M. Bey et al
SFP-60 – Pédiatrie générale et sociale Déshydratation aiguë du nourrisson : étude comparative de 444 cas sur trois périodes R. Boussoffara CHU Tahar Sfar, Mahdia, Tunisie
La déshydratation aigue (DA) est une pathologie fréquente en pédiatrie, en particulier chez le nourrisson, nécessitant un diagnostic et une prise en charge rapide et adéquate. Notre travail a porté sur 444 cas de DA chez le nourrisson sur trois périodes de deux ans chacune : (de 1987 à 1988, de 1997 à 1998 et de 2004 à 2005) Obfectif : comparer le profil évolutif des DA. Matériels et Méthodes – Nous avons réalisé une étude rétrospective comparative des résultats obtenus pour les 3 périodes en considérant qu’il y a corrélation significative quand p < 0,005. Les principaux résultats de l’étude ont été : – la fréquence de la DA du nourrisson a diminué de 7,2 % en 1987 à 1988 à 2,5 % en 1997 à 1998 et jusqu’à 2 % en 2004 à 2005. – Le profil saisonnier de la DA du nourrisson a changé d’une prédominance estivale durant la 1re période (45 %), à une prédominance automnale durant la 2e période (48,9 %), et à une prédominance hivernale durant la dernière période (42,2 %). (p = 0,0001) – L’origine du nourrisson déshydraté était rurale dans 55,4 % des cas pendant la 1re période, dans 53,2 % pendant la 2e période et elle est devenue urbaine pendant la dernière période. (p = 0,001) – Le profil nutritionnel du nourrisson déshydraté a changé d’une hypotrophie durant la 1re période (73,8 %) et la 2e (62,2 %) à une eutrophie à la 3e (73 %). (p = 0,0001) – La déshydratation hypernatrémique a augmenté : de 5 % des cas dans la 1re période, à 13,6 % dans la 2e et jusqu’à 17,7 % dans la 3e période. (p = 0,0001) – L’étiologie était dominée par la diarrhée (94,5 %) en rapport avec une gastroentérite dans la majorité des cas durant les 3 périodes. (p = 0,001) – Les complications ont diminué de 17,7 % des cas pendant la 1re période, à 14,9 % des cas dans la 2e période et à 3,3 % des cas dans la 3e période – Le taux de mortalité a baissé de 20,4 % des nourrissons déshydratés durant la 1re période, à 10,6 % durant la 2e et jusqu’à 2,2 % durant la dernière période. Conclusions – L’amélioration des conditions socio-économiques du pays a contribué significativement à la nette diminution de la malnutrition au sein de la population infantile. Une action reste à faire sur la modification des solutions de réhydratation orale et sur l’encouragement de l’allaitement maternel.,
SFCE SFCE-01 – Cancérologie, hématologie, immunologie Epidémiologie et pathogénicité du clostridium difficile en l’oncologie pédiatrique S. Papillard, E. Chachaty, L. Amoroso, O. Hartmann Institut Gustave Roussy, Villejuif, France
Objectifs – Les enfants suivis en oncologie reçoivent souvent parmi les traitements antinéoplasiques, une chimiothérapie. Ses complications imposent souvent l’usage d’antibiotiques à large spectre. L’ensemble de ces thérapeutiques et les hospitalisations répétées prédisposent à la colonisation et aux infections liées au Clostridium difficile (C. difficile). Le rôle de cet agent infectieux chez les enfants souffrant de pathologie cancéreuse a été peu décrit, et reste à définir. Les objectifs de cet étude étaient a) décrire les caractères et tendances épidémiologiques de la colonisation et des infections liées au C. difficile, b) de dégager d’éventuels
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Archives de Pédiatrie 2008 ; 15 : p923-p1019
