Une atteinte coronarienne inhabituelle au cours de la maladie de Takayashu

Une atteinte coronarienne inhabituelle au cours de la maladie de Takayashu

Abstracts / La Revue de médecine interne 30S (2009) S385–S479 ses caractéristiques cliniques et morphologiques et d’en préciser les différents moyens ...

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Abstracts / La Revue de médecine interne 30S (2009) S385–S479 ses caractéristiques cliniques et morphologiques et d’en préciser les différents moyens thérapeutiques. Patients et méthodes.– Nous avons analysé rétrospectivement, sur une période de 13 ans (1996–2008), 32 dossiers de patients atteints de maladie de Takayashu suivis dans le service de médecine interne du CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie). Nous avons utilisé les critères diagnostiques de l’ACR (1990). Pour décrire le type de l’atteinte artérielle nous nous sommes basés sur la classification topographique d’Ueno modifiée par Lupi-Herrera et revue lors de la conférence de Tokyo en 1994. Les dossiers sont retenus en présence d’une ectasie et/ou un anévrysme artériel à l’échographie et/ou à l’angiographie de ces artères. Résultats.– Sept patients (5 femmes et 2 hommes) ont présenté une dilatation artérielle, soit une fréquence de 21,8 %. L’âge moyen de nos patients était de 21,7 ans (extrêmes : 17–44 ans). Selon la classification topographique, 5 patients étaient de type V, un patient de type I et un autre de type II. L’atteinte des artères rénales était présente au moment du diagnostic de la maladie chez 6 patients (85,7 %) alors qu’elle est survenue après 3 ans du début de l’artérite de Takayashu dans un cas. L’ectasie a touché 18 artères : l’artère carotide primitive (4 cas, 23,5 %), l’artère sous-clavière (3 cas, 17,6 %), l’artère rénale (3 cas, 17,6 %), l’aorte thoracique (2 cas, 11,7 %), l’artère mésentérique supérieure (2 cas, 11,7 %), l’artère humérale (1 cas, 6 %), le tronc artériel brachiocéphalique (1 cas, 6 %) et l’artère vertébrale (1 cas, 6 %). La dilatation artérielle était anévrysmale dans deux localisations : l’artère carotide primitive (un cas) et l’artère rénale (un cas). À côté des antiagrégants plaquettaires, le traitement médical comportait des corticoïdes à forte dose dans 5 cas (71,4 %), associés au méthotrexate à une dose hebdomadaire de 15 mg dans un cas. Après un recul évolutif moyen de 58,7 mois (extrêmes : 14 mois–16 ans), l’état artériel était stable. Conclusion.– L’ectasie artériel est rare au cours de l’artérite de Takayashu. Cette dilatation est exceptionnellement anévrysmale. Le traitement médical permet d’éviter l’évolution de l’ectasie vers un véritable anévrysme. En conséquence, le dépistage précoce de l’ectasie artériel, à l’aide de l’angiographie ou l’angioscanner, est essentiel dans la prise en charge de cette artérite systémique. doi:10.1016/j.revmed.2009.10.191 CA030

Une atteinte coronarienne inhabituelle au cours de la maladie de Takayashu O. Ben Abdallah a , S. Toumi a , F. Ben Fredj a , S. Ouali b , C. Laouani-Kechrid a Médecine interne, hôpital Sahloul, Sousse, Tunisie b Cardiologie, hôpital Sahloul, Sousse, Tunisie

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Introduction.– La maladie de Takayasu (MT) est une panartérite qui atteint avec prédilection l’aorte et les troncs supra aortiques. Elle est caractérisée par l’association d’atteintes sténosantes et anévrismales. L’atteinte coronarienne y est rare. Patients et méthodes.– Nous rapportons l’observation d’une patiente porteuse d’une maladie de Takayasu ayant présenté un angor d’étiologie inhabituelle. Observation.– Il s’agit d’une jeune femme de 30 ans, porteuse d’une maladie de Takayashu diagnostiquée à l’âge de 16 ans devant des signes généraux à type de fièvre et altération de l’état général et des signes vasculaires à type d’abolition des pouls radial et huméral gauches. L’angiographie aortique avait montré un important anévrisme de l’aorte depuis sa portion initiale jusqu’à l’orte sus-rénale ainsi qu’une sténose de l’artère sous-clavière gauche. La patiente avait rec¸u une corticothérapie à la dose de 1 mg/kg/j puis une dose d’entretien de 5 mg/j avec stabilisation des lésions. Le traitement chirurgical de l’anévrisme avait été jugé à haut risque. Elle a présenté, dix jours avant son hospitalisation, des douleurs thoraciques paroxystiques avec dyspnée. L’examen clinique a noté une tension artérielle à 13/6 cmHg au bras droit, un souffle diastolique au bord gauche du sternum et des râles crépitant aux bases pulmonaires. L’électrocardiogramme percritique (ECG) a mis en évidence un sous-décalage de ST en apicolatéral et des signes d’hypertrophie ventriculaire. Le bilan biologique a noté un syndrome inflammatoire (VS = 124 mm). L’échographie cardiaque a mis en évidence une dilatation de l’aorte thoracique avec fuite aortique grade III sans signes de dissection. Un angioscanner thoracoabdominal a montré une aorte dysmorphique, à paroi épaissie, calcifiée par endroit et siège d’une dilatation anévrismale notamment au niveau de l’aorte ascendante (5 cm de diamètre) et

