Sur la proximité des diviseurs des entiers

Sur la proximité des diviseurs des entiers

Journal of Number Theory 76, 6693 (1999) Article ID jnth.1998.2355, available online at http:www.idealibrary.com on Sur la proximite des diviseur...

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Journal of Number Theory 76, 6693 (1999) Article ID jnth.1998.2355, available online at http:www.idealibrary.com on

Sur la proximite des diviseurs des entiers A. Raouj Departement de Mathematiques, Faculte des Sciences, Semlalia, Universite Cadi Ayyad, B.P. S15, Marrakech, Marocco

et A. Stef Institut Elie Cartan, Faculte des Sciences, Universite Henri Poincare-Nancy I, B.P. 239, Vandoeuvre Cedex 54506, France Communicated by A. Hildebrand Received April 22, 1998; revised August 27, 1998

a la memoire du professeur paul erdos

Denote, for r # N* and *0, by E(r, *) the statement that, for almost all r-tuples (n 1 , n 2 , ..., n r ) # N r, there exist divisors d j | n j (1 jr) such that 0
(2 jr).

In the case r=2, the first author proved that, if * *=log 4&1, E(2, *) holds when 2 *<* 2* , but fails when *>* * 2 . In this paper, we study the case when r3. We show that there exists a critical point * *=&1+(32) log 2 such that E(3, *) holds when 3 *<* 3* , but fails when *>* 3* . We also show that for r4, E(r, *) never holds.  1999 Academic Press

1. On rappelle que l'ensemble des multiples M(A) d'une suite A/N est defini par la contrainte multiplicative suivante: M(A) :=A } N= [an: a # A, n # N]. On definit sous reserve d'existence la densite naturelle d'une suite S/N par 1 |S & [0, x]|. x Ä + x

dS= lim

Nous convenons de designer par pp (presque partout) une relation valable sur une partie de densite unite. Notre motivation s'insere dans l'evaluation 66 0022-314X99 30.00 Copyright  1999 by Academic Press All rights of reproduction in any form reserved.

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PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

de la densite de certains ensembles de multiples. Commencons par remarquer que l'ensemble des multiples d'une suite finie A/N peut s'ecrire comme une reunion finie de certaines classes de congruence modulo un entier s, ce qui entra@^ ne en particulier l'existence de sa densite naturelle. Le principe d'inclusion-exclusion permet de donner une expression de la densite evoquee, mais en pratique une telle expression est difficile a evaluer. Lorsque A est infini, l'existence de la densite de M(A) n'est pas en general assuree. Dans ce contexte, l'etude de l'ensemble des multiples de la suite AT = ]T, 2T] & N (T>0) a suscite de l'intere^t. En 1934, Besicovitch [B34] a montre que lim inf dM(AT )=0,

T Ä +

ce qui lui a permis de construire une suite A dont l'ensemble de multiples n'admet pas de densite naturelle, refutant ainsi une conjecture de l'epoque. Pour des renseignements complementaires, nous invitons le lecteur a consulter les livres [HR66], [HT88], et [H96]. Dans le me^me cadre, Raouj s'est interesse dans [R95a] et [R95b] a l'etude de l'ensemble des multiples B(n) de la suite D(n) := d | n Ad . Le point de depart de sa motivation etait la conjecture d'Erdo s selon laquelle dB(n)=1+o(1)

pp

(1.1)

et que Raouj a etablie et precisee en prouvant un resultat general, presente ci-dessous, relatif a l'ensemble des multiples B*(n) de la suite D*(n) := . ]d, (1+(log n) &* ) d] & N, d |n

ou n est un entier strictement superieur a 1 et * un nombre reel positif ou nul. Nous notons Q(:) :=: log :&:+1 (:>0). Theoreme A (Raouj [R95a]). On a pour 0*<** :=log 4&1, 1&e &c* - log 2 n dB(n)1&(log n) &Q( ;)+o(1)

pp,

ou ; :=[(1+*)log 2]&1 et c * est une constante positive, dependant au plus de *. La minoration precedente de dB*(n) est une consequence de l'estimation suivante pour le nombre des entiers exceptionnels.

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RAOUJ ET STEF

Theoreme B (Raouj [R95a]). Pour tout 0*0 et x 0(*)>1 tel que, pour x 2 x 1 x 0(*), on ait _d 1 | n 1 ,

_d 2 | n 2

0
pour tous les couples (n 1 , n 2 ) # [1, x 1 ]_[1, x 2 ] sauf au plus x1 x 2 e &c* - log log x1. Dans le cas *>**, Raouj obtient le resultat suivant. Theoreme C (Raouj [R95b]). On a, pour tout *>** :=log 4&1, dB*(n)=(log n) &F(*)+o(1)

pp,

ou l 'on a pose F(*) :=

Q( ;)

{*&log 2

si **** :=log 8&1, ou ; :=[(1+*)log 2]&1, si *>***.

On en deduit immediatement le resultat suivant. Corollaire D.

On a pour *>log 4&1, x 2 3, x 1 3, min d1 | n1 , d2 | n2 , d1
log(d 2 d 1 )>(log n 1 ) &*,

(1.2)

pour tous les couples (n 1 , n 2 ) # [1, x 1 ]_[1, x 2 ] sauf au plus o *(x 1 x 2 ). Definissons maintenant, sous reserve d'existence, la densite naturelle d'une suite S/N r (r1) par d r S= lim

xi Ä + i=1, ..., r

}S&

` [0, x i ] 1ir

}< `

xi .

1ir

Comme dans N, nous convenons de designer, dans N r, par pp (presque partout) une relation valable sur une partie de densite unite. Le but du present travail est d'etudier dans N r, r3, une generalisation du Theoreme B. Il s'agit donc de savoir si l'ensemble des r-uplets (n 1 , n 2 , ..., n r ) verifiant _d 1 | n 1 ,

_d 2 | n 2 , ...,

_d r | n r ,

max j{i

dj

} d &1 } <= i

(1.3)

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

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est de densite 1 pour chaque =>0. Nous allons voir que cela n'est vrai que pour r=3. Commencons par donner un argument heuristique analogue a celui qui a constitue la motivation initiale d'Erdo s concernant (1.1). On pose |(n) := p | n 1. Designons par |(n j , n 1 ) le nombre des facteurs premiers de n j ne depassant pas n 1 . Pour m, n entiers on pose m(n) :=

p.

