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Prévalence et étiologies des troubles du sommeil et de la vigilance dans la sclérose en plaques avec évaluation de l’impact sur la vie de ces patients Aurélie Basille-Fantinato a , Abdulatif Al Khedr b , Dominique Rose a , Olivier Godefroy b a Service d’explorations fonctionnelles du système nerveux, unité de pathologie du sommeil et de la vigilance, CHU d’Amiens, 80000 Amiens, France b Service de neurologie, CHU d’Amiens, 80000 Amiens, France Mots clés : Sommeil ; Sclérose en plaques ; Qualité de vie Introduction.– Le sommeil, besoin physiologique et fondamental, est insuffisamment pris en compte chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP). Objectifs.– L’objectif principal est d évaluer la prévalence de « mauvais dormeur » dans une population atteinte de SEP et de déterminer les étiologies et les conséquences des troubles du sommeil. Méthodes.– Il s’agit d’une étude observationnelle monocentrique, de prévalence, d’une cohorte de 81 patients atteints de SEP. Il a été vérifié la forme de la maladie, son ancienneté, les critères diagnostiques, le score EDSS, les données des IRM ainsi que les traitements. Un questionnaire d’hygiène de sommeil, des auto-questionnaires (PSQI, FSS, Echelle d anxiété d Hamilton, échelle de dépression de Beck, échelle d’Epworth, SEP-59, DN4) et un agenda de sommeil ont été remis à tous les patients inclus. Résultats.– Notre travail met en évidence que 60,5 % des patients avec une SEP présentent une mauvaise qualité subjective de sommeil et qu’ils sont plus douloureux, plus anxieux et plus fatigués, mais pas plus somnolents subjectivement que ceux qui jugent leur sommeil comme bon. Les troubles du sommeil sont dominés par les insomnies (55,6 %). Il existe également un impact significatif de la mauvaise qualité subjective de sommeil sur la qualité de vie des patients atteints de SEP. Discussion.– Dans la littérature, la prévalence des troubles du sommeil dans la SEP varie de 25 % à 61,9 %. Les différentes méthodes d évaluation pourraient expliquer partiellement la variation de l’estimation des troubles du sommeil. Néanmoins, les troubles du sommeil sont fréquents dans la SEP et ont un impact négatif dans de nombreux domaines de la vie de ces patients. Conclusion.– Une meilleure connaissance du sommeil est nécessaire pour une prise en charge globale des patients atteints de SEP. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.262
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L’insomnie chez l’hémodialysé chronique : prévalence, et facteurs de risque
Nour El Houda Bassit a , Zineb El Ghali a , Wafaa Fadili a , Nissrine Louhab b , Najib Kissani b , Inass Laouad a a Néphrologie, hémodialyse, CHU Mohammed-VI, 40000 Marrakech, Maroc b Neurologie, CHU Mohammed-VI, 40000 Marrakech, Maroc Mots clés : Insomnie ; Dialyse ; Facteurs de risque Introduction.– L’insomnie est le trouble du sommeil le plus rapporté chez les hémodialysés. Il affecte considérablement leur qualité de vie. Objectifs.– Le but de notre travail est d’évaluer sa fréquence, les autres troubles qui lui sont associés, et de déceler ses facteurs de risque.
