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Posters / Transfusion Clinique et Biologique 19 (2012) 280–310
Thème 02 : certification et sécurité transfusionnelle P-05
Évaluation des pratiques paramédicales en transfusion sanguine à l’hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne : une nouvelle approche B. Lecheb a , V. Cellarier b,∗ , P. Aguilon b , B. Turcheschi a , J.-P. de Jauréguiberry a a HIA Sainte-Anne, Toulon, France b CTSA, Toulon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (V. Cellarier) Dans le cadre de la certification, l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) en transfusion sanguine est devenue incontournable au sein des établissements de santé. L’hôpital Sainte-Anne s’est engagé dans cette démarche depuis plusieurs années. En 2011, nous avons tenté une nouvelle approche de l’EPP paramédicale lors des transfusions sanguines. L’ensemble des services cliniques transfuseurs a été évalué proportionnellement à leur activité transfusionnelle. L’EPP portant sur 31 concentrés de globules rouges (CGR) s’est déroulée sur neuf semaines au cours de transfusions réalisées entre 8 h 00 et 19 h 30, du lundi au dimanche inclus. Dès la délivrance d’un CGR, le technicien du site de transfusion sanguine appelait l’évaluateur qui disposait d’un délai de dix à 45 minutes pour se rendre dans le service, auprès de l’infirmier(e) responsable de la transfusion sanguine. Il appréciait, grâce à une grille d’évaluation, les pratiques et les connaissances de l’infirmier dans leur globalité, de l’acheminement du CGR à la trac¸abilité de l’acte dans le dossier transfusionnel. L’intérêt de cette démarche est d’intervenir rapidement et sans préavis. L’évaluation ainsi réalisée reflète plus fidèlement la pratique quotidienne des paramédicaux, sans induire le biais d’une enquête programmée à l’avance et plus ou moins attendue par l’évalué. Les résultats obtenus ont ainsi permis de mettre en exergue des écarts de pratique et des lacunes en connaissances théoriques, qui n’avaient jamais été dépistées par les EPP précédentes. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.036 P-06
De la conformité de remplissage des ordonnances de produits sanguins labiles à l’évaluation des prescriptions É. de Meyer a,∗ , C. Boulat b , M. Foury a , C. Rieux a GH Henri-Mondor, Créteil, France b EFS Île-de-France, site Henri-Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (É. de Meyer)
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Objectifs.– Dans le cadre de la certification V2010, nous avons mené une évaluation de la conformité des renseignements sur l’ordonnance de produits sanguins labiles (PSL) et de l’adéquation entre consignes transfusionnelles et PSL prescrits. Matériel et méthodes.– Toutes les ordonnances de PSL sur six jours consécutifs ont été analysées vis-à-vis des informations réglementaires et comparées aux bordereaux de délivrance. Résultats.– Deux cents soixante-deux ordonnances pour 146 patients ont été recueillies ; 40 % présentaient au moins un item non renseigné et 16 % présentaient une non-conformité bloquant la délivrance par l’EFS : absence de document de groupage, de recherche d’agglutinines irrégulières à jour ou de prélèvements (29), de la signature du prescripteur (7), du résultat de la numération plaquettaire (5), de l’indication de la transfusion de plasma (1). L’item le mieux renseigné était l’identité du patient avec quatre non-conformités correspondant à l’absence du nom de jeune fille. Le domaine pathologique était l’item le moins bien renseigné (60,3 % de conformité). La non-prescription d’une qualification et/ou transformation, corrigée par l’EFS a été notée dans 26 % des cas : concentrés de globules rouges (CGR) phénotypés (30), CGR compatibilisés (18), irradiation (10), concentrés de plaquettes (CP) phénotypés HLA (11). Sept ordonnances présentaient une prescription de qualification non justi-
fiée. Dans 22 % des cas, L’EFS a délivré des CGR phénotypés sans indication réglementaire. Discussion et conclusion. Cette étude montre que des améliorations peuvent être attendues vis-à-vis des items à renseigner, en particulier concernant les examens immunohématologiques devant accompagner l’ordonnance lors de la commande. D’autre part, elle illustre le fait que les prescripteurs se reposent sur l’EFS quant au choix de la qualification et/ou de la transformation des PSL. Nous prévoyons d’en étudier les raisons et de poursuivre l’étude en analysant la pertinence des prescriptions. Les résultats seront discutés au sein de notre communauté médicale. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.037 P-07
Délai délivrance–transfusion : un indicateur de qualité ?