` p | m, p |% n

Considerons un r-uplet d'entiers (n 1 , n 2 , ..., n r ). Le nombre des (r&1)uplets de la forme (d 2 d 1 , ..., d r d 1 ) avec d j | n j , 0d j 2n 1 (1 jr), est au moins egal a r

2 |(n1 ) ` 2 |(mi (n1 ), n1 ). i=2

En utilisant, par exemple, le Lemme 4.6 infra, on peut montrer que la derniere quantite est minoree pp par (log n 1 ) r log 2+o(1). En supposant une repartition uniforme des quantites |log(d j d 1 )| on s'attend donc a ce qu'un pave de la forme > rj=2 [0, (log n 1 ) &*j ]/[0, 1] r&1 contienne une quote-part de r&1

(log n 1 ) r log 2+o(1) (log n 1 ) &j=1 *j (log n) &r+1 valeurs distinctes |log(d j d 1 )| (2 jr). Sous la condition r

(1&log 2)(r&1)+ : * j
cette quote-part est >1. Dans le cas ou tous les * j sont tous egaux, avec * pour valeur commune, la condition precedente signifie *<** r := &1+

r log 2. r&1

Cela permet d'expliquer que (1.3) est verifie presque partout uniquement dans le cas ou r # [2, 3], puisque * *=log 4&1>* 3*=(32) log 2&1>0, 2 alors que ** r <0 pour r4. Plus precisement, designons, pour r # N* et *0, par E(r, *) l'assertion selon laquelle la relation _d 1 | n 1 ,

_d j | n j ,

2 jr: 0
est satisfaite pp dans N r. Le raisonnement heuristique decrit plus haut nous conduit a l'hypothese que E(r, *) a lieu si, et seulement si, r=2 ou r=3 et

70

RAOUJ ET STEF

*<** r . Le Theoreme B confirme l'hypothese dans le cas r=2, 0*<* * 2 et le Corollaire C dans le cas r=2, *>* * 2 . Nous completons cette confirmation aux Theoremes 1, 2, 3 ci-dessous qui correspondent respectivement (r=3, *>* *) et (r4, *0). aux cas (r=3, 0*<* *), 3 3 Posons maintenant, pour n 1 , n 2 , ..., n r # N,  # ]0, [, ` 2 , ..., ` r # R, E(n 1 , n 2 , ..., n r ; ` 2 , ..., ` r : ) :=

dj

} \d + &`}.

max log

min

dj | nj , dj > 2 jr j=1, ..., r +(d1 } } } dr )2 =1

(1.4)

1

Theoreme 1. Soit *>0. Il existe c>0 tel que, pour 3x 1 x 2 x 3 , max[ |` 2 |, |` 3 |, log ](log x 1 ) exp( &*! - log 2 x 1 ), ! # [1, - log 2 x 1 ], on a E(n 1 , n 2 , n 3 ; ` 2 , ` 3 ; )(log x 1 ) 1&(32) log 2 e ! - log2 x1,

(1.5)

pour tous les triplets d 'entiers (n 1 , n 2 , n 3 ), n 1 x 1 , n 2 x 2 , n 3 x 3 , sauf au 12 14 2 plus O *(x 1 x 2 x 3[e &c! (log2 x1 ) +e &! 66 ]). Nous appliquons ce resultat pour ` 2 =(log x) 1&(32) log 2 e ! - log2 x1,

` 3 =3` 2 .

Corollaire 1. Soit *>0. Il existe c>0 tel que pour 3x 1 x 2 x 3 , ! # [1, - log 2 x 1 ], >0, log (log x 1 ) exp( &*! - log 2 x 1 ), il existe un triplet (d 1 , d 2 , d 3 ), d 1 | n 1 , d 2 | n 2 , d 3 | n 3 verifiant +(d 1 d 2 d 3 ) 2 =1 et 
O *(x 1 x 2 x 3[e &c!

2

+e &! 66 ]).

The ore me 2. On a pour 3x 1 x 2 x 3 , ! # [1, - log 2 x 1 ], E(n 1 , n 2 , n 3 ; 0, 0; 0)(log x 1 ) 1&(32) log 2 e &! - log2 x1,

(1.6)

pour tous les triplets d 'entiers (n 1 , n 2 , n 3 ), n 1 x 1 , n 2 x 2 , n 3 x 3 , sauf au 2 plus O(x 1 x 2 x 3(log 2 x 1 ) e &! 109 ).

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PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

Le Theoreme 2 est encore valable si on supprime +(d 1 d 2 } } } d r ) 2 =1 dans la definition (1.4) de E. C'est etablissons d'ailleurs dans la demonstration du Theoreme 2. Le resultat suivant est une consequence des Theoremes analogue, par son expression, au Theorem 54 de [HT88], proximite des diviseurs d'un entier.

la condition ce que nous 1 et 2. Il est concernant la

Corollaire 2. Soit !(n) Ä n Ä +. On a, posant n=min(n 1 , n 2 , n 3 ), E(n 1 , n 2 , n 3 ; 0, 0; 0)=(log n) 1&(32) log 2 e O(!(n) - (log2 n) log3 n)

pp.

On remarque que, par des methodes analogues a celles employees pour les demonstrations des Theoremes 1 et 2, on peut preciser le cas r=2, *=** 2 +o(1), obtenant ainsi, pour !(n) Ä n Ä +, n=min(n 1 , n 2 ), E(n 1 , n 2 ; 0, 0; 0)=(log n) 1&log 4 e O(!(n) - (log2 n) log3 n)

pp.

Le resultat suivant montre que le Corollaire 1 ne peut e^tre etendu en dimension 4. Soit r4, nous notons y r , l'unique racine dans ] 12 , 1[ de l'equation Q( y r )(r&1)= y r log 2. Theoreme 3. Il existe C>0 tel que, pour r4, 3x 1 , x 1  x 2  } } } x r , on ait E(n 1 , n 2 , ..., n r ; 0, 0, ..., 0; )>1

(1.7)

pour tous les r-uplets d 'entiers (n 1 , ..., n r ), n j x j , 1 jr, sauf au plus O(C rx 1 x 2 } } } x r(log ) &Q(2 yr ) ). Dans le cas ou =(x 1 ), il est necessaire que (x 1 ) Ä +, lorsque x1 Ä , pour que le nombre des r-uplets (n 1 , ..., n r ) # > rj=1 [1, x j ] ne verifiant pas (1.7) soit o(x 1 x 2 } } } x r ). En effet, par le theoreme des nombres premiers, pour tout > 0(r),  0(r), assez grand, il existe un r-uplet ( p 1 , p 2 , ..., p r ) de nombres premiers verifiant 

(2) &r. Cependant, on remarque que par une methode analogue a celle utilisee pour la demonstration du Theoreme 2, on peut montrer que l'on a pour =>0 et tout r-uplet (n 1 , n 2 , ..., n r ), E(n 1 , n 2 , ..., n r ; 0, 0, ..., 0; 0)=, sauf pour un ensemble de densite superieure f (=) avec f (=) Ä = Ä 0 0.