Méthodes.– Il s’agit d’une étude transversale monocentrique descriptive et analytique de 39 patients en hémodialyse conventionnelle. Deux groupes sont définis en fonction de l’horaire de dialyse (am : 8 h à 12 h, pm : 14 h à18 h). L’insomnie, les autres troubles du sommeil et la prise d’hypnotiques ont été évalués. Les données démographiques, cliniques et biologiques ont été collectées à partir des dossiers des patients. Résultats.– Trente-neuf hémodialysés, 48,3 ± 14 ans d’âge moyen, sex ratio H/F : 0,95, la médiane d’ancienneté en dialyse était de 12 ans, la prévalence de l’insomnie était 84,6 %, degré I dans 35 % et degré II dans 65 %. Les principales causes étaient : les douleurs osseuses 54 %, les crampes 34 %, l’anxiété et/ou la dépression dans 33 % des cas. Au total, 8 % des patients étaient sous traitement hypnotique. Aucun paramètre de dialyse n’a été corrélé à l’insomnie dans notre étude. Discussion.– Plusieurs études ont montré que l’insomnie est un trouble du sommeil fréquent chez les hémodialysés. Plusieurs facteurs ont été rapportés dans la littérature. Aucun facteur biologique ou dialytique ne paraît influencer ce trouble chez nos patients. Conclusion.– L’insomnie est le principal trouble du sommeil chez nos hémodialysés. Elle retentit de manière considérable sur leur qualité de vie. Son dépistage et sa prise en charge précoces améliorerait la qualité de vie des hémodialysé. Informations complémentaires.– Pas de conflits d’intérêts. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.263
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Syndrome d’apnée obstructive du sommeil et accidents vasculaires cérébraux ischémiques Naima Chtaou , Aouatef El Midaoui , Ouafae Messouak , Mohammed Faouzi Belahsen Neurologie, CHU Hassan II, 30000 Fès, Maroc Mots clés : Syndrome d’apnée obstructive de sommeil ; Accident vasculaire cérébral ischémique ; Polysomnographie Introduction.– Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) est un trouble respiratoire chronique qui constitue à l’heure actuelle un véritable problème de santé publique en raison de ses effets secondaires cardiaques et vasculaires. Objectifs.– Le but de l’étude est de dépister le SAOS chez les patients ayant présenté un accident vasculaire cérébral ischémique (AVCI) pour optimiser la prévention secondaire. Méthodes.– Il s’agit d’une étude prospective concernant 50 patients victimes d’accident vasculaire cérébral ischémique hospitalisés à l’unité neuro-vasculaire du CHU Hassan II de Fès, et chez qui une oxymétrie nocturne à été réalisée à la recherche du SAOS, une polysomnographie est complétée par la suite si l’oxymétrie nocturne se révèle anormale. Les critères d’exclusions de l’étude étaient : les troubles de consciences, une saturation d’oxygène inférieure à 95 %, une pathologie pulmonaire obstructive. Résultats.– L’âge moyen était de 60,6 ans, le sexe ratio (H/F) : 1,38. Chez les 50 patients recrutés, 13 cas (26 %) avaient une oxymétrie nocturne anormal. Une polysomnographie a été demandée systématiquement chez les 13 patients. L’examen a pu être réalisé chez 8 patients permettant de confirmé le SAOS chez 6 patients et le syndrome d’apnée de sommeil mixte (obstructive et centrale) chez 2 patients. Chez les 13 patients, le ronflement a été retrouvé dans 46 % cas, l’HTA chez 46 % et le diabète chez 30,7 %. Discussion.– Il existe un lien de cause à effet probable entre syndrome d’apnée obstructive du sommeil et accident vasculaire cérébral ischémique. Les mécanismes sont nombreux. La présence d’un syndrome d’apnée obstructive du sommeil chez les patients atteints d’accident vasculaire cérébral isché-
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mique est associée à une augmentation de la morbidité et de la mortalité et un pronostic fonctionnel plus sombre. Conclusion.– Le dépistage du syndrome d’apnée obstructive du sommeil apparaît un enjeu important de la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux ischémiques pour réduire la morbidité associée à l’accident ischémique. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.264
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Une évolution de l’organisation du sommeil est-elle observée à court terme chez les grands prématurés ? Pauline Décima a , Véronique Bach a , Pierre Tourneux b , Stéphane Delanaud a , Loïc Dégrugilliers a , Jean-Pierre Libert a , Erwan Stéphan-Blanchard a a Péritox-Ineris (EA4285-UMI01), UFR de médecine, 80036 Amiens, France b Médecine néonatale et réanimation pédiatrique polyvalente, CHU d’Amiens-Nord, 80054 Amiens, France Mots clés : Nouveau-né prématuré ; Sommeil ; Maturation Introduction.– L’organisation des états veille-sommeil joue un rôle primordial dans le développement neurophysiologique des nouveau-nés grands prématurés. Sa structure évolue avec l’âge. Objectifs.– Cette étude a eu pour objectif de déterminer s’il existe des modifications hypniques chez les grands prématurés au cours de leurs premiers jours de vie. Méthodes.– Des polysomnographies nocturnes ont été réalisées sur 8 nouveau-nés prématurés sains (âge gestationnel : 30,5 ± 0,4 semaines ; poids de naissance : 1604 ± 172 g), au cours des 6e (N6) et 9e (N9) jours de vie. La structure et la continuité du sommeil (durée moyenne, fréquence et proportions des stades de Sommeil Agité [SA], Calme [SC] et Intermédiaire [SI]) ont été analysées. Résultats.– Nous n’avons pas observé de différence de temps total de sommeil et de durées totales des différents stades de sommeil entre N6 et N9. Cependant, la durée moyenne des épisodes de SC (+2,0 min, p = 0,017) et de SI (+2,9 min, p = 0,017) a augmenté tandis que la fréquence des éveils (−26,8 %, p = 0,03), des épisodes de SA (−17,9 %, p = 0,05) et de SI (−15,8 %, p = 0,017) a diminué. Discussion.– Ces résultats montrent une amélioration générale de la stabilité du sommeil des nouveau-nés grands prématurés entre N6 et N9. Conclusion.– Cette étude préliminaire suggère une maturation neurologique à très court terme primordiale qui doit être préservée lors de la prise en charge clinique de ces enfants. Informations complémentaires.– Financement : projet ANRTecSan (08-006). doi:10.1016/j.neurol.2012.01.265
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Épilepsie révélant un syndrome de Kleine-Levin ?
