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SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 378–386
Introduction.– La néoplasie endocrine multiple de type 2A (NEM2A) se caractérise par l’association d’un carcinome médullaire du cancer de la thyroïde (CMT) avec phéochromocytome et l’hyperparathyroïdie fait partie des NEM2. Les NEM2 sont des maladies héréditaires rares, à transmission autosomique dominante et liées à des mutations du proto-oncogène RET. L’identification d’une mutation génétique chez un cas index, permet de confirmer le diagnostic et de dépister, chez les apparentés, les porteurs de cette mutation. Patients et méthodes.– Le cas index est une femme de 40 ans qui présente un cancer médullaire de la thyroïde et un phéochromocytome (NEM2A). Une mutation a été recherchée dans les 7 exons du proto-oncogène RET (8, 10, 11, 13, 14, 15, 16), par PCR/séquenc¸age. Deux adultes avec CMT, 3 adultes et 5 enfants apparemment sains ont bénéficiés de l’analyse génétique. Résultats.– Le cas index et les 2 sujets avec CMT présentent la même mutation dans l’exon 11 du proto-oncogène RET. Cette mutation provoque le remplacement de la cystéine du codon 634 par l’arginine (C634R mutation). Les adultes cliniquement sains ne présentent pas la mutation. Quatre des 5 enfants apparemment sains sont porteurs de la mutation. Conclusion.– Cette mutation a été décrite et trouvée en cas de NEM2A. Les sujets affectés et porteurs de la mutation sont pris en charge. Les enfants porteurs de la mutation familiale nécessitent une thyroïdectomie prophylactique, seul traitement efficace du CMT. Les sujets non porteurs de la mutation sont rassurés. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.499
Introduction.– Le VIPome est une tumeur neuroendocrine (TNE) rare, représentant 3 à 5 % des tumeurs entéro-gastro-pancréatique. Cas clinique.– Il s’agissait d’un homme âgé de 39 ans, hospitalisé pour prise en charge d’une TNE avec métastases hépatiques et ganglionnaires. Il n’avait pas d’antécédents familiaux ni personnels particuliers. L’histoire de la maladie remonte à 2 ans : apparition de diarrhées liquidiennes chroniques sans vomissements, ni douleurs abdominales, ni rectorragie, avec altération de l’état général. L’échographie abdominale avait montré un foie nodulaire d’allure secondaire. L’étude histologique et l’immuno-histochimie avaient conclu à un des métastases hépatiques d’un carcinome neuroendocrine avec des cellules exprimant fortement la chromogranine A et faiblement l’AFP. À la biologie, il avait une hypokaliémie. Il a rec¸u une cure de chimiothérapie. L’évolution était marquée par la persistance des diarrhées, l’apparition d’un syndrome polyuropolydipsique et l’aggravation de l’hypokaliémie. Devant ce tableau une tumeur gastro-enteropancréatique a été suspectée notamment le VIPome. Le dosage du peptide intestinal vasoactif était élevé à 3 fois la normale. La TDM thoraco-abdominopelvienne avait montré un pancréas de taille normale, siège de plages hétérogènes au niveau de la tête, des nodules hépatiques hypodenses et des adénopathies latéro-aortique. Un complément par une IRM abdominale n’avait pas objectivé la lésion pancréatique. Un Octréoscan était prévu, mais le patient a refusé toutes autres explorations. Conclusion.– Ce cas illustre une TNE rare, qu’il faut y penser devant des diarrhées profuses aqueuses non améliorées par les traitements symptomatiques. Le diagnostic positif repose sur clinique et la biologie. L’Octréoscan trouve son intérêt dans la localisation tumorale. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.501
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Un phéochromocytome malin P. Ndjoumi Mindang a,∗ , S. Haumont b , L. Plat c Hôpitaux Iris Sud, Bruxelles, Belgique b Hôpital Erasme, Bruxelles, Belgique c Centre hospitalier Tubize-Nivelles, Nivelles, Belgique ∗ Auteur correspondant.