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RAOUJ ET STEF

2. NOTATIONS ET CONVENTIONS POUR LA DEMONSTRATION DU THEOREME 1 Les lettres n, m, j, k, r, s, u, &, avec ou sans indice, designent des entiers positifs alors que les lettres x, y, z, w, T, #, , ' designent des nombres reels. Les lettres p, q, avec ou sans indice, designent exclusivement des nombres premiers. Les lettres n, u designent des triplets d'entiers et nous noterons (n 1 , n 2 , n 3 ) :=n, (u 1 , u 2 , u 3 ) :=u. La fonction d'Euler est notee .(n), celle de Mobius +(n). Nous designons, pour chaque entier n>1, par P +(n) (resp. P &(n)) le plus grand (resp. le plus petit) facteur premier de n, et nous convenons que P +(1)=1, P &(1)=. La partie entiere d'un nombre reel x est designee par [x]. Nous notons log k la k-ieme iteree de la fonction logarithme. La lettre c, avec ou sans indice, designe une constante strictement positive dependant au plus de *. Les constantes impliquees dans les majorations < < et O dependront au plus de *. Par convention tout produit portant sur l'ensemble vide vaut 1. Soient m, k des nombres entiers superieurs a 1, on pose p.

m k := ` p|m log pek

Pour n=(n 1 , n 2 , n 3 ), on pose n*k =(n 1, k , n 2, k , n 3, k ) ou n j, k :=

`

p

(1 j3).

p | nj , log pek p |% n1 } } } nj&1

Ainsi n* k est un triplet de nombres entiers sans facteur carre, premiers entre eux deux a deux, sans facteur premier superieur a exp e k. Nous definissons, pour k0, y>0, p k(n, y) :=min[ p: p | n, p>exp( y e k )], avec la convention min <=+. Nous pouvons supposer, sans perte de generalite, que *<10 &3 et l'on pose : :=1&*>0,

; :=: log 2.

(2.1)

On remarque que 2;&1>3;&2>1>;. Nous introduisons de plus les nombres entiers

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PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

h :=[! 12(log 2 x 1 ) 14 ], } :=[log 2 x 1 &*! - log 2 x 1 ],

l :=

*2 h , 2

_ &

}* :=L+hl,

(2.2)

et l'ensemble K=K(x 1 ) :=[}+ jh : j=1, ..., l].

(2.3)

On verifie immediatement que max[|` 2 |, |` 3 |, log ]e }.

(2.4)

On pose '='(x 1 , !) :=(log x 1 ) 1&(32) log 2 e ! - log2 x1.

3. SCHEMA DE LA DEMONSTRATION DU THEOREME 1 L'argumentation, analogue a celle de [R95a], s'inspire de la technique de Maier et Tenenbaum [MT84], que nous avons cherche a affiner. Le principe de base consiste a mettre en place un procede iteratif pour majorer la probabilite conditionnelle que E(n 1, k+h , n 2, k+h , n 3, k+h ; ` 2 , ` 3 ; )>' sachant que E(n 1, k , n 2, k , n 3, k ; ` 2 , ` 3 ; )>', lorsque, d'une part, l'indice k est astreint a parcourir une suite convenable K*=K*(n)/[ 12 log 2 n 1 , log 2 n 1 ] verifiant min K*>log 2 , contenant autant d'elements que possible, et, d'autre part, le parametre entier h est convenablement choisi tel que k+h # K*(n). Une etape cruciale dans la realisation de ce programme consiste a estimer la mesure de Lebesgue *(u; ') de l'ensemble d'accroissement L(n; ') :=

.

(log(d 1 d 2 )+[&', '])_(log(d 1 d 3 )+[&', ']),

d1 | u1 , d2 | u2 , d3 | u3 +(d1 d2 d3 )2 =1

pour u 1 =n 1, k , u 2 =n 2, k , u 3 =n 3, k . En effet, une minoration adequate, pour presque tous les triplets d'entiers n, de la mesure *(n* k ; ') lorsque k # K*(n), permet d'exhiber, avec une probabilite assez grande, un triplet de nombres premiers (q 1 , q 2 , q 3 ) tel que q 1 | (n 1, k+h n 1, k ), q 2 | (n 2, k+h n 2, k ), q 3 | (n 2, k+h n 3, k ) et (log q 2 &log q 1 &` 2 , log q 3 &log q 1 &` 3 ) # L(n* k , '), ce qui implique E(n 1, k q 1 , n 2, k q 2 , n 3, k q 3 ; ` 2 , ` 3 ; )'.

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RAOUJ ET STEF

4. LEMMES GENERAUX CONCERNANT LA REPARTITION DES FONCTIONS ARITHMETIQUES, DES FACTEURS PREMIERS ET DES DIVISEURS Nous commencons par enoncer un lemme, version affaiblie d'un resultat de Halberstam et Richert [HRi79], relatif aux moyennes de fonctions multiplicatives. Lemme 4.1 ([T95]) 1 . Soient * 1 >0, * 2 # [0, 2[, et f une fonction multiplicative positive ou nulle telle que, pour tout nombre premier p et tout entier j>0, on ait f ( p j )* 1 * 2j&1 . Alors, pour tout reel x2, on a

\

: f (n)4 1+9*+ nx

*1 *2 1 x ` 1& 2 (2&* 2 ) p px

+

\ +

f ( p j) . pj j0 :

Nous designons par 8(x, z) le nombre des entiers nx verifiant P &(n)>z. Lemme 4.2 ([HT88]) 2 .

On a pour x2z4, 8(x, z)  Ä

Lemme 4.3 ([T95]) 3 .

x . log z

On a pour n3, n.(n)<
Les deux enonces qui suivent concernent la repartition des facteurs premiers et des diviseurs. Nous omettons les demonstrations, que le lecteur pourra trouver dans [R95a]. 4 Lemme 4.4.

