Séropositivité VIH chez les donneurs de sang de 1985 à 1989

Séropositivité VIH chez les donneurs de sang de 1985 à 1989

Rev. Fr. Transfus. H6moblol., 1989, 32, 299-306 299 PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE S6ropositivite VIH chez les donneurs de sang de 1985 1989 par Anne-Ma...

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Rev. Fr. Transfus. H6moblol., 1989, 32, 299-306

299

PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE

S6ropositivite VIH chez les donneurs de sang de 1985 1989 par Anne-Made Courouc6* et les C T S d u G r o u p e d e Travail Retrovirus de la Soci6t6 N a t i o n a i e de Transfusion Sanguine : J. B a u d e l o t ( B o b i g n y ) , M . H . E l g h o u z z i ( L e s U l i s ) , M. G u e g u e n ( R e n n e s ) , C. J a n o t ( N a n c y ) , J.M. L e m a i r e ( M o n t p e l l i e r ) , M. M a n i e z (Lille), F. M e s n i e r ( B o r d e a u x ) , L. No61 (Versailles), M . L . N o r t h (Strasbourg), W. Smilovici ( T o u l o u s e ) * Fondation Nationale de Transfusion Sanguine 6, rue Alexandre Cabanel 75015 Paris

La dbcouverte du virus de l'immunod6ficience humaine (VIH) en 1983 [1] puis la mise au point des tests permettant la mise en 6vidence des anticorps anti-VIH pr6sents chez les sujets infect6s par le virus [4, 7] ont r e n d u possible la reconnaissance des donneurs de sang s6ropositifs grace un d6pistage syst6matique qui a 6t6 r e n d u obligatoire en France le 1~r aoflt 1985. Cette mesure a permis d'appr6cier l'ampleur de la s6roprbvalence en France chez les donneurs de sang [3, 8]. Celle-ci 6tait l'une des plus 61ev6es d'Europe en 1985. Le travail pr6sent6 ici concerne l'6volution de la s6ropositivit6 VIH observ6e par les CTS du groupe de travail R6trovirus depuis le Ier aoflt 1985 jusqu'~ la fin du 1er trimestre 1989, ainsi qu'une estimation du risque r6siduel transfusionnel.

COUROUCE. A.-M. et coll.

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MATERIEL ET METHODES

Les 10 centres de Transfusion sanguine du groupe de travail, repr6sentant environ le quart de l'activit6 transfusionnelle franqaise ont rassembl6 leurs rbsultats c o n c e r n a n t les dons de sang confirm6s anti-VIH positif depuis le d6but du d6pistage jusqu'au 31 mars 1989. C o m m e il n'a pas 6t6 possible d'avoir des informations compl&es c o n c e r n a n t la relation ~ n o m b r e de dons/nombre de donneurs ~, les r6sultats seront prbsentbs u n i q u e m e n t en fonction des dons en individualisant les premiers dons de ceux consentis par des donneurs rbguliers ou occasionnels. Les dons s6ropositifs ayant u n profil de s6roconversion r6cente par Western-Blot [9, 17] ont 6t6 recensbs, c'est-h-dire ceux reconnaissant la p25, la gp 160 et 6ventuellement la gp 110 ~ l'exclusion de la p 18, de la p34 et de la gp41. Pour t o u s l e s donneurs connus, chez lesquels une sbropositivit6 &ait dbcouverte, le d61ai entre ce don sbropositif et le pr6c6dent don s6ron6gatif a 6t6 calculi. A partir de cet intervalle et en s'appuyant sur une 6tude fran~aise faite chez des receveurs de dbriv6s labiles s6ron6gatifs provenant de donneurs s'btant ultbrieurement s6roconvertis [13], une estimation du n o m b r e de donneurs r 6 c e m m e n t infectbs et pas encore s6roconvertis a 6t6 tent6e.

RESULTATS

La s6ropr6valence anti-VIH a 6t6 en constante diminution'de 1985 1989: de 0,62 ~ 0,13 p o u r mille dons (tableau I e t f i g u r e 1). Cette baisse a port6 sur les dons consentis par les donneurs r6guliers ou occasionnels (0,32 ~ 0,07 %0) ainsi que sur les premiers dons (de 2,36 0,49 %,) repr6sentant dans cette 6tude de 13 ~ 16 % de l'ensemble des dons. Cependant, depuis 1987 date ~ laquelle les donneurs r6guliers avaient 6t6 d6pist6s au moins une fois, la diminution de la s6ropr6valence est faible voire nulle entre 1988 et 1989 dans cette population alors qu'elle reste tr~s accentu6e chez les nouveaux donneurs. Rappelons que ces chiffres sont calcul6s ~ partir du n o m b r e de dons et non ~ partir d u n o m b r e de donneurs, ce qui sous-estime la s6ropr6valence VIH observ6e chez les donneurs r6guliers. La proportion de donneurs tr~s r 6 c e m m e n t s6roconvertis par rapport au h o m b r e total de s6ropositifs a 6t6 calcul6 p o u r 1987 et 1988 (Tab. II): cette proportion est 5 fois plus 61ev6e chez les donneurs r6guliers (1 pour 6) que chez les nouveaux donneurs (1 p o u r 30). Le tableau III concerne u n i q u e m e n t les donneurs r6guliers et fournit le d6lai existant entre le don d6pist6 s6ropositif et le pr6c6dent don s6ron6gafif. Si les ann6es 1985 et 1986 ne sont pas trbs informatives ~ cet 6gard car b e a u c o u p de s6rologies ant6rieures /~ la d6couverte de la

