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sation par thrombolyse ou par thrombectomie mécanique ne sont actuellement pas recommandées. Objectifs Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’efficacité et la sécurité des techniques de revascularisation par thrombolyse intraveineuse (IV) ou par thrombectomie mécanique dans les infarctus artériels cérébraux de l’enfant. Méthodes Cette étude rétrospective a recensé 29 infarctus artériels cérébraux chez des enfants âgés de 29 jours à 18 ans, pris en charge au centre hospitalier universitaire de Dijon entre janvier 2000 et juin 2014. Les cas ont été analysés en 2 groupes : enfants revascularisés ou non. L’efficacité a été évaluée à 24 heures et 3 mois avec le score NIHSS, la présence ou non de séquelles neurologiques, cognitives ou épileptiques. La sécurité a été définie comme l’absence de transformation hémorragique sur l’imagerie cérébrale. Résultats Huit enfants sur 29 (27,6 %) ont bénéficié d’une revascularisation, 5 par thrombectomie mécanique et 3 par thrombolyse IV. Le NIHSS moyen après reperméabilisation était statistiquement réduit à 24 h (12,7 versus 4,6, p = 0,017) et à 3 mois (12,7 versus 1,6, p = 0,002). À 3 mois, des troubles cognitifs ou une épilepsie étaient plus fréquents chez les enfants non reperméabilisés mais de fac¸on non significative. Le taux de remaniement hémorragique intracérébral était comparable dans les 2 groupes. Discussion Il s’agit d’une des premières études prouvant l’efficacité des techniques de revascularisation fondée sur la réduction du score NIHSS à 24 heures et 3 mois, Néanmoins, le NIHSS des enfants non reperméabilisés n’a pas été évalué, empêchant la comparaison entre nos 2 groupes. Conformément aux données de la littérature, il n’y a pas d’augmentation du risque de transformation hémorragique chez les enfants reperméabilisés. Conclusion Les données de sécurité et d’efficacité des traitements de reperméabilisation par thrombolyse ou thrombectomie mécanique sont encourageantes. Des études multicentriques sont nécessaires pour conforter ces résultats. Mots clés Infarctus artériel cérébral ; Reperméabilisation ; Enfant Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.109 R53
Aspect clinico-radiologique des carotidynies
Geoffroy Volle 1,∗ , Jean Claude Sadik 2 , Julien Savatovsky 2 , Laure Grosliere 1 , Pascal Roux 2 , Olivier Gout 1 , Michaël Obadia 1 1 Fondation ophtalmologique Rothschild, neurologie, 25, rue Manin, 75019 Paris, France 2 Fondation ophtalmologique Rothschild, radiologie, 75019 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G. Volle) Introduction La carotidynie est une entité rare caractérisée par une cervicalgie latéralisée isolée, permanente. Le diagnostic est radiologique. Nous rapportons une série de 4 patients avec un suivi clinicoradiologique. Observation Ces 4 patients nous ont été adressés en consultation ou hospitalisation pour une suspicion de dissection artérielle cervicale devant un tableau clinique identique : une douleur cervicale latéralisée permanente, spontanée et exacerbée par les mouvements cervicaux et à la palpation sans contexte infectieux ou traumatique. L’examen neurologique était sans particularité. L’IRM cervicale en coupe axiale T1 et T2 FAT SAT sans et avec injection de gadolinium et l’angioscannner des troncs supra-aortiques retrouvaient un
épaississement pariétal avec une prise de contraste de la carotide commune et/ou de la partie proximale de la carotide interne, sans sténose artérielle ni athérome significatif ni signe de dissection. Chez un patient, la prise de contraste s’étendait aux tissus mous avoisinants. Chez 2 patients, on retrouvait la présence d’adénopathies cervicales. L’échoDoppler artériel des troncs supra-aortiques montrait un épaississement pariétal de l’ensemble des tuniques artérielles. L’évolution clinique et radiologique (écho-Doppler et IRM) était favorable avec un traitement par corticoïdes ou antiinflammatoires non stéroïdiens. Discussion La carotidynie, entité controversée, n’est pas incluse dans la dernière classification des céphalées de l’International Headache Society. Cependant, nos observations et les données récentes de la littérature permettent d’individualiser un profil clinicoradiologique distinct des principaux diagnostics différentiels. Son existence à l’état isolé ou en tant que manifestation d’une pathologie systémique reste discutée. Conclusion La carotidynie est une cause de cervicalgie latéralisée. Nous proposons de réaliser 2 examens radiologiques par écho-Doppler des vaisseaux du cou et IRM cervicale ou angioscanner des troncs supra-aortiques. Informations complémentaires Cette observation n’a pas bénéficié de financement public ou privé. Mots clés Carotidynie ; Cervicalgie ; Vascularite Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.110 R54