Soient k et x tels que 1klog 2 x. On a |(m k )<2k

pour tous les entiers mx sauf au plus O(x e &Q(2) k ). 1

Voir Voir 3 Voir 4 Voir 2

chapitre III.5. p. 4 de ce travail. le Theoreme I.5.4. aussi les Lemmes 51.1 et 51.2 de [HT88].

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PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

Lemme 4.5.

Soient 1h: hsk s min

est satisfaite pour tous les entiers mx sauf au plus O(xu k .(u k ) &1 Q(:) &1 e &hQ(:) ). Lemme 4.6. Soit [1, - log 2 x]. On a

x3. Soit u

min

|(m k(u))&k -k

k#K

3ux 2. Soit ! #

un entier,

! & , 3 2

pour tous les entiers mx sauf au plus o(x e &! 33 ). Demonstration. On rappelle que }=min K=[log 2 x 1 &*! - log 2 x 1 ]. On montre d'abord que pour presque tout entier m, on a 1 |(m }(u))}& ! - }. 4

(4.1)

Soit y # ]0, 1]. D'apres le Lemme 4.1, le nombre des entiers inferieurs a x ne satisfaisant pas (4.1) est majore par : y |(m}(u))&}+ (14) ! - } mx

<
pexp(e} ) p |% u

\

<
1& y p

+

y

1

`

\1&p+\1+p&1+

&1

e &} log y+(14) - } log y+( y&1) }.

Pour le choix optimal y } =1&(!4 - }), on a }(u))&}+(14) ! - } < : y |(m
mx

u .(u)

\ +

!- log2 x

e &}Q( y) 2

2

<
76

RAOUJ ET STEF

ou nous avons utilise le Lemme 4.3. Pour tout m verifiant (4.1) et tout k # K, on a alors |(m k(u))&k+ 13 ! - k|(m }(u))&k+ 13 ! - k }&k+( 13 & 14 ) ! - }0, ce qui fournit bien l'estimation annoncee. Le prochain lemme fournit une minoration du nombre de facteurs premiers d'un entier dans un petit intervalle, mais etablit une propriete statistique de cette quantite. Il eut e^tre etabli de la me^me maniere que le Lemme 5.3 de [R95a]. On rappelle que }*=max K. Lemme 4.7.

Il existe une constante c 0 tel que pour Tc 0 , on a

999 999 |[k # K: min |(m k(u)m k&s(u))s>:]|  1000 |K| = 1000 l Tsh

pour tous les entiers mx sauf au plus O(x(log 2 u }* ) e &|K| ). Les deux resultats suivants peuvent e^tre etablis de la me^me maniere que les Lemmes 5.4 et 5.5 de [R95a]. Nous omettons les details. Lemme 4.8.

Il existe une constante c 1 telle qu'on a 999 999 |[k # K: log m k c 1 e k ]|  1000 |K| = 1000 l

pour tous les entiers mx sauf au plus O(x e &|K| ). Lemme 4.9. qu'on a

Soit y un reel positif. Il existe une constante c 2 :=c 2( y) telle

999 999 |K| = 1000 l |[k # K: p k(n, y)exp(c 2 e k )]|  1000

pour tous les entiers nx sauf au plus O y(x e &|K| ).

5. LEMMES CONCERNANT LES TRANSFORMEES DE FOURIER DE FONCTIONS DE REPARTITION LIEES AUX DIVISEURS Posons d'abord {*(n, ) := : +(d) 2 d i,

{~(n, ) :=

d|n

| (n) :=

: p|n pexp(1)

1,

R(n, ) :=

{*(n, ) 1+ p i =` , |(n) 2 2 p|n

\

|{*(n, )| 2 . 2 |(n)+|(n)

+

77

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

On remarque immediatement que |{~(n, )| 2 =

R(n, ) . 2 |(n)&|(n)

(5.1)

Les deux lemmes qui suivent sont etablis dans [R95a]. La seconde majoration dans chaque lemme provient de l'application du Lemme 4.3. On rappelle que m(u) :=> p | m, p |% u p. Soit x3. On a pour u1, k0 et  # R +,

Lemme 5.1.

: R(m k(u), )<
uk [log(2+)] 2 <
Lemme 5.2. Il existe c 4 >0 tel que, pour x3, u1, s1, 0=k 0 si=1 ]e &ki, e &ki&1 ], on a u ks

s

:

` R(m ki (u),  i )<
mx i=1

.(u ks )

c s4 <
6. LEMMES SUR LES MESURES D'ENSEMBLES D'ACCROISSEMENT Nous utilisons une technique d'analyse de Fourier pour minorer dans un premier temps la mesure de Lebesgue *(u; ') de L(u; ') par des quantites faisant intervenir des fonctions multiplicatives. A cet effet, nous introduisons I(u; ') := Lemme 6.1.

||

[&2', 2']2

|{~(u 1 ,  1 ) {~(u 2 ,  2 ) {~(u 3 ,  1 + 2 )| 2 d 2 d 1 .

Soit u=(u 1 , u 2 , u 3 ) # N 3 verifiant +(u 1 u 2 u 3 ) 2 =1. On a *(u; ') 14 I(u; ') &1.

Demonstration. Pour y # R, posons W( y) :=(sin( y2)( y2)) 2 =

|

+1

(1& |#| ) e i# y d#

&1

et introduisons pour z, w reels, la fonction V(u; z, w; ') :=

: d1 | u1 , d2 | u2 , d3 | u3 |z&log(d1 d2 )| ' |w&log(d1 d3 )| '

+(d 1 d 2 d 3 ) 2.

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RAOUJ ET STEF

On a V(u; z, w; ')

10 2 92

W

: dr | ur 1r3

_W

\

\

z+log(d 2 d 1 ) '

+

w+log(d 3 d 1 ) +(d 1 ) 2 +(d 2 ) 2 +(d 3 ) 2 '

+

2



10 2 ' 92

\

||

[&1', 1']2

3

(1& |# 2 | ')(1& |# 3 | ')

+

_ ` {*(u r , # r ) e i(#2 z+#3 w) d# 3 d# 2 , r=1

ou l'on a pose # 1 =&(# 2 +# 3 ). En utilisant la formule de Parseval, il suit

||

R2

V(u; z, w, ') 2 dz dw 3 4 2 4? 2( 10 9) '

||

` |{*(u r , # r )| 2 d# 3 d# 2 .

