Techniques d'elevage intensif de la daurade doree (sparus aurata (L.)) de la naissance a l'age de deux mois

Techniques d'elevage intensif de la daurade doree (sparus aurata (L.)) de la naissance a l'age de deux mois

Aquaculture, 20 (1980) 351-370 o Elsevier Scientific Publishing Company, Amsterdam - Printed in The Netherlands 351 TECHNIQUES (SPARUS D’ELEVAGE I...

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Aquaculture, 20 (1980) 351-370 o Elsevier Scientific Publishing Company, Amsterdam - Printed in The Netherlands

351

TECHNIQUES

(SPARUS

D’ELEVAGE INTENSIF DE LA DAURADE DOREE AURATA (L.)) DE LA NAISSANCE A L’AGE DE DEUX MOIS’

J. PERSON-LE

RUYET et P. VERILLAUD

Centre OcCanologique ‘Contribution P&he.

de Bretagne

(COB), B.P. 337, 29273 Brest Ckdex (France)

no. 633 du Centre Oceanologique de Bretagne Biologie, Aquaculture et

(Accept6 le 13 septembre 1979)

ABSTRACT Person-Le Ruyet, J. and Verillaud, P., 1980. Intensive rearing techniques of gilthead sea bream (Sparus aurata (L.)) from hatching to two months old. Aquaculture, 20: 351-370 (in French). The larvae were reared in cylindro-conical tanks from hatching to 25 days old and transferred into square flat tanks after this age. The larvae were fed on living prey up to 40 days old and then weaned onto dry pellets. A total of 80,000 just-hatched larvae was used in the experiments and the survival rate was 11% up to 2 months old (weaned larvae). The best batch of larvae had a 65% survival rate from hatching to 25 days old. Two thousand eight hundred and sixty fingerlings, 97% of the number produced this year, were obtained with 8% survival from hatching up to 2 months old. The general rearing technique, the feeding scheme and the daily amounts of food used are described. RESUME Person-Le Ruyet, J. et Verillaud, P., 1980. Techniques d’elevage intensif de la daurade doree (Sparus aurata (L.)) de la naissance 11Pge de deux mois. Aquaculture, 20: 351-370. L’elevage est realise en bats cylindro-coniques de la naissance a l’ige de 25 jours, en bats de pisciculture classiques ensuite. Les animaux sont nourris de proies vivantes jusqu’ 1 l’&ge de 40 jours, puis sevrds sur aliments composes sets. L’ensemble des experiences Porte sur un total de 80 000 larves. La survie moyenne est de 11% a 1’Cge de 25 jours (changement de bat), de 3,5% 1 2 mois (fin de sevrage). Dans la meilleure experience le taux de survie P 25 jours est Porte B 65%. 2 860 alevins soit 97% de la production totale de la saison sont obtenus avec une survie de 8% depuis l’eclosion. La sequence alimentaire et les quantites de nourriture employees sont detail& ainsi qui la technologie de l’blevage.

352 INTRODUCTION

La daurade doree (Sparus auruta (L.)) est, avec le bar (Dicentrarchus labrux (L.)), un Poisson marin dont la chair est particulierement appreciee sur tout le pour-tour mediterraneen. Sa valeur commerciale est tres elevee, jusqu’i US $15/kg au detail en Italie (Lumare, 1978), alors que sa p&he tend a regresser d’annee en an&e. Son grossissement en extensif traditionnel, valliculture italienne, est satisfaisant, la taille commerciale de 250 g etant atteinte en moins de 2 ans avec une survie de 50% (Ravagnan, 1978). Des premiers essais en intensif sont de meme t&s prometteurs, l’espece se p&ant merveilleusement a un grossissement en cage (Pitt et al., 1977). Mais, le developpement de l’espece est condition& par la disponibilite d’alevins dont la p&he est actuellement reglementee dans certains pays mediterraneens (Lumare, 1978). Selon Girin (1979), la demande pour la seule valliculture venitienne est si elevee et si difficile i satisfaire que le millier d’alevins de 250 mg pourrait atteindre US $500. Malgre les efforts entrepris ces 10 dernieres an&es tant en France (Barnabe et Rene, 1973; E. Bedier, comm. pers., 1979) qu’i l’etranger, Italie, Israel, Espagne (Alessio, 1975; Alessio et al., 1976; San Feliu et al., 1976; Villani, 1976; H. Gordin, comm. pers., 1979), la production de masse de juveniles sew& n’est pas encore dominee et n’excdde pas au total 100 000 individus par an (Girin, 1979). La maitrise des 3 premiers mois d’elevage est d’autant plus delicate que la larve est petite, a peu de reserves et semble tres sensible aux conditions d’elevage. Disposant en mai 1978 de pontes spontanees decalees de 6 mois par rapport i la saison normale (Girin et Devauchelle, 1978), nous avond test& sur la daurade doree, les techniques d’elevage larvaire mises au point au COB (Girin, 1978) pour le bar (Dicentrarchus lubrux), la sole (&lea soleu) et le turbot (Scophthulmus maximus) en petits volumes, en bats 1 fond conique les premieres semaines puis en bassins de pisciculture a fond plat. La daurade doree nous semblait assez proche du bar par son comportement, du turbot par la taille de sa larve (le lendemain de l’eclosion, 3,08 mm et 135 pg pour la daurade, 3,12 mm et 120 pg pour le turbot) et tout aussi delicate i Clever que ce dernier, le seuil des 10% de survie i 3 mois etant difficule i franchir. Les resultats de ce premier contact avec Spurus aura& de 0 i 60 jours vont etre exposes dans cet article. MATERIEL

