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64e Congrès franc¸ais de médecine interne, Paris, 14, 15 et 16 décembre 2011 / La Revue de médecine interne 32S (2011) S252–S312 e
maladies auto-immunes systémiques telles que le lupus érythémateux systémique. Ces cellules étant rares (moins de 1 % des lymphocytes totaux), des étapes d’expansion in vitro sont indispensables. Nous avons récemment démontré que, contrairement à la souris, les cellules T CD4+ humain exprimant FOXP3 ne sont pas toutes régulatrices et avons affiné les définitions phénotypiques des sous-populations régulatrices FOXP3 qui comprennent ainsi les Tregs naïfs CD4+CD45RA+FOXP3low et les Tregs effecteurs CD4+CD45RA-FOXP3high. Nous avons observé, comme d’autres équipes, que les Tregs effecteurs avaient une très faible capacité de prolifération, même en présence de très forte concentration d’IL2, ce qui rend ces cellules impropres à des procédés d’expansion, tandis que les Tregs naïfs prolifèrent rapidement dans les mêmes conditions, ce qui rend ces dernières tout à fait adéquates pour l’expansion. L’expression de FOXP3 étant instable in vitro, les cellules n’exprimant plus FOXP3 ont un potentiel pathogène qui pourrait aggraver la maladie auto-immune. Nous avons cherché à mettre au point les conditions optimales permettant l’expansion de Tregs naïfs (nTregs) de sujets sains maintenant de fac¸on durable l’expression de FOXP3. Patients et méthodes.– Nous avons isolé à partir du sang total de sujets sains les nTregs définis pas le phénotype CD4+CD25+CD127lowCD45RA+ par cytométrie en flux (FACSAria Becton Dickinson). Ces cellules ont ensuite été mise en culture après stimulation par billes anti-CD3/CD28 en présence de 300 UI/mL d’interleukine-2. Le taux d’expansion des cellules en culture ainsi que l’expression de FOXP3 a été étudié par cytométrie en flux après fixation et perméabilisation après 7 et 14 jours de culture. Résultats.– La rapamycine permet l’expansion préférentielle de cellules exprimant FOXP3 en éliminant les autres cellules effectrices qui n’expriment pas FOXP3 mais nous avons observé que la pureté des nTregs en expansion n’était pas optimale en présence de rapamycine seule. Nous avons donc évalué deux molécules dénommées A et B dans leur capacité à augmenter l’expression de FOXP3 dans des cellules mononucléées après stimulation polyclonale et avons pu observer que ces deux molécules pouvaient augmenter l’expression de FOXP3 in vitro. Nous avons observé que l’effet de chacune des molécules A et B n’était, toutefois, pas supérieur à celui de la rapamycine. Nous avons donc testé différentes associations de 2 molécules ou toutes les molécules ensembles. Seule la combinaison des 3 molécules (rapamycine, molécule A et B) permettait de maintenir une très forte expression de FOXP3 (> 95 % des nTregs en expansion) au bout de 14 jours avec un taux d’expansion de 16 à 20. Conclusion.– Nous pensons donc que la combinaison de la rapamycine associée aux molécules A et B est nécessaire aux conditions de cultures pour obtenir des Tregs exprimant fortement FOXP3 sans cellules contaminantes. À partir de ces résultats importants obtenus chez le sujet sain, nous nous proposons d’établir les bases méthodologiques d’une expansion optimisée de grade clinique des Tregs à des fins thérapeutiques dans les maladies auto-immunes telles que le lupus systémique.