[&1', 1'] 2 r=1

Il en resulte alors, gra^ce a l'inegalite de CauchySchwarz, la majoration ' 44 2+|(u1 )+|(u2 )+|(u3 ) =

\||

V(u; z, w; ') dz dw

R2

4 4 4? 2 ( 10 9 ) ' *(u; ')

||

+

2

[&1', 1']2

}

3

}

2

` {*(u r , # r ) d# 3 d# 2 . r=1

Le changement de variable  1 =&# 2 &# 3 ,  2 =# 2 , fournit l'inegalite requise, gra^ce a la parite de |{*| 2 en la deuxieme variable. On rappelle la notation '=(log x 1 ) 1&(32) log 2 exp(! - log 2 x 1 ). Lemme 6.2. Soit x 1 x 2 x 3 . Soit n=(n 1 , n 2 , n 3 ) # N 3. Il existe c 1 , c 2 , c 3 tel que, pour Tc 3 et notant K*(n)/K l 'ensemble des k de K verifiant (i) (ii)

2k&3T *(n* , k ; ')e

min s &1|(n r, k n r, k&s )>:

(r=1, 2, 3),

Tsk

(iii)

k& 13 ! - k|(n r, k )2k

(r=1, 2, 3),

79

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

(iv)

log n r, k c 1 e k

(v)

p k(n 1 , c 1 +1)exp(c 2 e k ),

(r=1, 2, 3),

on a alors |K*(n)| (34) l pour tous les triplets d'entiers (n 1 , n 2 , n 3 ), 2 n r x r , 1r3 sauf au plus O(x 1 x 2 x 3[(log 2 x 1 ) e &l +e &! 33 ]). Demonstration. Soient c 0 , c 1 , c 2 les constantes definies aux Lemmes 4.7, 4.8, et 4.9. Soit Tc 0 . On note K1(n), l'ensemble des entiers k # K verifiant min s &1|(n r, k n r, k&s )>:

r # [1, 2, 3],

(6.1)

k& 13 ! - k|(n r, k )2k

r # [1, 2, 3],

(6.2)

log n r, k c 1 e k

r # [1, 2, 3],

(6.3)

Tsk

p k(n 1 , c 1 +1)exp(c 2 e k ).

(6.4)

Par les Lemmes 4.4, 4.5, 4.6, 4.7, 4.8, 4.9, et la remarque n 1 n 2 x 23 , on a 99 l |K1(n)|  100

(6.5)

pour tous les triplets d'entiers (n 1 , n 2 , n 3 ), n r x r , 1r3 sauf au plus 2 O(x 1 x 2 x 3[(log 2 x 1 ) e &l +e &! 33 ]). D'apres le Lemme 6.1, montrer (i) revient a montrer que 1 3T&2k , I(n* k ; ') 4 e

(6.6)

avec un nombre acceptable d'exceptions. On pose I*(u; ') :=

||

|{~(u 1 ,  1 ) {~(u 2 ,  2 ) {~(u 3 ,  1 + 2 )| 2 d 2 d 1 .

01 2 4'

Soit S 3 , l'ensemble des permutations de [1, 2, 3]. On note pour la suite de la demonstration  3 = 1 + 2 . On definit pour _ # S 3 , 0 _ :=[( 1 ,  2 ): 0< | _(1) |  | _(2) |  | _(3) | 4']. On remarque que [&2', 2'] 2 / _ # S3 0 _ . Pour _ # S 3 , par le changement de variables $1 = | _(1) |, $2 = | _(2) | et la parite de |{~ | 2 en la deuxieme variable, on obtient, en integrant sur chaque composante connexe de 0 _ ,

80

RAOUJ ET STEF 3

I(u; ') : _ # S3

||

` |{~(u r ,  r )| 2 d 2 d 1

0_ r=1

4 : I*(u _(1) , u _(2) , u _(3) ; ').

(6.7)

_ # S3

Soit k # K. On definit D1 =D1(k) :=[( 1 ,  2 ): 0 1  2
||

`

|{~(n _(r), k ,  r )| 2 d 2 d 1 .

Dj 1r3

On a alors, d'apres (6.7), I(n* k ; ')4 :

:

I j, k, _(n).

(6.8)

_ # S3 1 j5

v j=1. On majore trivialement > 1r3 |{~(n _(r), k ,  r )| 2 par 1. On obtient I 1, k, _(n)e 2T&2k. On remarquera, d'apres (6.1) et (6.2), que pour k # K1(n), on a |(n r, k )&| (n r, k ):(k&Wlog(1)X) : k &1+: log ,

(e T&k <2)

|(n r, k )&| (n r, k )=|(n r, k )K& 13 ! - k, (>2).

(6.9) (6.10)

On definit alors une fonction g k , minorant  [ 2 |(nr, k )&|(nr, k ), par g k() :=

{

2 :k&1+: log  2 k&(13) ! - k

si e T&k <2, si >2.

(6.11)

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

81

v j=2. Toutes les sommes suivantes  n porteront sur les triplets d'entiers n=(n 1 , n 2 , n 3 ) verifiant n r x r , 1r3. On a, d'apres (5.1) et (6.11) : n k # K1(n)

I 2, k, _(n) e &2k 3

< <

: n k # K1(n)

||

R(n _(r), k ,  r ) d 2 d 1 g k( r ) r=1

e 2k `

D2(k)

<
4'

| | eT&k

3

[log(2+ r )] 2 d 2 d 1 , g k( r ) max[1, eh&k ] r=1 4'

`

d'apres le Lemme 5.1, sommant sur n 3 , n 2 puis n 1 , et (6.3). On majore l'integrale double, utilisant (6.11), et l'on obtient que le terme de gauche de l'inegalite precedente est <
+(log 2 x 1 ) 6 e (3 log 2&2)[(log2 x1 )&k]+(log 2) ! - k&2! - log2 x1 ) <
pour tous les triplets d'entiers (n 1 , n 2 , n 3 ), n r x r , 1r3, sauf au plus O(x 1 x 2 x 3 e &l ). v j=3. On majore trivialement |{~(n _(1), k ,  1 )| par 1. La methode est alors analogue a celle employee pour traiter le cas j=2. On a, d'apres (5.1) et (6.11), : n k # K1(n)

