Dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 7 (2011) 301–343
Discussion.– Notre recrutement des patients en IRA comporte des patients relevant des unités de soins intensifs, et des IRA dites médicales cela est expliqué par l’absence d’offre de soins de dialyse aiguë dans la majorité des services de réanimation, le pronostic des IRA dépend largement de la qualité de la dialyse aiguë qui peut leur être offerte. Conclusion.– La distribution des causes d’IRA dans notre recrutement est mixte faite d’IRA médicale et chirurgicale, la mortalité dans notre service est de 14 % n’est pas élevée, due au biais de recrutement des patients en défaillance multi-viscérale qui ne nous sont pas confiés par les USI, le développement en néphrologie et en réanimation des thérapies aiguës continues est en cours de réalisation dans nos hôpitaux, afin d’améliorer la prise charge de ces patients qui reste lourde. doi:10.1016/j.nephro.2011.07.161
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AD78
Tumeurs brunes multiples chez une patiente hémodialysée chronique incompliante I. Simon a , K. Gastaldello a , V. Del Marmol b , P.-A. Gevenois c , A.-L. Trepant d , W. El Khazzi e , J. Nortier a a Néphrologie, université Libre de Bruxelles, hôpital Erasme, Bruxelles, Belgique b Dermatologie, université Libre de Bruxelles, hôpital Erasme, Bruxelles, Belgique c Radiologie, université Libre de Bruxelles, hôpital Erasme, Bruxelles, Belgique d Anatomie pathologique, université Libre de Bruxelles, hôpital Erasme, Bruxelles, Belgique e Orthopédie, université Libre de Bruxelles, hôpital Erasme, Bruxelles, Belgique
AD77
Introduction.– L’IRA du post-partum est une complication encore fréquente dans notre pays, le but de notre étude est d’évaluer le profil clinique, les circonstances étiologiques et évolution de l’IRA du post-partum. Patientes et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique qui porte sur toutes les patientes admises dans notre service pour épuration extra rénale entre janvier 2008 et décembre 2010 pour IRA du post-partum nous avons analysé, le profil clinique (âge, tension artérielle, diurèse, état de conscience), le profil obstétrical (parité, âge gestationnel, type d’accouchement, état du nouveau-né), les circonstances étiologiques, les complications et le profil évolutif de nos patientes. Nous avons écarté de l’étude toutes les patientes qui avaient des ATCD de maladie rénale. Résultats.– En 3 années, nous avons rec¸u 27 patientes dont l’âge moyen était de 30 ans (22–43 ans) au moment du diagnostic. La grossesse n’était pas suivie chez 16 patientes, 60 % l’accouchement a eu lieu en milieu hospitalier, 21 patientes, 78 % par césarienne et par voie basse chez 6 patientes, 11 %. Une oligoanurie été vu chez 19 patientes, 70 %, une HTA sévère chez 15 patientes, 55 %, une éclampsie chez 4 patientes, 14 %. La survie des nouveaunés était chez 16 nouveau-nés et 11 morts fœtales in utero. Les circonstances étiologiques : pré-éclampsie – éclampsie chez 22 patientes, 80 %, hémorragie de la délivrance chez 4 patientes, 14 %, le tableau obstétrical s’est compliqué par un HRP chez 8 patientes, 30 %, un HELLP syndrome chez 14 patientes, 50 %, une CIVD chez 1 patiente, 3 %, un choc septique chez 1 patiente, 3 %. L’hémodialyse conventionnelle était l’unique méthode d’EER utilisée, les patientes ont bénéficié d’un nombre de 4 séances d’EER en moyenne (2–10), la récupération de la fonction rénale était totale chez 21patientes, 77 %, 1 patiente, 3 % a gardé une insuffisance rénale chronique, l’insuffisance rénale aiguë était irréversible chez 3 patientes, 11 % et maintenues en dialyse chronique et 2 décès. Discussion.– L’IRA du post-partum survient le plus souvent chez les multi-gestes et la circonstance étiologique la plus fréquente reste la pré-éclampsie – éclampsie, le pronostic des patientes transférées dans les CHU est heureusement bon la mortalité reste basse, le pronostic rénal de nos patientes est bon puisqu’elle est réversible dans plus des 2/3 des cas, par contre les pertes fœtales restent élevées. Conclusion.– L’IRA du post-partum demeure un problème de santé publique même en zone urbaine, la médicalisation des accouchements a permis l’amélioration du pronostic maternel, mais le pronostic fœtal reste sombre du fait du mauvais suivi de la grossesse.