ET METHODES

Les larves proviennent de pontes spontanees d’un lot experimental de reproducteurs en stabulation depuis 1974. Les 40 pontes obtenues se sont etalees du 14.05.78 au 22.08.78 avec un premier maximum (60 000 oeufs) fin mai et un second maximum de meme intensite debut aofit (N. Devauchelle, comm. pers., 1978). Seules les 23 premieres pontes, d’un taux d’eclosion moyen de 30% ont Qte utilides. Les larves sont mises en Qlevage le lendemain de leur eclosion, soit, l’eclo-

353

sion, soit, l’eclosion n’etant pas synchrone, a 24 + 12 h dans des bats cylindriques i fond conique de 150 a 450 1. La temperature est de 19 f 1°C I’eclairage est continu et de 2 500 lux en surface. Les bats sont aliment&s en eau le 5eme jour au plus tard. Lorsque l’eau est recyclee le renouvellement horaire minimum est de 10%. Le debit d’eau croissant et l’aeration maintiennent l’oxygene a un niveau de saturation compris entre 70 et 100%. Au 25eme jour, les larves sont transferees dans des bats subcarres i fond plat de capacite variant entre 50 et 2 000 1. 11s sont equip& de paniers filtrants de 180 pm mantes sur l’evacuation centrale pendant l’alimentation en Artemia vivant, puis remplaces par des grilles metalliques de 2 mm recouvertes d’une soie en nylon de 0,4 mm. La nourriture vivante, produite selon les techniques d&rites par Flassch (1978) et Person-Le Ruyet (1975, 1976), est distribuee chaque jour en fin de matinee et ajustee i la demande, 80% des proies devant etre consommees dans les 24 h. L’aliment compose est distribud en continu g&e i un distributeur automatique (Girin, 1978). Les morts sont denombres une ou deux fous par jour le premier mois, puis une fois par jour au tours du nettoyage quotidien du bat. DE L’ECLOSION A 25 JOURS (CHANGEMENT

DE BAC)

Le Tableau I regroupe les r&&tats obtenus avec les 15 pontes testees soit isolement soit apres regroupement selon leur importance numerique. Les pontes 1-2 et 3-4 ont permis d’etablir les bases d’un schema alimentaire simplifie au maximum, par opposition i celui preconise par Barnabe et Rene (1973) et Alessio (1975), et d’identifier le comportement de la daurade doree. Dans nos conditions experimentales, la bouche s’ouvre des le 4eme jour suivant l’eclosion et aussitot la premiere alimentation, ‘alimentation active’, commence. L’ingestion de l’algue Fkzsinocladus marinus obtenue en culture (J. Robin, comm. pers., 1978) et se prdsentant soit isolement (10 pm) soit sous forme d’amas (50 pm en moyenne) est immediate et selective puisque ce sont toujours les grosses particules qui sont capturees. Des le 5eme jour le rotifere Brachionus plicatilis (90-270 pm) est consomme. 11 en est de meme le 12eme jour pour le nauplius d’sirtemiu salina (500 pm) et le 23bme jour pour le metanauplius de 2 jours (1 mm) grossi sur poudre de Spirulina sp. (Person-Le Ruyet, 1976). En presence comme en l’absence d’un eclairage lateral, bats translucides (ponte l-2) ou opaques (ponte 3-4) et quelle que soit l’intensite de l’aeration, des le 6eme jour les larves sont attirees par les parois.du bat, parois tapisskes d’une couverture algale. En effet Prusinochdus marinus se maintient tres ma1 en suspension (moins de 24 h pour 80% de la population) et se fixant preferentiellement sur les parois les mieux Cclairees s’y developpe rapidement. Ce comportement des larves venant ‘picorer’ les parois i la

I

X

X X

X X X X X

600 600 500 320 850 000 000 000 000 000 500 000 000 500 700 700 500 500 560 840

83 670

1 2 4 4 5 5 12 10 5 7 9 5 1 1 1 1 2 1

1 iour

9 175

25 79 281 2 877 1315 610 156 2370 245 0 0 0 0 62 25 0 113 10 576 431

25 iours

Nombre de larves

?Incident technique.

