Une nouvelle série : la pathologie pulmonaire au féminin

Une nouvelle série : la pathologie pulmonaire au féminin

Éditorial Une nouvelle série : la pathologie pulmonaire au féminin M. Murris-Espin L Service de Pneumologie, CRCM adulte, Clinique des Voies Respir...

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Éditorial

Une nouvelle série : la pathologie pulmonaire au féminin M. Murris-Espin

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Service de Pneumologie, CRCM adulte, Clinique des Voies Respiratoires, Hôpital Larrey, Toulouse, France. Correspondance : M. Murris-Espin Service de Pneumologie, CRCM adulte, Clinique des Voies Respiratoires, Hôpital Larrey, CHU Toulouse, 24 chemin de Pouvourville, TSA 30030, 31059 Toulouse Cédex 09. [email protected] Réception version princeps à la Revue : 15.07.2007. Acceptation définitive : 16.07.2007.

Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 937-8 Doi : 10.1019/2007200119

a place de la femme dans la société, la place de la femme dans le monde politique, la place de la femme dans le monde du travail, le président et les femmes, comme le titrait un hebdomadaire récemment, pourquoi pas la place des femmes en pathologie respiratoire ? Hommes et femmes sont-ils égaux face à une maladie respiratoire ? Certes, certaines pathologies rares sont exclusivement féminines, prédominant en période d’activité génitale : endométriose, lymphangioléiomyomatose, mais qu’en est-il des maladies plus fréquentes ? Les débats sont déjà ouverts en oncologie [1] ; plus grande sensibilité féminine aux carcinogènes ? Différence dans la présentation clinique : plutôt hippocratisme digital, toux et dépression chez la femme, amaigrissement, hémoptysie, douleurs thoraciques chez l’homme [2], comorbidités moins fréquentes, meilleure réponse thérapeutique, [2, 3]. Le nombre de femmes atteintes de bronchopathie chronique obstructive (BPCO) sévère ne cesse de croître [4]. À sévérité identique, les femmes atteintes de BPCO décrivent plus de retentissement dans leurs activités quotidiennes, présentent plus fréquemment des symptômes dépressifs que les hommes [5]. Elles semblent plus gênées que les hommes par des manifestations respiratoires lors de l’exposition à un tabagisme passif [6]. Y a-t-il des différences de sensibilité à certains polluants atmosphériques ? Des différences de perception des symptômes ? Un impact plus sévère sur la qualité de vie ? [7]. L’asthme est plus fréquent chez le garçon jusqu’à la puberté ; cette prépondérance s’inverse pendant la période d’activité génitale pour de nouveau s’atténuer après la ménopause. Une obésité et une puberté précoce semblent des facteurs de sévérité d’un asthme chez la femme [8, 9]. Des facteurs hormonaux sont-ils déterminants dans le fonctionnement respiratoire tout au long de la vie d’une femme ? Des raisons anatomiques peuvent-elles être évoquées ? une petite taille des poumons et une plus grande exposition aux toxiques (comme le tabac) par unité de surface ? une influence du sys© 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

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tème hormonal sur l’anatomie et le calibre bronchiques, la réponse à l’agression ? L’objectif de cette nouvelle série, consacrée à la « pathologie pulmonaire au féminin » a pour objectifs de présenter les données actuelles épidémiologiques, physiopathologiques, cliniques, thérapeutiques, et pronostiques de maladies respiratoires régulièrement rencontrées par le pneumologue comme le cancer du poumon ou l’asthme, plus rares comme l’hypertension artérielle pulmonaire, ou spécifiquement féminines comme l’endométriose. On n’oubliera pas d’évoquer certains moments clés, comme une grossesse, parfois difficiles à gérer au cours d’une maladie chronique. Merci aux auteurs d’avoir accepté de participer à cette série ; la rédaction de telles revues est longue et difficile par la recherche bibliographique qu’elle demande, les données de la littérature ciblant encore et surtout grossesse et ménopause. Enfin, la place de la femme en pathologie respiratoire, c’est aussi celle des pneumologues de sexe féminin, qui ne représentent encore que 18,6 % des pneumologues exerçant en France [10]. Gageons que ce taux devrait continuer à progresser…

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Références 1

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Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 937-8

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