A. Quintel , E. de Meyer ∗ , C. Rieux GH Henri-Mondor, Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E. de Meyer)
Objectifs.– Notre hôpital est un établissement monobloc de 15 étages bénéficiant d’un site EFS intra muros, nous y développons depuis longtemps une politique de durée de conservation minimale des produits sanguins labiles (PSL) dans les unités de soins. En préparation de notre certification, nous avons souhaité évaluer les délais entre délivrance des PSL et début de transfusion. Matériel et méthodes.– Sur une période de deux fois un mois, nous avons enregistré tous les bordereaux de délivrance complétés par les données de trac¸abilité. Les horaires de distribution et de transfusion, le nombre et type de PSL ainsi que la répartition par service, ont été analysés. Résultats.– Environ 2782 distributions correspondant à 5173 PSL ont été analysées. Le premier PSL est transfusé dans l’heure qui suit la délivrance dans 87,5 % des cas avec des variations selon le type de PSL (concentrés de plaquettes [CP] : 96,7 % ; plasmas : 92,9 % ; concentrés de globules rouges [CGR] : 82,2 %) et selon le service (de 65 % à 100 %). Six CGR correspondant à trois distributions ont été transfusés au-delà du délai légal de six heures. Ces dysfonctionnements étaient liés pour deux d’entre eux à un retard dans l’organisation des soins et à un retard au bloc opératoire au cours d’une greffe hépatique. Les résultats détaillés par PSL, par service et en tenant compte du dernier PSL transfusé seront présentés. Cette étude nous a également permis de noter que 36,4 % des transfusions étaient effectuées entre 18 h 00 et 8 h 00 avec d’importantes variations selon les services. Discussion et conclusion.– Cette analyse nous a montré que le taux de non-conformité en matière de délai de transfusion est faible (0,1 %), mais l’identification des dysfonctionnements permet de travailler en profondeur sur le processus transfusionnel. Le nombre important de transfusions réalisées après 18 h 00, soulève la question de la pertinence de ces transfusions de nuit et l’intérêt d’une étude prospective sur ce thème. Nous pensons que le suivi régulier des horaires et délais de transfusion est un indicateur facile à obtenir et intéressant à suivre dans le contexte d’une démarche qualité. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.038
Thème 03 : dépôts de sang P-08
Transfusion en néonatalogie au CHI de Créteil F. Lelong Centre hospitalier intercommunal de Créteil, Créteil, France Adresse e-mail :
[email protected] Les risques résiduels de la transfusion ont conduit à développer des stratégies d’épargne et de réduction du nombre de donneur par l’utilisation de poches pédiatriques « réservées » (PP). Des unités pédiatriques issues d’un même donneur sont réservées à un enfant donné. Ces concentrés de globules rouges (CGR) étaient déleucocytés, irradiés, CMV négatif, protocole modifié en 2003 par la suppression du qualificatif irradié (permettant une utilisation jusqu’à 42 jours)
Posters / Transfusion Clinique et Biologique 19 (2012) 280–310 et le qualificatif CMV négatif restreint aux prématurés de moins de 32 SA. L’utilisation des PP étant faible (58 %) et en diminution en 2010, ce point a été l’objet d’une discussion avec les réanimateurs et notre site distributeur EFS Henri-Mondor lors du CSTH de décembre 2010. Ainsi, deux modifications ont été mises en place dès le 1er janvier 2011 : – ajustement des prescriptions (en dehors de cas particuliers) : ◦ 24 et 25 SA, première semaine de vie : trois PP, ◦ > 25 SA et < 1000 g : deux PP, ◦ > 1000 g : un PP ; – coupure asymétrique de la poche mère, en un nombre de PP variable selon la rareté du phénotype. Une évaluation à six mois a été faite pour son impact sur le nombre de poches jetées et le respect du protocole impliquant trois acteurs : le service de réanimation (conformité de la prescription), le dépôt (commande des PSL selon la procédure) et l’EFS (adéquation de la préparation par rapport à la commande). Une surveillance organisée des poches libérables et réutilisables a du être mise en place. Ce protocole a ainsi permis en 2011 de diminuer le nombre de PP jetées (21 contre 70 en 2010) et d’augmenter le taux d’utilisation de 58 à 79 %. Deux indicateurs sont alors été mis en place : le nombre de poches détruites de volume inférieur à 50 mL et celles de volume supérieur à 100 mL qui ne devraient jamais être détruites car utilisées pour d’autres patients si ce protocole était respecté. Il faut noter que cela s’accompagne d’une économie importante de matière première (GR), puisque seules des poches de 50 mL ne seraient jetées, mais cela n’a pas d’impact financier positif pour le dépôt. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.039 P-09