Introduction.– Les tumeurs brunes représentent une complication relativement rare (1,5 à 1,7 %) mais sévère de l’hyperparathyroïdie secondaire (HPTS). Elles correspondent à des phénomènes de résorption trabéculaire compliqués de microfractures avec saignements intralacunaires responsables de l’aspect macroscopique brunâtre. Nous rapportons le cas d’une patiente en hémodialyse chronique (HD) présentant une HPTS mal contrôlée et compliquée de tumeurs brunes de localisations multiples. Patients et méthodes.– Madame T présente une insuffisance rénale chronique d’étiologie indéterminée, diagnostiquée en 1998 (à l’âge de 47 ans) mais refusera un suivi médical jusqu’en octobre 2002 où les séances d’HD sont débutées en urgence. On note une HPTS (PTH intacte : 465 pg/mL ∼ 6 x Nle) traitée par carbonate de calcium et calcitriol mais le contrôle s’avère difficile du fait de l’incompliance de la patiente. Le cinacalcet est instauré en novembre 2008 en raison d’une majoration du taux de PTH intacte à 940 pg/mL (∼13 x Nle). Toutefois, en septembre 2010, le taux de PTH intacte est > 1900 pg/mL (> 26 x Nle) et les phosphatases alcalines à 274 UI/L (3x Nle). Des radiographies des genoux réalisées en décembre 2009 (gonalgies) révèlent une tumeur brune de 5 cm au niveau du tibia droit. La patiente va développer un syndrome restrictif sévère lié à de nombreuses tumeurs brunes costales objectivées en 2008 (10 masses dont la plus volumineuse est mesurée à 6 × 3,4 cm). Cliniquement, la patiente présente une dyspnée au moindre effort, aggravée par des épisodes fréquents de surcharge volémique dans un contexte d’anurie. En 2009, la patiente développe au décours d’un panaris une tumeur bourgeonnante de croissance rapide au niveau d’une déformation du pouce gauche. La radiographie montre une tumeur brune de la 2e phalange. Les saignements fréquents sont favorisés par l’anticoagulation en HD. Un botriomycome est diagnostiqué sur une biopsie cutanée début 2010 et une antibiothérapie IV est instaurée (suspicion d’ostéite). Vu l’évolution défavorable, une amputation doit être réalisée en octobre 2010. L’analyse histopathologique de la pièce de résection met en évidence des cellules géantes multinucléées caractéristiques des tumeurs brunes. À ce jour, l’HPTS paraît mieux contrôlée (5 x Nle) sous cinacalcet (90 mg/j) et alfacalcidol (2 g × 3/sem). Discussion.– Les complications sévères de l’HPTS de cette patiente sont liées à une urémie chronique prolongée, une prise en charge tardive en HD et une incompliance majeure. Une parathyroïdectomie a été envisagée mais non réalisée en raison du risque important d’hypocalcémie postopératoire et de l’incertitude quant à la régression des tumeurs brunes multiples.Conclusion.– Devant une HPTS mal contrôlée et une prise en charge tardive en HD, un bilan osseux radiologique à la recherche de tumeurs brunes doit être effectué vu les complications sévères potentielles.
doi:10.1016/j.nephro.2011.07.162
doi:10.1016/j.nephro.2011.07.163
L’insuffisance rénale aiguë du post-partum G. Khellaf , H. Arzour , H. Gaoua , S. Lebid , R. Samrani , S. Hamdous , N. Chafi , H. Lamali , F. Haddoum Néphrologie-dialyse, CHU Parnet, Hussein-Dey, Alger, Algérie