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Introduction.– L’imagerie classique (CT-Scan, IRM, scintigraphie MIBG) ne permet pas toujours de mettre en évidence l’extension à distance éventuelle d’un phéochromocytome. Observations.– Lors de la recherche d’un foyer infectieux profond chez une femme de 60 ans, un CT abdominal montre deux masses surrénaliennes : une droite de 35 mm × 25 mm (densité - 4 UH) ; l’autre gauche de 83 mm × 61 mm, hétérogène, prenant intensément le contraste et faisant suspecter la présence d’un phéochromocytome. Elle présente une hypertension artérielle depuis 17 ans (bilan hormonal et radiologique négatif quelques années auparavant), un diabète de type 2 et une histoire de thyroïdectomie partielle (adénome folliculaire). Elle n’a pas d’antécédents familiaux particuliers. Le taux des métanéphrines et normétanéphrines dans les urines de 24 H est fortement augmenté. Le reste du bilan hormonal est banal. La scintigraphie à l’123 I-MIBG montre une vaste zone hypercaptante à hauteur de la surrénale gauche. Le 68 Ga-DOTATOC PET-CT montre la surexpression anormale du récepteur de la somatotostatine sur une vaste zone à hauteur de la surrénale gauche ainsi qu’au niveau de l’omoplate droite. La patiente sera opérée et l’histologie confirmera la présence d’un phéochromocytome au niveau de la surrénale gauche et de l’omoplate droite. Discussion.– La malignité d’un phéochromocytome est définie par la démonstration d’une récidive ou par la présence de métastase à distance [1]. Un bilan d’extension précis est donc primordial. Bien que l’123 I-MIGB ait une bonne sensibilité, notre cas démontre que le 68 Ga-DOTATOC PET-CT peut parfois révéler des lésions non vues au MIBG. Références [1] Katsas et al. Endocr Rev;25(3):458–511.
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Maladie de Von Hippel-Lindau : à propos d’une famille
M. Barthelemy ∗ , M. Gerson , H. Gury Service de diabétologie et d’endocrinologie, hôpitaux civils de Colmar, Colmar, France ∗ Auteur correspondant.
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Nous rapportons les observations de 5 cas d’une famille atteinte de maladie de Von Hippel-Lindau (VHL). Madame R., née en 1960, a été opérée en 2001 de phéochromocytomes bilatéraux diagnostiqués lors d’un bilan d’HTA sévère. L’analyse génétique, réalisée devant l’âge de découverte, la bilatéralité et ses antécédents familiaux de phéochromocytomes, retrouve une mutation du gène VHL type 2B. Au cours du suivi de cette maladie à atteinte multisystémique, sont découverts : des hémangioblastomes cervicaux et cérébelleux à indication neurochirurgicale, un carcinome endocrine bien différencié du pancréas opéré, compliqué d’une récidive avec métastases hépatiques et osseuses multiples, actuellement en progression, faisant discuter un traitement ciblé, un angiome rétinien de l’œil droit sans conséquence fonctionnelle. Ses 4 enfants présentent la même mutation. Le premier, né en 1987, a été opéré d’un phéochromocytome droit en 2002. Il est actuellement en surveillance de tumeurs neuroendocrines de la tête du pancréas à index mitotique faible. Le deuxième, né en 1982, a été opéré en 2002 de phéochromocytomes bilatéraux, en 2007 d’un paragangliome fonctionnel ectopique, en 2010, le fond d’œil révèle un hémangiome rétinien. Le troisième, né en 1993, a été opéré en 2002 de phéochromocytomes bilatéraux et en 2012, d’une récidive d’un phéochromocytome gauche. Le suivi a révélé un angiome rétinien et des hémangioblastomes sans conséquence clinique. La dernière, née en 1996, a été opérée en 2002 de phéochromocytomes bilatéraux. Ces cas rappellent l’intérêt d’un diagnostic précoce de la maladie VHL pour le dépistage présymptomatique des apparentés et la mise en place d’une surveillance spécifique.
VIPome malin révélé par une hypokaliémie
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.502
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.500
A. Chaabane , M. Mnif , F. Mnif , N. Wadhène , W. Ben Saâda , M. Abid Service d’endocrinologie et diabétologie, CHU Hedi Chaker Sfax, Sfax, Tunisie