Tomographie par emission de positron au 18flurorodésoxyglucose et accidents vasculaires cérébraux jonctionnels
Caroline Weill 1,∗ , Jacques Darcourt 2 , Laurent Suissa 3 , Marie-Helene Mahagne 3 1 Hopital Pasteur, neurologie, 30, voie romaine, 06000 Nice, France 2 Centre Antoine-Lacassagne, médecine nucléaire, 06000 Nice, France 3 Hopital Saint-Roch, unité neurovasculaire, 06000 Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (C. Weill) Introduction Les accidents vasculaires cérébraux jonctionnels (AVCj) par sténose serrée d’une artère cérébrale peuvent nécessiter un geste de revascularisation. Nous avons étudié le métabolisme cérébral chez une patiente avec un AVCj. Observation Une patiente âgée de 66 ans a consulté pour des céphalées temporales. Elle avait comme antécédents un tabagisme actif, une bronchite chronique, une hypertension artérielle, et une cervicarthrose. L’examen neurologique était normal. L’IRM cérébrale montrait un AVCj du territoire carotidien gauche avec des hypersignaux d’âges différents, dont certains sont visibles en diffusion, au niveau du noyau caudé, frontal et occipital gauche. L’angioscanner des troncs supra-aortiques et l’artériographie montraient une sténose pré-occlusive de l’artère cérébrale moyenne gauche (ACMG) dans sa portion M1. L’IRM de perfusion était normale. La scintigraphie cérébrale de perfusion (SCP) au 99mTc-HMPAO à l’état basal montrait une hypofixation du noyau caudé gauche. La SCP après injection de Diamox (SCPD), réalisée le lendemain, révélait une asymétrie de la fixation plus large dans le territoire de l’ACMG, en rapport avec une perte de la réserve vasculaire dans ce territoire. La Tomographie par émission de positrons au 18fluorodésoxyglucose (TEP-18FDG) à l’état basal montrait une hypofixation dans le territoire de l’ACMG superposables à celles observées sur la SCPD.
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Discussion La SCPD nous a permis d’objectiver une perte de la réserve vasculaire cérébrale dans le territoire de l’ACMG. Bien que la TEP-18FDG n’étudie pas directement le flux sanguin cérébral, elle a pu montrer des anomalies superposables du fait de sa haute résolution spatiale et de sa sensibilité. Elle est, de plus, simple d’utilisation. Conclusion Chez notre patiente, la TEP-18FDG pouvait prédire une perte de la réserve vasculaire cérébrale. En étudiant le métabolisme glucidique cérébral, elle pourrait être utile pour prendre la décision d’un geste de revascularisation. Mots clés Scintigraphie cérébrale ; Accident vasculaire cérébral ; Fluorodésoxyglucose Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.111 R55
Étiologies des infarctus cérébraux du sujet jeune au sein d’une série prospective de 336 cas
Valérie Wolff 1,∗ , Lisa Zinchenko 1 , Valérie Lauer 1 , Olivier Rouyer 1 , Véronique Quenardelle 1 , Bernard Geny 2 , Christian Marescaux 1 1 CHU Strasbourg, unité neuro-vasculaire, service de neurologie, 67098 Strasbourg, France 2 UDS, FMTS, EA3072, 67000 Strasbourg, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Wolff) Introduction Les infarctus cérébraux (IC) du sujet jeune représentent 10 % de la totalité des infarctus cérébraux. Les causes les plus fréquentes sont les cardiopathies emboligènes et les dissections des artères cervicales. Objectifs Décrire des étiologies des IC du sujet jeune (< 45 ans) après réalisation d’un bilan étiologique standardisé incluant notamment une exploration des artères intracrâniennes et une recherche de consommation de drogues. Méthodes Étude prospective de patients consécutifs (< 45 ans) hospitalisés au sein de l’UNV de Strasbourg pour un IC récent confirmé par l’IRM. La période étudiée était de 9 ans (2005–2014). Le bilan étiologique comprenait une biologie sanguine, des