I 3, k, _(n) e T&2k 3

< <

: n k # K1(n)

||

D3(k)

R(n _(r), k ,  r ) d 2 d 1 g k( r ) r=2

e 2k&T `

<
|

eT&k 0

|

[log(2+ 2 )] 4 d 2 d 1 , g k( 2 ) 2 eh&k 4'

82

RAOUJ ET STEF

d'apres le Lemme 5.1, sommant sur n 3 , n 2 puis n 1 , et (6.3). On majore l'integrale en  2 , utilisant (6.11), et l'on obtient que le terme de gauche de l'inegalite precedente est <
+(log 2 x 1 ) 4 e (1&2 log 2) k+((2 log 2)3) !- k+((32) log 2&1) log2 x1 &! - log2 x1 ) <
pour tous les triplets d'entiers (n 1 , n 2 , n 3 ), n r x r , 1r3, sauf au plus O(x 1 x 2 x 3 e &l ). v j=4. Soit E4, _ =E4, _(n) :=[k # K1(n): I 4, k, _(n)>e &2k ]. On pose l 1 =[(1100) l]. On note, pour tout entier k,  3, k = 1, k + 2, k . Nous convenons qu'une sommation indexee par n et accentuee par une asterisque porte sur tous les entiers n 1 , n 2 , n 3 verifiant n r x r , 1r3, |K1(n)| (99100) l. On a, d'apres (5.1) et (6.9), :* n E/K |E| =2l1

I 4, k, _(n) e &2k k # E & K1 `

3

< < :*

`

n k # E & K1 E/K |E| =2l1

||

R(n _(r), k ,  r ) d 2 d 1 2 &1 e ;k ;r r=1

e 2k `

D4(k)

3

:*

< <

n E/K l1  |E| 2l1

|

R(n _(r), k ,  r, k ) d 2, k d 1, k 2 &1 e ;k ;r, k r=1

` e 2k `

>k # E D4(k) k # E

<
:

` e (2&3;) k

E/K k#E l1  |E| 2l1

|

eh&k

_

eT&k

|

eh&k 1

d 2 d 1 ,  ;1  2; 2

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

83

d'apres le Lemme 5.2 et (6.3) et ou l'on a pose c 5 =(2c 4 ) 6. Integrant, on a alors I 4, k, _(n) e &2k k#E

:* ` n E/K |E| =2l1

<
` e (2&3;) k e (T&k)(2&3;)

:

E/K k#E l1  |E| 2l1

< e T&2k ]. On majore trivialement |{~(n 1, k ,  1 )| par 1. La methode est alors analogue a celle employee pour traiter le cas j=4. On pose l 1 = [(1100) l]. On a, d'apres (5.1) et (6.9), :*

`

n k # E & K1 E/K |E| =2l1

I 5, k, _(n) e T&2k

3

< < :*

`

n k # E & K1 E/K |E| =2l1

:*

< <

n E/K l1  |E| 2l1

||

R(n _(r), k ,  r ) d 2 d 1 2 &1 e ;k ;r r=2

e 2k&T `

D5(k)

R(n _(2), k ,  2, k ) R(n _(3), k ,  3, k ) d 2, k d 1, k 2 &2 e (2;&2) k+T 2; >k # E D5(k) k # E 2, k

|

`

<
:

` e (2&2;) k&T

E/K k#E l1  |E| 2l1

_

|

eT&k

0

|

eh&k eT&k

d 2 d 1 ,  2; 2

d'apres le Lemme 5.2 et (6.3) et ou l'on a pose c 6 =(2c 4 ) 4. Integrant, on a alors

84

RAOUJ ET STEF

I 5, k, _(n) e T&2k k#E

* `

: n E/K |E| =2l1

<
:

` e (2&2;) k&T e (T&k)(2&2;)

E/K k#E l1  |E| 2l1

<
7. DEMONSTRATION DU THEOREME 1 La demonstration du Theoreme 1 s'obtient en affinant la technique de Maier et Tenenbaum [MT84]. 5 Dans ce but, nous pouvons suivre indifferemment la demonstration de la Proposition 1 de [R95a] ou bien celle du Theoreme 1 de [St92]. On pose L=[l2]. Soit x 1 x 2 x 3 . Soit c 3 Th. Soit S=S(n 1 ; x 2 , x 3 ) :=[(n 2 , n 3 ): n 2x 2 , n 3x 3 , |K*(n 1 , n 2 , n 3 )| L]. 2 Soit A=A(x 1 ) :=[n 1 x 1 : |S(n 1 )| x 2 x 3(1&e &L &e &! 66 ]. D'apres le Lemme 6.2, on a 2

|A(x 1 )| =x 1 +O(x 1[(log 2 x 1 ) e &L +e &! 66 ]). On rappelle que pour tout n 1 # A(x 1 ), (n 2 , n 3 ) # S(n 1 , x 2 , x 3 ), k # K*(n 1 , n 2 , n 3 ), on a 2k&3T *(n* , k , ')e

(7.1)

|(n r, k )2k

(r=1, 2, 3),

(7.2)

log n r, k c 1 e k

(r=1, 2, 3),

(7.3)

p k(n 1 , c 1 +1)exp(c 2 e k ). 5

Voir aussi la demonstration du Theorem 51 de [HT88].

(7.4)

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

85

Nous fixons jusqu'a la fin de ce paragraphe, l'entier n 1 dans l'ensemble A(x 1 ). On pose B =B(n 1 ; x 2 , x 3 ) := |[(n 2 , n 3 ) # [1, x 2 ]_[1, x 3 ]: E(n 1 , n 2 , n 3 ; ` 2 , ` 3 ; )>']|. Notons par ailleurs pour chaque (n 2 , n 3 ) # S, k 1(n 2 , n 3 )']. On a alors 2

B |ML | + |S |  |ML | +x 2 x 3[e &L +e &! 66 ].