Partiels (sauf X)

x x

tX

Totaux ou moyennes gin&aux

14-15 16-17 18 20 21 22 24

12 13

l-2 3-4 5 8 9 10

No. de ponte

11

4 5 11 67 27 12 3 19 2 0 0 0 0 4 1.5 0 7.5 0.4 31 51

Survie &G 25 iours W)

A B B C, B B B c, c, B B B C, B B B B C, B B

50 150 150 250 150 150 150 450 460 150 150 150 250 150 150 150 150 250 150 150

Type et capaciti des bats (1)

17

12 10.5 16.5 17.3 32.3 33 33 26,5 22 33 30 60 20 10 11 11 10 10 10 5.6 -

-

-

-

3,15

3,9 2.9

0.75

094 0.2

5.2 0.5

0.5 0.5 1.9 11.5 8.7 4

Nombre de larves/l 1 25 jour jours

3.080

-

3.38 -

3.19 -

-

2.60 -

3.10 3.29 2.70 3.31

1 jour

9.33

7.66 11.42 10,47 7.82 9.09

10.66 8.68

25 jours

Taille des larves (mm)

000 350 500 000 350 000 650 500 350 350 350 000 000 650 350 650 000 000 000 000

25 450

54 33 13 40 53 20 16 15 13 3 3 5 5 26 53 26 20 32 20 20

Nombre de Prasinoclodus (10-50 pm) offert par litre d’eau

2 700

1 860 2 960

4 420

3 300 2 890

240

45 0

970 11 240

54 800 1 200 106 70 95 140 116 315 200

11 500

000 800 450 295 480 000 830 140 550

400 0

590 8 2 2 1 3 5 2 12

Mdtanauplius de 2 jours (1 mm)

10 960 17 400

000 075 450 435 660 600 980 080 600

Nauplius

Artemia

37 500 32 000

50 36 12 2 2 3 12 3 29

Brochionus (W-270 pm)

Quantiti totale de nourriture offerte par poisson de 25 jours produit

Bilan des 25 premiers jours d’&evage. Bat A: @ 450 mm, H c&e exclu 530 mm. eau recucli. Bat B: @ 600 mm, H 700 mm, eau recuclke. Bat C,: 4 800 mm, I-I 1000 mm, eau recyclie. Bat Cs: @ 700 mm, H 600 mm, eau non recyclie. Temp&ature 19°C. Eclairage continu

TABLEAU ZJ

w

355

recherche d’un abri ou plutot de quelque nourriture nous a conduit i favoriser le developpement d’une couverture algale dans le bat d’klevage. De plus, des la fin de la premiere semaine, un copepode harpacticoide, Tisbe sp., se developpe aux depens de l’algue et semble etre consomme par les larves de daurade, en t&s petite quantite, accidentellement peut-etre. C’est vers le 18eme jour que les larves jusqu’alors uniformement reparties dans le volume d’eau montent et viennent se caller a la surface, la vessie natatoire etant hypertrophiee. Ces symptbmes decrits sous le nom de “maladie de la bulle de gaz” (Houde, 1973; Barnabe, 1976; Nash et al., 1977) tres connus chez le mulet (Mugil cephafus), i un moindre degre chez le bar, sont particulierement importants chez la daurade. La ponte 5 (Fig. l), plus importante, 2 500 larves, confirme les observations precedentes, donne une premiere approche de la survie du lot, survie t&s affecthe entre le 4eme et le 6eme jour et indique que la sequence alimentaire retenue est compatible avec une survie de 10% a 25 jours. La ponte 8 (Fig. 1) a utilise un bat de plus grande capacite, 250 1 au lieu de 150 1, de forme differente (rapport diametre/hauteur cone exclu, de 1,l au lieu de 0,9) aliment6 en eau non recyclke et ensemence avec 17 larves au litre. Ce lot recoit des Prusinochdus des la mise en elevage et durant 6 jours consecutifs a raison de 40 000 cellules par litre d’eau au total. La survie enregistree i 25 jours est de 67%. Apres un pit de mortalite localise autour du 52me jour, pertes estimees a 25%, la population se maintient et consomme de plus en plus de nourriture. LJn second pit, moins marque cette fois (5% de pertes) apparaft i partir du 23eme jour, soit 5 jours apres la montee des larves en surface. Ni la reduction de l’intensite limineuse, ni celle du brassage du milieu, bien au contraire, (Nash et al., 1977) ne permettent d’eviter ce comportement passager des larves. Une baisse tres nette de la consommation d’Artemiu 6 partir du 20eme jour est lice a ce malaise. La ponte 9 (Fig. 1) vise i completer la courbe de survie des lots precedents et a reproduire le schema alimentaire de la ponte 8 tout en doublant la charge. En eau recyclee a 90%, en bat profond (diametre: 0,6 m; hauteur: 1 m) et avec une charge initiale de 32 larves au litre la survie enregistree est de 27%. La consommation maximale de Bruchionus se situe entre 8 et 11 jours et celle des nauplius d’rlrtemiu autour du 18eme jour. Le taux de mortalite est estime i 10% les 2eme et 3eme jours (stress lie i la mise en elevage), i 50% entre le 4eme et le 6eme jour (premiere alimentation), i 3% entre 10 et 15 jours (changement de proie) et a 10% entre 20 et 25 jours (“maladie de la bulle de gaz”). Luponte 10 (Fig. 2), testee en 150 l.et en 450 1 a fourni une survie de 12% et 19% en faveur du plus grand volume. L’eau est recyclee et la ration d’algues est, a la suite d’un approvisionnement insuffisant, tombee i 20 000

356

ponte

G

4320

larva8

250

I 1

z 6

--+----”

AGE

J

lb AGE

.