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%0

.

. '~

301

PREVALENCE

dr~ensmle~rs

DESgOBSABTI-VIHPOSITIFS VIRUS

2.0

1.5

1.0

Total ~ 0.5

Dons J.. r~guliers~"-. I

1985

I

I

I

I

1986

1987

1988

1989

(derniersemestre)

.

(lertrimestre)

Ft6. 1. - S6ropr6valence des anticorps anti-VIII du 1~ aofit 1985 au 31 m a r s 1989 dans les dons de sang collect6s par les Centres de Transfusion du groupe de travail R6trovirus.

s6ropositivit6 6taient inconnues, les annbes plus r6centes permettent de connaitre le n o m b r e de dons s6ronbgatifs potentiellement infectieux provenant de donneurs trbs r b c e m m e n t infect6s. Un dblai inf6rieur ~ 12 mois entre le don sbronbgatif et le don sbropositif 6tait darts cette 6tude observ6 chez 35 donneurs sur 1 131 316 dons en 1987, chez 27 donneurs sur 1 065 532 dons en 1988, chez 10 donneurs sur 279 859 dons dans le 1~ trimestre de 1989. Si l'on considbre que le quart de tels dons sont infectieux [13], le risque r6siduel peut 6tre estim6 ~ 1 pour 125 000 dons en 1987, ~ 1 pour 150 000 dons en 1988 et ~ 1 pour 112 000 dons au d6but de 1989.

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COUROUC[~ A.-M. et coll. Tableau I Skropositivit~ anti-VIH chez les donneurs de sang. R~sultats rassemblks par le groupe de travail Rktrovirus.

Total des dons HIV positi[ Nombre Pour mille Premiers dons Total HIVpositi[ Nombre Pour mille Dons provenant de donneurs r6guliers ou occasionnels Total HIV positi[ Nombre Pour mille

1985 partir 1/08

1986

1987

1988

510 496

1 126 276

1 131 316

1065 532

279 859

318 0,62

479 0,42

361 ~32

176 0,16

36 0,13

76 574

168 940

185 211

138 708

40 729

181 2,36

283 1,67

269 1,45

128 ~92

20 ~49

433 922

957 336

946 105

926 824

239 130

137 ~32

196 ~20

92 0,10

48 ~05

16 ~07

1989 l~trimes~e

Tableau II Sdropositivit~ VIH et s~roconversion rdcente chez les nouveaux et Ies anciens donneurs~ Nouveaux donneurs Ann6es

Autres donneurs

1987

1988

1987

1988

Nombre de dons

185 211

138 708

946 105

926 824

S~ropositi[s Total S6roconversion r & e m e (SCR) SCR/Sbropositifs

269 10

128 4

92 13

48 8

1/27

1/32

1/7

Tableau III Intervalle entre dons s~ron~gati[ et s~ropositi[ chez les donneurs rd uliers ou occasionnelx

Nombre de dons s~ropositi[s Intervalle entre le don s~ropositi[ et le precedent don s~ron~gati[ < 2 mois 24 4mois 4 ~t 6 mois 6 fi 12 mois > fi 12 mois Inconnu

