SPL / BSIP
pratique |infectiologie
| Escherichia coli
Sensibilité d’Escherichia coli aux antibiotiques recommandés dans les cystites Les infections urinaires (UI) peuvent être classées en plusieurs catégories, les IU simples (survenant chez des patients sans facteur de risque de complication), les IU à risque de complications et les infections urinaires graves (pyélonéphrite aigue ou IU masculines). Quelle que soit la présentation clinique Escherichia coli est la bactérie la plus fréquemment rencontrée (70-95 %) dans les IU communautaires.
Il est observé en France (comme à l’étranger) une augmentation de la résistance à certains antibiotiques couramment utilisés dans les IU communautaires (encadré 1). Cette évolution permanente des résistances d’E. coli aux antibiotiques et la nécessité de privilégier les antibiotiques ayant l’impact le plus faible sur le microbiote intestinal rendent nécessaire l’actualisation des recommandations de prescription. Le traitement de la cystite aiguë simple est probabiliste et repose sur l’utilisation en 1re intention de fosfomycine-trométamol. Lors de la cystite aiguë à risque de complication il est souhaitable de différer le traitement puis de l’adapter à l’antibiogramme.
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Les données actuelles de sensibilité des E. coli aux antibiotiques à visée urinaire proviennent de différents réseaux de laboratoires de ville (ONERBA ville, MedQual) et de laboratoires hospitaliers (REUSSIR) (figures 1 et 2.) Le triméthoprime dont l’efficacité est établie dans le traitement des cystites à souches sensibles a été remis à disposition en France. Une enquête nationale sur la sensibilité d’E. coli au triméthoprime a été effectuée en juin 2016 par 34 laboratoires sur 340 souches d’E. coli isolées chez des femmes de 15 à 45 ans (8,8 % de laboratoires de ville, 35 % de laboratoires de ville + cliniques, 56,2 % de laboratoires hospitaliers).
OptionBio | mars 2017 | n° 557-558
Encadré 1 : facteurs de risque e de complication de l’infec ction urinaire • •
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Les résultats ont montré un taux de résistance de ces souches au triméthoprime supérieur à 20 % (21,8 % pour les 340 souches d’E. coli, 29,7 % pour les 74 souches isolées chez les femmes enceintes). Concernant la concordance avec la sensibilité des souches au cotrimoxazole, 90,3 % des souches résistantes au triméthoprime étaient résistantes au cotrimoxazole et 2,6 % des souches
infectiologie
| pratique
| Figure 1 - Évolution de la sensibilité d’E. coli aux antibiotiques Selon les données du réseau REUSSIR
| Figure 2 - Sensibilité d’E. coli aux antibiotiques à visée urinaire Selon les données de l’enquête ONERBA- Ville 2013
sensibles au cotrimoxazole étaient résistantes au triméthoprime.
Conclusion Actuellement la prévalence de la résistance à la fosfomycine et aux furanes est faible, indépendante des autres mécanismes de résistance et de la population étudiée et la résistance au mécillinam est le plus souvent inférieure à 10 %. Ces molécules représentent
les molécules de choix pour les traitements des IU simples.| Déclaration d’intérêt : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
CHANTAL BERTHOLOM
Professeur de microbiologie École nationale de physique-chimie-biologie – Paris
[email protected] source D’après une communication de A. Vachée – Roubaix 36e Réunion Interdisciplinaire de Chimiothérapie anti-infectieuse 12 décembre 2016 – Paris
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