:

( Iours

lb ( iOurS

AGE

1

90 1

5

IO AGE

( joura)

I5 ( iOurS)

20

Fig. 1. Courbe de survie et ration journalDre entre 1 et 25 jours dans une expkience utilisant la ponte 5 (klosion le 26 mai 1978), la ponte 8 (klosion le 28 mai 1978) et la ponte 9 (Bclosion le 29 mai 1978). Les fldches verticales indiquent 1’intensitC des pointes de mortalit&

et 15 000 Prusinocludus par litre d’eau (40 000 pour la ponte 8; 50 000 pour la ponte 9). Les six pontes suiuantes sont sans raison apparente, taille des oeufs et taux d’eclosion similaires (N. Devauchelle, comm. pers., 1978), particulierement negatives. Une mortaliti massive est enregistree soit entre 4 et 6 jours (pontes 12, 16 et 18), soit entre 10 et 15 jours pour la ponte 13, visant une experience de charge, et la ponte 14.

357

Pm16

IO

5oGo

lorYes

150 I

,-

100

1

60 I

60.

20. I 5

IO

15

20

25

*

5

IO

I5

20

25

300

200 . loo . 4” 400

I 4 z

300 P

x

200

2

100

I! x w k -l

5

IO AGE

I5 ( lows

20 1

25

5

IO AGE

I5 (IOUrS)

20

Fig. 2. Courbe de survie et ration journaii&e entre 1 et 25 jours dans une exp6rience utilisant la ponte 10 (kclosion le 30 mai 1978), la ponte 22 (tklosion le 4 juillet 1978) et la ponte 24 (Closion le 8 juillet 1978). Les fkches vertical’es indiquent I’intensitk des pointes de mortalit.6.

358 La ponte 20, en eau recyclee, et la ponte 21, en circuit ouvert, ont une survie ne depassant pas 20% i 10 jours. Dans le premier cas, 7% des larves sont conduites jusqu’i 25 jours, dans le second cas il n’y a pas de sin-vivants. Lespontes 22 et 24 (Fig. 2) traitant un nombre particulierement limit6 de larves (5 a 10 au litre) ont une survie de 37 et 50%. Une dose globale de 20 000 Prasinocladus distribuee en 3 jours permet de faire tomber le taux de mortalite i 40% en fin de premiere semaine d’elevage, la survie ne semblant pas imperativement lice i la quantite d’algue recue. Le passage progressif du Brachionus au nauplius d’Artemia s’est fait sans probleme particulier. La depense en nourriture par larve de 25 jours produite est de 2 000 i 3 000 Brachionus et 3 000 Artemia et se rapproche ainsi de celle.du meilleur lot de la saison (Tableau I). Le bilan de la saison est de 9 175 daurades de 25 jours (9 mm) produites avec une survie moyenne de 11% dans une fourchette 0 et 67%. Les bases d’un schema alimentaire sont podes. Cette premiere phase d’elevage larvaire se revele particuliirement delicate. DE 25 JOURS AU SEVRAGE

La Fig. 3 comme le Tableau II indiquent qu’en moyenne seulement 45% des larves ont survecu entre 25 et 40 jours soit entre 9 et 12 mm. La mortalitk enregistree entre 25 et 30 jours est de l’ordre de 20% avec une pointe le lendemain du transfert. La p&he des larves a l’epuisette entraine en effet la perte de 10% d’entre elles. De plus, jusqu’au 30eme jour environ la crise de la “bulle de gaz” subsiste, les larves venant se concentrer sur les bords du bat plus particulierement aux angles, et entraiine la mortalite d’environ 10% du lot. Le denombrement des survivants i 40 jours cause lui aussi 5% de mortalite. Les larves sont 10 fois plus grosses qu’i 25 jours mais tout aussi affectees par les manipulations. Entre 30 et 40 jours quelle que soit la dimension du bat d’elevage aucun mort n’est &colt& L’heterogeneite de la population s’accentue i ce stade (Fig. 6) et les comportements d’agressivitk sont evidents. Les larves les moins vigoureuses sont constamment chassees par les plus grosses, les moribonds &ant happb avant meme d’atteindre le fond du bat. Le cannibalisme est certain mais ce serait aise, en oubliant que la technologie de l’elevage est encore imparfaitement maitrisee, de rejeter sur le seul cannibalisme les 30% de mortalitk nous permettant de clore notre bilan survie. Certes, les conditions d’elevage (charge, Qclairage, nourriture) peuvent favoriser ou limiter le cannibalisme. Ainsi les plus fortes mortalit& ont &6 enregistrees avec les charges les plus elevees: 8,5 larves au litre i 25 jours (Fig. 6) et les comporkments d’agressivite sont evidents. Les larves les dipasse deux Iarves au litre. Si I’on sait qu’a cet Pge la charge consillhe pour le bar (Dicentrarchus labrax) est de cinq individus au litre (BarahonaFernandes, 1978) il apparait quasi certain que huit larves au litre soit une

359 A PONTE

CONCENTRATION

I-5,

150

I 1 380

Iorv~I

4

* ARTEMIA

X

NBxIO’

