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skmiologie
anthotole
des infections
V Mirlesse Service
de mbdecine
et de biologic
f&o/e,
institut
A
border la skmiologie anthnatale des infections 6 cytomCgalovirus (CAN) am&e 6 entrer dons la spirale infernale des pathologies infectieuses prknatales (figure I). Pour le WV, cette spirale est double car le contage viral peut prCc6der soit une primo-infection soit une r&nfection maternelle [4]. Celle-ci peut Btre symptomatique ou non. Le faetus peut &re indemne de contamination mais il peut aussi Btre infect& que le diagnostic soit immkdiat ou secondaire. Le faetus infect6 peut Btre symptomatique khographiquement et/au sur le plan biologique mais peut aussi &re totalement asymptomatique [ 121. L’Bvaluation pronostique reste particuli&rement dklicate et n’est pas obligatoirement directement corr&e 6 la sbmiologie khographique. Le retentissement neurosensoriel de I’infection foetale peut succkder 6 une forme totalement asymptomatique. La surveillance face aux infections 6 CMV variant largement selon les dquipes, la prise en charge p&natale spCcialis6e peut dkmarrer ti n’importe quel niveau de la spirale et impose de retracer I/ensemble du tableau. Celui-ci d6bute parfois par des signes d’appel chez la femme enceinte.
I’infection
moternelle
Elle est le plus souvent asymptomatique (90 % des cas). Lorsqu’elle est symptomatique (il s’agit alors le JOURNAL
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de pu&icuhe,
26,
bd Brune,
750
14 Paris
plus souvent de primo-infections), elle peut etre responsable d’un syndrome fdbrile isok ou associk a des &phaldes, une asthtnie, une pharyngite, une toux, des myalgies, des adenopathies diffuses. Plus rarement, l’examen notera une htpatospknomkgalie ou une Cruption cutanCe. Enfin, rarement ont &6 dCcrits des pdricardites, une encephalite aigui? ou un syndrome de Guillain-Barr& Sur le plan biologique, il peut &re not6 une lymphopenie ou une lymphocytose (on parle volontiers de syndrome mononuc&osique), une tl&ation transitoire des enzymes hdpatiques, une thrombopCnie et nous avons en m&moire un cas 0L I’exploration d’une thrombopknie de fin de grossesse amena au diagnostic d’infection h CMV permettant un bilan pddiatrique cohtrent. Certaines Ctudes des rdactions immunitaires maternelles soulignent la diminution de la rkponse blastogtnique lors des infections A CMV corr&e dam un certaine mesure A I’existence d’une atteinte fcsztale mais non g sa gravitk [G]. Devanc ce type de symptomatologie, la recherche d’un contage sera particulikrement importante. Cette recherche prend une dimension particuke si la patiente a b&&kit d’une strologie de dtbut de grossesse et que celle-ci est nCgative. 11 est souhaitable d’avertir les femmes s&onCgatives en debut de grossesse d’Ctre attentives A ce type de symptbmes. Cette surveillance est aussi importante chez les patientes aux professions expostes : puCricultrices ou personnes travaillant avec des enfants en bas Age, dans les crkhes, 43s
Figure
1
Figure
Enfantsnormaua
1. Lo spit-ale
]
/ S6qd~ou
de I’infection
1
maternofoetale
/
6 CMk!
les services de reanimation neonatale, ou les services de transplantation r&ale mais aussi chez toute patiente ayant a domicile des enfants en bas age et enfin les femmes sous corticotherapie au long tours. La decouverte dune seroconversion isolee amene aussi a la recherche d’un contage et dune symptomatologie maternelle permettant parfois de contribuer a prtciser le terme de l’infection maternelle, qui conditionne en partie le pronostic.
lo shmiologie
f&ale
Beaucoup plus souvent, la Porte d’entree dans la spirale se situe au niveau de l’echographie, la dtmarche prenatale prend alors trois directions differentes : - la description des signes observes ; - l’ttape du diagnostic ttiologique et differentiel ; - l’evaluation pronostique. Le taux de transmission maternofcetale est similaire durant les trois trimestres de la grossesse [G] aux alentours de 40 a 50 %, des anomalies Cchographiques peuvent &re rapportees a tout terme. Cependant, les infections du premier trimestre sont plus souvent responsables de tableaux s&&es, aux manifestations polyviscerales plus importantes [3, 41. 44s
2. Placenta
6pais.
Les signes echographiques sont la consequence de l’infection fcetoplacentaire [5]. Le CMV, contrairement au virus de la rubeole, ne retentit pas sur l’organogenese et n’est done pas responsable de pathologie malformative. De m&me, aucune etude ne permet de conclure B l’augmentation des risques de fausse couche spontanee. Les manifestations Cchographiques les plus frequentes sont les suivantes [3, 7, 9, lo]. l Le retard de croissance intra-u&in (RCIU), defini dans les series ptdiatriques comme un poids de naissance inferieur au 10’ percentile, se manifeste in utero par un inflechissement de l’ensemble des parametres de surveillance (diametre biparietal et perimetre eranien, circonference abdominale et femur) et se distingue des retards de croissance d’origine vasculaire qui preservent longtemps la croissance cephalique et s’accompagnent de perturbations doppler aux art&es uterines. Ce RCIU peut s’accompagner de perturbations doppler fcetales. La mort in utero peut survenir dans certains cas. L’atteinte placentaire se manifeste par un epaississement avec une echogenicitt homogene. Cet aspect est inconstant &we 2). L’oliguamnios peut &tre mod&t, en rapport avec la croissance foetale ralentie ou totalement isolt, et peut confiner a l’anamnius dans certains cas par atteinte renale fetale majeure. Les &ancbements des s&reuses @gwe 3) : ascite, hydrothorax qui peut etre unilateral ou bilateral, tpanchement pericardique, peuvent etre isoles et parfois regressifs [lo] ou accompagner le retard de croissance. 11s peuvent s’associer pour former un veritable anasarque avec tpaississement des tissus sous-cutants diffus [ 111. Ces epanchements am&rent B discuter la possibilite d’autre infection (parvovirus), la recherche d’anomalie chromosomique et un bilan metabolique. JOURNAL
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Figure
3. Ascite
f&ale.