Évaluation de la gestion des dépôts de sang en Côte-d’Ivoire G.J. Tchimou a,∗ , B.O. N’guessan b , K.M. Diane a , B. Dembele a , J. Hyda a , S. Konate a a Centre national de transfusion sanguine de Côte-d’Ivoire, Abidjan, Côte-d’ivoire b CNTS/PEPFAR, Abidjan, Côte-d’ivoire ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (G.J. Tchimou) Contexte.– La bonne gestion du dépôt de sang participe au renforcement de la sécurité transfusionnelle. Le but de notre étude était de faire l’état des lieux sur les dépôts de sang en Côte-d’Ivoire en vue de renforcer leurs capacités et harmoniser les pratiques. Matériels et méthode.– Nous avons effectué une mission d’évaluation des dépôts de sang des villes de l’intérieur de la Côte-d’Ivoire du 5 au 23 octobre 2009. Le champ de l’évaluation a concerné le personnel du dépôt de sang, le local, le matériel, l’approvisionnement et la délivrance. La collecte des données a été faite à l’aide d’un questionnaire administré au cours d’un entretien dirigé auprès du personnel. L’analyse des données a été faite à l’aide des logiciels Epidata et Stata. Résultats.– Sur un total de 62 établissements de santé visités, 47 (76 %) avaient leurs dépôts de sang fonctionnels au moment de la visite. La majorité des dépôts (74,47 %), était localisé au sein du laboratoire, dans 19,15 % à la pharmacie et dans trois cas dans les services cliniques. Au niveau du personnel, le responsable médical du dépôt était dans 55,32 % un médecin et 23,40 % un pharmacien. Le matériel utilisé pour la conservation des produits sanguins labiles était un réfrigérateur type banque de sang dans 23 cas sur 47 et un réfrigérateur domestique dans 23 cas sur 47. Le mode d’approvisionnement le plus utilisé était le transport en commun dans 42,55 % des cas. Trente-trois établissements de santé sur 47 (70,21 %) disposaient d’un registre de délivrance et de trac¸abilité. Conclusion.– Au vu des résultats de la mission d’évaluation des dépôts de sang, nous recommandons de : – réglementer les procédures de gestion des dépôts de sang ; – former les différents acteurs du système transfusionnel en vue de corriger les mauvaises pratiques observées sur le terrain ; – équiper les grandes structures de soins en réfrigérateurs type banque de sang ;
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– installer des comites de sécurité transfusionnelle et d’hémovigilance dans les établissements de santé utilisant le sang ; – poursuivre les missions de supervision. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.040 P-10
Une mesure simple en Nord Pas-de-Calais consécutive à l’enquête nationale sur la délivrance en urgence de produit sanguin labile à partir des dépôts de sang des établissements de santé P. Cabre a , M. Sandlarz a,∗ , L. Brisset a , Responsables des dépôts de sang b ARS, Euralille, France b Établissements de santé, Nord Pas-de-Calais, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Sandlarz)
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L’arrêté du 10 septembre 2003 définit la délivrance des produits sanguins labiles (PSL) en urgence selon trois niveaux : – urgence vitale immédiate (UVI) : obtention de PSL sans délai ; – urgence vitale (UV) : obtention de PSL en moins de 30 minutes ; – urgence relative (UR) : obtention de PSL en deux à trois heures. La délivrance dans notre région repose sur un maillage territorial composé de quatre sites de l’établissement franc¸ais du sang (EFS) et de 50 dépôts en établissements de santé (ES). Tous les ES de notre région délivrant des PSL en urgence (47/47) ont participé à l’enquête nationale sur ce thème du 12 au 26 septembre 2011. Un pourcentage de 55 (26/47) ont traité 184 prescriptions avec cette mention pour 400 PSL concernant 167 patients. Le temps écoulé depuis la prescription jusqu’à la pose du premier PSL est en moyenne de 24 minutes (min) en UVI, 48 min en UV, et 134 min en UR. Les dépôts de délivrance ont traité 97,9 % (92/94) des prescriptions en urgence relative concernant 45 % (180/400) des PSL et 90 patients. La mauvaise compréhension des différentes catégories d’urgence est soulignée par les responsables de dépôt, évoquée dans 59,46 % des 37 prescriptions gérées de fac¸on non optimale selon eux. S’il apparaît que l’organisation territoriale permet l’accès au PSL dans un temps adapté à l’état du malade, en revanche le pourcentage d’UR est probablement surestimé. Une analyse plus approfondie souligne dans bon nombre d’ES un mésusage de cette mention « d’UR » (entendue comme « délai souhaité d’obtention du PSL ») et une « angoisse » face à la case non cochée. Cela nous a conduit à formuler une mesure incitatrice de réorganisation de la mise en page de la prescription : l’ajout d’une case « non urgent » dans la partie dévolue aux niveaux d’urgence. Cette modification concrète s’est accompagnée de mesures de rappel d’information auprès des prescripteurs sur les niveaux d’urgence en transfusion sanguine. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2012.08.041
Thème 04 : dossiers transfusionnels P-11
Pourquoi peu de retour de recherche d’agglutinines irrégulières post-transfusionnelles ? Où agir ?
P. Berger ∗ , L. Poiron , A. Brochet-Paille Centre hospitalier de Châlons-en-Champagne, Châlons-en-Champagne, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (P. Berger) La recherche d’agglutinines irrégulières post-transfusionnelles (RAI-PT) doit être réalisée dans un délai d’un à trois mois suivant la transfusion. Les dispositions sont mentionnées dans les principes de bonnes pratiques transfusionnelles (circulaire DGS/DHOS 2006/11 du 11 janvier 2006). Dans notre hôpital, le correspondant d’hémovigilance (CHV) envoie à chaque malade, un mois après la transfusion, une ordonnance pour la réalisation de la RAI-PT, selon la décision validée en CSTH. De plus, le médecin traitant du patient rec¸oit un courrier l’informant que son malade a été transfusé et qu’une ordonnance pour la réali-