DE

SURVIE

JOO-3

GO

XIO-

IOO-

20 b

r

CONCEN

ARTEMIA

TI RATION

/ ml

0

NB x10’

T

PORTE

8 9,500

,,

4190

Iarrea

500-

%

DE

SURVIE

NA

b C PONTE

10,

I500

I,

3380

lOrV91

CONCERTRATION %

t

ARTEMIA

DE

SURVIE

NBxIO=

sooo-3

xxx)-

-2

I

lxw-

b 25

30 AGE

35 ( iours)

40

30 AGE

35 ( iours)

40

Fig. 3. Coutbe de survie et ration journalihe entre 25 et 40 jours de quatre lots de daurades. Temperature d’dievage 19-20°C. Eclairage continu. o : NA, nauplius d’drtemia. A: A,, Artemia de 2 jours (1 mm). l :A,, Artemia de 4 jours (1,5 mm).

charge trop klevke pour une espke agressive comme la daurade dorke. Trois ou quatre larves au litre semble un objectif plus raisonnable que seule l’expkimentation peut prkiser pour une technologie d’Clevage don&e. Les volumes de 150 1 nous ont semblC 2 charge en larve &gale, aussi adapt6s que les volumes de 1500 1.

II

x X

@auf x )

Moyenne

13-17 20-23

10

8-S

l-5

No. de ponte

150 1 lXlXOJ5m 500 1 1.3 X 1.3 X 0.30 m 1 500 1 2 X 2 X 0.37 m 1501 1501

Contenance du bat

Bilan d’ilevage entre 25 et 35-40

TABLEAU

1.3

2.2

3 380

7 952

0,7 2.6

2,4

8.4

4 192

1,l 4.6

1.9

2.5

380

167 700

Final

Nombre de larves au litre _____

Initial

Nombre initial de larves

25-32 25-33

26-42

25-44

27-41

Age (jours)

45

60 57

60

30

78

Survie finale (o/o)

jours de quatre lots de daurade do&e. Temphture:

8.7 1.6

mm mg

8.68 mm 1,020 mg 7.66 mm 1.07 mm 9.7 mm 2.70 mg

Initiaux

12 16.5

mm mg

12.2 mm 16,6 mg 11.2 mm 12.97 mg 12.6 mm 19.9 mg

Finaux

Taille et poids des larves

19-20°C

4 280 4 470 5 150 9 500 8 130 4 630

120 250 1 300 250 180

A, (1 mm) 170

Nauplius

QuantitG d’Artemia offerte pax larve produite

12 550

0

21 100

9 700

6 850

A, (1.5 mm)

Moyenne (sauf X)

1501 1 x 1 x 0.15m

l.lOA GSO Bar.

13-17

3 515

115 0.76

1.4

2 040

1 500 1 2 x 2 x 0,37 m

GSO Bar set

10

2.5

100

40 1

2,5

100

1

GSO Bar sac

E--9

0.53

0,92

1.6

1.9

2

2

988

500 1 1,3 x 1.3 x 0.3 m 40 1

1.4

1.8

1.25

1.15

0.75

GSO r;hydrat;

1.8

1,8

Final

138

72

Initial

Nombre de larves au Iitre

inerte

GSO Bar set

x 0.17 m

Nombre initial de larves

a’ une alimentation

GSO Bar set

l-5

X

40 1 0.50 x 0.50

l.lOA

1

Contenance du bat

Rifirence aliment

ponte

No. de

de conditionnement

III

Bilan des exp&iences

TABLEAU

65

32-45

83

73

63

76

91

82

74

68

45

Survie finale (%)

42-70

45-60

40+0

45-60

Age

12 17 ~

?

mm 17 mg 48 _ ._~.

11.5mm 5 mg

mm 17 46.4 mg

12.6 mm 19.9 mg

mm mg

mm mi? mm mg mm mg 17 45.2 15.2 35,5 15.2 31,l

11,2 mm 12.9 mg

mm mk mm mg mm mg mm mg

19 66.9 19.6 77.8 18.4 62.5 19.1 45.2

mm mg mm mg

10 7,3 12,2 16,2

Grammes

13 900

1.20

3 570

0

1.5

1.5

1,03

2 960

7 220

0.65

1.45

8 400 1 670

1.6

1,8

10 200 9 400

2,7

compose

d’aliment

15 600

A. (1.5 mm)

Artemia

?

320

290

235

104

125

190

160

225

Poids set/ voids set

A, (1 mm)

_Nombre

Initiaux

Finaux

Taux de conversion

Nourriture offerte alevin produit

par

Taille et poids mavens

362 PONTE

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363

La consommation en proies vivantes des larves de daurade doree suit leur croissance. Les Artemia de 1,5 mm (A4) pregrossis pendant 4 jours a 23°C peuvent supplanter des le 30eme jour les Artemiu de 1 mm pregrossis pendant seulement 2 jours. Ainsi pour mener la larve de daurade de 25 a 40 jours avec 45% de survie il faut depenser en moyenne 4 600 AZ et 12 500 Al), ce qui donne un taux de conversion moyen poids sec/poids set de 60. LE SEVRAGE

Le Tableau III rassemble les don&es relatives au passage sur alimentation artificielle, appele par extension sevrage.

