de 6 et 9 ans qui pr~sentaient depuis plusieurs ann6es des pouss6es d'arthralgies f6briles, d'6,ruptions polymorphes, urticariennes et purpuriques, d'h6morragies cutan~es et muqueuses, notamment digestives. Les diagnostics les plus divers avaient ~t~ envisag6s, notamment ceux de rhumatisme artieulaire aigu puis de syndrome de Wissler-Fanconi dans un cas, celui de maladie de Weber-Christian (panniculite f~brile nodulaire 6 rechutes) dans l'autre cas. L'enqu6te allergique a pu finalement 6tablir, rant par les tests eutan6s que les r~actions focales et l'~preuve th~rapeutique, que ces deux syndromes re[evaient d'une a[lergie 6 Candida AIbicans. La gu~rison a 6t6 obtenue par la nystatine et surtout le traitement de d~sensibilisation sp6cifique. M. CARRON a rencontr6, chez des enfants, des observations analogues dans 1esquelles il avait ~t6 frapp~ par I'importanee des tests 6 Candida Albicans, mais aussi au Proteus et au Colibacille. Cependant le seul traitement par Ia eandidine a eu un effet favorable sur la plupart des I~sions. Ph6nom~nes allergiques et amiblase. - -
MM. R. LANGE, G. GUIOT et R. WO/FROMM.
De nombreux allergiques pr~sentent des manifestations digestives et particuli~rement des manifestations eolitiques : il est de r~gle dans ces cas, ~tant donn~ les brassagas de population des vingt derni~res ann6es, les campagnes d'lndochine et d'Alg~rie, de faire rechercher syst6matiquement par des laboratoires entra~n6s la possibilit~ d'une amiblase actuelle ou oneienne, connue eu m~connue. Ainsi ant pu ~tre d6cel~es 16 amibiases chez des allergiques (7 contaminations en Afrique du Nard, 6 en Europe, 2 an Afrique Noire, 1 en Indochine). Les manifestations allergiques observ6es furent 5 rhinites allergiques, 4 urtieaires. 3 asthmes, 2 prurits avec ced~me de Quincke, 1 prurit isol~, 1 eczema infectieux. Parmi ces allergies, 8 semblaient dues 6 la poussi~re de maison, 1 6 une pollinose, ] 6 Candida Albieans; 1 semblait microbienne, 1 d'origine alimentaire, 4 d'origine ind6termin6e. Quatre de ces malades recurent un traitement de d~sensibilisation qui aboutit & 3 ~chees et 1 r6sultat douteux. En raison de I'allure 6volutive de l'amibiase chronique avee importants sympt6mes neuro-v~g~tatifs et parfois psychiques, en raison des signes de colite (nets dans ]0 cas ~ur 16), un traitement de la colite amibienne rut institu6; on put alors constater, au 197
socieTY, FRAN(~AISED'ALLERGIE bout de quelques mois, que le traitement de I'amibiase agissait non seulement sur IQ colite, mais, dans 14 cas sur 16, sur la manifestation allergique, qui avait amen~ le malade ~ consulter. On ne peut aceorder ~ I'amibe un r61e d'allerg~ne. Par contre, par les d~sordres neuro-v~g6tatifs et le d6s~quilibre biochimique qu'elle provoque dans I'intestin, elle sere. ble favoriser des sensibilisations aux allergSnes ou, du moins, provoquer la sommation de ph6nom~nes allergiques. II semble d'ailleurs qu'il faille incriminer non pas I'amibiase mais surtout la colite post-amibienne : deux nouvelles observations de colite d'~tiologie ind6termin6e sont pr6~ sent~es o~ le traitement antibiotique seul a fait disparaitre des ph6nom~nes allergiques persistants. Ces constatations permettent de souligner une fois de plus que la d6couverte d'un allerg~ne sensibilisant ne suffit pas & tout expliquer dans le dSterminisme des manifes~ rations allergiques, et qu'il y a intSrSt & rechercher une parasitose (et tout particuli~re. ment une amibiase) chez les allergiques. M. KY confirme que le traitement anti-amibien am61iore les r6sultats des d~sensibilisations aux allerg~nes courants chez les amibiens. M. PAUTRIZEI- consid~re que I'on a tendance ~ attribuer trop extensivement un caraet~re pathog6ne aux amibes. Les amibes pathogSnes, et elles seules, suseitent la production d'anticorps cirqulants sp6cifiques. Pour M. KOURILSKY, c'est surtout par action neuro-v6g~tative et peut-6tre m6me psychique, que I'amibiase influe sur I'allergie. La muqueuse du nez et du cavum chez I'allergique. Pr6sentation par MM. A. DEBIDOUR et J. RIVOLIER d'un film en couleur r6alis~ dans le Centre de Recherches Endoseopiques du D r FOURESTIER (H6pital de Nanterre) par le D r MARSAULT, avec la collaboration du Centre d'Allergie de I'H6pital Rothschild (pl. ag. R. WOLFROMM). J. SCI_AFER.
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