facteurs favorisants la sécrétion de toxine et son expression clinique, et d’évaluer l’efficacité des traitements mis en œuvre. Matériels et Méthodes – Dans ce travail nous avons étudié 151 enfants âgés de 0 à 21 ans, suivis en oncologie entre 2003 et 2006 (4 ans) et colonisés à C. difficile. Résultats – La fréquence de colonisation parmi les patients pour qui la recherche de C. difficile a été effectuée était de 20 %, avec détection de toxine chez 26 % d’entre eux. Seuls 9 % des épisodes étaient symptomatiques. Aucun cas grave n’est survenu. Le nombre de cas est resté stable de 2003 à 2006. Aucun facteur favorisant n’a pu être mis en évidence. Deux tiers des épisodes ont été traités, pour la grande majorité avec du métronidazole oral. L’efficacité varie de 75 % pour les porteurs asymptomatiques à 89 % pour les infections avérées. Le taux de récidive après traitement est de 18 %. Conclusions – En dépit d’une faible morbidité, la colonisation à C. difficile est fréquente chez les enfants suivis en oncologie. La diarrhée souvent acceptée comme un symptôme classique au cours d’une chimiothérapie doit faire l’objet d’une recherche précoce d’agent infectieux, en particulier de C. difficile. Le métronidazole est le traitement de choix. Son efficacité pour la décontamination des porteurs asymptomatiques doit encore être explorée dans l’avenir. Une étude du métabolisme de l’antibiotique dans cette population particulière pourrait être intéressante à effectuer.
SFCE-02 – Cancérologie, hématologie, immunologie Traitement palliatif des neuroblastomes : l’étoposide (VP16) : un médicament efficace D. Valteau-Couanet, D. De Pasquale, J. Chevalier, E. Benhamou, M. Dubrel, C. Dufour, G. Goma, O. Hartmann Institut Gustave Roussy, Villejuif, France
Objectifs – après chimiothérapie à haute dose (CHD) et autogreffe, aucun traitement curatif n’a été encore décrit pour les neuroblastomes de haut risque en rechute. Les patients peuvent alors être traités soit par des nouveaux médicaments dans des études de phase I-II, soit par des traitements palliatifs. Nous décrivons ici notre expérience avec le VP16 chez des patients en rechute traités préalablement par CHD et transplantation de cellules souches hématopoïétiques. Matériels et Méthodes – le VP16 a été administré par voie orale à la dose de 100 mg/m2/j 3 jours consécutifs, pendant 3 semaines consécutives avec un arrêt d’une semaine entre deux cycles. Le traitement a été poursuivi jusqu’à ce qu’une progression clinique soit observée. Les patients qui ont reçu de 1 à 2 cycles ont été considérés comme non répondeurs, ceux qui ont reçu de 2 à 4 cycles comme mauvais répondeurs, et ceux qui ont reçu plus de 4 cycles comme des bons répondeurs. Résultats – de 1985 à 2006, 69 patients ont été traités par VP16 oral qui a été le traitement de première ligne pour 46 patients, de deuxième ligne pour 19 et de troisième ligne pour 4. Les patients ont reçu au total 342 cycles avec une médiane de 3 cycles par patient (1-21). 28 patients (40.5 %) étaient non-répondeurs, 17 (24.7 %) mauvais répondeurs et 24 (34.8 %) bons répondeurs. Ces derniers ont reçu une médiane de 8,5 cycles (7-21). Aucune toxicité notable a été relevée et le traitement a permis une bonne qualité de vie. Le seul facteur identifié comme lié à la réponse était le délai entre le greffe et la rechute. Les patients avec un délai de rechute inférieur à 6 mois, compris entre 6 et 12 mois et supérieur à 12 mois avaient respectivement un nombre de bons répondeurs de 0 (0 %), 4 (23 %) et 20 (50 %) (P =.006) et une durée médiane avant la progression sous VP 16 de 2.4 mois, 5.6 mois et 12.3 mois. Conclusions – le VP16 administré à faibles doses peut être considéré comme un traitement palliatif efficace. Le délai entre le greffe et la rechute est prédictif de la réponse et de la survie. Ce paramètre devrait être inclus dans les études qui évaluent des nouveaux médicaments.