La pon te l-5 (Fig. 4). , bien que limitee en nombre, a permis de tester en volume de 40 1 quatre aliments composes: un aliment experimental mis au point au COB pour le bar, le no. 1, incorporant ou non 10% d’Artemia comme attractant (1 et l.lOA), un experimental rehydrate i 15% (GSO r&hydrate) fourni gracieusement par les Grandes Semouleries de l’Ouest, et un aliment set pour bar commercialise sous le nom “Aqualim” par la meme societe (GSO bar). Ces aliments composes contiennent tous entre 52 et 57% de proteines et 12% de lipides et la formulation du no. 1 et du GSO bar a ete detaillee par Barahona-Fernandes et al. (1977). La ration d’Artemiu vivante est reduite progressivement et distribuee en fin de journee tandis que l’aliment compose est introduit le matin selon la m&me progression. A 55 et a 60 jours les survivants ont kte denombres. Le lot l.lOA perdu accidentellement a&e reconstitue a 45 jours a partir de larves plus petites de la ponte 8-9 (7 mg au lieu de 16 mg) ce qui nous am&e a l’exclure de l’experience. La nouvelle nourriture est acceptee immediatement et aucune pointe de mortalite ni arret de la croissance n’apparaissent i l’inverse d’autres especes comme la sole (Fuchs, 1979), le bar (Barahona-Fernandes, 1978) ou le turbot (Person-Le Ruyet et al., 1978). Le sevrage ne prbente done aucune difficult4 particuliere chez la daurade do&e. La suwie a 60 jours est en moyenne de 75%, le sevrage debutant avec des larves de 12 mm et 16 mg. L’aliment set est aussi bien accept6 que l’aliment &hydrate et l’aliment commercial GSO bar est satisfaisant. Malgre son retrait de l’experience le lot l.lOA semble indiquer que l’attractant n’est pas indispensable et que le sevrage peut debuter avec des larves de 7 mg. Les manifestations d’agressivite existent toujours et s’accentuent dans ces petites unites a partir du 55eme jour ou l’on tend vers une limite de charge de 1,5 larves/l. Fig. 4. Courbes de survie, de croissance et ration journal&e dans deux experiences de conditionnement a un aliment compose set ou &hydrate, commercial ou experimental. Temperature d’elevage 19 c 2”C, photophase naturelle. Les barres verticales indiquent soit l’intervalle de confiance a la moyenne au seuil 5% de risque I , soit les valeurs extremes obtenues sur un Bchantillonnage de 5 poissons t .

364 PONTE Y.

DE

IO, 1300

I, 2040

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ARTEMIA

ALIMENT

NB I IO’

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ARTEMIA

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600-800

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ALIMENT

COZPOSE 4

AGE

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SURVIE

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Fig. 5. Courbe de survie et ration journalike dans une expkrience de conditionnement plus ou mains prdcoce 1 un aliment. composk sec. Ponte 10: 19 r 2”C, blairage permanent, eau recyclhe. Ponte 13-l 7 : 18 + l”C, Bclairage permanent, circuit ouvert.

La ponte 8-9 (Fig. 4) vise d’une part A confirmer les rbultats obtenus avec les aliments no. 1 et GSO bar, et d’autre part 5 &endre l’expkience A des bats de 500 1. La suppression de nourriture vivante est plus rapide. Les deux aliments sont aussi performants: 60 et 90% de survie avec le GSO bar, 75% avec le no. 1. L’utilisation de grands volumes est i dkelopper, les alevins to&ant des charges de deux larves au litre i 60 jours. La ponte IO (Fig. 5) fait appel i un volume de 1500 1 et m&e 73% de la population A 45 mg en 70 jours d’klevage. Ce lot, le plus important de la saison, a &B maintenu sur GSO bar et suivi jusqu’au 125eme jour. La survie de 60 1 125 jours est de 70% et en fin d’expkience les alevins atteignent en moyenne 1,36 g. La ponte 13-I 7 (Fig. 5) introduit un sevrage plus prkoce, 32 jours et 5 mg, limite ainsi l’utilisation des Artemia B des mktanauplius de 2 jours et allege