Molecular and genetics, The Weizman Institute Of Science, Rehovot, Israël f Division of Infectious Diseases, University of Colorado, Aurora, États-Unis
doi:10.1016/j.revmed.2011.10.353
A. Mathian a , C. Parizot b , K. Dorgham c , S. Trad d , M. Larsen c , M. Miyara e , L. Arnaud f , M. Hie g , J.-C. Piette h , C. Frances i , G. Gorochov e , Z. Amoura j a Médecine interne 2, hopital Pitié-Salpêtrière (AP–HP), Paris, France b Immunologie, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière et Inserm, Paris, France c Immunologie, Inserm, Paris, France d Medecine interne, hôpital Ambroise-Paré, Boulogne, France e Immunologie, groupe Pitié-Salpétrière, Paris, France f Medecine interne, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France g Medecine interne, groupe Pitié-Salpétrière, Paris, France h Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, France i Service de dermatologie, hôpital Tenon, Paris, France j Service de médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, Paris, France
CO090
L’IL-18 binding protein améliore les lésions histologiques dans un modèle murin de syndrome d’activation macrophagique L. Chiossone a , S. Audonnet a , L. Chiasson a , C. Farnarier a , Y. Berda-Haddad b , S. Jordan c , M. Dalod a , K. Mazodier d , D. Novick e , C.-A. Dinarello f , E. Vivier a , G. Kaplanski d a Inserm U631, centre d’immunologie Marseille-Luminy, université de la Méditerranée, Marseille, France b Laboratoire d’hématologie, hôpital La-Conception, Marseille, France c Virologie, Max Von Pettenhofer Institut, Münich, Allemagne d Service de médecine interne, hôpital La-Conception, Marseille, France
Introduction.– Le syndrome d’activation macrophagique (SAM) est une complication sévère de maladies infectieuses, autoimmunes/inflammatoires ou lymphomateuses. Les mécanismes physiopathologiques en sont imparfaitement connus mais font intervenir un déficit de la cytotoxicité lymphocytaire et surtout un important excès de cytokines inflammatoires, en particulier l’interféron-g (IFNg). Chez les patients atteints de SAM, les concentrations sériques d’IL-18, un important inducteur de l’IFNg sont retrouvées très élevées [1] contrairement à celles de son inhibiteur naturel, l’IL-18 binding protein (IL-18BP). Patients et méthodes.– Nous avons donc voulu savoir si la correction du déficit relatif en IL-18BP par l’apport d’IL-18BP recombinante humaine (rIL-18BP) pouvait améliorer un modèle murin de SAM connu pour être entièrement dépendant de l’IFNg et du TNFa [2]. Résultats.– Les souris déficitaires en perforine infectées par le cytomégalovirus murin (MCMV) développent un SAM sévère caractérisé par une cachexie, splénomégalie, bicytopénie sanguine, la présence de signes d’hémophagocytose médullaire et d’importantes lésions nécrotico-hémorragiques hépatiques et spléniques entraînant la mort de 100 % des animaux entre le 7e et le 12e jour, alors que 100 % des souris sauvages infectées survivent. L’injection de rIL-18BP (10 g/animal par jour) débutée à j0 ou à j3 n’améliore pas la survie et ne modifie pas la charge virale mais induit une profonde amélioration des lésions histologiques hépatiques et spléniques. Les concentrations sériques des cytokines inflammatoires au 6e jour, IFNg (38 ± 5 ng/ml vs 1 ± 1 ng/ml) et TNFa (13,8 ± 2 ng/ml vs 0,5 ng/ml, p < 0,01) sont retrouvées très élevées chez les souris malades par rapport aux animaux sauvages et l’injection de rIL-18BP diminue significativement les concentrations d’IFNg (20 ± 10 ng/ml, p < 0,01) et de TNFa (7,5 ± 2 ng/ml, p < 0,01). De même l’injection de rIL-18BP diminue l’expression de FasL à la surface des cellules NK intra-hépatiques (p < 0,001). Conclusion.– Dans un modèle murin de SAM dépendant de l’IFNg et du TNFa, l’IL-18BP apparaît efficace dans la protection des lésions tissulaires en inhibant l’excès d’IFNg, de TNFa et de FasL confirmant le rôle de l’IL-18 dans la physiopathologie du SAM. Références [1] Mazodier K, et al. Blood 2005;106:3483–9. [2] van Dommelen, et al. Immunity 2006;25:835–48. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.353 CO091
Une nouvelle cytokine sécrétée par les lymphocytes T, l’interleukine 22, est surexprimée dans la peau de la sclérodermie systémique