Figure
4. Ames
intestinales
dkaillerons pas car elles font l’objet de la prtsentation suivante. Elles incluent les microckphalies, les dilatations ventriculaires ctrebrales et les atteintes parenchymateuses [l], avec notamment les calcifications intracdniennes. Leur dPpistage bPn&ie de l’utilisation dCsormais courante des sondes d’tchographie endovaginales et de l’inttrk compkmentaire des nouvelles techniques d’imagerie fctale, comme la resonance magnttique nucltaire. L’htpatospknomkgalie est un signe classique des formes symptomatiques en postnatal. 11 peut &tre retrouvk en antenatal sur la mesure de la flkche htpatique. La mesure de la rate ou du thymus n’est ni t&s codifike, ni rapportde g des tables. La discmionpronostique ne peut dans tous les cas reposer sur les seuls rksultats de l’examen Pchographique. Si l’infection fatale prkoce (1”’ trimestre) e5c souvent p&sent&e cornme B plus grand risque de skquelles lourdes, l’association de multiple5 signes (RCIU, microckphalie, ou anasarque, dilatation ventriculaire majeure.. .) koque cependant une infection fetale symptomatique et un pronostic sombre. Certains signes peuvent parfois rkgresser sans conskquences majeure5 [I 11. D’autres signes beaucoup plus fins seront disc&s ulttrieurement. La difficult6 essentielle des infections B CMV r&de plus dam l’hluation pronostique des formes asymptomatiques ou pour lesquels les signes Cchographiques sont souvent minimes, voire absents. hyperkchog8nes.
la shmiologie Les masses intestinales byperPchog.?nes @gure 4) agglutinkes sans dilatation ni accroissement du pkristaltisme peuvent constituer un signe d’appel initial isok. Elles amtnent g koquer le diagnostic et a discuter des diagnostics diffirentiels (caryotype fatal, recherche de mucoviscidose, pathologie vasculo-rtnale maternelle). Ces hyperkchogknicit& peuvent s’associer g des zones calcifiPes du parenchyme hkpatique. Peters [ 131 rapPorte un diagnostic d’infection B CMV fcetale sur un triple test tlevk avec pour seul signe khographique initial une hypertchogknicid digestive. Le caryotype fcetal ttait normal, le diagnostic d’infection g CMV a ttt pose! et la poursuite de la grossesse a vu apparaitre un RCIU, une ascite, une microctphalie et un gros placenta avec mort in utero g 32 semaines. Sans en connaitre l’explication prtcise, il propose un dysfonctionnement placentaire B l’origine de ces r<ats de triple test. Faut-il discuter d’un bilan infectieux maternofctal dans les triples tests anormaux ? Les atteintes cb&rah sont multiples. Nous ne les JOURNAL
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biologique
foetale
Nous passerons rapidement sur les signes spkifiques classiques de l’infection fcetale. Les pr&vements de sang foetaux n’ont plus d’inttret diagnostique. La prtsence d’IgM sptcifique est inconstante (40 3 60 % selon les series). Les signes non spkifiques de l’infection foetale incluent l’antmie, la thrombopCnie [lo], l’tlkation de gammaglutamyltransf&ase [S] signent l’atteinte polyvisc&ale. Watt-Morse [14] rapporte un cas d’infection A CMV vers 25 SA avec ascite fo&e. L’ascite et les signes biologiques vont rdgresser en 8 semaines avec naissance g terme d’un enfant porteur d’une dilatation ventriculaire mod&&e. A 3 ans, l’enfant presente une surditk unilatkrale isoke. Cependant, la litttrature n’est pas t&s riche sur l’kvolution spontante de ces signes biologiques. Plusieurs travaux rtcents ktudient les souspopulations lymphocytaires dans I’espoir de mieux comprendre pourquoi aprks infection, g un terme identique, certains fetus sont gravement atteints et 45s
d’autres non. L’expression antigtnique CD45RO (foetales et neo-natales) montre une Uvation significative sur les lymphocytes T en cas d’infection foetale [2] sans pour I’instant presager du pronostic. Au total, la semiologie anttnatale des infections a CMV est riche et variee, aussi bien pour la mere que
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46s
par J
pour le fetus contamine. La premiere di&ultC est certainement d’y penser toujours. L’echographie est un outil essentielpour analyser les signesd’appel et contribuer a la r&exion pronostique. La biologie fcetale contribue a apprecier I’atteinte poly-visdrale lorsque le fetus est reconnu infect&
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