365

d’autant l’unite de production d’organismes proies. C’est du granulb de laboratoire l.lOA qui a Cte utilise en debut de sevrage, le passage sur GSO bar se faisant au meme age que precedemment. La suwie enregistree est de 45% entre 25 et 45 jours et de 65% entre 32 jours (debut du sevrage) et 45 jours (fin de l’experience). Bien que tres limitee en nombre et surtout dans le temps cette experience semble indiquer qu’un sevrage a la fin du ler mois d’elevage est a prendre en consideration. L’introduction d’une alimentation inerte ne presente done pas de difficulte majeure chez la daurade doree. Ainsi 3 440 larves de 40 a 45 jours (12 mm et 17 mg) ont ete initiees i un aliment compose avec 83% de survie et 115 larves de 32 i 35 jours (10 mm et 5-7 mg) avec 55% de survie. Le bilan global de la saison est done port& i 2 867 larves de 60 jours adapties a un aliment compose, avec 80% de reussite durant le sevrage. La daurade semble indifferente i la nature et i la presentation, s&he ou humide, du granule et l’utilisation d’un attractant peut etre Cvitke. Le type d’aliment inerte utilise pour le sevrage ne laisse apparaftre aucune difference significative ni dans la survie ni dans la croissance de la daurade. Le granule commercial bar, moins cofiteux et d’emploi plus aise qu’un granule qu’il faut auparavant rehydrater, peut etre utilise sans risque. Les charges en fin de sevrage n’ont jamais depasse deux larves au litre sans qu’aucune limite ne se definisse dans les unites testees i l’exception peut-etre des enceintes de 40 1 oti un seuil s’amorce autour de 1,5 larves au litre, soit 75 mg au litre. Les taux de conversion enregistres durant le sevrage sont eleves et evoluent autour de 200 dans une fourchette 100-300.11s devraient pouvoir etre abaisses sans grande difficult4 en ajustant mieux la ration alimentaire aux besoins de l’espece. CONCLUSIONS

La ponte en captivite de la daurade do&e Sparus aurata a ete obtenue sans injection hormonale 6 mois avant la saison normale de ponte. Les 23 premieres pontes ont fourni, avec un taux d’eclosion moyen de 30% (N. Devauchelle, comm. pers., 1978), 83 600 larves de 3 mm de longueur totale qui ont 6th mises en elevage le lendemain de leur eclosion en utilisant la methodologie g&&ale developpee au COB par Girin (1978). La Fig. 6 rassemble les principale don&es de croissance et de survie obtenues. Le bilan general de la saison se traduit par 3,5% de survie i 60 jours et,8% en ne considkrant que les 10 premieres pontes qui ont foumi 97% de la production totale de la saison: soit 2 860 alevins de 48 mg. Cette survie partielle se rapproche du maximum de 16% signale par Alessio et al. (1976), et s’insere dans la fourchette 0,l et’lO% de survie signalee par Villani (1976) et Lumare (1978). Les premieres difficult& et les plus importantes se rencontrent d&s le premier mois d’klevage oti la survie moyenne s’etablit 1 10% dans une

366

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1

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Fig. 6. Courbes de survie et croissance entre 1 et 70 jours de trois lots de daurade do&e. P: NA: A,:

Prasinocladus marinus; Nauplius d’Artemia salina; MBtanauplius de 4 jours;

B: A, : AC:

Brachionusplicatilis; Mhtanauplius de 2 jours; Aliment composi5 sec.

fourchette O--65%. Les 10 premieres pontes enregistrent 21% de survie, mais seul un lot depasse le seuil des 60% a 25 jours soit i 9 mm et 1,5 mg. Les raisons de ces SUCC&S ou de ces Cchecs sont meconnues mais semblent liees tant a la technologie employee qu’aux larves elles-memes. Une courbe de mortalite type peut etre etablie pour cette premiere phase d’elevage. Les 2 premiers jours (2eme et 38me jour apres l’eclosion) la mortalite est en moyenne de 10%. C’est l’elimination de malformes ou de larves stress&es lors de la mise en elevage. Le second pit de mortalilk, resorbtion vitelline et premiere alimentation, apparait entre le 4eme et le 6eme jour. C’est de loin le plus important: 90 et 20% de pertes dans les cas extremes, rarement moins de 50%. Une autre pointe de mortalite peut se manifester entre le lo&me et le 15eme jour et entraine g&ktlement une mortalite massive du lot. C’est une crise tres frequente chez le turbot qui est. rapportee tant aux conditions d’elevage qu’aux larves elles-memes. Une quatrieme pointe de mortalite, enregistree entre 20 et 30 jours entraine 10 i 15% de pertes. C’est la “maladie de la bulle de gaz” dont la therapeutique est d’ordre technologique. Un brassage important du milieu (aeration et circulation d’eau) contribue i limiter cette crise (Nash et al., 1977). A cette meme periode les premieres manifestations d’agressivite apparaissent chez la daurade:Leur ampleur est en relation avec l’environnement, la charge en particulier, et il est actuellement bien difficile d’evaluer les pertes dues au cannibalisme. 11 est certain que la daurade doree est une espece particulierement agressive contrairement au bar (sauf conditions particulieres) et 1 plus forte raison i la sole et au turbot.