64e Congrès franc¸ais de médecine interne, Paris, 14, 15 et 16 décembre 2011 / La Revue de médecine interne 32S (2011) S252–S312
Introduction.– Les lymphocytes T CD4 qui produisent l’IL-17 et l’IL-22 constituent une nouvelle sous population de lymphocytes appelée lymphocyte Th17 (LyTh17). Les LyTh17 sont impliqués dans la physiopathologie de différentes pathologies auto-immunes. Nous les avons étudiés dans la sclérodermie systémique (ScS). Patients et méthodes.– Mesure par méthode ELISA des IL-17 et -22 dans le sérum et par cytométrie de flux du pourcentage de lymphocytes circulants producteurs d’IL-17 et/ou -22 dans le sang de patients atteints de ScS (diffuse pour 26 patients et localisée pour 16 patients), comparés à 24 sujets sains appariés par l’âge et le sexe. Mesure par PCR quantitative des transcrits d’IL-17 et -22 dans la peau de patients atteints de ScS (n = 9) et chez des témoins sains (n = 7). Résultats.– Les concentrations sériques d’IL-17 et la fréquence dans le sang des LyTh17 sécréteurs d’IL-17 étaient identiques chez les patients et chez les témoins. La fréquence dans le sang des LyTh17 sécréteurs d’IL-22 était identique chez les patients et chez les témoins. En revanche, les concentrations sériques d’IL-22 étaient augmentées dans les phases tardives de la maladie : 9 patients atteints d’une ScS à la phase tardive sur les 13 testés avaient un taux sérique d’IL-22 augmenté en comparaison avec 3 patients avec ScS à la phase précoce sur les 16 testés (p = 0,02) et 2 sur les 15 témoins sains testés (p = 0,01). De plus, l’IL-22 et non l’IL-17 était significativement augmentée dans la peau par rapport aux témoins (p = 0,005), aussi bien dans les zones atteintes de sclérodermie, que dans les zones saines et les zones de jonction entre les deux. Conclusion.– La physiopathologie de l’atteinte dermatologique dans la sclérodermie pourrait être en partie liée aux lymphocytes Th17 sécréteurs d’IL-22. L’IL-22 constitue donc une nouvelle cible thérapeutique au cours de la ScS. doi:10.1016/j.revmed.2011.10.353
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p = 0,03], interféron [IFN] -␥ [r2 = 0,61, p = 0,0001], IL-2 [r2 = 0,57, p = 0,0003], TNF-␣ [r2 = 0,44, p = 0,003]), Th2 (IL-6 [r2 = 0,20, p = 0,07] et IL-10 [r2 = 0,52, p = 0,0007]) et Th17 (IL-17 [r2 = 0,33, p = 0,01]) chez les patients avec LES. En cytométrie en flux, une augmentation de la fréquence des lymphocytes T CD4+ producteurs d’IL-21 était observée chez les LES vs les témoins (5,6 ± 1,5 vs 2,1 ± 1,2 % des lymphocytes T CD4+ , p < 0,0001). Cette expansion de lymphocytes CD4+ producteurs d’IL-21 était corrélée positivement avec les lymphocytes Th17 producteurs d’IL-17 (r2 = 0,17, p = 0,04) et Th2 producteurs d’IL-4 (r2 = 0,34, p = 0,002). Il existait une corrélation inverse entre les lymphocytes CD4+ producteurs d’IL21 et les lymphocytes T régulateurs CD4+ CD25+ FoxP3+ (r2 = 0,14, p = 0,06), notamment sur la sous-population de lymphocytes T régulateurs mémoires activés CD4+ CD25++ CD45RA− (r2 = 0,20, p = 0,02). L’expansion de lymphocytes CD4+ producteurs d’IL-21 s’associait à une augmentation des lymphocytes B mémoires IgD- CD27- retrouvés au cours du LES (r2 = 0,45, p = 0,0003). Les lymphocytes T CD4+ producteurs d’IL-21 étaient majoritairement des lymphocytes T CD4+ helper folliculaires CXCR5+ . Il existait une augmentation en proportion (7,1 ± 3,2 vs 1,8 ± 0,6 %, p < 0,0001) et en valeur absolue (37 ± 29 vs 9 ± 3/mm3 , p = 0,006) de cette population de lymphocytes T CD4+ CXCR5+ dans le sang périphérique des patients atteints de LES vs les sujets sains. Inversement, ces lymphocytes T CD4+ CXCR5+ produisaient de fac¸on importante de l’IL-21 comparativement aux lymphocytes T CD4+ CXCR5- (68 ± 13 % de cellules IL-21+ parmi les lymphocytes T CD4+ CXCR5+ vs 6,2 ± 1,7 % parmi les lymphocytes T CD4+ CXCR5− ). Conclusion.– La production d’interleukine-21 est augmentée et s’associe à une expansion des lymphocytes T CD4+ CXCR5+ helper folliculaires du sang périphérique chez les patients atteints de LES. La production d’IL-21 est corrélée avec certaines perturbations lymphocytaires B et T suggérant que le blocage de cette cytokine pourrait représenter une nouvelle cible thérapeutique.
