S570 à un diabète insulino-dépendant. Il s’agirait d’une seule et même maladie d’expression variable, avec un aspect histologique commun et caractéristique. Nous présentons le premier cas franc ¸ais de syndrome H. Observation.— Une femme de 52 ans avait des lésions pigmentées à contours annulaires et bordure infiltrée, sclérodermiformes et pileuses en leur centre, localisées de fac ¸on symétrique sur les membres inférieurs depuis l’âge de 15 ans et plus récemment sur le du sein droit, la région dorso-lombaire gauche et la face postérieure du bras gauche. Elle avait des cheveux fins, une kératodermie palmoplantaire discrète, des caries dentaires, des déformations articulaires des extrémités dues à une polyarthrite précoce (survenue à l’âge de 1 an) et une hypoacousie de perception d’aggravation progressive depuis l’âge de 9 ans. Elle mesurait 1,55 m. L’examen histologique d’une biopsie cutanée montrait une fibrose du derme avec infiltrats lymphoplasmocytaires périvasculaires superficiels et profonds et un épiderme normal. Il n’y avait ni atteinte cardiaque, ni diabète, ni hépatosplénomégalie. Devant l’association de lésions cutanées pileuses et pigmentées et de déformations articulaires, le syndrome H a été suspecté. L’analyse moléculaire du gène SLC29A3 montrait la présence de 2 mutations hétérozygotes fauxsens non décrites, prédites comme pathogènes. L’étude familiale confirmait la ségrégation des mutations avec le phénotype. Discussion.— Le syndrome H (MIM 602782), reconnu en 2008, associe des lésions cutanées hyperpigmentées et pileuses, une hépatosplénomégalie, des anomalies cardiaques, un hypogonadisme, une surdité, une petite taille, des déformations articulaires et un diabète insulino-dépendant. La majorité des patients sont originaires de pays arabes, à l’exception d’un cas espagnol et d’un cas bulgare. Dans notre observation, la présentation initiale de polyarthrite puis les lésions sclérodermiformes ont longtemps fait errer le diagnostic. L’absence d’antécédent familial ou de mariage consanguin n’orientait pas vers une maladie génétique, de même que l’apparition progressive des différents symptômes. L’atteinte cutanée diffuse, les cheveux fins, la kératodermie palmoplantaire, les caries et l’absence d’endocrinopathie ne sont habituellement pas décrits. Un seul cas d’alopécie a été précédemment rapporté. L’atteinte cutanée prédomine habituellement sur les membres inférieurs. Conclusion.— L’existence de lésions pigmentées et pileuses fixes des membres inférieurs doit faire évoquer le syndrome H ou l’un de ses apparentés. Sa reconnaissance permet d’adapter suivi et conseil génétique. Déclaration d’intérêt.— Aucun. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.469 P301
Syndrome de Woodhouse-Sakati : des signes dermatologiques méconnus ? A.-C. Bursztejn a,∗ , D. Bonneau b , N. Soufir c , B. Leheup d , L. Martin e a Dermatologie, CHU de Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy, France b Génétique, CHU d’Angers, Angers, France c Génétique, Bichat, AP—HP, Paris, France d Génétique clinique, CHU de Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy, France e Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, France ∗ Auteur correspondant. Mots clés : Photosensibilité ; Vieillissement prématuré ; Woodhouse-Sakati Introduction.— Le syndrome de Woodhouse-Sakati (SWS), lié à des mutations du gène DCAF17, associe hypogonadisme, diabète, surdité, retard mental, syndrome extrapyramidal et alopécie. Nous en présentons 2 cas, détaillant les signes dermatologiques, notamment une photosensibilité jamais rapportée.
JDP 2013 Observations.— Les deux patients étaient issus de mariages consanguins mais sans lien de parenté entre eux. Tous deux présentaient un hypogonadisme et un visage allongé, triangulaire, avec front haut et nez fin. L’un d’entre eux présentait un retard psychomoteur et une petite taille. Ils n’avaient pas de surdité, d’atteinte unguéale, dentaire ni neurologique. Ils avaient une hypotrichie diffuse et une hyperkératose des zones de frottement, une canitie précoce et un aspect ichtyosiforme des membres inférieurs pour l’un d’eux. Ils étaient de phototype II avec photosensibilité marquée associant lentiginose, élastose étendue, kératoses et chéilite chroniques pour le premier, lentiginose étendue et atrophie cutanée pour le second. Le premier avait présenté un mélanome de type SSM à l’âge de 15 ans. Le diagnostic de SWS était confirmé avec mutation c.387G>A homozygote du gène DCAF17 associée à un variant faux-sens hétérozygote du gène MC1R chez le premier. L’analyse moléculaire des gènes DCAF17 et MC1R est en cours pour le second. Discussion.— Le SWS est une maladie rare autosomique récessive. Il existe une importante variabilité inter- et intrafamiliale avec pénétrance incomplète chez les sujets jeunes. Hormis l’alopécie prédominant au niveau temporal, peu de signes dermatologiques sont décrits. Récemment, un aspect de vieillissement prématuré à type de « peau ridée de disposition progéroïde » a été rapporté, sans autre précision. Nous rapportons ici l’expression dermatologique détaillée de 2 patients atteints de SWS. Les patients ne présentaient pas d’authentique poïkilodermie, en l’absence de télangiectasies. Pourtant l’aspect clinique des lésions de photosensibilités pouvait faire évoquer d’autres syndromes de vieillissement prématuré. En outre, la canitie précoce de l’un des patients témoigne du vieillissement prématuré au cours de ce syndrome. L’élastose et les autres lésions actiniques ainsi que le mélanome témoignent de la photosensibilité, non décrite à ce jour dans ce syndrome. Conclusion.— Une meilleure caractérisation des traits phénotypiques dermatologiques de ce syndrome, la compréhension du rôle et de la fonction du gène DCAF17 et de ses interactions avec les gènes de la mélanogenèse tels que MC1R devrait permettre de mieux comprendre les parentés entre les différents syndromes du vieillissement et les variabilités phénotypiques inter- et intrafamiliales. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.470 P302
Ossifications et ostéomes associés au gène GNAS1 : des maladies complexes夽 A.-C. Bursztejn a,∗ , M.-L. Kottler b , D. Hamel-Teillac c , B. Leheup d Dermatologie, CHU de Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy, France b Génétique, CHU de Caen, Caen, France c Dermatologie, Necker, Paris, France d Génétique Clinique, CHU de Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy, France ∗ Auteur correspondant.
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Mots clés : Calcification ; GNAS1 ; Ostéome ; Pseudo-hypoparathyroïdie Introduction.— Les mutations du gène GNAS1 transmises en dominance sont responsables de tableaux variables en fonction de l’allèle parental muté. Une pseudo-hypoparathyroïdie de type 1a (PHP1a : ostéodystrophie héréditaire d’Albright [OHA] et résistances hormonales [RH]) ou des RH isolées (PHP 1b) apparaissent en cas d’atteinte de l’allèle maternel. Une pseudo-pseudohypoparathyroïdie (PPHP : OHA sans RH) ou une hétéroplasie osseuse progressive (HOP, ostéomes profonds) apparaissent en cas d’atteinte de l’allèle paternel. Les signes dermatologiques peuvent être proches et une mutation responsable de l’une ou l’autre de ces maladies. Nous rapportons 8 cas et en discutons les aspects cliniques.