368

Un schema alimentaire simplifie est propose. 11 utilise une algue, Prasinocladus marinus, dont l’importance reste i confirmer et deux proies animales dont la production intensive est maitrisee (Person-Le Ruyet, 1976), - Du 4eme au 69me jour: Prasinocladus marinus i raison de 20 i 25 000 cellules par litre d’eau; - du 5eme au 16eme jour: Bra&onus plicatilis en moyenne 2 700 rotiferes par larve de 25 jours produites (2 500 pour la meilleure ponte), avec un pit de consommation a 8 jours; - du 12eme au 25eme jour: le nauplius d’Artemia salina en moyenne 4 500 Artemia par larve de 25 jours produite (2 300 pour la meilleure ponte) avec un pit de consommation a 15 jours; - du 228me jour au 40eme jour: le metanauplius de 2 jours (1 mm), en moyenne 4 750 par juvenile produit; - du 30eme au 40eme jour, et facultativement, un maximum de 12 500 Artemia de 4 jours (1,5 mm). Un sevrage precoce i partir de 30 jours per-met de supprimer la phase Artemia de 4 jours (1,5 mm) dont le coQt de production est eleve. C’est un schema simplifik par rapport i celui de Barnabe et Rene (1973), Alessio et al. (1976) et qui differe legerement de celui de San Feliu et al. (1976) par la sequence alimentaire: introduction plus precoce des nauplius, 13 jours au lieu de 16, et surtout des metanauplius, 23 jours au lieu de 40 jours, age auquel les larves peuvent normalement (si la croissance a kte satisfaisante) etre conditionnees a un aliment compose. Cette survie moyenne a 25 jours place la daurade doree au mQme rang que le turbot oti la survie le premier mois est aleatoire et n’a jamais excCdC 35% en moyenne (Person-Le Ruyet et al., 1978). Ces deux especes ont des larves de meme taille (3,l mm et 135 mg pour la daurade, 3,l mm et 0,120 mg pour le turbot) mais different cependant par la vitesse de croissance (1 mg i 25 jours pour la daurade, 14 mg 120 jours pour le turbot). Quel que soit le temps mis a maitriser l’dlevage larvaire des deux especes il est vraisemblable que les survies a un mois atteindront difficilement celle de la sole (Solea solea), 75%, (Fuchs, 1979), et du bar (Dicentrarchus lab-ax), 40% (Barahona-Fernandes, 1978), especes avantagees par la taille de la larve a l’eclosion (0,65 mg pour la sole, 0,45 mg pour le bar). Une seconde phase de l’elevage larvaire est a parfaire: le conditionnement a l’aliment compo&. C’est de loin la plus facile, la daurade acceptant rapidement et aisement une ahmentation inerte. Les taux de survie obtenus durant le sevrage sont de 80% en moyenne. L’aliment set est aussi bien tolere que l’aliment auparavant rhhydratd. Le granule commercial mis au point pour le bar et commercialid par les Grandes Semouleries de 1’Ouest peut ainsi etre adopt6 sans difficult6 particuliere. Le sevrage peut debuter sans risque, 80% de survie a 40 jours (12 mm et 17 mg) et avec un succes moindre, 60% de survie vers 35 jours (11 mm et 6 mg). Ces performances obtenues au tours du conditionnement i une alimentation inerte placent la daurade au premier

369

rang avant le bar (60% de survie), la sole (40% de survie) et le turbot (30% de survie). Le sevrage de la daurade doree s’effectue i ige comparable a une taille moindre que le bar (20 a 50 mg), le turbot (35 h 50 mg) et la sole (50 i 100 mg). Les taux de conversion, poids set de nourriture distribuee sur le gain de poids set, obtenus chez la daurade doree, sont tres dleves. C’est la preuve que la technologie de l’elevage est encore tres gross&e. A titre indicatif le taux de conversion est durant l’alimentation vivante de 20 entre 5 et 25 jours et de 60 entre 25 et 40 jours. 11 monte i 200 durant le conditionnement a l’aliment compose. Pour les deux esphces dont la technologie larvaire est maitriske le taux de conversion moyen est actuellement tombe i 4-6 chez la sole et 11 chez le bar durant I’alimentation vivante et a 40 chez la sole et 9 chez le bar durant le sevrage. Un meilleur ajustement de l’apport de nourriture aux besoins de l’espece est i considdrer ainsi qu’une optimisation des conditions d’elevage. Comme l’a montre Fuchs (1978) chez la sole, la recherche d’une charge optimale reduit de facon significative le taux de conversion. Les charges a la mise en Clevage utilisdes dans cette experience sont tres faibles et n’excedent pas 30 larves au litre, soit 3 mg/l. C’est une charge couramment utilide chez le turbot contre 25 mg/l(60 larves) chez le bar et 35 mg/l chez la sole (75 larves). En fin de sevrage la charge moyenne tombe dans cette experience a 1,8 larves/l soit 90 mg contre 500 mg chez le bar (6 larves) et 1,5 g chez la sole (1,6 larves). La technologie de l’elevage larvaire &ant 1 mettre au point il est actuellement impossible de definir une limite de charge pour la daurade do&e. La daurade semble assez bien s’adapter h la technologie developpee au Centre Odanologique de Bretagne en petits volumes. La fragilite de I’espece incite i restreindre les transferts de bats tandis que sa tendance au cannibalisme conduit i accroftre la capacite des enceintes d’elevage et i rehomogeneiser les lots par des tris reguliers. Ce travail ne pretend pas fournir une recette pour la production de juveniles de daurade do&e mais souleve avec une methodologie d’elevage peu differente de celle utilisee par Alessio et al. (1976), Barnabe (1976) et E. Bddier (comm. pers., 1979), les points delicats de l’elevage de cette espece. Lorsque 50% des larves mises en dlevage pourront Btre me&es i 1 mois, la production larvaire de la daurade dorde se situera au meme plan que celle du bar (25% de survie i 3 mois) derriere la sole (30%) mais bien avant le turbot (5%).

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