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doi:10.1016/j.revmed.2011.10.353
L’expansion des lymphocytes T CD4+CXCR5+ helper folliculaires produisant de l’interleukine-21 est associée aux perturbations lymphocytaires B et T au cours du lupus érythémateux systémique
Rôle pathogénique des anticorps anti-SRP (signal recognition particle) au cours des myopathies nécrosantes associées
B. Terrier a , N. Costedoat-Chalumeau b , G. Geri c , M. Garrido d , M. Rosenzwajg e , D. Klatzmann e , D. Saadoun f , P. Cacoub g a Médecine interne, hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France b Service de médecine interne du Pr Piette, hôpital de la Pitié, Paris, France c Médecine interne, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, Paris, France d CNRS UMR 7211, hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France e Biothérapies, hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France f Médecine interne, hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France g Service de médecine interne, hôpital de la Pitié, Paris, France
C. Bloch-Queyrat a , L. Drouot b , J.L. Charuel c , E. Yada d , S. Urien e , L. Musset c , O. Boyer b , O. Benveniste f a Médecine interne, hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France b Inserm U905, Inserm U905, université de Rouen, Rouen, France c Laboratoire immunochimie, groupe Pitié-Salpétrière, Paris, France d UMRS 974 Inserm-UPMC, groupe Pitié-Salpétrière, Paris, France e URC Cochin Necker, Inserm Cic0901 Université Paris Descartes, Paris, France f Service de médecine interne du Pr-Herson, hôpital de la Salpétrière, Paris, France
Introduction.– Le lupus érythémateux systémique (LES) s’associe à de nombreuses perturbations immunologiques, notamment une hyperactivation des lymphocytes B avec production d’autoanticorps, un déficit en lymphocytes T régulateurs et une expansion des lymphocytes Th17. De nouvelles cytokines récemment décrites, comme l’interleukine (IL)-21, semblent moduler les réponses lymphocytaires B et T, et pourraient représenter de nouvelles cibles thérapeutiques au cours du LES. Patients et méthodes.– Vingt-cinq patients ayant un LES défini selon les critères de l’ACR et 25 sujets sains ont été inclus. Une mesure des taux d’IL-21 dans les surnageants de culture des cellules mononuclées du sang périphérique a été réalisée, ainsi qu’une analyse en cytométrie en flux de la production intracellulaire d’IL-21 par les lymphocytes T-CD4+ . Résultats.– Nous avons retrouvé des taux d’IL-21 dans les surnageants de culture plus importants chez les LES versus les sujets sains (57 ± 64 vs 19 ± 11 pg/ml, p = 0,002). Les taux d’IL-21 étaient corrélés positivement avec les taux de cytokines Th1 (IL-12 [r2 = 0,27,
Introduction.– Le signal recognition particle (SRP) est un complexe protéique, ubiquitaire, chargé du transport vers le reticulum endoplasmique (RE) des protéines nouvellement synthétisées. Les anticorps (Ac) anti-SRP sont associés à une myopathie nécrosante sévère. Nous avons réalisé une étude morphologique ayant révélé un marquage spécifique des cellules musculaires murines par des Ac anti-SRP, localisé au niveau du RE (SNFMI 2010) puis établi une corrélation entre le titre des Ac anti-SRP, des CPK, et la force musculaire des patients (Arthritis Rheum, 2011 Mar 11). Ici, nous avons étudié l’expression de la protéine SRP par les cellules musculaires humaines et investigué la responsabilité des Ac anti-SRP dans la pathogénie de cette myopathie par des études in vitro et in vivo. Matériel et méthodes.– L’expression de la protéine SRP par des cellules musculaires humaines a été investiguée en Western blot sur lysats des cellules musculaires humaines. Des myoblastes humains perméabilisés ont été testé par cytométrie de flux après marquage par un anti-SRP humain (SRP54, Santa Cruz biotechnology). L’effet cytotoxique des Ac anti-SRP a été testé sur des cultures des cellules
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