(7.5)

Le principe de base de la demonstration du Theoreme 1 consiste a etablir une relation de recurrence pour |Ms |, 1sL, dont on tire une majoration de |ML |. Dans cette perspective, nous introduisons, pour chaque couple (s, k) # [1, ..., L]_K, l'ensemble Ms, k :=[(n 2 , n 3 ) # Ms : k s(n 2 , n 3 )=k]. On a alors, puisque Ms, k & Ms, k$ =< pour k{k$, Ms = . Ms, k ,

|Ms | = : |Ms, k |.

k#K

k#K

(7.6)

Soit (n 2 , n 3 ) # S, k # K*(n 1 , n 2 , n 3 ). On pose p k :=p k(n, c 1 +1). On rappelle que p k | n 1 et, d'apres (7.4), (c 1 +1) e k
(7.7)

On introduit l'ensemble Ds, k des couples (n 2 , n 3 ) # Ms, k tels qu'il existe un couple (q 2 , q 3 ) de nombres premiers verifiant +( p k q 2 q 3 ) 2 =1 et q r | n r , e k
r # [2, 3],

(log q 2 &log p k &` 2 , log q 3 &log p k &` 3 ) # L(n* k ; ').

(7.8)

86

RAOUJ ET STEF

On a, d'apres (2.4), . Ds, k /(Ms "Ms+1 ) _ S .

(7.9)

k#K

Comme Ds, k & Ds, k$ =< pour k{k$ et Ms+1 /Ms alors l'inclusion precedente entra@^ ne |Ms+1 |  |Ms | + |S | & : |Ds, k |.

(7.10)

k#K

On remarque que Ds, k contient tous les couples d'entiers (n 2 , n 3 ) s'ecrivant sous la forme (n~ 2 t 2 q 2 b 2 , n~ 3 t 3 q 3 b 3 ) avec (n~ 2 , n~ 3 ) # M s, k :=[(n 2, k , n 3, k ): (n 2 , n 3 ) # Ms, k ], t 2 |n~ 2 , t 3 | n~ 3 ,

b 2 x 2 (n~ 2 t 2 q 2 ),

b 3 x 3 (n~ 3 t 3 q 3 ),

P (b 2 b 3 )>exp([c 1 +c 2 +1] e k ), &

et ou le couple (q 2 , q 3 ) decrit l'ensemble des valeurs verifiant (7.8). Par definition de K(x 1 ), et d'apres (7.3), on a exp([c 1 +c 2 +1] e k )n~ 2 n~ 3 t 2 t 3 q 2 q 3 =o(x 1 ). Par le Lemme 4.2 on obtient 1 1 : . .(n~ 2 ) .(n~ 3 ) (q2 , q3 ) q 2 q 3 (n~2 , n~3 )

|Ds, k | > >x 2 x 3 e &2k :

(7.11)

|(n1 , k )+|(n~2 )+|(n~3 ) D'apres (7.2), l'ensemble L(n* 2 6k k ; ') contient au plus 2 paves disjoints. Gra^ce a (7.1) et (7.7), le theoreme des nombres premiers permet de donner une minoration de la derniere somme en (q 2 , q 3 ). On obtient alors

1 log q 2 log q 3 > >e &2k : q q q2 q3 ,q ) 2 3 (q , q )

: (q2

3

2

3

6k > >e &2k[*(n* exp( &c 7 e k2 )+e k )]> >e &3T. (7.12) k ; ')+O(2

Ainsi 1 . .(n ~ ) 2 .(n~ 3 ) , n~ )

|Ds, k | > >x 2 x 3 e &2k&3T : (n~2

(7.13)

3

Afin de minorer la somme precedente, on decompose les elements (n 2 , n 3 ) de Ms, k sous la forme (n 2 , n 3 )=(n~ 2 d 2 b 2 , n~ 3 d 3 b 3 ) avec (n~ 2 , n~ 3 ) # M s, k ,

p | d 2 O p | n~ 2 ,

b 2 x 2 (n~ 2 d 2 ),

b 3 x 3 (n~ 3 d 3 ),

p | d 3 O p | n~ 3 , P &(b 2 b 3 )>exp([c 1 +c 2 +1] e k ).

87

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

Par le Lemme 4.2, la somme en (n~ 2 , n~ 3 ) de (7.13) est donc > >e 2k |Ms, k | (x 2 x 3 ). Il suit |Ds, k | > >e &3T |Ms, k |.

(7.14)

En reportant cette derniere minoration de |Ds, k | dans (7.10), on a donc, supposant T fixe suffisamment grand, pour 1s
|Ms+1 | (1&e &4T ) |Ms | +x 2 x 3(e &L +e &! 66 ).

(7.15)

On suppose maintenant que pour un certain couple (x 2 , x 3 ), on a 2

B(n 1 ; x 2 , x 3 )x 2 x 3(1+2e 4T )[e &L +e &! 66 ].

(7.16)

Alors, pour tout s, 1sL, on a d'apres (7.5) et la decroissance de la suite (|Ms | ), 2

2

|Ms | B&x 2 x 3[e &L +e &! 66 ]2e 4Tx 2 x 3[e &L +e &! 66 ]. En reportant cette inegalite dans (7.15), on obtient card |Ms+1 | (1& 12 e &4T ) card |Ms |

(1sL).

Iterant cette derniere majoration, on obtient donc, sous l'hypothese (7.16), que card |ML | x 2 x 3(1& 12 e &4T ) L&1 <
B(n 1 ; x 2 , x 3 )<
1<
B(n 1 ; x 2 , x 3 )

: n1 # A(x1 )

nr xr , 1r3 E(n1 , n2 , n3 ; `2 , `3 ; )>' 12(log x )12 2 1

<
2

+e &! 66 ].

8. DEMONSTRATION DU THEOREME 2 Lemme 8.1 (Shiu [Sh80]). Soit f une fonction multiplicative, positive telle qu'il existe deux reels strictement positifs A 1 et A 2 tels que pour tout =>0, on a f ( p & )A &1 A 2

( p premier, &1),

f (n)< < = n =.