explorations cardiologiques et vasculaires extra- et intra-crâniennes. En l’absence d’anomalie de ces examens, une ponction lombaire et une artériographie cérébrale conventionnelle étaient réalisées. Une recherche de toxiques urinaires (dont le cannabis) était systématique. Résultats Dans cette série de 336 patients les étiologies d’IC sont : cardio-emboliques (29 %), des sténoses artérielles intra-crâniennes (17 %), une dissection extra-crânienne (12 %), une cause hémato-immunologique (5 %), un athérome extracrânien sténosant (4 %), un anévrisme intra-crânien (1 %) et une maladie des petites artères (1 %). Dans 31 % des cas aucune cause n’a été retrouvée. Seize pour cent des patients (n = 54) étaient consommateurs de cannabis, dont cause la plus fréquente d’IC était la présence de sténoses intra-crâniennes. Discussion Nous avons pu mettre en évidence les causes classiques d’IC du jeune mais aussi la présence de sténoses artérielles intra-crâniennes en lien notamment avec la consommation de cannabis suggérant la nécessité de réaliser systématiquement des explorations artérielles intracrâniennes et une recherche de consommation de toxiques dont le cannabis. Malgré tout, aucune étiologie n’est retrouvée dans un tiers des cas. Conclusion La répartition des étiologies des IC du sujet jeune diffère de celle du sujet âgé. Il convient notamment de prendre en compte le mode de vie tel que la consommation de drogues dans cette tranche d’âge.
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Mots clés Infarctus cérébral ; Sténoses artérielles intra-crâniennes ; Cannabis Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.112 R56
Les troubles posturaux suite aux accidents vasculaires cérébraux
Siham Zahi ∗ , Laila Mahir , Herman Azanmasso , Soumia Meftah , Aziza Naitkhachat , Fatima Lmidmani , Abdellatif El Fatimi CHU Ibn Rochd, service de médecine physique et réadaptation fonctionnelle, quartier des Hôpitaux, 20000 Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Zahi) Introduction Les troubles de l’équilibre postural sont quasi constants après accident vasculaire cérébral. Ils sont responsables de chutes fréquentes et traumatisantes. Objectifs Le but de notre étude était d’évaluer l’équilibre postural et d’en déterminer les facteurs pronostiques, chez les patients victimes d’AVC, vivant à domicile. Méthodes Il s’agit d’une étude transversale, bicentrique menée à Casablanca entre janvier et mai 2013. Elle intéressait les patients victimes d’AVC confirmés, rec¸us en consultations externes. L’équilibre postural était apprécié par les scores posturaux de Bourgès. Un score < 3 traduisait des troubles posturaux sévères. Les données biographiques, les autres déficiences, les pathologies associées, la topographie lésionnelle et les traitements rec¸us étaient recherchés. Résultats Nous avons étudié 50 patients. Le sex-ratio était de1. L’âge moyen était de 58,1 ans. La durée moyenne d’évolution de l’AVC était 11 mois. L’HTA était le principal facteur de risque (89,5 %). Le diabète représentait 10,34 % des cas. La lésion siégeait à droite dans 66 % des cas, gauche (32 %), cérébelleux médian 1 cas. Tous nos patients ont bénéficié de la rééducation en raison de 2 à 3 séances/semaine. Debout, les troubles posturaux intéressaient 94 % des patients dont 55,31 % avaient un score postural inférieur à 3 ; assis 18 %. Discussion Les troubles posturaux sont fréquents au cours des AVC. Ils sont plus sévères à la phase aiguë, chez les personnes âgées et/ou poly-tarées. Contrairement aux données de Perounnou et al., nos scores posturaux étaient plus sévères en cas de lésion gauche. Conclusion L’évaluation des troubles posturaux après accident vasculaire cérébral est facile, rapide. Elle permettrait de déterminer l’autonomie fonctionnelle en situation de vie quotidienne. Mots clés Troubles posturaux ; Accident vasculaire cérebral ; Équilibre postural Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2015.01.113 R57
Variation du profil tensionnel au cours des accidents vasculaires cérébraux
Nadia Zouari ∗ , Anis Hassine , Manel Ben Halima , Rabiaa Douma , Ines Chatti , Sana Ben Amor , Sofien Ben Ammou Hôpital Sahloul, neurologie, route ceinture, 4054 Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : nadia
[email protected] (N. Zouari)