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de l’aorte descendante jusqu’en sus-rénal. La coronarographie a mis en évidence un réseau coronaire perméable avec une compression de l’artère marginale par le gros anévrisme aortique expliquant ainsi la symptomatologie clinique et le trouble de la repolarisation à l’ECG. Un traitement médical anti-ischémique ainsi qu’une corticothérapie et un immunosuppresseur ont été instaurés avec stabilisation de l’état clinique. La patiente a refusé le traitement chirurgical (intervention de Bental). Discussion.– L’anévrisme de l’aorte est une complication rare au cours de la MT (environ 15 % des cas). Il constitue un élément de mauvais pronostic car risque de dissection et de rupture. Son traitement chirurgical est difficile du fait de la nature inflammatoire de l’anévrisme. L’atteinte coronarienne est également rare au cours de la MT (7 à 10 % des cas) et résulte d’une lésion sténosante ou anévrismale. Le siège de cette coronarite est le plus souvent ostéal ou proximal. La compression extrinsèque des artères coronaires est rarissime. Elle était probablement liée au volume important de l’anévrisme de l’aorte thoracique chez cette patiente. Conclusion.– La gravité potentielle des atteintes coronariennes au cours de la MT doit inciter à une exploration des coronaires devant tout signe cardiaque clinique ou électrique. doi:10.1016/j.revmed.2009.10.192 CA031

Manifestations oculaires de la maladie de Takayashu O. Brouri a , S. Zekri b , T. Haddad a,b , A. Hatri a,b , F. Kessal a,b , S. Taharboucht a,b , R. Guermaz a,b , M. Brouri a,b a Ophtalmologie, cabinet médical, Alger, Algérie b Service de médecine interne, clinique A, Kehal Elbiar, Alger, Algérie Introduction.– À l’origine des toutes premières descriptions par Takayashu et Onishi en 1908, les complications ophtalmologiques sont surtout rapportées par les auteurs japonais. Matériels et méthodes.– Sur une série monocentrique de 244 maladies de Takayashu (MT) colligées en 30 ans (de 1979 à 2009) nous avons retenu 160 patients âgés de 35 ans en moyenne (11–60 ans). Tous ont bénéficié d’un examen de l’acuité visuelle, du segment antérieur à la lampe à fente, d’un fond d’œil (FO) au verre à trois miroirs, d’une prise du tonus oculaire et d’une angiographie à la fluorescéine pratiquée seulement chez les patients présentant des lésions rétiniennes. Résultats.– Plusieurs types de lésions oculaires sont retrouvés avec atteinte du segment antérieur et postérieur de gravité variable. Cinquante pour cent de nos patients ont présenté des troubles fonctionnels à type de baisse de l’acuité visuelle de sévérité variable et d’amaurose transitoire. Des altérations du FO ont été observées dans 31 % des cas (50 cas), conséquence d’une hypoperfusion chronique et lentement progressive du globe oculaire, liée à une insuffisance carotidienne parfois sévère, le tout aboutissant à une rétinopathie ischémique potentiellement cécitante. La rétinopathie ischémique, lésion la plus caractéristique, a intéressé près de la moitié des patients (20 cas) avec notamment l’anastomose artérioveineuse péri papillaire en couronne, lésion la plus typique et quasi pathognomonique de la MT (2 cas). Elle demeure cependant moins fréquente que la rétinopathie hypertensive (30 cas). Nous n’avons pas observé d’occlusion de l’artère centrale ni de la veine centrale de la rétine. Les atteintes du segment antérieur, plus rares, à type de cataracte (5 cas), d’atrophie de l’iris avec mydriase aréflexique et rubéose irienne (2 cas), sont rencontrées dans les formes sévères, secondaires à des sténoses serrées et extensives des troncs artériels à destinée cérébrale pouvant aboutir à la cécité. Cela a été le cas pour 5 patients. L’uvéite (5 cas) et l’épisclérite (3 cas) ont été observées lors des poussées évolutives inflammatoires de l’artérite. Conclusion.– Les manifestations oculaires, polymorphes sont rencontrées avec une fréquence non négligeable au cours de la MT ; mais elles dominent rarement le tableau clinique, contrairement à ce qui est rapporté par les auteurs japonais. Pour en savoir plus Takayasu M. Acta Ophtamol Jpn 1908;12:55. Benchekroun N, et al. J Fr Ophtalmol 2002;25(5). Conrath S, et al. J Fr Ophtalmol 2004;27(2):162–5. doi:10.1016/j.revmed.2009.10.193