Congrès du sommeil/Bordeaux, 22—24 novembre 2012 Nous avons été amenés à réaliser des enregistrements polysomnographiques couplés à une érectométie dans le cadre d’un protocole de recherche clinique visant à évaluer les dysfonctions érectiles au cours de la prise en charge des cancers du rectum localisés. Patients et méthodes.— Trois enregistrements polysomnographiques couplés à une érectométrie sont réalisés dans le cadre de la prise en charge des patients. Un premier enregistrement de référence puis deux enregistrements à trois mois et à un an. Les polysomnographies sont analysées et scorées, les évènements relatifs au sommeil sont reportés. Résultats.— Douze patients ont été inclus. Il est retrouvé chez trois patients la présence d’un syndrome d’apnées du sommeil sévère (IAH > 30/h), trois patients un syndrome d’apnées du sommeil modéré (IAH > 10 h), cinq patients présentant un syndrome des mouvements périodiques du sommeil. Seuls quatre patients ne présentent pas d’anomalies objectives du sommeil. Discussion.— Il est aujourd’hui admis que l’hypoxie intermittente chronique a un rôle majeur dans le maintien de l’inflammation et le développement des cancer [1]. La mise en évidence d’une très forte prévalence d’anomalies respiratoires dans la population étudiée par rapport à la prévalence évaluée à un niveau de 5 % en population générale [2] amène, d’une part, à poser la question de l’utilité d’un dépistage systématique des évènements respiratoires du sommeil en cancérologie ; d’autre part, à proposer d’étudier l’impact du traitement symptomatique par PPC des évènements respiratoires sur la prise en charge de la maladie cancéreuse. Ce d’autant plus qu’ont été identifiées des relations entre apnées du sommeil et néovascularisation [3]. Références [1] Toffoli, et al. Intermittent hypoxia is a key regulator of cancer cell and endothelial cell interplay in tumours. FEBS J 2008;275(12):2991—3002. [2] Fuhrman C, et al. Symptoms of sleep apnea syndrome: high prevalence and underdiagnosis in the French population. Sleep Med 2012;13(7):852—8 [Epub 2012 Jun 15]. [3] Shiba T. Relationship b. sleep-disordered breathing and iris and/or angle neovascularization in proliferative diabetic retinopathy cases. Am J Ophth 2011;151(4):604—9. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.03.083 PO42
Connaissances, attitudes et pratiques générales des médecins endocrinologues en cours de formation à propos du dépistage du SAOS H. Oualil ∗ , L. Herrak , H. Zaddouq , M. Bougouffa , H. Iraqi , H. El Ouazzani , L. Achachi , M. El Ftouh , A. Chraibi , M.T. El Fassy Fihry Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (H. Oualil)
Introduction.— Le syndrome d’apnée de sommeil est une entité de définition récente souvent méconnue. Sa prise en charge doit être adaptée et toujours multidisciplinaire. Différents spécialistes en particuliers les endocrinologues sont amenés fréquemment à rencontrer des situations évocatrices du SAOS. Objectif.— Analyser les connaissances générales des endocrinologues en cours de formation en matière du SAOS, leur attitude et leur pratique de dépistage. Matériels et méthodes.— Étude prospective et multicentrique (services d’endocrinologie et de pneumologie). Elle cible les spécialistes en cours de formation, basée sur un questionnaire anonyme et écrit. Résultats.— Vingt et un spécialistes en endocrinologie en cours de formation ont répondu au questionnaire. Cinquante-deux pour cent
75 ont déjà bénéficié d’une sensibilisation antérieure sur le SAOS. 71 % ont déjà évoqué un SAOS chez leurs malades mais à une fréquence de plusieurs fois par an (53 %) ou d’une seule fois par an (47 %). Les principales connaissances notées sur les symptômes évocateurs du SAOS(question ouverte) : ronflement nocturne (71 %), somnolence diurne (48 %) et 21 % n’ont pas répondu. Les principaux facteurs de risque du SAOS rapportés : obésité (86 %), acromégalie (24 %) et 19 % sans réponse. Les principales complications du SAOS notées : mort subite (33 %),complications cardiovasculaires (19 %) et 38 % sans réponse. Soixante et onze pour cent indiqueront des examens complémentaires devant une situation évocatrice d’un SAOS. Cinquante-deux pour cent n’ont pas de connaissance sur les approches thérapeutiques. Conclusion.— La sensibilisation et la formation des médecins en cours de formation aura sans doute son effet sur le dépistage de cette pathologie toujours sous-estimée dans notre pratique courante. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.03.084 PO43
Troubles du sommeil après chirurgie de gliomes de bas grade : étude pilote
S. Beziat ∗ , I. Jaussent , H. Duffau , Y. Dauvilliers Montpellier, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Beziat)
Objectif.— Étudier la qualité de vie des patients ayant bénéficié d’une résection chirurgicale pour un gliome cérébral de bas grade et préciser les troubles du sommeil chez ces patients en comparaison à une population de volontaires sains. Méthode.— Cette étude pilote a porté sur 25 patients (13 femmes, 12 hommes) opérés d’un gliome de bas grade depuis au moins six mois sans chimiothérapie ni radiothérapie en comparaison à 100 volontaires sains (42 femmes, 58 hommes). Un entretien semi-structuré accompagné d’autoquestionnaires validés ont été réalisés, en 2010, pour évaluer la somnolence diurne excessive (SDE), l’insomnie, la fatigue, les symptômes dépressifs, le syndrome des jambes sans repos (SJSR), les douleurs et la qualité de vie. Des modèles de régression logistique ajustés sur l’âge ont été mis en place afin d’identifier les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et de sommeil associées aux patients. Des tests de corrélations de Spearman ont été utilisés pour étudier le lien entre deux variables quantitatives. Résultats.— L’âge médian est de 42 ans [22—61] pour les patients vs 31 ans [15—76] pour les témoins (p < 0,001). Comparativement aux témoins et après ajustement sur l’âge, les patients sont significativement plus fatigués (77 % vs 34 %, p = 0,003), plus insomniaques (48 % vs 6 %, p = 0,0002), plus déprimés (13 % vs 6 %, p = 0,0001), ont plus de SJSR (39 % vs 5 %, p = 0,0001). Leur qualité de vie est aussi modifiée aux niveaux physique et psychique. Aucune association significative n’a été retrouvée avec la SDE et les dimensions de douleur. Chez les cas, la symptomatologie dépressive est fortement associée à l’insomnie et le SJSR à la fatigue. Conclusion.— Les résultats suggèrent que les patients ayant subi une résection chirurgicale pour un gliome il y a plus de six mois souffrent de fréquents troubles de sommeil incluant l’insomnie. Les troubles du sommeil, significativement associés à la fatigue et aux symptômes dépressifs, peuvent impacter sur leur qualité de vie. Nous souhaitons élargir notre population de patients en envisageant une évaluation systématique pré et post-opératoire des troubles du sommeil afin d’optimiser la prise en charge de ces patients. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2013.03.085 PO44