1985 /t partir du 1/08

1986

1987

1988

1989 Ier trimestre

137

196

92

48

16

1 3 0 0 0 133

3 10 9 16 5 153

2 10 8 15 26 31

3 4 6 14 17 4

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DISCUSSION

Dans cette 6tude limit6e aux Centres de Transfusion Sanguine du groupe de travail R6trovirus, c o m m e dans l'ensemble des Etablissements de Transfusion Sanguine frangais [5], la s6ropr6valence des dons de sang confirm6s anfi-VIH positif a 6t6 en diminution constante depuis le dbbut du d6pistage. Les raisons principales de cette chute de la s6ropr6valence VIH au cours du temps chez les sujets se pr6sentant pour un don de sang sont une meilleure exclusion des sujets & risque par des mesures renforc6es lors de l'interrogatoire pr6c6dant le don, la cr6ation de centres de d6pistage anonymes et gratuits sur l'ensemble du territoire permettant aux sujets souhaitant avoir un test de ne plus avoir recours aux centres de transfusion et enfin l'exclusion des sujets d6pist6s s6ropositifs depuis 1985 du don de sang. Cependant, si le n o m b r e de s6roposififs reste plus important parmi les nouveaux donneurs qui ne repr6sentent en moyenne que 15 % des dons, le rapport entre la s6ropositivit6 observ6e chez les nouveaux donneurs et chez les donneurs r6guliers avoisine 1 (20/16) au cours du 1er trimestre 1989 alors qu'il ~tait de 3 (268]92) en 1987. Ceci est dfl & une baisse rbgulibre de la s6ropr6valence chez les nouveaux donneurs et &une baisse tr~s mod6r6e de la s6ropr6valence chez les donneurs r6guliers depuis 1987 (0,10 pour mille en 1987 ~ 0,07 pour mille au cours du premier trimestre de 1989). En effet~ des s6roconversions sont r6gulibrement mises en 6vidence dans cette population. Ces nouvelles infections VIH d6cel6es ces derni~res ann6es m o n t r e n t qu'il subsiste encore des sujets & risque dans la population des donneurs r6guliers. I1 a en effet 6t6 montr6 que les sujets sbropositifs appartenaient toujours aux groupes & risque classiques [16]. Ces infections r6centes sont les plus difficiles & d6pister puisque les anticorps sont de taux faibles et sont dirigbs seulement contre la p24/25 et la gpl60 [9, 17]. Ce profil de s6roconversion semble &re rencontr6 5 fois plus fr6q u e m m e n t chez les donneurs r6guliers que chez les nouveaux donneurs. Sur 30 s6ropositifs, 1 seul parmi les nouveaux donneurs et 6 parmi les donneurs r6guliers 6taient tr~s r 6 c e m m e n t s6ronconverfis dans notre 6tude. Cette observation semble m o n t r e r que probablement peu de nouveaux donneurs se pr6sentent pour u n don de sang entre l'infection et la s6roconversion, pbriode de 6 & 8 semaines [ 10, 12, 19] pendant laquelle le d o n n e u r est infecfieux mais ne peut pas 6tre r e c o n n u par une recherche des anticorps anti-VIH. Par contre, ce risque est plus 61ev6 avec les dons issus de donneurs r6guliers puisque le don ant6rieur ~ la d6couverte de la s6ropositivit6 peut avoir 6t6 fait pendant cette p6riode s6rologique muette. Plusieurs 6quipes ont tent6 d'6valuer ce risque rbsiduel de transmission du virus VIH par des 6tudes r6trospectives [13, 15, 20] ou par des 6tudes prospecfives [6].

COUROUC#. A.-M. et coll.

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Ce risque a 6t6 estim6 aux Etats-Unis & 1 p o u r 40 000 dons de m a i 1986 & m a i 1987 [20], ~ 1 p o u r 68 000 d o n s de m a r s 1985 & f6vrier 1987 [15], & 1 cas p o u r 36 282 transfusions d'avril 1985 & d 6 c e m b r e 1986 [6]. E n France, ce risque a 6t6 estim6 ~ 1 d o n infectieux p o u r 4 d o n s p r o v e n a n t de sujets d6couverts s6ropositifs m o i n s d ' u n a n plus t a r d [13]. E n n o u s a p p u y a n t s u r cette 6tude frangaise, le risque estim6 ~ partir de nos d o n n b e s qui semblait d i m i n u e r entre 1987 et 1988 (1 p o u r 125 000 dons & 1 p o u r 150 000 dons) p a r a l t a u g m e n t e r a u c o u r s d u 1er trimestre 1989 (1 p o u r 112 000 dons). Ces chiffres ne repr6sentent q u ' u n e estimation grossibre m a i s ils m o n t r e n t c e p e n d a n t q u e le risque persiste et ne parait pas d6croitre m a l g r 6 la d i m i n u t i o n de la s6ropr6valence globale. Le test AgHIV p e r m e t t r a i t p r o b a b l e m e n t de r e c o n n a i t r e u n e fraction i m p o r t a n t e de ces sujets d o n n a n t leur sang p e n d a n t cette <> [2, 11, 14, 18]. L'obstacle le plus i m p o r t a n t p o u r son utilisation est le long d61ai p o u r sa mise en ~ u v r e , celui-ci n ' 6 t a n t pas c o m p a t i b l e avec de n o m b r e u s e s activit6s transfusionnelles. Une vigilance extr6me reste de r i g u e u r aussi bien chez les n o u v e a u x d o n n e u r s q u e chez les d o n n e u r s c o n n u s d a n s l'exclusion des sujets risque p a r l'interrogatoire et d a n s le d6pistage des anticorps anti-VlH qui doit 6tre c o n d u i t avec le plus g r a n d soin p o u r u n e mise en 6vidence des s6roconversions les plus r6centes.

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