88

RAOUJ ET STEF

On a alors pour tout : # ]0, 12 ], x :  yx, y exp log x

f (n)< < f, :

: x& y
\:

+

f ( p)p .

px

Demonstration du Theoreme 2. Notons ' 1 :=(log x1 ) 1&(32) log 2 e &! - log2 x1. On pose F(x 1 , x 2 , x 3 ) := |[(n 1 , n 2 , n 3 ): n j x j , 1 j3, E(n 1 , n 2 , n 3 ; 0, 0; 0)' 1 ]|. Soit y # ] 12 , 1[. On definit / y(n; z) :=

1

{0

si max ztn 0(n, t)log 2 t>2 y, . sinon,

(8.1)

ou 0(n, t) est le nombre de facteurs premiers de n aux plus egaux a t, comptes avec leur ordre de multiplicite. On pose 0(n) :=0(n, n)= p& & n &. On definit alors F 1(x 1 , x 2 , x 3 ) :=

max [/ y(n i ; e 1'1 )],

: ni xi , 1i3

F 2(x 1 , x 2 , x 3 ) := : n1 x1

1i3

:

:

d 1 | n1 ni xi , i=2, 3 e1'1
y 0(ni , 2d1 )&2 y log2(2d1 ),

_ ` 1i3

F 3(x 1 , x 2 , x 3 ) := : n1 x1

:

:

m1d1 =n1

ni xi , i=2, 3 e1'1
y 0(ni , m1 )&2 y log2(m1 ),

_ ` 1i3

F 4(x 1 , x 2 , x 3 ) := : n1 x1

F 5(x 1 , x 2 , x 3 ) := : nx1

:

:

1,

d1 | n1 ni xi , i=2, 3 d1
:

:

d1 | n 1 ni xi , i=2, 3 xe &1'1
1.

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

89

On a d'abord 5

F(x 1 , x 2 , x 3 ) : F j (x 1 , x 2 , x 3 ).

(8.2)

j=1

v j=1. En suivant la me^me technique que celle employee dans le Lemma 50.1 de [HT88] on peut montrer que y)
(8.3)

v j=2. On remarque que pour d 1 >e 1'1, on a ' 1 d 1 >d 12 1 . En appliquant le Lemme 4.1 puis le Lemme 8.1 pour majorer la somme en n i , i2, dans F 2 , on a y 0(ni , 2d1 )

: ni xi _di | ni , |log(di d1 )| '1



y 0(di )

: di |log(di d1 )| '1

< <

:

y 0(mi , 2d1 )

mi xdi

xi (log d 1 ) y&1 d1

y 0(di )

: di |log(di d1 )| '1

<
(8.4)

Ainsi
:

:

y 0(d1m1 , 2d1 )

d1 m1 x1d1 e1'1
_(log d 1 ) &4Q( y)&2 y log y <
: 1
y 0(d1 ) (log d 1 ) &5Q( y)& y log y d1

<
(8.5)

par sommation par parties, en remarquant que 6Q( y)<6Q(12)<1 pour tout y # ] 12 , 1[. v j=3. Par la me^me methode que celle employee pour (8.4), on obtient que, pour n 1 =d 1 m 1 , e 1'
90

RAOUJ ET STEF

y 0(ni , m1 )

: ni xi _di | ni , |log(di d1 )| '1



y 0(di , m1 )

: di |log(di d1 )| '1

< <

:

y 0(mi , m1 )

mi xi di

xi (log m 1 ) y&1 d1

y 0(di , m1 )

: di |log(di d1 )| '1

<
:

:

y 0(d1m1, m1 )

m1 d1 x1 m1 e1'1
_(log m 1 ) &4Q( y)&2 y log y <
y 0(m1 ) (log m 1 ) &5Q( y)& y log y 1
<
(8.6)

par sommation par parties, en remarquant que 6Q( y)<6Q(12)<1 pour tout y # ] 12 , 1[. v j=4. On a, par des majorations elementaires, F 4(x 1 , x 2 , x 3 )  x 1 x 2 x 3

1 3 d e1'1 1 :

d1

<
: d1 e1'1

:

1

di xi , i=2, 3 |log(di d1 )| '1

1 <
(8.7)

v j=5. On obtient, de la me^me maniere que pour j=4, que F 5(x 1 , x 2 , x 3 )<
Pour le choix 1 ! 1 , y= + 2 3 log 2 - log 2 x 1

(8.8)

PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

91

on obtient que 2


9. DEMONSTRATION DU THEOREME 3 Notons, pour x 1 x 2 x 3  } } } x r , G r(x 1 , ..., x r ) := |[(n 1 , ..., n r ): n j x j , 1 jr, E(n 1 , ..., n r ; 0, 0, ..., 0; )1]|. Soit y # ] 12 , 1[. On pose /* y (n; z) :=

1

{0

si 0(n, z)>2 y log 2 z, sinon,

ou 0(n, z) est le nombre de facteurs premiers de n aux plus egaux a z, comptes avec leur ordre de multiplicite. On definit G 1, r(x 1 , x 2 , ..., x r ) :=

max [/*y (n i ; )],

: ni xi , 1ir

G 2, r(x 1 , x 2 , ..., x r ) := :

:

1ir

:

n1 x1 d1 | n1 ni xi , 2ir 
_ `

y 0(ni , )&2 y log2().

1ir

On a d'abord G r(x 1 , x 2 , ..., x r )G 1, r(x 1 , x 2 , ..., x r )+G 2, r(x 1 , x 2 , ..., x r ).

(9.1)

Soit 1ir. Par le Lemme 4.1, on a : / y*(n i , ) : (2 y) 0(ni , )&2 y log2  <
ni xi

On en deduit que G 1, r(x 1 , x 2 , ..., x r )<
(9.2)

En appliquant le Lemme 4.1, pour majorer la somme en n i , i2, dans G 2, r , on a

92

RAOUJ ET STEF

y 0(ni , ) 

: ni xi _di | ni , |log(di d1 )| 1

y 0(di , )

:

< <

y 0(mi , )

: mi xi di

di |log(di d1 )| 1

xi (log ) y&1 d1

y 0(di , )

: di |log(di d1 )| 1

<
:

:

y 0(d1m1, )

d1 m1 x1 d1 
_(log ) &2(r&1) Q( y)&2 y log y <
x1 x2 } } } xr y 0(d1, ) : (log ) 2(r&1) Q( y)+2 y log y 
2x 1 _ log min , d1

\

<
{

r&1 10

=+

1

y&1

x 1 x 2 } } } x r(log ) 1&2rQ( y),

(9.3)

par sommation par parties. Pour chaque entier r4, nous designons maintenant par h r la fonction definie sur [ 12 , 1] par h r( y) :=2rQ( y)&1&Q(2y)=2(r&1) Q( y)&2 y log 2. Il est facile de verifier que h r est continue, strictement decroissante sur [ 12 , 1] et verifie h r( 12 )=r(1&log 2)&1>0 et h r(1)<0. L'equation h r( y)=0 admet donc une seule racine y r , dans ] 12 , 1[. On remarque que y r Ä r Ä + 1. Les relations (9.1), (9.2), et (9.3) impliquent alors la validite de la majoration
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PROXIMITE DES DIVISEURS DES ENTIERS

93

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