Corinne Roche-Gueganno a , Franc¸ois Gampourou a , Mitra Najjar a , Serge Akono a , Olivier Chassin a , Renato Colamarino a , Isabelle Arnulf b a Neurologie, hopital Jacques-Lacarin, 03207 Vichy, France b Unité des pathologies du sommei, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 75 Paris 13, France Mots clés : Épilepsie ; Troubles du comportement ; Hypersomnie
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Introduction.– Le syndrome de Kleine-Levin est une maladie neurologique rare, mais qui peut se présenter de manière inattendue. Observation.– Melle S, étudiante, âgée de 20 ans est hospitalisée suite à un malaise convulsif. À l’examen clinique, la patiente est apathique, confuse. Elle est apyrétique. L’IRM encéphalique est normale. Le LCR est normal et les sérologies virales sont négatives. La recherche de toxique est négative. Sur l’EEG, le rythme de base est altéré avec des ondes lentes diffuses à prédominance bi-frontales sans élément paroxystique. Il est aussi noté une hypersomnie, des troubles de comportement alimentaire, une certaine désinhibition. Il s’y associe des hallucinations hypnopompiques, un sentiment de déréalisation. Dans le service, elle a fait 2 nouveaux malaises survenant en position debout avec chute et convulsions. Elle est mise sous traitement antiépileptique. Son état clinique va s’améliorer avec disparition progressivement de l’ensemble de la symptomatologie sur 5 jours. Elle rapporte alors 2 autres périodes qui ont duré 7 jours avec hypersomnie, troubles du comportement, sentiment de déréalisation. Elles sont survenues, il y a 3 et 6 mois. L’évolution en a été favorable. Le bilan neuropsychologique révèle des anomalies discrètes. La scintigraphie cérébrale montre un discret amincissement occipital bilatéral. Discussion.– Des épisodes d’hypersomnie, récurrents associés à des troubles cognitifs et comportementaux durant plusieurs jours, entrecoupés de périodes sans aucun symptôme, définissent le syndrome de Kleine-Levin. Il touche dans notre observation une jeune fille et débute plus tardivement. Les 3 critères pour le diagnostic sont remplis, mais il faut noter 3 malaises convulsifs lors du dernier épisode : épilepsie associée ? Troubles dysautonomiques ? Conclusion.– Le syndrome de Kleine Levin est une entité neurologique bien identifiée. Il faut y penser pour en faire le diagnostic, mais il ne s’associe en général pas à des crises d’épilepsie. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.266
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Effets d’une courte sieste prophylactique sur les performances cognitives d’internes en médecine pendant et après une garde dans un service d’accueil des urgences David Zidour a , Mounir Chenaoui b , Fabien Sauvet b , Pascal Van Beers b , Emmanuel Sagui a a Service de neurologie, HIA Laveran, 13384 Marseille 13, France b Département environnements opérationnels, Institut de recherche biomédicale des Armées, 91224 Bretigny sur Orge, France Mots clés : Sieste ; Sommeil ; Garde Introduction.– Les internes en médecine prenant des gardes aux urgences voient leurs performances attentionnelles et mnésiques altérées en raison de la privation de sommeil induite, pouvant obérer la qualité des soins. Objectifs.– Montrer qu’une courte sieste prophylactique réalisée avant une garde aux urgences améliore les performances cognitives pendant et après cette garde, chez des internes en médecine. Méthodes.– Chaque sujet devait effectuer entre 2 et 6 gardes avec ou sans sieste préalable. Les performances attentionnelles étaient mesurées par un temps de réaction aux subtests « base » et « inversé » de la STRES Battery, les performances mnésiques, par le nombre d’erreurs au test de grammaire de la STRES Battery. Trois mesures étaient réalisées, avant, à 2 heures du matin, et après la garde. Les périodes de veille et de sommeil étaient mesurées par actimétrie. Un modèle mixte a été utilisé pour l’analyse des résultats.